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Jour 1 : 7 ans après, retour à la Réunion

Après 11h de vol, 2 h de sommeil et 1 coupe de champagne, j'atterris vers 7h et retrouve mon Christian, qui a pris 7 ans et 12 kgs de plus mais gardé son accent chantant malgré ses 27 ans ici.
Christian et sa femme, que j'appellerai ici Sue Ellen, bien qu'elle ne boive pas une goutte d'alcool, ce sont un peu mes parents de coeur. Ils m'ont connue à mon arrivée de Nouvelle Calédonie en Eure-et-Loir, j'avais 2 ans et demi. 

Ils ont 3 garçons, avec lesquels j'ai joué au docteur (et auxquels je dois mes premières fessées, par mon père hein, je précise !) 
Ensuite, au hasard des mutations militaires, ils ont suivi nos traces, d'abord en Allemagne, puis en région parisienne. En 1994, les parents sont retournés sur la terre natale de Sue Ellen, la Réunion, et si les miens n'ont pas gardé le contact, moi je suis allée les voir dès 1995. 
J'ai de l'estime et une tendresse particulière pour Christian qui cache un coeur d'or sous ses airs bourrus. 
Il me fait penser à mon grand-père maternel;  il a son regard, sa psycho-rigidité, se lève aux aurores, siffle et chantonne autant qu'il bougonne et est toujours en mouvement, comme lui.
Mon grand-père m'emmenait chercher des champignons, des escargots, visiter les églises romanes ou remonter des cours d'eau jusqu'à leur source. 
Christian, en grand sportif (il a participé à 3 Diagonales des Fous, 160 kms du sud au nord de l'île, en tant que coureur et à des dizaines d'autres en bénévole) m'a emmenée randonner à chacun de mes voyages. 
A la différence de mon grand-père, c'est un fin cuisinier.
Le couple qu'il forme avec Sue Ellen est improbable tant ils sont différents et pourtant solide, à en juger les 50 ans passés ensemble et la tendresse qu'ils ont l'un envers l'autre.
Sue Ellen a le flegme créole; rien n'est grave, rien ne presse, tout est possible, ce qui a le don d'agacer Christian et de beaucoup m'amuser.
Elle passe la plupart de son temps devant la télé, entre émissions de télé-realité et Bollywood et le sport ne l'intéresse pas le moins du monde.
Orpheline à 13 ans, ses attaches en Creuse m'ont longtemps fait croire qu'elle était une "enfant de la Creuse", une des  2.000 mineurs embarqués par les services sociaux français, dans les années 1960 et 1970, vers des départements ruraux de la Métropole. Mais Sue Ellen avait 19 ans lorsqu'elle a atterri en métropole en 1965.
N'empêche, son enfance a été difficile et son géniteur, comme elle l'appelle, ne lui a rien donné de plus que ses yeux bleus.
Pour l'heure, je retrouve la maison dans les hauts de Saint-Paul, la vue sur la mer et Cally, leur Yorkshire de 16 ans, toujours en vie mais bien bancale. 
Comme à chaque atterrissage, une marmite m'attend avec mon plat préféré, un rougail saucisses.
Peu avant le déjeuner, une tête toute blanche monte les marches, c'est leur 2ème fils, de 6 mois mon aîné, qui avait promis de me faire plein de bébés quand on était adolescents mais n'en a jamais eu l'occasion. Ça fait plus de 25 ans que je ne l'ai pas vu, comme ses 2 frères d'ailleurs. J'ai toujours été plus proche des parents que des garçons. 
Après le déjeuner et seulement 2 heures de sommeil sur mon vol de nuit, je pique sérieusement du nez et m'offre une sieste de quelques heures puis une bonne douche.
Le jardin tropical et la chaleur me le confirment : je suis bien à la Réunion !

Commentaires

  • Je sais que je t'écris ce commentaire quelques semaines après la publication de ce billet, mais j'espère que tu passes (ou que tu as passé si tu es rentrée) du bon temps sous le soleil de la Réunion!

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