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je vous ai croisé

  • Un regard en arrière

    Après un regard en arrière, je me dirige sans hâte vers l’arrêt du bus où je me poste, écouteurs dans les oreilles. Une main cramponnée au poteau comme à une bouée, l’autre appuyée sur une canne, une vieille dame courbée me regarde avancer vers elle.

    Son regard exprime une telle détresse que j’enlève mes écouteurs et demande « Ca va ? »

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  • La blonde de la ligne 12

    Elle entre régulièrement dans mon wagon de métro, aux heures de pointe. Elle reste dos à la porte, toujours. A chaque fois, je suis frappée par le contraste entre son visage, austère et nu, et sa tenue, légère et sophistiquée.

    Sa tenue, d’abord, puisque c’est ce que j’aime et en quoi je me retrouve. Car comme moi, elle aime le style d’après-guerre. Ses chaussures sont toujours très féminines et originales : compensées ou salomés à gros talons sur des bas en résille noire. Ses jupes sont droites ou froufroutantes, comme cette jupe en voile noir à pois blancs, si Betty Boop. Elle porte parfois un blouson cintré de motarde. Nos points communs s’arrêtent là.

    Elle est grande, (fausse) blonde, les cheveux au carré. Les racines de ses cheveux blonds platine sont noires, tout comme ses sourcils. Ses mâchoires carrées encadrent un visage pâle et fermé, totalement dépourvu de maquillage. Cils nus, bouche nue. Je ne comprend pas ce contraste raté entre sophistication et naturel. Comment peut-on sortir de chez soi avec une tenue aussi féminine et sans une once de maquillage ?

    Ce mystère me frappe à chaque fois qu'elle entre dans le wagon et nous fait face, glaciale. J'ai fini par supposer qu'elle se maquillait en arrivant au boulot. Ou qu'on la maquillait en arrivant au boulot. La curiosité me tiraille. Si je la croisais à 19h, je me dirais qu'elle est danseuse à plumes dans un cabaret parisien mais je la croise à 9h, alors elle doit être vendeuse aux Galeries Lafayette ...

  • Petite mais ... costaud !

    C'est ainsi que je définirais la commerciale nouvellement embauchée. Je l'ai rencontrée lors de notre induction program, il y a 1 mois (un induction program, pour les non-initiés, c'est un parcours d'intégration à l'intention des nouveaux arrivants).

    Lorsqu'elle s'est présentée, le parcours de ce petit bout de femme d'allure un peu austère m'a intriguée. Elle a négocié avec les marchés asiatiques et managé de très grosses équipes; le directeur commercial ne cachait d'ailleurs pas sa joie d'avoir réussi à la débaucher, après plusieurs essais infructueux. Ses interventions me semblaient toujours justes et à son image : discrètes et efficaces. J'ai eu envie d'en savoir plus et le lendemain, je me suis installée à côté d'elle. 

    A la pause, après l'éblouissante intervention du PDG qui m'est décidément fort sympathique, je lui fais part de ma surprise et elle rebondit sur ses propos lapidaires : 

    " En France, on a une culture matheuse. Les banques ont assez de moyens financiers pour s'offrir les premiers de la classe. Du coup, ces types ont tout le monde à leur pieds et se prennent pour les rois du monde. Un jour, ils se retrouvent face à un Indien de 1m22 qui leur explique que la finance, il fait ça depuis X années, pour X clients et dans X pays. L'autre, en face, il n'a bossé que dans sa boîte, ça le calme d'office.  

    Le marché financier, en France, il est tout petit mais ils se la pètent quand même. Ils ont développé qu'une moitié de leur cerveau, ce sont quasiment des autistes."

    Autiste : voilà bien un des adjectifs que j'appliquerais à mon ex-PDG. "Se la pète" aussi, lui qui, dirigeant d'une PME de 60 personnes, a l'aplomb de répondre à une remarque sur le fait qu'il ne salue pas ses salariés par " Est-ce que le PDG de SFR fait le tour de ses collaborateurs le matin ?"

    Le soir, au pot de bienvenue, j'ai proposé un déjeuner ensemble au petit bout de femme. Et un midi, je l'ai emmenée au coin de la rue.

    Nous avons partagé nos premières impressions sur notre nouvelle boîte, dynamique et ambitieuse, dirigée par un conquérant et pourvue d'étonnantes et talentueuses personnalités.

