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  • Naples jour 1

    8h40, nous aterrissons à Naples sous la pluie. Rien ne peut entamer notre joie d'être ailleurs pour un weekend entre filles. Après plus d'un an sans autre pause que 15 jours maussades en août dernier, j'ai attendu cette escapade en mode dolce vitta. En dehors de vacances près de Venise quand j'étais ado et de quelques heures d'escale à Florence quand j'étais hôtesse de l'air, je ne connais rien de l'Italie. Je rêve de Naples, Capri et des Pouilles depuis longtemps. Amatrice de vieilles pierres, cette pause tombe à pic dans la vie de mon amie Choups. 

    A l'aéroport, après voir vérifié où nous devions nous arrêter pour notre hôtel, nous montons dans l'Alibus. Un black qui nous entend discuter nous dit qu'en achetant notre billet au tabac de l'aéroport, nous aurions payé 3€ au lieu de 4 à bord du bus. Bon à savoir pour la prochaine fois (car j'ai déjà l'intuition qu'il y aura une prochaine fois).

    Au 2ème et donc dernier arrêt, nous descendons à quelques pas du port où se dressent d'imposants ferries et un édifice tout aussi impressionnant, le Castel Nuovo. Sous une pluie battante, nous trouvons sans peine la via Medina. En revanche, le numéro 17 est une porte cochère sans trace d'hôtel. Le porche sombre, l'ascenseur vieillot ne sont guère engageants. Pourtant c'est bien là, au 3ème étage, que se trouve l'hôtel Napolart; soudain, je crains le pire mis une fois la porte passée, un décor moderne et lumineux me rassure.

    Un charmant jeune homme nous offre un café et nous propose de patienter dans la salle attenante, le temps que notre chambre soit prête. Là, je louche sur les appétissantes pâtisseries disposées pour le petit déjeuner et me vite laisse tenter par une viennoiserie feuilletée en forme de coquille saint-Jacques. 

    [Précision : Evidemment je ne vais pas venir à Naples, capitale de la bonne bouffe, et faire le carême ! Si je trouverai sans aucun doute mon bonheur ici en terme de poissons et fruits de mer, j'ai bien l'intention de me siffler quelques apéros et de faire honneur aux pâtisseries. Donc parenthèse de 4 jours et je ferai comme pour le Ramadan, je rattraperai]

    Pour l'heure, j'ai bien choisi : un sfogliatella, chausson feuilleté fourré de ricotta au citron, spécialité napolitaine qui serait d'origine arabe. Un délice ! Après 4 heures de sommeil, un 2ème café est bienvenu. Quand je demande à payer, le serveur refuse : le petit-déjeuner est offert. Notre séjour commence bien ...

    Peu après, nous prenons possession de notre chambre et c'est une deuxième bonne surprise. Une chambre spacieuse et claire, très douillette, une salle de bains luxueuse, une propreté irréprochable. Décidément, j'ai de la chance avec les hôtels, je tombe toujours bien ...

    Le temps de déballer nos valises, de décider vaguement de la direction à prendre, et nous voilà reparties. Juste à côté de l'hôtel, nous entrons dans une - première - église où 2 adorables mamies nous prennent en charge pour une visite guidée et gracieuse, et entourent sur notre plan de la ville les endroits à ne pas manquer. 

    Au pif, nous avons pris la direction du quartier Spacccanapoli et nous enfonçons dans des ruelles étroites où piétons, vespas et voitures se faufilent. Le linge pend aux fenêtres, recouvert de plastique, les façades sont décrépies, la ville semble délabrée mais l'ensemble charmant. J'ai toujours aimé le bordel et l'imperfection. 

    Après les visites des églises baroques du Gesu Nuovo et gothiques de Santa Chiara, nous nous trompons de direction et prenons la Via Pasquale Scura, au bout de laquelle on aperçoit, dans les hauteurs, le château Sant'Elmo. Nous retournons sur nos pas pour nous engager dans la Via Benedetto Croce. 

    Comme il est déjà 13h30, nous décidons de filer tout droit jusqu'à une institution napolitaine : la pizzeria Sorbillo. Là, nous attendons à l'extérieur que la patronne nous appelle au micro. La clientèle est locale. Au premier étage, dans une salle à la décoration sommaire, nous nous attablons devant des pizzas Margherita au diamètre impressionnant. La pâte est fine, le basilic parfumé et le succès indiscutable : 

    Maintenant repues, nous pouvons revenir un peu sur nos pas.

    Juste avant la place San Domenico Maggiore, nous repérons la pâtisserie Scaturchio, un incontournable d'après mon guide, où de superbes gâteaux s'exhibent. Le ministeriale, un médaillon de chocolat fondant fourré de liqueur, fera le bonheur des nombreux amateurs de chocolat qui m'entourent. 

    Hélas, l'église de San Gregorio Armeno, réputée somptueuse, est fermée. Nous remontons la via San Gregorio Armeno, bordée de boutiques de santons où l'on trouve pêle-mêle des figures religieuses, politiques, des stars et des sportifs.

    L'église gothique San Lorenzo et ses neuf chapelles rayonnantes est de toute beauté ainsi que sa voisine, la Santa Maria delle Anime del Purgatorio. Ma copine Choups, qui goûte l'architecture italienne, est aux anges. 

    Nous prenons la Via del Tribunali jusqu'à la Via del Duomo, une jolie artère aux bâtiments bien alignés et colorés, en contraste avec les ruelles étroites et sombres empruntées jusque là.

    Nous voici donc dans le quartier du Duomo (cathédrale) et nous la visitons bien sûr, ainsi que la crypte de San Gennaro.

    Ensuite, nous poussons jusqu'à la verdoyante placette Bellini où nous nous attablons, moi devant un Brasiliano, et elle devant un thé à la menthe. De là, nous descendons la via San Sebastiano, bordée de boutiques d'instruments de musique et retrouvons notre chemin jusqu'à la Via Medina sans même l'aide du plan. Trop fortes les meufs. A l'approche de l'hôtel, je ressens soudain un petit coup de barre. 

    "Mine de rien, ça fait juste 12 heures qu'on est debout" dit Choups. "Et surtout, on a dormi 4 heures ..."

    Arrivées à l'hôtel, après une légère somnolence, je blogue et elle chantonne en pianotant sur son téléphone.  Ce soir, on va dîner dans les Quartieri Spagnoli ...