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nicolas du kb

  • La rage (aux dents)

    Y’a des moments dans la vie où on doit se rendre à l’évidence : on est une pauvre petite chose fragile face à la douleur.

    J’ai de la chance, la douleur physique me frappe rarement. Alors du coup, je suis réfractaire aux médicaments (et aux docteurs de façon générale), persuadée que je suis de pouvoir surmonter la douleur toute seule comme une grande. Faut vraiment que je sois sur le flanc pour pousser la porte d’un cabinet médical.

    Il y a quelques semaines, je me suis décidé à prendre rendez-vous chez le dentiste. J’y suis abonnée depuis l’âge de 6 ans, je m’en souviens vaguement de cette première fois dans le fin fond de la Beauce où nous vivions alors. Mes parents m’avaient emmenée en urgence dans un immeuble chez un dentiste asiatique. Les années suivantes, j'étais le cobaye attiré des bidasses apprentis dentistes de la garnison de Munsingen.

    Quand je prends rendez-vous chez un dentiste pour une visite de routine, comme tout le monde, j’en prends pour au moins 3 mois de rendez-vous hebdomadaires. Alors je traîne la patte.

    Ma dentiste est très sympa. Son premier avantage c’est que son cabinet est quasiment en-dessous de chez moi, ça me permet de bloguer peinarde en pyjama jusqu’à l’heure du rdv.

    Elle est sexy, ma dentiste, une belle brune longiligne en mini-jupe, et elle est très bavarde. Je connais beaucoup de sa vie et comme elle est curieuse, elle en connaît un peu de la mienne aussi. On a des discussions vachement intéressantes. 

    C’est d’ailleurs frustrant parce qu'ayant la bouche pleine de ses doigts, je ne peux qu’ émettre des sons indistincts.

    La dernière fois, elle m'a dévitalisé une dent qui m'emmerde depuis des années et elle m'a prescrit du Di antalvic à prendre en cas de douleur. "Surtout, n'attendez pas si vous avez mal, la douleur ne va jamais en s'atténuant".

    Je suis sortie de chez elle, j'ai attendu, pas mal le jour même, ni le lendemain, tout va bien me suis-je dit, et je n'ai pas acheté le médoc. La Sécu ne pourra pas m'accuser de lui creuser le trou.

    J'ai bien senti que la gêne passagère durait un peu plus longtemps que les deux jours prévus mais je n'ai pas réagi. Ma dent, elle, oui.

    Dans la nuit de jeudi à vendredi, la douleur est arrivée, d'un coup, lancinante, torturante, et m'a fait passer une nuit blanche, à me taper la tête contre les murs. Les pauvres cachets de paracétamol que j'avais dans mes placards me laissaient une ou deux heures de répit au cours desquelles je m'endormais, avec la sensation d'avoir le coeur qui battait dans la dent, et je me réveillais en sursaut.

    Le vendredi matin, je suis arrivée ventre à terre à la pharmacie. Devant ma mine défaite et mes traits tirés, la pharmacienne m'a donné un verre d'eau pour que j'avale illico presto le cachet qui atténuerait ma douleur.

    Au boulot, j'ai prévenu que je risquais de n'être pas très joviale ce jour-là.

    Le midi, c'était notre repas de Noël, j'ai mangé mes sushis comme une pauvre petite vieille, le moindre contact avec ma dent m'arrachait des bonds.

    Heureusement que les brownies étaient assez fondants, eux. Dans la matinée, j'ai appelé ma dentiste, elle pouvait essayer de me prendre à 19h.

    Pour couronner le tout, quand les collègues ont branché le vidéoprojecteur sur mon ordinateur pour la réunion, il s'est éteint et n'a plus voulu redémarrer, même en mode sans échec. On l'a emmené aux urgences lui aussi, verdict : Windows grillé. J'aurais vraiment dû rester chez moi.

    Le soir, ma boss me libère à 16h vu que je tenais à peine debout, je reprends les transports avec un vieil ordi de dépannage qu'on m'a prêté pour pouvoir bloguer bosser ce week-end.

    Arrivée dans ma rue, j'appelle ma dentiste qui m'annonce qu'elle peut me prendre tout de suite entre 2 rdv. Elle ouvre la porte, je lui dis que je n'ai jamais été aussi heureuse de la voir (je changerai d'avis une fois allongé sous le néon). Elle m'a fait un mal de chien, je vous passe les détails, j'en aurais chialé.

    Arrivée chez moi, Boug' m'appelle toute guillerette "Ca va ma poule ?" , je peux à peine lui parler tellement j'a mal, j'appelle ma mère (ben oui, je fais toujours ça quand j'ai envie de me faire plaindre), lui ai laissé un message tellement lugubre qu'elle a cru que quelqu'un était mort. Quand elle a rappelé chez moi, j'étais partie, elle s'est dit "bon, si elle est déjà repartie en vadrouille, c'est que ça va mieux".

    En fait, ça n'allait pas tellement mieux mais j'avais un rendez-vous que je ne pouvais rater sous aucun prétexte, avec un frisé rondouillard pour lequel j'ai beaucoup d'affection (t'as vu, je n'ai pas écrit "gros") à la Comète, célèbre bistrot du KB. Arrivée là, une agréable surprise m'attendait : Tonnegrande (qui répond désormais au surnom d'Obama). Toujours aussi élégant et agréablement parfumé, il était en bien meilleure forme que la dernière fois que je l'ai vu. 

    Le truc chiant avec mon nouveau boulot, c'est que le bureau est à l'exact opposé de la Comète. Ça fait que j'avais pas vu mes deux chouchous depuis près de 2 mois.

    Divyne, mon pote rencontré sur Meetic et KBzeur lui aussi , nous a rejoint. Il a la même coupe de cheveux que Nicolas -si on peut appeler ça une coupe- et ça lui va super bien.  On dirait vraiment 2 frangins, ils sont tous les deux bretons en plus, sauf que Nicolas a les cheveux gris et que Divyne a une tonsure. 

    J'ai carburé au jus d'abricot, antibiotiques obligent, pris des nouvelles des uns et des autres. Notre conversation passionnante m'a donné de belles idées de billets que j'espère exploiter ici même prochainement.

    Ils ont même réussi à me faire rire et oublier que j'avais mal aux dents.

    Merci les copains !