J'ai décidé de tout mettre en oeuvre pour fausser compagnie à mon employeur mais pas à n'importe quel prix. Cette fois je ne cherche pas un poste de consultante formatrice sur "un" progiciel mais un poste de consultante dans le domaine qui me passionne : l'humain.
Je l'avais compris dès la première journée de la formation à la communication suivie en avril: j'avais raté mon virage professionnel en intégrant le secteur de la finance.
La cible de mes recherches, et mon projet professionnel pour les années à venir, m'apparaissent alors comme une évidence : le recrutement, la gestion des talents et plus globalement tout ce qui touche aux ressources humaines. Mes dernières expériences professionnelles m'ont convaincue que les français sont mauvais dans la gestion des talents. Je cible donc les éditeurs de progiciels spécialisés dans ce domaine. J'ai une autre exigence, mineure celle-là : dans la mesure du possible, pas plus de 45 minutes de trajet.
Je parcours les études et forums pour établir la liste des entreprises à cibler. Je réponds à 3 annonces et envoie 2 candidatures spontanées.
Sur les 5 entreprises qui ont reçu ma candidature, 3 sont sur mon podium : un éditeur français qui se trouve à moins de 100 mètres de mes bureaux, une boite canadienne, inconnue de moi jusqu'alors, et un grand groupe français. Je reçois les habituels accusés de réception qui promettent une suite "si".
Le premier écho à ma candidature émane de l'éditeur du coin de la rue, la semaine suivante, pour un poste de Customer Support Consultant. J'ai un contact téléphonique avec la RH puis dans la foulée, un entretien téléphonique avec mon futur responsable que je sens tiède.
Il promet de me rappeler sous 2 semaines, quelle que soit sa décision. Sans nouvelles, je le relance. Visiblement il a oublié jusqu'à mon nom. "Ah je ne vous ai pas rappelée, c'est ça ?". En effet. Il bredouille que le poste a été pourvu et fouille sa mémoire (c'est fou tout ce qu'on perçoit au téléphone). Ça y est, il me remet. Je n' ai pas été retenue car il a trouvé mon profil "trop marqué formation". Il s'excuse de m'avoir oubliée et assure que cela ne lui est jamais arrivé.
Je raccroche en esquissant une moue ironique : tu parles d'un expert de la gestion des humains ! Sans grande déception de mon côté finalement puisqu'il s'agissait d' un poste sédentaire.
J'ai aussi envoyé plusieurs candidatures spontanées : à Oracle, éditeur de Taleo, à une petite boite dans le 17ème, pourtant tous deux hors périmètre géographique. Sans suite.
En revanche je suis fort déçue de n'avoir pas réussi à attirer l'attention de la boîte canadienne qui figurait en première place sur mon podium. On me dira ce qu'on veut, ce sont les boites américaines qui m'ont offert les meilleurs managers. Cette fois je travaillerais bien pour des canadiens, qui sont réputées pour veiller au bien-être de leurs salariés.
Courant juillet, j'écume les annonces et en répère une pour un formateur futur responsable formation, tout près de chez moi et sur la route de la Comète. L'annonce est assez mal rédigée et peu vendeuse mais la solution sexy : elle promet une gestion collaborative et plus efficace des projets. Et ça, ça me parle.
Un détail me fait pourtant tiquer : je dépendrai du directeur commercial. Mes réticences sont fondées : dans mon ex-boîte, le service formation était chapeauté par le directeur commercial. Et je peux bien vous l'avouer : nos intérêts divergent et nous ne parlons pas le même langage.
J'envoie ma candidature et suis appelée le lendemain par celui qui serait mon futur responsable. J'en apprends un peu plus sur le poste, qui est à pourvoir de toute urgence car des formations sont planifiées. Le recrutement doit être finalisé avant le départ en vacances du PDG, le jeudi même.
Il ne reste que 2 jours et son agenda est très chargé. Il insiste pour que nous nous rencontrions le mercredi matin, avant que je parte travailler. Devant la formidable perspective de mettre en place un service formation, j’accepte, précisant que je n’aurai qu’une heure à leur consacrer.
[A suivre...]