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  • L'Artiste et le Cuisinier

    l'artiste et le cuisinier, lyon, restaurantsPendant longtemps, 20 années nous séparant, il a été un gamin pour moi et puis, il est devenu un homme et nous nous sommes découverts des centres d’intérêt communs. Il y a quelques années, j’ai profité d’un déplacement à Lyon pour dîner avec lui et sa chérie du moment puis l’ai invité pour un weekend parisien au cours duquel j’ai  découvert qu’il avait une âme d’aventurier et était amateur de gastronomie nippone. Alors désormais, je profite de mes rares venues à Lyon pour passer un moment avec lui, et je ne m’ennuie jamais.

    Hier soir le beau gosse de la famille m'a emmenée au restaurant. On m’avait donné de bonnes adresses mais j’ai préféré le suivre, dans les hauts de Lyon, à la Croix-Rousse, où nous nous sommes installés  dans la salle de " L’artiste et le cuisinier", ouvert il y a moins de 2 ans. La décoration y est sobre et apaisante, murs blancs creusés de niches dans lesquelles se cachent de beaux objets de bois sombre, statuettes et masques africains, rapportés des voyages des patrons. La jeune femme très accueillante que j’ai prise pour une serveuse particulièrement calée en vins est en fait l’Artiste. Et le Cuisinier, ben … il est en cuisine.

    Le concept du restaurant est de proposer, outre l’habituelle carte renouvelée chaque semaine, 3 menus dégustation qui permettent de goûter plusieurs entrées et desserts en portions. Comme au Pinxo, une de mes belles découvertes 2013. « L’Artiste et le Cuisinier » à 25€ propose ainsi 2 entrées et desserts sélectionnés par le Cuisinier et un plat à choisir à l’ardoise. Hier soir, le festin démarrait avec un involtini de speck au chèvre et des gnocchi de châtaigne sur une émulsion au parmesan. On continuait les réjouissances sur une dorade royale, aubergine au cumin ou un cochon noir caramélisé au miel, pâtissons et courges au poivre de Selim. Et on se faisait mousser les papilles sur un tiramisu et un crumble de fruits rouges.

    Le « Voyage » à 32€ permet de choisir ses 2 entrées, plats et desserts à  l’ardoise. Pour les vrais aventuriers, le « Tour du monde » à 42€ promet de surprendre vos sens en partant à la découverte de 10 pièces improvisées par le Cuisinier. Et enfin, le choix à l’ardoise d’entrées (6€), plats (16€) et desserts (8€) avec quelques suppléments tout à fait raisonnables.

    A ce stade de suspense, il m’a fallu un kir à la châtaigne pour réfréner mes ardeurs et plusieurs minutes pour arrêter mon choix. Mais le tiramisu étant un dessert qui m’écœure facilement, j’ai opté, et mon cousin aussi, pour un joli voyage dont je choisirais les escales. Pour moi, une première escale en Amérique du sud avec un ceviche de dorade et gambas au combava, puis une halte entre Italie et Corse avec des gnocchi à la châtaigne (chauds les marrons !), suivis d’un cochon (avouez que vous vous y attendiez ?). Pour finir, un classique moelleux au chocolat mais à 80% de cacao, s’il vous plaît et une curiosité que je n’aurais ratée pour rien au monde : un millefeuille d’avocat à la praline. Mon cousin choisit également un ceviche et un pot de rillettes de lapin au Coca-Cola (sic ! puis un magret de canard à la praline, chutney de betterave et framboise, et enfin un crumble de fruits rouges et une tarte aux citrons jaunes et verts. Ayant sollicité les conseils de notre pétillante hôtesse, ce fut un enchantement de l’écouter décrire avec gourmandise les produits qu’elle dégote chez de « petits vignerons » et défendre leur retour à la biodynamie. Au passage, j’ai appris la différence entre biodynamie et agriculture raisonnée.

    Et ensuite ? J’ai perdu tout contrôle de moi-même à la seconde où elle a posé la première ardoise devant moi. Le parfum des gnocchi de châtaigne a empli mes narines et j’ai fait une expérience sensorielle inoubliable. Sous une enveloppe dorée et croustillante que leur a donné un passage dans le beurre, j’ai découvert une texture crémeuse extraordinairement sensuelle et une saveur de sous-bois tout à fait virile aux parfums de châtaigne, champignons et parmesan.  J’ai trouvé à ces bouchées une plus grande ressemblance avec leurs cousines lyonnaises, les quenelles, qu’avec des gnocchi. En photo, ça ne rend pas grand-chose car les gnocchi se vautrent dans un bain de mousse mais un ravissement, vous dis-je !  

