Alors les amis, comment a commencé votre année 2018 ?
Par une cuite, une bronchite, une faillite, une visite chez les Inuits, un coup de b… coït ?
La mienne : par deux réussites !
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Alors les amis, comment a commencé votre année 2018 ?
Par une cuite, une bronchite, une faillite, une visite chez les Inuits, un coup de b… coït ?
La mienne : par deux réussites !
Ce midi, au restaurant coréen, débat autour de l’engouement pour le tofu, ce truc insipide et spongieux. Gégé, le dandy de mon équipe, un brun viril et ultra stylé, proche de la cinquantaine et amateur d’hommes : « On ne sait plus quoi bouffer ! Ça fait 10 ans que je ne bois que du lait de soja et j’ai appris récemment que c’était bourré d’œstrogènes ! Résultat, je dois avoir le taux d’œstrogènes d’une femme enceinte »
Eclats de rires autour de la table. « Fais gaffe, Gégé, si tu continues tu vas devoir t’acheter un soutif ! »
Cet après-midi, sur le plateau, un homme passe, me fait un signe de la main. Gégé se tourne vers moi : « Tu es là depuis 8 mois et tu connais plus de monde que moi ici ! »
« Qu’est-ce que tu veux, Gégé … Toi tu as les œstrogènes, moi j’ai le décolleté ! »
Coucou la revoilou !
Non, je n'ai pas déserté ce blog à cause d'un coup de blues automnal, ni parce que j'ai rencontré l'amour (hélas).
Depuis 6 mois que j'ai changé d'employeur, je n'ai pas eu le temps de relater mon unique déplacement (mazette, que ça fait du bien de passer toutes ses soirées à Paris !) ni les nombreux gueuletons parisiens que j'ai pu m'offrir avec mes amis retrouvés. Et si j'avais dû vous parler boulot, ç'aurait surtout été pour me plaindre, ce que je vous ai sciemment épargné.
N'empêche, ces 6 mois chez mon nouvel employeur ont été l'occasion d'ouvrir grands mes yeux et mes oreilles, et de mettre en application les préceptes de la communication non violente, et de la communication tout court. Je vous raconterai cela bientôt, quand j'aurai pris le téléski pour une nouveau tour de piste.
Jeudi soir, j'ai pris l'avion pour Toulouse, où je devais donner une formation le lendemain. Les 5 participantes avaient exigé de commencer la formation à 8h pour finir tôt, une partie d'entre elles venant d'Aix en Provence. La chef de ce projet de mon client m'accompagnait sur cette dernière session. Je la connais bien, nous travaillons ensemble depuis juin dernier.
Nous atterrissons à Tououse vers 20h. Il nous faut traverser Toulouse pour rejoindre l'hôtel. Épuisée, je me suis endormie dans l'avion et n'ai qu'une envie : expédier le dîner et me coucher. Je demande à notre taxi s'il y a des restaurants sympas autour de l'hôtel. "Ah oui, vous avez tous les restaurants autour de l'hôtel" répond-elle. Mais encore ? "La Pataterie, la Boucherie, le wok, une crêperie, Hippopotamus ...". Je grimace; c'est pas ce soir que je vais me faire un bon restaurant toulousain. Sur le parking, les provinciales nous attendent. Je vous laisse imaginer les retrouvailles entre le siège parisien et les filiales régionales : ça piaille, ça glousse. Pour elles, mères de famille, c'est visiblement LA sortie de la semaine. Comble de malchance, je peux m'assoir sur la perspective de réussir à dégoter un canard dans cet éventail de chaînes de restauration, il y a une végétarienne dans le groupe. Exit donc la Boucherie. Nous atterrissons dans une crêperie peu avant 21h . Venir à Toulouse pour bouffer une crêpe ... me voilà de mauvaise humeur, et celle-ci s'accentue quand je découvre sur la carte qu'ici, la crêpe "savoyarde" se fait au roquefort ... (sic).
Bon allez Fiso, tu avales ta crêpe et au pieu. A 23h, voyant mes convives lancée dans des discussions interminables, j'esquisse un "Je vais vous laisser, je suis crevée". Elles me retiennent d'un "On va y aller aussi" et comme je suis polie, il est 23h45 quand je me couche. Avoir la tête dans le cul pour une soirée aussi médiocre, ça fait mal au cul (excuse my french).
