Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Y'a pas d'mal à s'faire du bien

  • Le Mesturet, un bistrot où on croise plein de gentils garçons

    Le triangle Bourse-Opéra-Vendôme est décidément mon quartier. J'y ai ma deuxième maison, l'Oustaou, quelques belles adresses gourmandes, le Pinxo, le Petit Vendôme et Aux Bons Crus,sans compter toutes mes gargotes japonaises et les wurst et bretzelen du Stube.
    Il y a quelques semaines, prise d'une subite envie de tako yaki, je suis redescendue des grands boulevards et j'ai pris la rue de Richelieu dans le sens inverse de mes habitudes. Une devanture a attiré mon regard, je me suis arrêtée, j'ai parcouru l'ardoise, alléchante, jeté un coup d'oeil à l'intérieur et noté l'adresse.
    Lundi dernier, j'ai récupéré une brune virevoltante et sa valise rose au pied de l'Opéra et nous avons retrouvé son amie au Mesturet. Mamz'elle Gigi a d'emblée aimé l'endroit, les clients qui cassent la croûte sur le comptoir, la salle bourdonnante et le serveur qui, déjà, faisait de son mieux pour nous trouver un endroit où caser la valise rose.

    La carte était si gourmande qu'il nous a été difficile de faire un choix. Même hésitation devant la belle carte des vins et le serveur nous propose de goûter un petit Ventoux, que nous validons. La première chose qui frappe sur la carte du Mesturet, outre ses touches d'originalité, ce sont les prix, vraiment très corrects : plats à moins de 15€ en moyenne  et des formules servies midi et soir (la complète à 29€)
    Mamz'elle Gigi avait les crocs et envie d'une bonne viande. Elle décide de les planter dans un faux filet de bœuf grillé (250g), beurre de moutarde à l’estragon et grenailles persillées qu'elle commande "bleu mais chaud". Elle rigole pas avec la viande, Mamz'elle Gigi, c'est pour ça que j'aime en manger avec elle; j'ai le souvenir d'une mémorable côté de boeuf sur le lac de Genève. J'opte pour un magret de canard des Landes non escalopé (à vos dictionnaires ;-)), à la badiane et porto blanc, purée de pommes de terre à la Tome et herbes fraîches et notre troisième larronne, petit appétit, pour une entrée au saumon fumé.
    La viande de Mamz'elle Gigi arrive sur sa planche de bois et là, le premier coup de couteau révèle une cuisson presqu'à point. Mamz'elle Gigi hésite, ne veut pas embêter le serveur mais une bonne viande pas cuite comme on le souhaite, c'est  un plaisir gâché. Qu'à cela ne tienne, le charmant jeune homme reprend la planche, s'excuse et la ramène quelques minutes après, toujours avec le sourire. Ca c'est le test - involontaire - qui révèle le sens du service et nous le lui disons.
    Mon magret est quand à lui fondant et aussi rosé que mes joues, et se vautre avec bonheur dans la sauce anisée. La purée de de pommes de terre aux herbes, maison, est savoureuse. Mamz'elle Gigi se régale aussi.
    - Est-ce qu'on prend un dessert ? Il paraît que le Paris-Brest est un incontournable.
    Mes amies n'ont plus faim mais les yeux qui brillent. Nous avons la bonne idée d'en commander un à partager et on pose devant nous une merveille fière comme un monument, fourée d'une crème pralinée à tomber. Avec le Paris-Brest de Simone à la Bougnate, c'est le meilleur que j'aie mangé de ma vie.
    De retour chez moi, je répond à la fourchette qui me demande comment était ma soirée et ne tarit pas d'éloges sur le Mesturet et son service irréprochable et sincèrement attentionné.

    Hier soir, je rejoins quelques-uns de mes ex-collègues adorés du côté de Saint-Lazare pour notre verre et plus si affinités du vendredi soir. Je les vois au minimum une fois par semaine (3 fois la semaine dernière !). Je récupère ma livraison de boucané ramené de la Réunion par ma belle brune et en bonus, une préparation pour rhum arrangé au géranium que j'ai hâte de goûter; ça sent divinement bon !
    Mes deux amies nous quittent après un verre et c'est à 4 que nous nous dirigeons vers ... le Mesturet. Toujours la même ambiance bistrot et un autre serveur mais tout aussi souriant. Flower Power (ah oui, je vous présente Flower Power, une petite nouvelle sur mon blog que vous retrouverez sans doute régulièrement désormais car je l'aime bien) parcoure la carte des vins, pleine de promesses, et elle aime car au Mesturet, on cite les vignerons.
    On commence avec des cocktails maison (6€) super bons, qu'on se passe de mains en mains. Puis on partage des rillettes de lapin au romarin, salade de roquette et pain de campagne grillé et des harengs Bismarck et Charlotte, mousseline au raifort. Ensuite, je me mets en mode aventurière et commande une tête de veau  roulée, légumes vapeur et sauce gribiche devant laquelle je cale lamentablement. Flower Power décide de mettre en concurrence la blanquette de veau à l’ancienne, riz pilaf et petits oignons (celle-ci est sans carotte!) du Mesturet avec celle de sa mère : égalité. G. se tape une poulette à l'ardoise et Jack une poitrine de porc fermier aux aromates et citrons, légumes méridionaux.