    Comme moi, le petit bout de femme a été favorablement impressionnée par un processus de recrutement exigeant et extrêmement professionnel : pour elle, un jeu de rôles, pour moi une mise en situation. Pour la dernière étape de mon recrutement, j'avais dû former, pendant près d'une heure, un petit groupe composé de ma chef, de ma N+2 et d'une chef de projet. J'avais déroulé ma prestation avec assurance, revigorée par les conseils et encouragements de quelques collègues-amis qui avaient accepté de me soumettre, 2 jours plus tôt, à une répétition générale. Mes futurs responsables avaient noté ma pédagogie et fait un retour si élogieux que la suite faisait peu de doute.

    - Toi, dès qu'on te voit, tu dégages tout de suite quelque chose de très positif, confirme le petit bout de femme.

    Nous racontons aussi nos expériences. Elle travaillait dans un très grand groupe et n'a plus supporté que ses supérieurs brisent constamment ses collaborateurs directs, sans raison. Nous tombons d'accord sur le fait que le management à la terreur ne fonctionne pas et qu'on continue pourtant à l'encourager. Les gens bossent parce qu'ils ont peur mais ils détestent leurs chefs et sabordent, plus ou moins consciemment, leur boîte. C'est quelque chose qui m'avait frappée à mon retour d'Irlande, il y a 10 ans. Le petit bout de femme ajoute " Les gens ont de l'énergie mais elle est négative."

    Elle raconte qu'elle a travaillé pour un client (une banque, tiens) où des types étaient payés à élaborer des projets foireux qu'on confiait ensuite aux personnes dont on voulait se débarrasser; ils foiraient le projet foireux et l'affaire était réglée. Alors quand des chasseurs de tête l'ont contactée, elle a prévenu : "Petite boîte, grande boîte, je m'en fous, je veux juste travailler dans une boîte saine." Et de fait, notre nouvelle boîte n'est pas parfaite mais elle est sympathique. 

    Nous partageons aussi nos constats des carences de notre nouvelle boîte, constatées ailleurs : en France, on choisit les managers sur la base de leurs résultats, pas de leurs qualités managériales. Et hélas, on ne les aide pas à acquérir les compétences qui leur font défaut.

     - C'est très français, affirme le petit bout de femme.

    Nous parlons aussi du système scolaire qui entreprend très tôt le travail de broyage des différences. Son fils de 17 ans a déjà hélas tout compris : "En France, si tu n'as pas fait une école de commerce ou d'ingénieurs, tu ne vaux rien".  Le petit bout de femme, effaré par le traitement appliqué à son fils, a placé la cadette, qui a des difficultés d'apprentissage, dans une école qui mélange enfants handicapés et valides. Pour ne pas qu'on brise sa confiance en elle déjà vacillante. "Tu es folle d'avoir mis ta fille dans une école d'handicapés !" se sont écriés ses amis.

    "Ma fille aujourd'hui, elle a de très bons résultats, elle se trouve belle et très forte. Elle grandit dans un milieu qui la valorise et lui inculque la bienveillance. Elle part en classe de voile avec des handicapés qui balance la chaise roulante dans le bateau. Ils n'ont peur de rien, ils font tout comme les valides. Ce ne sont pas eux qui se mettent des freins, ce sont les autres. "

    Une heure était trop courte pour tout ce que nous avions à échanger. Il y aura d'autres déjeuners, j'en suis sûre.

  • Voyage dans le ventre de Paris

    je vous ai croisé,louchébem,restaurants,paolaHier, vers 15h30, j'ai retrouvé ma petite Colombienne, Paola, au pied de l'église Saint-Eustache, pour un déjeuner quelque peu tardif. Elle avait envie de viande, je l'ai donc emmenée au Louchébem, restaurant boucher des Halles depuis 1878. Ne commencez pas à saliver, le propos de ce billet n'est pas le contenu de mon assiette, même si je vous défie d'avoir encore de la place pour une deuxième assiette du rôtisseur (jambon rôti, cuisse de boeuf et gigot d'agneau, 22€90, à volonté) servi avec 3 sauces et une savoureuse purée maison, elle aussi à volonté. Bon, je vois déjà Phil faire la moue, ok une petite photo, mais elle n'est pas de moi :

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    Paola a vite calé et le serveur, habillé en garçon boucher, lui a gentiment emballé le reste de son assiette de viandes pour qu'elle puisse le savourer à la maison; attention assez rare à Paris pour être soulignée.