Le lendemain, la chef de projets et moi sommes les seules en salle de formation à 8h. Ces dames se pointent tranquillement à 8h30. Je l'ai un peu mauvaise, d'autant plus que la formation, habituellement sur 2 jours, va devoir être menée au pas de course. Dans la matinée, je suis obligée de recadrer la chef de projet qui me court-circuite et explique en aparté le fonctionnement du logiciel. Vers 12h30, au moment de partir déjeuner, je préviens le groupe : "Nous avons encore pas mal de choses à voir, il faudrait déjeuner en 1 heure maximum". Je parviens à les presser pendant le déjeuner pour que nous soyons de retour à 13h30 sauf que 2 ou 3 moineaux s'échappent pour fumer une clope. La formation reprend donc à 14h.
Dans l'après-midi, je coupe court aux débats internes et remet gentiment en place celles qui, n'écoutant pas, ont le malheur de me poser une question sur quelque chose que je viens d'expliquer. Chez mon nouvel employeur, les formations sont essentiellement des formations de groupe (de femmes, de surcroît) et je dois pratiquer la gestion de groupe, ce que je n'ai pas eu à faire jusqu'ici. C'est épuisant, d'autant plus que les directions financières qui imposent mon logiciel à leurs équipes ne communiquent pas en amont et que c'est moi, la formatrice, qui me prend en frontal les questions sur l'organisation interne et la mise en place de nouvelles procédures. Je dois prendre en charge, que je le veuille ou pas, une partie de la conduite du changement qui leur incombe.
A 16h30, la formation se termine. Ces dames regardent leur montre depuis 45 minutes, je leur rappelle donc gentiment que leurs divers retards dans la journée nous ont fait perdre 1 heure. Et puis, je peux bien l'avouer, je suis assez mécontente que par souci d'économies, mon client ait réservé un vol Easyjet à 19h50, ce qui va me faire atterrir à Orly à 21h10. "Oh ça va, on va être rentrées pour 22h" a répondu la chef de projets quand je lui ai fait remarquer qu'on allait rentrer tard. "Ça va peut-être pour toi, mais moi, j'avais quelque chose de prévu ce vendredi soir et ma soirée est foutue", lui ai-je mis dans les dents.
L'autre attraction du coin, c'est le sex shop qui se trouve à quelques mètres de leur bureau. "J'irais bien y faire un tour", dit la chef de projets. Cette alternative à un poireautage de 2 heures à l'aéroport me redonne un peu le sourire. J'entre dans le sex shop et la vendeuse propose de nous faire visiter la boutique. Je fais comme si je ne connaissais rien, bien entendu. Nous commençons par le rayon lingerie où à ma grande surprise, ma cliente se lâche et achète une nuisette. Il faut dire que les nuisettes des marques LivCo et Obsessive sont très raffinées et à un prix tout à fait abordable (+/- 40€). Les bas de la marque Chérir me tapent dans l'oeil. Notre hôtesse nous escorte à travers les rayons : "anal", "hommes", "SM" avec de jolis martinets à plumes qui donnent des envies de fessées, enfin les huiles et crèmes massantes qui mettent le feu au cul, y'a pas d'autre mot. Je lorgne le raffinement des menottes et opte pour une nuisette, des bas et un cadeau pour les copines, des zizibons.
Un ancien collègue m'appelle, je lui réponds, en me marrant d'imaginer sa tête, que je suis dans un sex shop à Toulouse avec une de mes clientes. "C'est dommage que vous ne restiez pas ce weekend, dit la patronne du lieu, il y a une soirée filles ce soir". A la caisse, je rigole : "Être situé boulevard du Libre Échange, pour un sex shop, ça ne s'invente pas !"
Si ça vous intéresse, je fais un peu de pub à la boutique Easy Love de Toulouse car elles sont vraiment sympas.
Mon geek préféré, toujours à l'affût des dernières nouveautés, m'envoie un lien par mail l'autre jour accompagné de cette boutade : "Je comprends mieux ta passion pour le Vélib' !"
Alors, déjà, chouchou, si mon enthousiasme à enfourcher une selle date de plusieurs années, quoiqu'ait pu en dire Tonnégrande, ma passion pour le vélib' est, elle, toute récente...
Mais celle-là, je la veuuuuuuuux ! Oh oui, oui, oui ! En revanche, je crains de mettre beaucoup plus que les 27 minutes actuelles pour parcourir mes 7 kms quotidiens, histoire de faire durer le plaisir !
Ce midi encore, la chaleur a coupé tout appétit en moi. En ce moment, je ne mange qu’une à deux fois par jour. Je sais, vous allez me dire « C’est pas bien de sauter des repas ! »
C’est une de ces vérités absolues que je me sers depuis des années, tout comme le « C’est pas bien de pas finir son assiette ! ». Ça c’était avant de tomber un matin sur l’interview d’un médecin, auteur de « Le meilleur médicament, c’est vous ! » et défenseur du jeûne intermittent. Si ça vous intéresse, je vous en parlerai plus longuement dans un autre billet. En attendant, je mange à ma faim, c'est à dire très peu (ça vous en bouche un coin, hein ?)
