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  • Lundi 15 : De Torremolinos à Lucena

    Bruno et M. Villages m'ont tout deux conseillé de prendre la nouvelle autoroute, que mon GPS ne m'indiquerait sûrement pas, pour monter vers Cordoba. J'ignore donc ses recommandations et me perds un peu dans Torremolinos.

    Notre première étape est la ville d'Antequera. Avant notre départ, Bruno m'avait envoyé un long mail, magnifiquement écrit, dans lequel il vantait les charmes du centre de l'Andalousie :

    " Sur la route, vous pouvez également faire des haltes touristico-gastronomiques. Un chapelet de villages et gros bourgs mignons tout pleins qui sont le coeur géographique de l´Andalousie, et de son âme. Les gens y sont particulièrement adorables, ce sont les meilleures personnes parmi mes clients. Une suggestion parmi d'autres, Antequera, à 40km de Málaga. La petite ville andalouse parfaite perchée sur son rocher, avec ses ruines romaines, son château arabe, ses ruelles qui en serpentent avec une vue spectaculaire."

    L'ascension de la côte de San Judas, jusqu'à l'Arche des Géants, et derrière elle, l'Alcazaba (forteresse) nous dérouille les articulations. De là-haut, la vue est magnifique. En redescendant vers la voiture, nous buvons, au café La Guagua, notre premier chocolat espagnol bien épais, un régal.

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    A Paris, naviguant sur les sites de réservations d'hôtels, j'avais eu un coup de coeur pour le superbe cloître de l'hôtel AN Santo Domingo (63€ la chambre, petit-déjeuner inclus), sis dans un ancien couvent de la ville de Lucena, à mi-chemin entre Malaga et Cordoba. La ville ne semblant par ailleurs pas dénuée d'intérêt, je l'avais choisi pour notre première nuit en Andalousie.

    Lucena, aujourd'hui célèbre pour son artisanat du bois et jadis appelée la "ville des Juifs",  connut son heure de gloire aux 11ème et 13ème siècles, âge d'or du judaïsme espagnol. Elle fut alors fréquentée par d'éminents intellectuels, et plus particulièrement des philosophes et poètes, comme Ishaq ibn Levi dont on peut voir plusieurs statues. Lucena accueillit même une académie d'études talmudiques.

    Le soir venu, la demoiselle de la réception nous indique la rue Jaime et les abords de la plaza Nueva pour dîner. Nous nous installons sur la terrasse de la maison Espuela, face à une pena et buvons notre première sangria en dégustant quelques tapas, dont les mystérieux flamenquines.

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    Le lendemain, nous nous réveillons à 8h pour visiter, avant de partir, les monuments fermés la veille. La Casa de los Condes de Santa Ana, superbe maison seigneuriale, nous est ouverte par une charmante femme. lI eût été dommage de rater un si bel endroit.

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    Il abrite, de plus, une émouvante exposition de photos "Gritos de libertad" (cris de liberté), illustrée de propos de Cicéron, Robespierre, Lacordaire, Federico Garcia Lorca ou encore Platon.


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    "Cuando podemos besar a quien queremos, cada beso es un beso a la libertad" (quand on peut embrasser qui on veut, chaque baiser est un baiser à la liberté).

    [Je découvrirai, à mon retour en France, que nous y sommes allées le jour de l'inauguration. On a raté les tapas du cocktail à 20h30, Boug' ! ]

    La belle église de San Martin est toujours fermée mais la paroisse de San Mateo, sur la plaza Nueva, est belle. A côté, il y a le Castillo del Moral, où Boabdil, le roi maure déchu de Grenade, a été emprisonné. L'endroit est aujourd'hui le musée archéologique et ethnologique de Lucena.

    En redescendant vers l'hôtel, nous entrons dans une boutique où j'ai le coup de coeur pour un sac à main multicolore qui remplacera tous ceux, abîmés, que je traîne. Dans la boutique, une femme brune entend mon accent et nous apostrophe "Francesas de Espana o francesas de Francia ?"
    La jolie brune bouclée s'appelle Carmen. Originaire de Lucena, elle a vécu 20 ans en France, à Gonesse, et est revenue ici il y a 8 ans, avec son mari, espérant couler des jours heureux en attendant la retraite. Hélas, Lucena, comme le reste de l'Espagne, est frappée par la crise et Carmen et son mari, patron d'une entreprise de 40 employés, sont pris à la gorge. La maison est aujourd'hui invendable, et l'entreprise, une chaîne à la patte avec potentiellement 40 personnes sur le carreau. Carmen a les larmes aux yeux. Elle raconte son arrivée à Gonesse, ses premiers pas dans la ville, son angoisse de ne pas connaître un mot de français, sa sensation de se sentir en prison. Aujourd'hui, c'est ici, dans sa ville natale, que Carmen se sent prisonnière. Elle n'a même plus d'argent pour s'offrir une esacapade dans les rues de Paris, comme elle en rêve.
    Nous restons un long momentà bavarder avec elle, dans cette boutique qui liquide son stock avant de fermer, elle aussi, comme tant d'autres.

  • Lundi 15 : de Paris à Torremolinos

    Le premier jour de mes vacances, le réveil sonne à 4h. Une demie-heure plus tard, je reçois un sms : "Je suis devant chez vous". Pour être à Roissy avant la mise en route des transports en commun et sans laisser une partie du budget vacances dans un taxi, j'ai choisi l'option covoiturage. 15 euros et notre charmant conducteur vient nous chercher à domicile et nous fait la causette jusqu'à notre terminal (si ce très bon plan vous intéresse, envoyez moi un mail).

    C'est qu'aujourd'hui, Boug' et moi on s'envole pour l'Andalousie. Point de départ et d'arrivée : Malaga où, vers 9h30, nous prenons une voiture de location. Je râle, je déteste la Ford Fiesta, c'est un veau.

    J'appelle M. Villages et branche mon GPS. Dans sa maison sur la colline, il y a foule, 3 couples de Suisses, très sympas, qui nous mettent vite à l'aise. Je bois un délicieux café erythréen aux épices et vers 11h, vais m'allonger pour une courte heure de repos car la journée va être longue face à mes 3 heures de sommeil.

    Lorsque j'émerge vers 13 heures, espérant que Boug' ne se soit pas ennuyée en mon absence, je la retrouve sur la terrasse, entourée des Suisses et attablée devant une assiette de jambons et olives. A l'alcool, je préfère un jus de passion. Peu après, le monsieur que j'avais hâte de rencontrer nous rejoint : le papa de M. Villages, un débonnaire moustachu, originaire de Galice, qui a gardé un joli accent.
    Après avoir montré à Boug' l'arrière de la maison où je me suis souvent prélassée au bord de la piscine, l'Italienne du groupe improvise une assiette de tomates et de moelleuse mozzarella di bufala. La pause café se prolonge et il est plus de 15h lorsque nous quittons le joyeux groupe pour entreprendre notre périple andalou qui durera presque 2 semaines.