    Le ceviche de dorade et gambas, avec son petit velouté de tomate, était d’une fraîcheur exquise et digne des meilleurs sashimis. Quand aux rillettes de lapin au Coca-Cola du cousin, il était évident qu’elles étaient faites maison, et savoureuses. Avec ça, nous avons commencé à déguster, lui une Démarrante  des vignes de Cornas, en Ardèche, et moi un Côtes du Rhône, parfaits. Et j’ai découvert que mon jeune cousin était également grand amateur de vins. La classe, je vous dis.

    Mon plat jaune comme un soleil présentait une pièce de cochon goûteuse en sucré-salé élégamment accompagné de courges et pâtissons. Le cousin s’est régalé de son magret aux pralines, en symphonie bordeaux et rose. Le restaurant délaisse les habituels féculents pour prises de risque végétales et raffinées et je trouve que c’est une belle idée, d’autant que le pain est savoureux et parfait pour saucer les plats. 

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    En dessert, le moelleux au chocolat respectait les codes habituels : cuisson parfaite et comme le précisa notre hôtesse, aucun ajout de sucre hormis le filet de caramel qui le zébrait. Le millefeuille d’avocat fur le deuxième coup de massue de la soirée. Un guacamole crémeux et sucré piqué de brisures de pralines roses, voilà ce que j’ai découvert sous les couches de feuilletage. L’appareil aux citrons, un poil trop liquide à mon goût, était posé sur une pâte meringuée des plus aériennes. Je souhaite aux Lyonnais que l’Artiste et le Cuisinier les régalent encore de longues années et je pressens déjà que ma copine Gi’ ne manquera pas d’aller découvrir l’endroit. Aux chaudes soirées, on peut même profiter d'une magnifique terrasse intérieure.

    Sur la route du retour, dans ma petit 308 rose givrée, nous avons bien ri en entendant une reprise épouvantable en arabe de « Let’s get it on » de Marvin Gaye en mode "Yalla habibi come on" . Ce soir, le mystère a été levé : c'est une parodie de Sacha Baron Cohen, ça me rassure ! N’empêche, la radio RTU 89.8, qui fait la nique à la pub et la part belle à l’afrobeat et autres "musiques du monde" m’a accompagnée pendant ces 3 jours forts agréables.   

    L'Artiste et le Cuisinier au 3 rue Belfort, Lyon 4ème. Tél : 04 72 26 35 56 (réservation conseillée)

    Ouvert du mercredi au samedi et le dimanche pour le brunch.

  • Gusto Divino

    il gusto divino, restaurants, boulogne-billancourtGusto Divino, c'est un restaurant-traiteur italien ouvert en début d'année, à Boulogne-Billancourt, non loin du métro Marcel Sembat.

    Une façade sombre qu'on pourrait louper, et ce serait bien dommage. Dès ma première visite, j'ai été séduite par le lumineux sourire de Jérôme, le patron, et le temps qu'il consacre à chacun de ses clients, affluence ou pas, pour détailler avec une fierté évidente les produits frais qui parfument ses plats. Ce jour-là, il m'assura que la sauce tomate était faite par la grand-mère. Je ne sais si c'était une blague, en tout cas on a envie de tout goûter tant il les vend bien, ses plats.
    J'y ai déjeuné souvent avant l'été (hélas, il lui manque une terrasse) et converti beaucoup de mes collègues. Récemment, j'y ai emmené un client italien qui a validé la qualité de la maison et reconnu les produits de l'Italie du sud.
    Gusto Divino propose plusieurs formules plat-boisson-dessert au déjeuner, renouvelées chaque jour par le jovial cuisinier : pâtes fraiches (12€50), plats (11€), salades (10€) et foccacias (12€), comme celle que dégusta mon frérot ce jour-là. L'union de la mozzarella et du speck, sur un lit de roquette parfumé au basilic.

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    Pour faire couler tout ça, Jérôme fait venir d'Italie des limonades artisanales et bios. Et en cuisine, Luciano confectionne des desserts à se pâmer : je raffole de sa mousse puissante en chocolat et légère en sucre, comme j'aime.  Il a même réussi à me faire aimer son tiramisu, dessert qui m’écœure habituellement. "C'est parce qu'il le fait au jaune d’œuf et le travaille jusqu'à obtenir une mousse. C'est comme ça qu'il faut le faire, sinon le mascarpone est écœurant" a dit mon client italien. Tout s'explique.