Bref, ce midi donc, je décide de manger un peu quand même et opte pour la fraîcheur d’un rouleau de printemps. Je m’installe dans la cafétéria, uniquement peuplée de mâles (les filles doivent faire les soldes), ce qui me permet de déjeuner dans un calme relatif.
[Interlude : Ah oui, j’ai oublié de vous la raconter, celle-là … Le jour de mon arrivée, lorsque j’ai mentionné la salle de pause, un de mes collègues a dit « Ah, tu vas voir … la salle de pause, à partir de 13h, on y tourne des films pornos ». Fiso, interloquée, n’ose pas poser de questions et d’ailleurs, la réponse vient assez vite. Le lendemain, vers 13h, des hurlements de femelle orgasmique se propagent du couloir vers son plateau. Le PDG, à quelques mètres d’elle, ne lève pas une oreille. Et ça dure, ça dure … les similitudes avec un film de boules ne font en effet aucun doute. Heureusement, elle jouit seule, dans le cas contraire j’aurais sans doute piqué une crise de fou-rire car je n’en étais pas loin.]
Je dénoue donc avec précaution le film plastique qui saucissonne mon rouleau de printemps et le trempe dans la sauce aigre-douce. La première bouchée, ça va. Mais dès la deuxième, ça se complique. Les vermicelles se répandent dans la sauce et quand j’enfourne le cylindre dodu dans ma bouche, la sauce me coule sur le menton. Mon reflet dans le miroir qui me fait face offre un bien joli spectacle … Après les bruitages du film porno, moi j’offre les gros plans …
A partir de là, je ne sais plus par quel bout le prendre ! Langue dehors tentant de happer au vol les vermicelles nacrés que le boudin déverse à flots réguliers, je me métamorphose en caméléon (c’est sexy, un caméléon, hein ?) Et pour me venger, vlan ! un coup de dent dans la crevette rose qui profitait de la débâcle pour tenter de se faire la malle. Ça devient du grand n’importe quoi, mon déjeuner sur le pouce. Je jette un coup d’œil à droite ; les joueurs de baby-foot sont concentrés sur leurs bonhommes en plastique, il n’y a guère qu’un mec du 3ème étage qui, déjeunant avec ses collègues, pourrait avoir repéré mon numéro à la Mr Bean.
Soudain perturbée par une question qui se révèle cruciale « Comment manger proprement un rouleau de printemps ?? », je décide de m’attaquer à un deuxième rouleau mais cette fois en dénouant le film plastique au fur et à mesure de ma progression le long du boudin végétal. Du coup, je me loupe et mords dans le plastique.J'ai une vie trépidante, y'a pas d'autre mot. Je suis en train de me demander quelle mouche m’a piquée de bouffer un rouleau de printemps ailleurs que chez moi quand un type surgit avec deux inconnus en costard-cravate. Ils se campent tous trois devant la machine à café et papotent. L’un des deux visiteurs, visiblement anglais, raconte que dans la boîte de sa femme, ils ont des tables de ping pong et des frigos remplis de bières et de boissons. Son collègue français lance des grands « ah ! oh ! » qui témoignent autant de son intérêt que de sa fluidité en anglais. « Quel faux-cul ! » me dis-je en me marrant. Heureusement je leur tourne le dos et mon bras de fer avec le rouleau de printemps leur échappe. Enfin, c’est ce que je crois, jusqu’à ce que je croise le regard de l’un d’eux dans le miroir … Je lui jette un regard noir et j’ai envie de gueuler, en mode Coluche « Non mais qu’est- ce qu’on en a à foutre que ta femme joue au ping pong au boulot ? Vous voulez pas aller boire votre café ailleurs et me laisser faire ma cochonne en privé, meeeeerde ! »
Mon mental a été si fort qu’ils se barrent assez vite. J’essuie, sur la table, les vermicelles et la sauce qui signent mon méfait et balance le tout à la poubelle. Et au moment où je m’apprête à m’éloigner, un des types attablés me lance « Je peux te poser une question ? » Je reviens sur mes pas, craignant le pire. « Si je t’invitais à déjeuner, juste toi et moi, la réponse serait oui ou non ? » Bon ben ça se confirme, mon numéro de hardeuse n’est pas passé inaperçu …
PS : J’ai tapé « comment manger un rouleau de printemps proprement » sur Google et rien trouvé. Si vous avez une technique, je suis preneuse !