Lu ce témoignage qui m'a laissée songeuse dans le train :
"Ma mère souffre d'Alzheimer. Au début, j'esssayais de la raisonner lorsqu'elle divaguait, jusqu'à l'épuisement. Désormais, je vis sa maladie comme une leçon de vie sur le lâcher-prise. Elle est tellement dans le moment présent !
Elle a gardé son tempérament joyeux et même si son esprit s'égare, elle est toujours là physiquement pour m'entendre lui dire combien je l'aime."
Et si la terreur qu'inspire la maladie d'Alzheimer n'était que celle de perdre le contrôle, de ne plus pouvoir se rattacher au passé ni se maintenir dans l'illusion de pouvoir prévoir la seconde qui vient ? Et pour les proches, impuissants, désemparés, la peur de ne plus être dans ni dans la mémoire de l'être aimé ni dans son futur immédiat. L'incapacité à se réjouir de ce petit miracle : sa présence.
Et si c'était ça, le bonheur ? Redevenir un enfant, sans conscience du temps. Se fier à ses intuitions, ses sensations, et elles seules. Prendre un je t'aime pour ce qu'il est, ni une réparation ni une promesse mais une déclaration au présent.
J'essaie, de plus en plus souvent, de goûter l'instant présent. Ecouter le souffle paisible de quelqu'un qu'on aime à ses côtés, dans la nuit, entendre le sourire d'une amie qui finit par transformer les torrents de larmes en éclats de rire, lire les mots d'amour d'une soeur d'un autre sang, se réjouir d'avoir réussi à faire d'une relation une amitié, malgré les malentendus et les maladresses. J'essaie et c'est bon.
Commentaires
Si c'est bon c'est bien : -) je crois, et si essayer c'était déjà une victoire ?
Je ne suis pas sur que le bonheur soit la maladie, car redevenir un enfant à un age où souvent l'on est seul ce n'est pas évident et pour un enfant s'occuper d'un parent qui peut se perdre, se blesser et qui ne vous reconnait pas toujours cela doit être un petit enfer.
Boug',
Une petite victoire sur soi, sans doute :)
Je n'ai pas dit qu'Alzheimer était le bonheur, je me demande juste si, à l'instar de ce témoignage, on peut la regarder autrement. Puisque de toute façon, il faut se résigner ...
Et puis, que vaut-il mieux ? Un adulte "conscient" dans la douleur ou un adulte en bonne santé mais sans repères ?
La clairement pour moi c'est LA colle et je ne saurais pas répondre. Il est sur combien de jours ton stage ?
Dis, t'es vraiment en stage d'abstinence sexuelle ? (c'est la neige ça) ;-)
Boug' & Zoum',
10 jours ! Et ils nous mettent à l'épreuve dans ce centre !!
Heureusement qu'on a le droit de se faire des guili-guili ! ..
(pliée de rire)
Guili hum des fois c'est encore mieux, 10 oups c'est dur
Boug',
Je me suis bien gardé de vérifier si c'était dur.
(Touche pas au grizzli, salope!)