    C'est à ce moment-là qu'on m'a tapé sur l'épaule et que j'ai sauté de joie en reconnaissant Chichi, le barman le plus sympa de la terre, à l'Oustaou, où je vais prendre une dose de chaleur humaine les soirs de blues. Il venait de s'installer à la table voisine avec Kamel et des amis. Je venais justement de parler d'eux à mes compagnons qui avaient décidé qu'on y finirait la soirée. C'est quand même vachement sympa d'aller dans des endroits où on croise les gens qu'on aime, comme si on vivait dans un village. Qui a dit que Paris était une ville inhumaine ?

    En dessert, Flower Power, qui a un papa pâtissier (enfin, je crois, j'ai eu quelques absences à partir du 3ème verre de pinard) a validé le véritable Paris Brest, crème pralinée (petit appétit s’abstenir), un poil trop cuit à son goût, que l'on s'est partagé avec un macaron aux fraises, chantilly à la verveine. Moi je ne m'en lasse pas, du Paris-Brest, et pourtant, les gâteaux à la crème, ce n'est pas vraiment pas mon truc.Comme elle sedésolait qu'il n'y ait pas de crémant à la carte, on a commandé un moelleux pour faire glisser le dessert. Quand j'y pense, tu m'étonnes que j'aie la tête lourde ce matin ...

    le mesturet,l'oustaou,y'a pas d'mal à s'faire du bien

    Le serveur, décidément super sympa, nous a offert un cognac. Après ça, comme on avait encore soif, on a réglé (même pas 40€ par personne) et on est partis rejoindre Chichi et Kamel à l'Oustaou.

    Là, on a eu des conversations de comptoir, des débats qui ne servent à rien et qu'on a oublié le lendemain mais pour lesquels, sur le moment, on se passionne. Quoique, je me souviens quand même que G. s'est exalté et qu'on a pris la tête à Daouda qui répétait "Y'a rien à faire, faut se résigner, le système nous broie". Et d'autres conneries comme "C'est facile pour vous les informaticiens, vous êtes devant votre ordinateur, peinards".

    A 3 heures, comme je tanguais un peu, j'ai laissé mes compagnons avec mes frères d'adoption et j'ai hélé un taxi sur l'avenue de l'Opéra.

    Et là, je vous laisse pour aller toucher le fond de la piscine du KB dans mon ptit pull marine maillot de winneuse et faire une bise à mon Nico à la Comète (mais aujourd'hui, je ne bois que de l'eau et du thé vert!)
    Message perso : Jack, je fais péter les photos dès que je rentre de boire la tasse.

  • Mafé rêvé

    Il y a presque 10 ans, à l'époque où je bossais pour la grande distribution, un collègue sénégalais, informé de mes appétences pour la cuisine africaine, m'avait emmenée, un midi, dans un foyer africain de l'autre côté de la Seine. Dans une résidence grise peuplée d'hommes, après un dédale de couloirs, on entrait dans une cuisine où des mamans s'affairaient derrière d'énormes marmites en fer-blanc. Pour 1€50, on pouvait manger de généreuses portions de mafé, thiep, bananes plantain et autres plats exotiques.
    Tout fin connaisseur vous dira que la meilleure bouffe afriacaine se trouve dans les foyers. Les travailleurs sont exigeants et ont de l'appétit.

    Il y a quelques semaines, alors que je suis revenue dans le quartier, le foyer s'est rappelé à moi. J'ai regardé un plan : il devait être dans le quartier où mon frère bosse, à 2 stations de bus de mes bureaux. J'ai appelé mon frère, avec lequel je devais déjuener :

    - Ca te dit une bonne bouffe africaine ?

    Il y a 10 ans, je n'aurais jamais réussi à le traîner dans un foyer africain. Mais depuis, il a goûté, et il sait. Je le préviens que je crois avoir retrouvé ma super adresse mais que j'ai pu me tromper.

