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Fiso en mode Mr. Bean

Ce midi encore, la chaleur a coupé tout appétit en moi. En ce moment, je ne mange qu’une à deux fois par jour. Je sais, vous allez me dire « C’est pas bien de sauter des repas ! »

C’est une de ces vérités absolues que je me sers depuis des années, tout comme le « C’est pas bien de pas finir son assiette ! ».  Ça c’était avant de tomber un matin sur l’interview d’un médecin, auteur de « Le meilleur médicament, c’est vous ! » et défenseur du jeûne intermittent. Si ça vous intéresse, je vous en parlerai plus longuement dans un autre billet. En attendant, je mange à ma faim, c'est à dire très peu (ça vous en bouche un coin, hein ?)

Bref, ce midi donc, je décide de manger un peu quand même et opte pour la fraîcheur d’un rouleau de printemps. Je m’installe dans la cafétéria, uniquement peuplée de mâles (les filles doivent faire les soldes), ce qui me permet de déjeuner dans un calme relatif.

[Interlude : Ah oui, j’ai oublié de vous la raconter, celle-là … Le jour de mon arrivée, lorsque j’ai mentionné la salle de pause, un de mes collègues a dit « Ah, tu vas voir … la salle de pause, à partir de 13h, on y tourne des films pornos ». Fiso, interloquée, n’ose pas poser de questions et d’ailleurs, la réponse vient assez vite. Le lendemain, vers 13h, des hurlements de femelle orgasmique se propagent du couloir vers son plateau. Le PDG, à quelques mètres d’elle, ne lève pas une oreille. Et ça dure, ça dure …  les similitudes avec un film de boules ne font en effet aucun doute. Heureusement, elle jouit seule, dans le cas contraire j’aurais sans doute piqué une crise de fou-rire car je n’en étais pas loin.]

Je dénoue donc avec précaution le film plastique qui saucissonne mon rouleau de printemps et le trempe dans la sauce aigre-douce. La première bouchée, ça va. Mais dès la deuxième, ça se complique. Les vermicelles se répandent dans la sauce et quand j’enfourne le cylindre dodu dans ma bouche, la sauce me coule sur le menton. Mon reflet dans le miroir qui me fait face offre un bien joli spectacle … Après les bruitages du film porno, moi j’offre les gros plans …  

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A partir de là, je ne sais plus par quel bout le prendre ! Langue dehors tentant de happer au vol les vermicelles nacrés que le boudin déverse à flots réguliers, je me métamorphose en caméléon (c’est sexy, un caméléon, hein ?) Et pour me venger, vlan ! un coup de dent dans la crevette rose qui  profitait de la débâcle pour tenter de se faire la malle. Ça devient du grand n’importe quoi, mon déjeuner sur le pouce. Je jette un coup d’œil à droite ; les joueurs de baby-foot sont concentrés sur leurs bonhommes en plastique, il n’y a guère qu’un mec du 3ème étage qui, déjeunant avec ses collègues,  pourrait avoir repéré mon numéro à la Mr Bean.  

Soudain perturbée par une question qui se révèle cruciale « Comment manger proprement un rouleau de printemps ?? », je décide de m’attaquer à un deuxième rouleau mais cette fois en dénouant le film plastique au fur et à mesure de ma progression le long du boudin végétal. Du coup, je me loupe et mords dans le plastique.J'ai une vie trépidante, y'a pas d'autre mot. Je suis en train de me demander quelle mouche m’a piquée de bouffer un rouleau de printemps ailleurs que chez moi quand un type surgit avec deux inconnus en costard-cravate. Ils se campent tous trois devant la machine à café et papotent. L’un des deux visiteurs, visiblement anglais, raconte que dans la boîte de sa femme, ils ont des tables de ping pong et des frigos remplis de bières et de boissons. Son collègue français lance des grands « ah ! oh ! » qui témoignent autant de son intérêt que de sa fluidité en anglais. « Quel faux-cul ! » me dis-je en me marrant.  Heureusement je leur tourne le dos et mon bras de fer avec le rouleau de printemps leur échappe. Enfin, c’est ce que je crois, jusqu’à ce que je croise le regard de l’un d’eux dans le miroir … Je lui jette un regard noir et j’ai envie de gueuler, en mode Coluche « Non mais qu’est- ce qu’on en a à foutre que ta femme joue au ping pong au boulot ? Vous voulez pas aller boire votre café ailleurs et me laisser faire ma cochonne en privé, meeeeerde ! »

Mon mental a été si fort qu’ils se barrent assez vite. J’essuie, sur la table, les vermicelles et la sauce qui signent mon méfait et balance le tout à la poubelle. Et au moment où je m’apprête à m’éloigner,  un des types attablés me lance « Je peux te poser une question ? » Je reviens sur mes pas, craignant le pire. « Si je t’invitais à déjeuner, juste toi et moi, la réponse serait oui ou non ? » Bon ben ça se confirme, mon numéro de hardeuse n’est pas passé inaperçu …

PS : J’ai tapé « comment manger un rouleau de printemps proprement » sur Google et rien trouvé. Si vous avez une technique, je suis preneuse !

Commentaires

  • Putain mais arrête de jouer à la cochonne.

  • Aucune solution à l'état naturel. En revanche, avec une paille une fois transformé en Smoothie, ou bien encore en rondelles à sucer une fois totalement congelé... Je soupçonne, vus vos penchants cochons, que la deuxième solution sera la plus adaptée !

    PS : ce midi, moi aussi je vais prendre un rouleau... on ne sait jamais !

  • Nicolas,
    J'essayais juste de me sustenter !
    Mamz'elle Gigi,
    Un smoothie parfum vermicelles de riz ? Beurk !
    Rassurez-moi, la 2ème version, je laisse bien décongeler les rondelles ? Nan parce que faudrait pas qu'en plus je me pète les dents ! ;)
    (vous me direz ... pour ce midi ?)

  • Non mais quelle gourmande tu fais... tout en nous enfumant sur le jeune intermittent ( fais péter le billet !), tu t'enfiles quand même DEUX rouleaux de printemps... So shocking !!!

  • Excellent!!!
    J ai fait la même chose jeudi avec un "burrito super" au poulet... long d une bonne vingtaine de centimètres et de bien 8 centimètres de diamètre. Impossible a manger proprement et a terminer!!! A l intérieur il y avait du poulet, du fromage, de l avocat, du riz, des tomates, des oignons, des haricots rouges et de la sauce...
    Vive le quartier "mission" de San Fransisco et ses fameux restaurants mexicains!!!

  • Trottinette,
    Tu parles d'une gourmandise ! Tu sais ce qu'il y a dans un rouleau de printemps ??
    En l'occurence, dans celui-là : laitue, 3 demi-crevettes et ... vermicelles ! Pas bon, d'ailleurs je n'en reprendrai plus chez eux :-)
    Senga,
    Miam ! Ton burrito était sans conteste plus savoureux que mon rouleau.
    Bon ben finalement, au vu de nos nombreux points communs : on part quand en vacances ensemble ? O:-)

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