    La salle étant quasi-vide, j'ai discuté un peu avec le serveur, m'enquérant de l'activité du restaurant : le mois de mai est une catastrophe, m'a t-il dit. Un peu plus tard, j'explique à Paola la signification du mot louchébem, qui signifie "boucher" en argomuche, langage inventé par les bouchers du quartier, à l'époque où les Halles n'était pas un centre commercial mais véritablement des halles maraîchères, le fameux "ventre de Paris". Ces halles étaient fournies par les abattoirs de Paris, ceux de la Villette et aussi ceux de Vaugirard, une de mes balades préférées. Je pointe du doigt, par la fenêtre, la facade en boiseries du restaurant "Chez Denise" autre institution du quartier, et en profite pour glisser sur la magnifique et toute proche tour Saint-Jacques, dernier vestige de l'église Saint-Jacques de la Boucherie, où les découpeurs de viande venaient prier.

    M'aidant d'internet, je lui révèle aussi la présence d'un immense charnier humain, le cimetière des Innocents, à l'emplacement de la fontaine du même nom, dont les ossements furent déplacés dans les catacombes lorsque les fosses commencèrent à s'écrouler sous le poids des squelettes qu'elles contenaient. En y réfléchissant, c'est peut-être ce qui a coupé l'appétit de ma jolie Colombienne, qui en redemandait pourtant et m'écoutait en ouvrant de grands yeux. Je prends à partie le serveur, qui s'ennuyait ferme à quelques pas, pour qu'il complète mes propos. Il nous invite à regarder les nombreuses photos, de l'époque du "ventre de Paris" qui ornent les murs du restaurant, en bas, dans l'escalier et à l'étage.

    Après le dessert où Paola suit mes conseils et déguste un Paris-Brest, l'occasion pour elle autant que moi de découvrir (merci Internet), l'origine du nom de cette pâtisserie, tout en picorant les desserts de mon café gourmand (que chevere ! el arroz con leche de mi mama ! s'écrie-t-elle en dégustant une cuillerée de mon riz au lait à la cannelle), nous partons en exploration dans le restaurant.

    Un autre serveur, plus âgé que le précédent, nous rejoint et fournit les légendes des photos. Il montre celle d'un type rougeaud, coiffé de gigantesques oreilles de porc, verre à la main. "C'est ce qu'on appelait un fort des Halles, dit-il. Ce sont les types qui portait des quartiers de viande entiers sur leurs épaules, à l'époque. Ce monsieur est venu il y encore 5 ans, c'était un colosse, plus grand que moi. Ils portaient le chapeau qui est dans l'escalier." Accroché au mur, il y a un chapeau à larges bords ronds, une sorte de sombrero. Après recherches, il s'agit du coltin, un chapeau muni d'un disque de plomb. Un site rend un fort bel hommage aux forts des Halles, et en musique, ici. Je pique une photo :

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    Didier, puisque c'est son prénom, complète ma mémoire défaillante en donnant les dates de la destruction des Halles.

    "C'était l'équivalent des Halles de Rungis d'aujourd'hui, n'est ce pas ? demandai-je. On vendait tous les produits frais, ici, pas seulement la viande ?"
    Didier confirme et pointe le doigt : " Du côté de la bourse du Commerce, ancienne halle aux blés, c'était le marché aux volailles. Au pied de Saint-Eustache, le marché de la viande."

    Je l'interromps : "Vous avez connu les Halles de l'époque, on dirait ?"

    - Oui, j'étais tout gamin et j'accompagnais mon père qui venait au cul des camions aider au déchargement, pour gagner un peu d'argent avant de partir travailler. Moi je l'attendais dans la voiture mais je m'en souviens bien."

    Quelle chance de rencontrer quelqu'un qui qui n'est pas là par hasard mais véritable contributeur de la mémoire du quartier. Un griot des Halles !