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    S'il n'y a plus de places dans cet exigu restaurant qui peut difficilement accueillir des tablées supérieures à 4 convives, on peut aussi emporter les petits plats de Jérôme, dans de jolis boites en bambou.
    Pour finir, Jérôme vend aussi des pâtes fraiches, charcuterie, fromages (dont la célèbre burrata) et épicerie fine. Mais attention, le restaurant-boutique ferme vers 19h !
    Je lis sur le site - qui mériterait une mise à jour - que des cours de cuisine étaient prévus en 2013. En attendant, Jérôme (à gauche) et son cuisinier, Luciano, ont gentiment pris la pose pour illustrer ce billet.  Le jeune serveur, dont le visage m'est étrangement familier, apporte la touche finale à ce joyeux et attentionné trio. Vous la sentez, la convivialité ?

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    Gusto Divino au 165 rue d'Aguesseau (angle avenue André Morizet) à Boulogne-Billancourt

    Tél : 01 79 71 33 86

  • Ikra, bistrot russe à Montparnasse

    Je suis en retard dans la publication d'endroits gourmands où vous pourriez vous perdre sans crainte de le regretter. Je répare ces oublis en publiant 2 billets consécutifs, avant d'aller cramer les effets secondaires de mes excès à la piscine du Kremlin-Bicêtre (un endroit où je ne risque pas de croiser Nicolas).

    D'abord Ikra, sur le boulevard Raspail, dont le nom m'avait intriguée, alors que je passais devant en bus. J'avais cherché et trouvé : il s'agissait d'un bistrot russe dont les critiques étaient inégales. Le concept, un bistrot franco-russe avec piano bar et ambiance musicale tous les soirs, m'avait séduite et la carte , convaincue que l'endroit valait au moins une visite.

    Un soir, j'avais proposé à la belle plante qui habite Montparnasse de nous retrouver là, pour changer. J'étais arrivée la première, l'endroit était chic et clair, en harmonies de rouge et beige. Installée sur une banquette, j'avais parcouru la carte, fort alléchante.
    Pour fêter nos (trop rares) retrouvailles, j'ai commandé un cocktail Ikra, une merveille de fraîcheur qui mélange vodka, champagne et perles de fraise. Superbe.
    En entrée, j'avais choisi le saumon gravlax du chef, un saumon entier cuit au sel, agrumes et saupoudré de baies roses, accompagné de son blini maison (13€ quand même). Je ne sais plus ce qu'a commandé la brune sophistiquée face à moi (elle complètera).
    Entre temps, la chanteuse-pianiste est arrivée et a accompagné notre repas de sa belle voix et surtout de son inaltérable sourire.
    En plat de résistance, elle avait jeté son dévolu sur un véritable Kotlety de babouchka, de traditionnelles boulettes de boeuf russe accompagnées de riz et épinards (15€50) et moi, un chachlick de quasi de veau piqué d'estragon et accompagné de courgettes et autres légumes de saison (22€). Les deux plats étaient très bons mais j'avoue une préférence pour le sien : les boulettes étaient moelleuses et la sauce aux épinards, goûteuse.

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    En dessert, nous nous sommes régalées du citron dans tous ses états, une mousseline de citron, écume de vodka et citron vert. Ma vatrouchka aux poires ne m'a, en revanche, pas laissé un souvenir impérissable.
    L'addition est un peu salée mais une soirée chez Ikra est vraiment un bon moment. J'ai bien l'intention d'y emmener mamz'elle Gigi lors d'un de ses prochains séjours parisiens. De plus, le bistrot Ikra propose un brunch  qui me semble d'un bon rapport qualité-prix, quand on voit ce que l'on peut payer ailleurs pour des oeufs brouillés entre eux et des viennoiseries flétries.

  • Les Galopins, restaurant pour carnivores

    La semaine a été riche en calories. Lundi soir, vers 21h45, un ami m'envoie un sms :
    - Tu as dîné ?
    J'avais effectivement dîné, très légèrement, d'une salade verte et de truite fumée. Je le rejoins néammoins, avec la ferme résolution de ne boire qu'un verre pour lui tenir compagnie. J'ai commandé un ris de veau, bu deux verres de vin et partagé une tartelette framboise-chocolat. J'ai donc dîné 2 fois.