    - J'ai un collègue qui est intéressé, on ira avec lui, dit-il.

    Le jour J, armée de l'adresse convoitée et de mon GPS, nous nous mettons tous 3 en route. Je reconnais la rue, c'est bon signe. Nous voilà devant la résidence grise, des hommes sont aux fenêtres, nous montons les marches et entrons. Je jubile et met les résidents à contribution : " La cusine, c'est où s'il vous plaît ?"
    Un jeune homme indique une cour où des vieux discutent, posés sur des chaises d'écolier. Je continue ma chasse au trésor. " Par là" disent les vieux, un peu surpris de voir 3 petits blancs débouler dans leur quotidien. On ouvre des portes, on descend des marches, guidés par des hommes rigolards. On débouche dans une salle à manger où des hommes déjeunent sur des nappes plastifiées, les yeux rivés sur une télé qui donne des nouvelles du pays.

    On prend nos places dans la file d'attente, parmi les travailleurs affamés. Rien n'a changé, les mamans qui s'affairent, les marmites qui glougloutent. Des poissons braisés se sont échoués là. Mon frère a les yeux qui font roue libre.

    J'opte pour une belle assiette de veau aux épinards sur du riz blanc, eux se saisissent d'un mafé au boeuf et brochettes. Les prix ont à peine augmenté : 2€ par personne.

    Un homme fait la vaisselle en direct et balance des couverts dans une bassine. Je préfère ne pas déranger les travailleurs qui mangent entre eux; mes compagnons acquiescent.
    - On peut manger dehors ? je demande à la dame
    - Ou ça dehors?
    - Ben dans la cour
    - D'accord mais vous nous ramenez les assiettes ok ?

    - Vous allez bien manger ! nous lance un homme hilare alors que nous repartons dans les couloirs, nos assiettes dans les mains.
    Nous nous installons sur un banc et c'est super bon. Mon frère est ravi.

    2013-06-04 13.00.03.jpg

    Après avoir fini nos plats, nous ramenons les assiettes en cuisine et allons boire un thé à la menthe dans le foyer où des hommes vendent des babouches, des cigarettes au détail et autres bricoles. Un vrai, avec la branche de menthe.

    2 jours plus tard, mon frère m'appelle : On y retourne, Fiso ?

    Je chope un Vélib et y arrive avant eux. Les femmes nous reconnaissent (tu m'étonnes!). Je me fais souffler une barquette de bananes plantain sous le nez à 10 secondes près et me console avec un mafé. Une petite bombe de cholestérol. Frérot commande un thiep et ses 5 légumes par jour. 

    Cette fois, on prend nos aises. Dans la cour, il y a une table un peu gondolée et des chaises d'écolier.
    - On se fait une terrasse, les gars ? lancé-je à mes compagnons.
    - C'est plus cher en terrasse, dit un homme avec un clin d'oeil.

    Prudents, on a opté pour l'ombre. Et là, franchement, ça a été royal. On se serait crus à la campagne.

    2013-06-06 13.04.20.jpg


    - Et en plus, ils sont super sympas, a dit mon frère.

    - Cet après-midi, on va y reprendre doucement, ajoute son collègue berbère, avouant que la dernière fois, ils ont été pris de somnolence au retour du déjeuner.

    Heureusement que je viens à vélo. A 126 calories les 7 kms (diwxit ma super appli Runstatic), ça ne va pas être superflu, si vous voulez mon avis.

    PS 1 : Ce n'est pas un oubli. L'adresse est secrète et se transmet sous le manteau. Tout le monde n'est pas volontaire pour s'aventurer en Afrique de l'ouest. Et pourtant ...

    PS 2 : Phil, desserres ta ceinture.

    PS 3 : 2 billets de bouffe de suite : rassuré, mon Obs ?

  • Voulez-vous goûter avec moi ce soir (3)

    Iggy'style.jpg.jpgProfitons de ma présence prolongée à Paris pour nous retrouver jeudi prochain, le 10, autour d'un verre et d'un dîner. Comme les fois précédentes, que vous soyez blogueurs, amis ou inconnus, vous êtes bienvenus.

    Ca se passera à partir de 19h dans mon QG (pour ceux que j'y ai déjà emmenés, pas la peine de vous dire où c'est), une brasserie au très bon rapport qualité-prix qui propose cochonailles, salades, viandes goûteuses et poissons pour des plats aux alentours de 15€. Si vous êtes carnivore, vous allez vous régaler ! 

    Merci d'annoncer votre présence ici ou par mail, mercredi soir au plus tard, afin que je réserve.