    Paola est aussi ravie que moi de ce déjeuner très culturel. Didier nous entraîne jusqu'à l'écran LCD, à l'entrée du restaurant, qui diffuse des images de l'époque, qu'ils ont eu quelque mal à retrouver. On y voit une photo de la facade du restaurant, à l'époque, lorsque son entrée se trouvait dans l'angle.

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    " Vous trouverez toutes les infos sur le site internet du restaurant " précise Didier. Moi, je crois que je ne vais pas tarder à me programmer une balade-reportage dans ce quartier, un must pour la gourmande que je suis, non ?

    Si l'histoire du restaurant et du quartier vous intéresse, cliquez sur l'onglet Historique, . Pour des photos d'époque, c'est ici. Si vous êtes tombée amoureuse d'un boucher qui le parle ou que vous voulez juste faire le malin au prochain dîner avec vos potes en parlant l'argomuche, cliquez . Et surtout, ne manquez pas d'aller vous taper un morceau de la savoureuse barbaque du Louchébem, où les serveurs sont si sympas (parce que ce sont de vrais Parisiens, eux ! )

    Le Louchébem au 31 rue Berger, Paris 1er (Tel 01.42.33.12.99)

  • Kiwi(s) !

    Le samedi 4 mai, c'était ma dernière balade bénévole pour Parisien d'Un Jour. N'ayant pas réussi à honorer, en 2012, les 6 balades annuelles minimum demandées, j'ai préféré arrêter. Difficile de sacrifier une demi-journée de son précieux weekend quand, en déplacement chaque semaine ou presque, c'est le seul moment que l'on peut consacrer à ses amis. Et encore plus à l'arrivée des beaux jours, où mes envies de weekends au vert sont aussi fréquentes que les mails de PDJ.

    Et puis j'ai un autre projet de bénévolat dont j'espère vous parler bientôt, quand ma candidature sera acceptée. Un projet très enthousiasmant, en parfaite cohérence avec mes valeurs et mon parcours professionnel.

    N'empêche, être guide bénévole pour Parisien d'Un Jour a été une belle expérience. J'ai rejoint l'association en septembre 2011 pour d'une part, contribuer à donner une meilleure image des habitants de ma jungle urbaine et d'autre part, multiplier les occasions - trop rares - de converser en anglais. J'ose croire que j'ai rempli ma mission. De son côté, PDJ a exaucé mes voeux en ne m'envoyant que des visiteurs anglophones, à l'exception de Paola, ma petite Colombienne.

    Le 4 mai, donc, je suis passée chercher Angie et Stan, un couple de fermiers néo-zélandais, dans leur joli hôtel La Maison Favart (A), du côté de Richelieu-Drouot. Du coup, nous avons fait ma balade, qui devait partir de la place de la Concorde, à l'envers. J'ai fait un démarrage en beauté en partant dans la direction opposée de celle souhaitée, ce dont je me suis rendu compte en arrivant à l'angle des rues Lafayette et de Châteaudun. "Ce n'est pas grave, Sophie, a dit Angie, nous on est contents de visiter Paris".

    Du coup, comme on repassait du côté de Richelieu-Drouot et que je leur parlais des passages parisiens, nous avons fait un détour par le passage Jouffroy (B) et celui des Panoramas (C).

    De là, nous prenons la rue Vivienne et comme je ne suis pas encore dans un de "mes quartiers", je marque un rapide arrêt pour m'asssurer, plan à la main, que celle-ci débouche bien sur le Palais-Royal. Deux hommes s'arrêtent successivement pour proposer leur aide. "Arrêtez, je suis censée être guide touristique, dis-je en rigolant".

    Nous longeons la place de la Bourse (D), que Stan prend en photo pour un de ses fils qui travaille à la bourse d'Auckland. La rue Vivienne est quasi déserte par cette première belle journée ensoleillée qui a favorisé une fuite des Parisiens. Cette parenthèse silencieuse est bien agréable entre le vacarme du boulevard Montmartre que nous venons de quitter et celui de la rue de Rivoli qui nous attend.

    Mes fermiers néo-zélandais ont l'air plutôt sereins dans ma jungle urbaine, eux qui vivent en plein centre de l'île avec leurs moutons et pas grand-monde à la ronde. Angie a une maison d'hôtes et m'invite à y séjourner. "Si vous avez des moutons, vous faites des barbecues", demandai-je à Stan. "Oh oui !" Cet argument, couplé à l'alléchante description du pain maison d'Angie, visiblement fort apprécié de ses visiteurs, et une vieille envie de visiter la Nouvelle-Zélande me séduisent. En plus, Stan tond lui-même ses moutons et même s'il n'est pas galbé comme Luke O'Neill dans "Les oiseaux se cachent pour mourir ", ça doit valoir le spectacle.

