J'avais déjà été passablement énervée par la dernière idée de Mme Royal qui souhaitait faire suivre aux jeunes délinquants des "chantiers humanitaires" confiés aux professions en uniforme de la République (gendarmes, pompiers etc.) Ce matin, je lis que Gilles de Robien a annoncé la suppression en 2007 de plus de 8000 postes dans l'Education Nationale et là, je m'étrangle de fureur. S'il y a bien un secteur qui souffre et manque de moyens, c'est l'Education Nationale ! Alors plutôt que de filer le bébé à des professionnels dont ce n'est pas le boulot, on ferait mieux de donner à l'Education Nationale et au secteur social les moyens de faire le leur correctement. Et quand Mme Royal parle "d'un effort collectif de toute une société qui a envie de faire réussir ces jeunes", moi je dis que c'est le rôle des politiciens d'assurer la réussite des jeunes. Je dis que l'exclusion commence à l'école et que l'Education Nationale doit être réformée mais pas en supprimant des effectifs. Je dis que les acteurs sociaux doivent disposer de plus de moyens. Je dis que permettre le cumul emploi-retraite (avec économie de 15 à 18 % des charges patronales et exemption du paiement des cotisations retraite pour l'employeur) est une hérésie dans un pays où le chômage des jeunes est important. Seul bon point : la suppression de la loi Delalande. Mais quel est donc ce pays où les seuls actifs jugés capables de travailler ont entre 30 et 55 ans ?
Commentaires
Quand aura t'on fini de jeter l'opprobe sur le public, d'encenser le privé et de traiter les fonctionnaires en boucs émissaires ? L'évolution actuelle est grave et recourt à des pseudo-solutions qui à terme ne règle aucun problème de fond. Il faut qu'on arrête de marcher sur la tête, sinon il faudra tous qu'on s"'encagoule" ?
Je suis bien d'accord avec vous, cette guéguerre public - privé nous détourne des vrais questions. La situation des fonctionnaires n'est pas ou plus aussi enviable qu'on voudrait nous le faire croire. Comme ailleurs, les "petites" catégories triment. Personnellement, je n'envie ni les enseignants, ni les policiers.
Alors moi je dis qu'il faut baisser tous les salaires, arreter d'indemniser les chomeurs, et du coup les forcer à payer les patrons pour pouvoir avoir l'honneur de trimer pour assurer le depart en retraite de son boss bien aimé. Eduquer les jeunes? Pourquoi faire? Pour qu'ils se mettent à penser? Tsssss non surtout pas ça... On les renvois dans les usines à 8 ans, c'est beaucoup mieux que de les voir passer leur vie sur les bancs d'ecole... Par pitié, protégeons le patronat. Offrons aux grands patrons des départs en retraite confortables comme chez Carrefour (combien de millions d'euros déjà?)
Serieusement : Mais on va où? Je vois un mur énorme nous arriver en pleine poire, ça va être vite fait... On peut encore descendre en marche????
Tout à fait d'accord avec vous tous ! Plutôt que descendre en marche, il faudrait arrêter le train. Les cheminots ont su le faire, ça s'appelait "résistance fer". Franchement, c'est grave.
C'est vrai que c'est grave.
Tout ce qu'ils veulent, c'est récupérer chez les français "pauvres" (et il y en a de plus en plus) une main d'oeuvre qui ne pense pas mais qui est corvéable à merci.
Retour à la servitude ... sauf si on refuse. Ensemble.
C'est bien le plus compliqué ... s'unir quand tout est mis en oeuvre pour nous diviser ... Tout est fait pour nous démontrer que notre situation est plus enviable que celle du voisin alors par peur de la précarité (comme si elle n'était pas déjà là), chacun est prêt à tout accepter.
Concrètement, comment faire dans le contexte actuel où ce que vous refusez, un autre l'acceptera ?
Je pense qu'on joue avec le feu aujourd'hui et que le peuple de France risque de se soulever comme il l'a déjà fait et de couper quelques têtes ;)
J'avais lu une analyse à ce sujet lors des émeutes de novembre dernier où un "expert" soulignait le mécontentement général en France. Il disait que tous les Français étaient aujourd'hui ligués contre les institutions qu'ils soient jeunes, retraités, actifs, chômeurs, secteur public, secteur privé, médecins, enseignants ...
Eh oui! Il semble que nos chers hommes politiques s'ingénient à prendre des mesures catastrophiques. Supprimer des profs dans un pays qui (excusez-moi!) sombre dans l'illetrisme (j'exagère un peu!), c'est comme offrir des congélateurs aux eskimos.
Mais, semble-t-il, les objectifs sont ailleurs: réduire l'inflation, booster la croissance. En dehors de ces objectifs, rien n'existe pour nos hommes politiques (ah si, j'oubliais: il y a leur carrière, qui passe avant tout).
C'est la stricte vérité Eric, le pays sombre dans l'illetrisme. La surcote donnée aux matheux y est pour beaucoup.
Il faut arrêter de répéter ce qu'on entend, réfléchir, écouter et nuancer. Non mais quand même !
La Royale n'a jamais prétendu vider les écoles des élèves faisant preuve de troubles de comportement, simplement sortir les jeunes délinquants des prisons pour leur offrir une occasion de se rendre utile. Il ne faut pas tout mélanger. C'est Sarkozy qui souhaite traquer les POSSIBILITES de délinquance dès la maternelle et qui vide les bahuts publics.
Autre nuance : Les actifs ne trouvent du travail qu'entre 30 et 45 ans si et seulement si ils ont de l'expérience dans le poste demandé.