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Inter-section

Pas écrit depuis quelques jours. Ce n’est pas le manque d’idées, au contraire. Je vis des choses importantes en ce moment. Des instants de bonheur qui pourraient se passer de mots parce qu’ils sont sensations. Je les verbalise pour me replonger plus tard, au besoin, dans ce bain délassant. Ils apparaissent doucement, comme une évidence devant mes yeux plus attentifs. C’est drôle comme la vie choisit toujours le meilleur au bon moment. Tout a un sens et sa place. Le hasard n’existe pas.

Comment vous donner une idée de l’état de grâce dans lequel je me ressource actuellement ? Comme ceci :

Je suis étalée, il n’y pas d’autre mot, dans un canapé immense. A ma droite, il y a un homme, enfoncé dans les coussins, comme moi et les autres personnes présentes. Un ami cher. On regarde un film tous ensemble, lovés sous un plaid, et la scène respire le bonheur simple d’une soirée d’hiver. Mon ami prend ma main et la garde dans la sienne jusqu’au mot FIN. Je suis aux anges, je pourrais m’endormir.

Je suis dans un bar. L’ambiance est joyeuse. Assise au comptoir, une amie récente. Une montagne de tendresse et de fragilité. Une fille au sourire tellement craquant qu’on a envie de la prendre dans ses bras. Enfin, moi, c’est l’effet qu’elle me fait. Son sourire est radieux, elle me lance des clins d’œil et dit qu’elle est heureuse d’être là. Je pose la paume de ma main sur sa joue je la caresse, en lissant ses cheveux. Elle me prend dans ses bras, me serre fort et en se levant, s’écrie, ingénue : « Ah ! C’est trop bon ! » Le groupe qui nous accompagne éclate de rire.

Je suis à la station Cambronne. J’ai rendez-vous avec ma petite sœur. Elle m’attend dehors sur le trottoir et moi je suis devant la carte du métro, dans la station. J’aime bien regarder les plans de métro quand j’ai quelques minutes à tuer. Il y a des quartiers de Paris que je connais très mal et dans ma tête, je m’exclame : « Ah ! C’est là, donc ! »

Ma sœur me rejoint et dit : « J’ai vu tes bottes à travers la grille, je me suis dit que ça pouvait être toi ». Elle est toute jolie dans son manteau couleur prune, maquillée et coiffée avec soin. Pour moi. Je lui dis que je suis heureuse de la voir et qu’elle m’a manqué. Je l’embrasse, un vrai baiser sur sa joue, assez appuyé pour capter les effluves d’Ultraviolet. Elle cache bien sa surprise, pas habituée à des effusions de ma part.

Je suis dans un café. Je parle avec un ami d’un garçon que j’ai rencontré il y a peu et pour lequel j’ai de l’affection. Je lui dis que ce garçon donne envie qu’on l’embrasse mais que je n’ose pas. Mon ami m’encourage « vas-y, je t’assure, il est content d’être avec nous ». Alors, quand celui dont je parle me tend un verre, je le remercie d’un baiser sur sa joue satinée.

J’arrive dans une pièce chaleureuse décorée de poutres. Un endroit apaisant où je me sens comme chez moi. Un monsieur, invité comme moi, m’accueille avec un grand sourire. Il me dit de sa belle voix éraillée « Je t’ai cueilli un bouquet de mimosa ». Je respire les délicats boutons jaunes, les yeux brillants, et en passant mes bras autour de son cou, j’embrasse son collier de barbe.

Quelque chose s’est débloqué. Je vais essayer de m’y abandonner doucement et sans résistance. Je sais que je me suis entourée de personnes bienveillantes qui m’y aideront. Comme ce monsieur qui communique avec moi par mail et dont les mots sont une évidence.

