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  • Week-end à Amiens

    Photo286.jpgC’est la deuxième fois que sa silhouette juvénile m’attend sur le quai d’une gare. Cette fois c'est chez elle, les enfants ne sont pas là et le chat erre comme une âme en peine dans l’appartement. Au déjeuner, Quine me gâte : saucisse de Morteau-aligot puis la parenthèse fromage s’ouvre sur une boulette d’Avesnes nature, aussi savoureuse qu'odorante.

     Enfoncées dans les poufs colorés, nous discutons tellement que lorsque nous levons les yeux sur l’horloge, 4 heures se sont écoulées. « On va boire un verre avant le resto ? demande-t-elle. Nous marchons sur les trottoirs jonchés de feuilles mortes, et autour de nous, ça fait « chtonc ! chtonc ! ». Ce sont les marrons qui dégringolent des arbres, sur les voitures garées là, et nos crânes échappent aux bosses par miracle. Sur le quai Bélu, les cafés et restaurants sont animés mais le bar dans lequel nous entrons est vide et nous picorons des olives noires autour d’un fizz framboise et d’un daiquiri fraise (pour info, elle en raffole).

    Nous nous attablons ensuite dans la salle lounge d'un restaurant voisin et faisons généreusement profiter les oreilles indiscrètes de nos voisins de notre conversation de femmes. Quine a poussé le raffinement jusqu’à commander un plat assorti à son tee-shirt ! (je vous rassure, dans la vraie vie, elle a des bras)

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    Le lendemain, elle s’est levée avant moi pour ramener des viennoiseries. Nous buvons des litres de café en rêvant au nouveau canapé. En quête de nouveauté, Quine me fait découvrir de nouveaux blogs sur son agrégateur.

     

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    Maintenant nous sommes 3 et les caipirinhas concoctées par Mr. Good nous chauffent les oreilles tandis que nous le soumettons au questionnaire des couleurs. J’ai l’impression de beaucoup parler. C’est plutôt bon signe, certes, mais quand même, je ne voudrais pas filer une migraine à mes compagnons. L’heure du repas approche et je suis préposée au remuage régulier de la marmite. Elle est remplie de bonnes choses qui dorent et mijotent. On mange du riz à la sénégalaise, avec du poulet, des poivrons, tomates et ça sent rudement bon. Je me désole que Boug’ rate ce festin. Les caipis nous ont tellement chauffé les oreilles que nous déjeunons à l’eau. La tarte tatin maison qui suit – en pâte feuilletée et crème fraîche Isigny sa mère -   est tout simplement une tuerie . Je ne peux plus arquer et moyennement convaincue de ma capacité à mouvoir une quelconque partie de mon corps, je m’engouffre dans la voiture. Je l’ai pourtant attendue, cette visite des hortillonnages d’Amiens.

     

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    Une fois dans la barque à cornets, je me sens légère comme une libellule (enfin, presque). La jeune femme à l’arrière qui a tout prévu, même les parapluies, explique l’origine des hortillonnages, particularité amiénoise. Ces jardins flottants façonnés par l’homme au Moyen-âge, d’abord potagers, aujourd’hui essentiellement jardins d’agrément, ont nourri les Amiénois jusqu’au siècle dernier. Les hortillons vendent encore, chaque samedi sur un marché flottant, les récoltes issues de ces terres riches en tourbe et d’autant plus fragiles. Les typiques barques à cornets et fond plat permettent d’accoster sans abîmer les berges. Pourtant situés au cœur de la ville, la balade de 45 minutes autour des hortillonnages,  inaccessibles en voiture, est particulièrement reposante. 

     

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    Pour un aperçu de ce trésor écologique, visionnez le film émouvant d’un défenseur des hortillonnages, un temps menacés par un projet de construction de rocade.