    Mardi soir, c'était le KDB à la Comète. Magret de canard aligot. Et chouchen (merci Bab!)

    Et hier soir, j'ai retrouvé mon ex-chef de projet et sa femme qui ont la bonne idée d'avoir de la famille à 10 numéros de là où je bosse. C'est fort. On a rejoint le beau-frère au restaurant "Les galopins", un endroit à la déco vitaminée, en rouge et jaune canari, dont ils sont habitués.

    La carte est à tendance viandarde. En entrée, j'ai commandé de fines tranches de thon mi-cuit au sésame et mousse de wasabi, une mousseline avec juste ce qu'il fallait de piquant.

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    Madame avait choisi une tarte sablée légumes grillés, mozzarella di buffala et jambon Pata Negra.

    En plat de résistance, j'ai pris un onglet de bœuf « Angus » (300gr), échalotes confites et os à moelle coupé dans la longuer, le tout présenté sur une planche en bois, avec des pommes sautées parfaitement cuites et dépourvues de graisse. Je n'ai pas réussi à manger plus de la moitié de mon os à moelle.

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    Madame a opté pour une brochettes de lotte au chorizo, lequel était visiblement relevé, dans une jolie sauce.

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    Quand à ces messieurs, ils se sont jetés sur une pantagruesque épaule d’agneau confite pour 2, parsemée de girolles.

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    Comme ils n'ont pas réussi à en venir à bout, le patron leur a emballé le reste pour dégustation ultérieure. Pour faire couler tout ça, il nous a recommandé un Pézenas frais et plein de caractère.
    En dessert, j'ai délaissé la profiterole géante pour une poire Belle Hélène à leur façon, sur un sabayon, dont la présentation était peu raffinée. Pas inoubliable. En revanche, j'ai louché sur le millefeuille praliné et pommes caramélisées de ma voisine.

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    A la sortie, 40€ par tête de pipe : un très bon rapport qualité-prix dont on ressort avec la peau du ventre très tendue. Je reviendrai sans aucun doute, pour la côte de boeuf pour 2 par exemple. Et comme je n'étais pas équipée de mon appareil photo, et que ça commence à devenir une habitude, je remercie Obs d'avoir contribué à l'illustration de ce billet qui, sans lui, eût été beaucoup moins alléchant. Non ?

    Les Galopins au 17 rue Paul Bert à Boulogne-Billancourt (01.47.12.13.03) M° Marcel Sembat (ligne 9)

    et aussi à Bastille au 24 rue des Taillandiers (01.47.00.45.35)

  • Voyage dans le ventre de Paris

    je vous ai croisé,louchébem,restaurants,paolaHier, vers 15h30, j'ai retrouvé ma petite Colombienne, Paola, au pied de l'église Saint-Eustache, pour un déjeuner quelque peu tardif. Elle avait envie de viande, je l'ai donc emmenée au Louchébem, restaurant boucher des Halles depuis 1878. Ne commencez pas à saliver, le propos de ce billet n'est pas le contenu de mon assiette, même si je vous défie d'avoir encore de la place pour une deuxième assiette du rôtisseur (jambon rôti, cuisse de boeuf et gigot d'agneau, 22€90, à volonté) servi avec 3 sauces et une savoureuse purée maison, elle aussi à volonté. Bon, je vois déjà Phil faire la moue, ok une petite photo, mais elle n'est pas de moi :

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    Paola a vite calé et le serveur, habillé en garçon boucher, lui a gentiment emballé le reste de son assiette de viandes pour qu'elle puisse le savourer à la maison; attention assez rare à Paris pour être soulignée.

    La salle étant quasi-vide, j'ai discuté un peu avec le serveur, m'enquérant de l'activité du restaurant : le mois de mai est une catastrophe, m'a t-il dit. Un peu plus tard, j'explique à Paola la signification du mot louchébem, qui signifie "boucher" en argomuche, langage inventé par les bouchers du quartier, à l'époque où les Halles n'était pas un centre commercial mais véritablement des halles maraîchères, le fameux "ventre de Paris". Ces halles étaient fournies par les abattoirs de Paris, ceux de la Villette et aussi ceux de Vaugirard, une de mes balades préférées. Je pointe du doigt, par la fenêtre, la facade en boiseries du restaurant "Chez Denise" autre institution du quartier, et en profite pour glisser sur la magnifique et toute proche tour Saint-Jacques, dernier vestige de l'église Saint-Jacques de la Boucherie, où les découpeurs de viande venaient prier.