Je me souviens de la rencontre qui a déclenché ce processus nécessaire. C’est elle qui m’a fait prendre conscience de cette force que je réfrénais. Son conseil, que j’avais alors gardé pour moi, était le suivant : « Il y a en toi une énergie que tu retiens. C’est par le corps qu’il faut commencer. Tout est là. »

Je commence à comprendre pourquoi j’ai pris ce chemin. Je n’avais pas vu le panneau placé à l’entrée « voie sans issue ». Pour m'en sortir, il fallait que je bifurque à la première intersection. Inter-section ?

Commentaires

  • Ton billet est d'une force émotive, c'est irréel ! Ton bonheur manifeste est contagieux. Tu transposes tout ça sur grand écran et tu fais pleurer de joie des millions de spectateurs, garanti !

  • Amélie Poulain style... ça te va bien ;-)
    Abandonne toi sans résistance, la chute est douce quand mille bras te réceptionnent... Tu sens les miens ?
    Je t'embrasse, belle abeille ;-)
    (tu crois que les abeilles et les lucioles sont de la même famille ??? ;-))) )

  • Non, je viens de parfaire mon éducation : les lucioles sont des coléoptères, et les abeilles des hyménoptères.
    Mais on s'en fout, tu sais ce qu'on dit :
    "on choisit ses amis, pas sa famille !"
    Et oui, je sens tes bras ... et j'ai hâte d'être à Pâques :)

  • Fiso, je crois avoir connu quelque chose comme ce que tu décris. C’est une belle étape, énergisante, revitalisante où l’on sent que la force intérieure permet un doux abandon, ce que fait énormément de bien.
    Il y a cependant une précaution à prendre, celle de ne pas trop attendre des autres ce que l’on ne parvient pas encore distinctement à identifier comme un rapport bienveillant à soi-même.

  • Je t'envie belle Fi. Ma nature est la même que la tienne.

    Vivement que de tels moments reviennent ds ma vie !!!

    Toute ma tendresse t'accompagne

  • Le vieux monsieur à la voix éraillée a failli pleurer...
    C'est malin !
    Cultive cette force ! Tu n'en éprouves que les prémices...
    Bises.

  • ça porte un nom, non? l'amour...
    :-)

  • Alex,
    C'est exactrement ça.
    Merci.
    Zorg,
    Je te le souhaite de tout coeur. Merci de ta tendresse.
    Boby,
    J'avais pas écrit "vieux", tu as vu ?
    Isabelle,
    Oui, toujours !

  • "C’est drôle comme la vie choisit toujours le meilleur au bon moment. Tout a un sens et sa place. Le hasard n’existe pas."
    J'aime cette idée, elle est séduisante.
    Il y a un corollaire, c'est que le pire arrive toujours au mauvais moment. Certaines situations s'aggravent d'elles-mêmes. La loi des séries ?
    Peu importe, en cette fin d'après midi, la légèreté souriante de ta note efface les nuages. Merci !

  • Lancelot,
    Une autre façon de voir les choses : le pire, de toute façon, n'est-il pas condamné à arriver toujours au mauvais moment ?
    Et puis, de toute façon, qu'on le veuille ou non, ça arrive ;)

  • très joli texte, je t'ai imaginée sur le canapé, dans le bar, devant la station de métro, au café

    se laisser aller à vivre, tout simplement

  • moi, je dirais plutôt que c'est d'abord par les yeux mais bon, ce que j'en dis ! :-)))

  • Tu partages tes instants de bonheur d'une délicieuse façon, à te souhaiter le meilleur.

  • Bon ! C'est de très bon augure tout cela ;o)
    Youpie, que c'est agréable de se sentir transporté, poussé vers l'avant vers une force irrésistible, invisible, bienveillante.

  • J'ai cru me reconnaitre, j'étais touchée, flattée, mais en fait, je crois que c'est pas moi !!! hi hi hi !... Tant pis ! ;-)

    C'est beau tout ça. On récolte ce que l'on sème. Alors continue ma belle.

    Bisous xxxx

  • Chacha,
    Si, si, c'était bien toi !
    (eu ton msg + sms, j'étais entre les bras de mon esthéticienne ...)

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