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torremolinos

  • Dernier jour de vacances (entre Torre del Mar y Torremolinos)

    La nuit a été étrange. Lovées sous notre couette, dans un studio au bord de la piscine ouvert aux 4 vents, nous avons entendu le fracas de la pluie toute la nuit, comme si nous dormions en plein air. Boug', complètement déboussolée, s'est même réveillée plusieurs fois en sursaut pour éponger la plage arrière de la voiture (sic!) Moi j'ai rêvé de baisers passionnés sur un parking. La faute sans doute aux vodka caramel, vin blanc et café irlandès que j'ai bus hier soir.

    Après le déjeuner, et malgré la pluie, nous sommes allées nous balader le long de la côte, en repérage, car j'ai le projet d'acheter un pied-à-terre en Andalousie. La région de Cadiz n'étant paraît-il pas une bonne idée, j'ai revu mes prétentions d'authenticité à la baisse et reconsidéré la costa del sol. Mais vraiment, la zone qui court de Marbella à Malaga et attire son lot de charters en direct de Manchester, à grands coups de pintes de bières et musique beuglante, ne m'attire pas le moins du monde. J'ai la prétention, s'agissant d'un endroit où je m'offrirai du bon temps, de vouloir choisir mes voisins. M. Villages m'a proposé la région à l'est de Malaga, qu'on appelle la costa tropical, en ligne droite de Grenade. Comme je ne connais pas, j'ai proposé à Boug' d'aller s'y balader, histoire de voir si le coin me plairait.

    A Torre del Mar, j'ai aimé la hauteur raisonnable des immeubles, le front de mer dépourvu de boutiques à touristes, les nombreux restaurants de poissons et cafeteria con churros. Boug' et moi on s'est bu un verre en terrasse, à quelques mètres de la plage, en s'imaginant se balader avec nos déambulateurs, à la retraite, et tremper nos churros dans du chocolat chaud. Et puis, des trombes d'eau se sont nouveau déversées et on a pataugé dans les flaques. Dommage pour nos sandales qui avaient enfin séché ...

    Au retour, on a rejoint Malaga par la route de la côte, histoire de voir les petits villages. Jusqu'à Rincon de la Victoria, ça va. Le village de pêcheurs de Benajarafe, avec ses quelques barques colorées posées sur le sable, m'a bien plus aussi. Comme on n'avait pas fait les andouilles depuis Tarifa, on s'est arrêtées sur une plage de rochers et une vague a profité d'un moment de distraction pour me tremper lâchement le bas du pantalon.

    Comme le soleil perçait un peu à travers les nuages, j'ai proposé à Boug' d'aller prendre l'apéro au centre de Torremolinos. On y a bu notre meilleure sangria de tout le séjour et mangé de succulents chocos grillés au beurre, ail et persil ainsi que des tortillitas de camarones.

    Un retour à la maison où on a proposé à M. et Mme Villages de sortir dîner avec nous, offre qu'ils ont décliné, et puis nous sommes retournées à La Chacha nous taper un second round de fruits de mer. Vacances pluvieuses mais vacances heureuses, Boug' a aimé l'Andalousie, le tinto de verano, le chocolate con churros, le lomo, les tapas. Elle envisage même d'apprendre le portuguais l'espagnol (blague privée).

  • Lundi 15 : de Paris à Torremolinos

    Le premier jour de mes vacances, le réveil sonne à 4h. Une demie-heure plus tard, je reçois un sms : "Je suis devant chez vous". Pour être à Roissy avant la mise en route des transports en commun et sans laisser une partie du budget vacances dans un taxi, j'ai choisi l'option covoiturage. 15 euros et notre charmant conducteur vient nous chercher à domicile et nous fait la causette jusqu'à notre terminal (si ce très bon plan vous intéresse, envoyez moi un mail).

    C'est qu'aujourd'hui, Boug' et moi on s'envole pour l'Andalousie. Point de départ et d'arrivée : Malaga où, vers 9h30, nous prenons une voiture de location. Je râle, je déteste la Ford Fiesta, c'est un veau.