    Nous voici dans la rue de Beaujolais, au charme rétro avec son escalier en pierre et nous entrons dans le jardin du Palais-Royal (E) où Parisiens et touristes se rafraîchissent au bord de fontaines. Le temps d'une pause photo sous les roses, je découvre qu'en Nouvelle-Zélande, on ne dit pas "Cheese" pour garantir un sourire photogénique mais "Kiwi". Je raconte à mes compagnons l'anecdote du petit canon du Palais-Royal et profite de ce détour pour entraîner Angie dans la boutique de Serge Lutens. Elle aimerait dénicher une tenue pour le mariage d'un de ses fils, je propose donc de terminer la promenade aux Grands Magasins du boulevard Haussmann, où elle devrait trouver son bonheur.

    Pour l'heure nous traversons le parterre de colonnes de Buren pour rejoindre la place Colette, jeter un oeil à la Comédie Française et rejoindre le Louvre et sa pyramide de verre, que Stan n'a jamais vue. Je laisse le choix à mes visiteurs de l'axe pour rejoindre la place de la Concorde, soit le jardin des Tuileries, soit la rue de Rivoli. Ils choisissent le jardin (G), que je n'ai pas traversé depuis une bonne dizaine d'années ! C'est l'occasion pour moi de découvrir que la superbe arche qui fait face au Louvre rend hommage à Napoléon.

    Nous voici place de la Concorde (H) où avant l'obélisque trônait une autre curiosité qui fit perdre la tête, au sens propre, à Marie-Antoinette, Danton, Charlotte Corday et plus de 1000 guillotinés en un an. J'aime bien amener les touristes sur cette place majestueuse qui a résonné, autrefois, des cris de l'hystérie collective. Mes Néo-Zélandais, comme beaucoup d'autres, pensaient que la guillotine se trouvait place de la Bastille; c'est qu'elle a pas mal voyagé, la Veuve ...

    De la place de la Concorde nous rejoignons la rue de Castiglione qui, comme nombre de rues alentour, célèbre une victoire napoléonienne et aussi, mais il faut avoir de bons yeux pour la débusquer, la mémoire de l'ambassade du Texas, dont la France fut le seul pays à reconnaître l'indépendance, pendant les 9 années où, libéré du Mexique, il n'était pas encore tombé aux mains des Américians.

    Nous débouchons place Vendôme dont la colonne de bronze, inspirée de celle de Trojan à Rome, fut érigée en fondant les canons pris aux Russes et Autrichiens. Pour l'anecdote, sous la seconde guerre mondiale, les nazis élurentt domicile ici, au Ritz, tandis qu'à leur nez et barbe, au n°15, s'installait le réseau de résistants Saint-Jacques, dirigé par Maurice Duclos.

    Angie et Stan ont soif et envie de m'offrir un verre, je les emmène donc place du Marché Saint Honoré (I), histoire de profiter d'une terrasse sans circulation automobile. Je bois du cidre tandis que Stan paie 7€ pour un verre de vin. Avoir soif coûte la peau du cul, place du marché Saint Honoré ... Je montre à mes compagnons le chemin parcouru, pour qu'Angie puisse en retrouver les étapes dans son guide touristique. Et je leur conseille vivement, le lendemain matin, de profiter de leurs dernières heures parisiennes pour se balader dans Montmartre plutôt que sur les Champs-Elysées.

    La balade touche à sa fin. Cette pause nous a un peu coupé les jambes et je propose de remonter jusqu'aux grands magasins en bus, que nous prenons avenue de l'Opéra (J).

    A 19 heures, j'abandonne Stan et Angie dans l'effervescence du Printemps Haussmann, les embrasse et leur fait promettre de me raconter la suite de leur séjour parisien. Nous avons passé 4 heures à marcher et parcouru pas loin de 5 kilomètres, je suis éreintée, retour maison pour un samedi soir sur mon canapé, avec un bon verre de rhum.

     
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