    M'aidant d'internet, je lui révèle aussi la présence d'un immense charnier humain, le cimetière des Innocents, à l'emplacement de la fontaine du même nom, dont les ossements furent déplacés dans les catacombes lorsque les fosses commencèrent à s'écrouler sous le poids des squelettes qu'elles contenaient. En y réfléchissant, c'est peut-être ce qui a coupé l'appétit de ma jolie Colombienne, qui en redemandait pourtant et m'écoutait en ouvrant de grands yeux. Je prends à partie le serveur, qui s'ennuyait ferme à quelques pas, pour qu'il complète mes propos. Il nous invite à regarder les nombreuses photos, de l'époque du "ventre de Paris" qui ornent les murs du restaurant, en bas, dans l'escalier et à l'étage.

    Après le dessert où Paola suit mes conseils et déguste un Paris-Brest, l'occasion pour elle autant que moi de découvrir (merci Internet), l'origine du nom de cette pâtisserie, tout en picorant les desserts de mon café gourmand (que chevere ! el arroz con leche de mi mama ! s'écrie-t-elle en dégustant une cuillerée de mon riz au lait à la cannelle), nous partons en exploration dans le restaurant.

    Un autre serveur, plus âgé que le précédent, nous rejoint et fournit les légendes des photos. Il montre celle d'un type rougeaud, coiffé de gigantesques oreilles de porc, verre à la main. "C'est ce qu'on appelait un fort des Halles, dit-il. Ce sont les types qui portait des quartiers de viande entiers sur leurs épaules, à l'époque. Ce monsieur est venu il y encore 5 ans, c'était un colosse, plus grand que moi. Ils portaient le chapeau qui est dans l'escalier." Accroché au mur, il y a un chapeau à larges bords ronds, une sorte de sombrero. Après recherches, il s'agit du coltin, un chapeau muni d'un disque de plomb. Un site rend un fort bel hommage aux forts des Halles, et en musique, ici. Je pique une photo :

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    Didier, puisque c'est son prénom, complète ma mémoire défaillante en donnant les dates de la destruction des Halles.

    "C'était l'équivalent des Halles de Rungis d'aujourd'hui, n'est ce pas ? demandai-je. On vendait tous les produits frais, ici, pas seulement la viande ?"
    Didier confirme et pointe le doigt : " Du côté de la bourse du Commerce, ancienne halle aux blés, c'était le marché aux volailles. Au pied de Saint-Eustache, le marché de la viande."

    Je l'interromps : "Vous avez connu les Halles de l'époque, on dirait ?"

    - Oui, j'étais tout gamin et j'accompagnais mon père qui venait au cul des camions aider au déchargement, pour gagner un peu d'argent avant de partir travailler. Moi je l'attendais dans la voiture mais je m'en souviens bien."

    Quelle chance de rencontrer quelqu'un qui qui n'est pas là par hasard mais véritable contributeur de la mémoire du quartier. Un griot des Halles !

    Paola est aussi ravie que moi de ce déjeuner très culturel. Didier nous entraîne jusqu'à l'écran LCD, à l'entrée du restaurant, qui diffuse des images de l'époque, qu'ils ont eu quelque mal à retrouver. On y voit une photo de la facade du restaurant, à l'époque, lorsque son entrée se trouvait dans l'angle.

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    " Vous trouverez toutes les infos sur le site internet du restaurant " précise Didier. Moi, je crois que je ne vais pas tarder à me programmer une balade-reportage dans ce quartier, un must pour la gourmande que je suis, non ?

    Si l'histoire du restaurant et du quartier vous intéresse, cliquez sur l'onglet Historique, . Pour des photos d'époque, c'est ici. Si vous êtes tombée amoureuse d'un boucher qui le parle ou que vous voulez juste faire le malin au prochain dîner avec vos potes en parlant l'argomuche, cliquez . Et surtout, ne manquez pas d'aller vous taper un morceau de la savoureuse barbaque du Louchébem, où les serveurs sont si sympas (parce que ce sont de vrais Parisiens, eux ! )

    Le Louchébem au 31 rue Berger, Paris 1er (Tel 01.42.33.12.99)