  • Dans ma bouche, ce soir ...

    Il y a Frédéric :
    Photo041.jpg
    Et un nectar savoureux (et bio !) :
    Photo049.jpg

  • Dax, ses canards, son pinard

    Deux semaines de suite à Dax. Je trouve les Landais vraiment sympathiques. La première semaine, j'ai dormi rue de la fontaine chaude. Le lundi soir, j'ai quitté mon hôtel pour me mettre en quête d'un restaurant où dîner. Sur la place, à quelques mètres de mon hôtel, un nuage de vapeur s'élevait d'une construction ressemblant à des thermes. Des lions crachaient une eau fumante. J'ai glissé mes doigts sous l'eau, elle était brûlante et la température extérieure m'a donné envie de m'y glisser. Quelques heures plus tard, de retour à l'hôtel, j'ai parfait ma culture générale sur internet et oublié mes regrets. A plus de 60 degrés, on m'aurait retrouvée cloquée.

    J'ai erré longtemps dans les rues de Dax à la recherche d'un restaurant ouvert et me suis vengée de ma frustration sur une savoureuse garbure. Les dames de la table d'à côté, me voyant me lécher les doigts en suçotant mon manchon de canard, m'ont demandé si c'était bon, tout en me recommandant les pizzas. Bouffer des pizzas dans les Landes, non mais vous m'avez bien regardée ? ai-je failli rétorquer ...

    Le lendemain soir, je m'adonne à ma séance de natation quotidienne dans une sorte de soucoupe volante posée au bord d'un lac à Saint Paul lès Dax. La piscine est accessible aux handicapés, il y a même des douches qui leur sont réservées et un distributeur de gel douche pour toutes les têtes en l'air. En revanche, pas de lignes d'eau dans le bassin, heureusement nous ne sommes que 3 à y évoluer. A Paris, on se foutrait sur la gueule pour moins que ça.

    En sortant, je contemple les lumières sur le lac en me disant qu'il doit être bien agréable, aux beaux jours, de se mettre en jambes sur quelques foulées avant d'attaquer une journée de travail.  De retour à l'hôtel, mon hôtelière me recommande la Table de Pascal, à quelques mètres de là, « fabuleux » dit-elle. Quelques minutes plus tard, je l'y retrouve attablée avec son amoureux, elle me glisse « Je vous ai fait garder une table ». Je m'installe, l'endroit qui ressemble à une brasserie parisienne est bien rempli pour un mardi soir de janvier. Les serveurs sont en tablier blanc et en l'absence de menus, posent une ardoise devant vous. Une carte fournie aux prix très parisiens, eux aussi, sur laquelle on trouve les produits locaux, en entrée des piquillos farcis à la morue, salade de chipirons frais, salade de foie gras frais de canard poêlé, cassolette de ris d'agneau en persillade ou encore une cassolette de moules à la plancha (mon choix). En plat, un cochon de lait grillé, tartare de canard poêlé, aiguillettes de canard farci au foie gras ou encornets farcis aux légumes sur un lit d'épinards frais (mon choix aussi, j'étais sage ce soir-là). C'est très bon mais avec des entrées entre 9 et 20 €, et des plats jusqu'à 28 €, quand même vraiment cher.

    Cette semaine, je suis accompagnée d'une collègue récemment embauchée, que j'ai pour mission de former. Au retour je féliciterai ma boss, c'est une vraie rigolote et elle a une pêche d'enfer, les stagiaires sont pliés. Nous dormons dans un hôtel au bord du lac, repéré par Bibi la semaine dernière. Vendredi, quand je l'ai briefée sur notre déplacement ensemble, elle m'a dit "Oh, on m'a déjà dit que j'étais en de bonnes mains avec toi. Pour la formation et pour le reste, apparemment on va bien bouffer".

    Ce soir, je lui ai donc proposé de dîner à la Casa Miguel, un restaurant à tapas recommandé par mon hôtelière de la semaine dernière. Le patron au physique de rugbyman a consenti à baisser le chauffage qu'il avait monté « pour nous encourager à nous déshabiller », de son propre aveu, et m'a servi une assiette de couteaux en persillade suivi d'un risotto de fruits de mer et d'une assiette de fromage de brebis à la confiture de cerise noire. Avec un petit verre de rouge, ça coulait tout seul. En sortant, ma collègue a dit "Ptain, ça fait longtemps que j'avais pas mangé autant, entre les piquillos à la morue et le parmentie de canard, je vais exploser !"

    Casa Miguel au 3 rue du Mirailh / La Table de Pascal au 4 rue de la fontaine chaude (Dax)