    J'appelle M. Villages et branche mon GPS. Dans sa maison sur la colline, il y a foule, 3 couples de Suisses, très sympas, qui nous mettent vite à l'aise. Je bois un délicieux café erythréen aux épices et vers 11h, vais m'allonger pour une courte heure de repos car la journée va être longue face à mes 3 heures de sommeil.

    Lorsque j'émerge vers 13 heures, espérant que Boug' ne se soit pas ennuyée en mon absence, je la retrouve sur la terrasse, entourée des Suisses et attablée devant une assiette de jambons et olives. A l'alcool, je préfère un jus de passion. Peu après, le monsieur que j'avais hâte de rencontrer nous rejoint : le papa de M. Villages, un débonnaire moustachu, originaire de Galice, qui a gardé un joli accent.
    Après avoir montré à Boug' l'arrière de la maison où je me suis souvent prélassée au bord de la piscine, l'Italienne du groupe improvise une assiette de tomates et de moelleuse mozzarella di bufala. La pause café se prolonge et il est plus de 15h lorsque nous quittons le joyeux groupe pour entreprendre notre périple andalou qui durera presque 2 semaines.

  • Eloge de la paresse


    La lumière du jour, le souffle léger du vent contre la moustiquaire et le chant des oiseaux me réveillent. La maison est silencieuse. Sur un plateau, quelques tartines, un mug de café fort, je file à l'arrière de la longue maison, finir ma nuit près de la piscine.

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    Chaque matin, le même délicieux rituel et la caresse, chaude comme celle d'un amant, du soleil sur ma peau nue qui brunit chaque jour un peu plus. Le clapotis de l'eau berce mes rêves de mains d'homme. Je ne sais plus si les frissons qui parcourent mon épiderme sont provoqués par le vent timide ou le souffle brûlant d'une bouche impérieuse. J'ouvre les yeux. Symphonie de vert, celui de palmiers majestueux, bleu de la piscine et blanc des dalles brûlantes. Sur le dos, les bras relevés, je sens la brise délicieuse caresser doucement l'intérieur de mes cuisses, mes aisselles musquées et chaque parcelle de ma peau offerte. Sur mon corps alangui, terrassé par la chaleur, les fleurs rouges déploient leurs fins pétales et exhalent, impudiques, leurs arômes les plus intimes.

    Mon pied bruni s'est posé sur la dalle rugueuse. Penchée en avant, les orteils aggripés au rebord, je savoure l'instant ou mon corps brûlant pénètrera les reflets turquoise de l'onde fraîche. D'abord la pulpe des doigts, les bras puis la tête, la pointe des seins, tout le corps et enfin mes orteils laqués. Quelques brassées vigoureuses dans les profondeurs et puis, cet immense et bruyant souffle de vie, aspirer une goulée d'air et jaillir de l'eau. Nager sur le dos, le ventre, longer le fond du bassin, et plonger une fois, dix fois, et éclater de rire comme une enfant. Je suis une sauvageonne qui a retrouvé son père et sa mère, les éléments qui l'ont vue naître et ont accompagné ses premiers pas, sur une île du Pacifique. L'eau, le soleil. Je suis échouée sur une île de sensualité. Je revis sous leurs caresses, mon corps sort de sa léthargie et caresse à son tour l'eau, le vent, la terre, les fleurs. Mon nez s'emplit de l'odeur du sel, du sucre des frangipaniers, de la délicatesse du jasmin, de l'odeur sauvage de l'herbe. Mes mains errent sur les douceurs de ma peau dorée, palpent ses contours moelleux. Mes doigts savourent la tension d'un muscle, suivent le creux de la clavicule, s'immiscent dans la chaleur du nombril. Silence. Plaisir. Soupirs.

    Aux heures les plus chaudes, je me réfugie dans l'ombre ou je m'endors, abandonnée à la caresse du vent. Seul le soleil me dit le temps qui passe. Je ne sais plus quel jour, quelle heure. On ne m'attend nulle part et je n'attend personne.

    Cet après-midi, ce soir, cette nuit, sous la lune pleine, dans la lueur turquoise de la piscine et des lumières vertes du jardin, dans le silence juste troublé par la clameur des grillons, je plongerai encore et encore ...

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