Le bus nous largue à la place Taksim, d'où nous prenons un "taksi" pour rejoindre notre cher quartier de Sultanahmet. Nous avons décidé d'essayer une autre pension que le Turkmen au confort bien sommaire. Je négocie une chambre à la pension Side, merveilleusement située à 2 pas du café Mesale. Rien à voir avec la Turkmen, propreté impeccable, décoration réussie, thé gratuit. Nous montons nous détendre sur la magnifique terrasse d'où on aperçoit la mer et les minarets de la mosquée Bleue.
Le lendemain matin, petit-déj' sur ladite terrasse avant de prendre le tram jusqu'à Eminonu. Nous allons enfin faire cette fameuse croisière sur le Bosphore qui prévoit des arrêts sur les rives européennes et asiatiques du fleuve. Nous longeons la rive européenne et passons devant le palais de Dolmabahçe où mourut Ataturk. Premier arrêt, Besiktas, puis nous passons sous le pont du Bosphore, orné à sa gauche d'une magnifique mosquée blanche et à sa droite du palais de marbre blanc de Beylerbeyi. Nous passons ensuite sous le pont Fetih, flanqué sur chacune de ses rives d'une forteresse de l'Europe, très bien conservé, et d'une forteresse de l'Asie en ruines. Nous abordons à Kanlika, sur la rive asiatique. J'aimerais bien m'asseoir sur la jolie petite place ombragée et goûter aux fameux yaourts de Kanlika mais on ne peut pas descendre en cours de route. Ensuite, Yenikoy et Sariyer, bordés de magnifiques maisons ottomanes, palais d'été en bois et ports de plaisance, puis terminus à Anadolu Kavagi où après avoir erré dans les ruelles garnies de pruniers, figuiers et cerisiers, nous buvons un thé avant de reprendre le ferry. Vraiment une belle balade et l'occasion d'explorer le Bosphore. La prochaine fois, j'irai me balader dans un de ces faubourgs. On m'a conseillé l'île des Princes, où seuls promeneurs et cyclistes ont droit de cité.
Une fois débarqués, je propose à Pierre d'aller faire un tour dans le quartier branché d'Istanbul, Beyoglu. Nous montons à pied jusqu'à la tour de Galata (ça grimpe) puis prenons la Galip Dede Caddesi où se succèdent les magasins d'instruments de musique avant de déboucher sur Istikal Caddesi où s'alignent les magasins de fringues. et les bars "à l'européenne". C'est là qu'est la jeunesse stambouliote, pas à Sultanahmet. Nous entrons dans l'église saint Antoine de Padoue puis après Galatasaray, nous bifurquons à gauche et traversons le marché aux poissons pour rejoindre Nevizade, la rue des restaurants. Ici, tout le monde est au coude à coude et l'ambiance est détendue.
Plus tard, nous rejoignons Cemberlitas et allons nous attabler à la terrasse de la pâtisserie Irem, à côté du hamam, devant une belle assiette de mezze. Nous redescendons vers la pension et allons boire une bière dans un des joyeux cafés du quartier. Il semble qu'on se soit habitués à la Turquie car à mon grand regret, l'appel à la prière du muezzin ne me réveille même plus à l'aube !
Le lendemain matin, départ pour le Grand Bazar, à deux pas de là. Je le trouve moins pittoresque que le marché aux épices et ça sent le piège à touristes à plein nez. Heureusement, on n'a plus de fric. Un jeune Afghan nous invite à rentrer dans sa boutique et autour d'un thé à la pomme, il nous pose des questions sur la France.A la sortie, un autre homme nous invite à venir admirer ses tapis. Nouvelle dégustation de thé, son fils répand de magnifiques tapis sur le sol et nous explique les différetes techniques de fabrication. Je craque littéralement pour les beaux tapis beiges et roses de la région de Van et pour le beau chat siamois de la maison qui ronronne sous mes caresses.
Hélas, c'est l'heure du départ. Nous retournons chercher nos bagages à la pension où Ferhat, derrière son comptoir, semble se régaler d'un truc qui ressemble aux soupes Bolino. Vous vous rappelez de ces trucs dans des coupelles en plastque ? Je crois que ce n'est même plus en vente mais à l'époque, mon petit frère voulait absolument y goûter. Mes parents lui en ont acheté et il n'en a plus jamais redemandé. Je taquine Ferhat en lui demandant comment il fait pour manger un truc aussi dégueu et il me répond que pour sa part, il en a ras le bol des kebaps. Ferhat n'a pas 18 ans, il est jovial et gentil comme tout etl profite de ce job pour apprendre l'anglais (et le français). Il me donne son adresse e-mail et nous entamons un long périple pour rejoindre l'aéroport le plus mal desservi de la Terre, Sabiha Gokçen, du nom de la fille d'Ataturk, première femme pilote de ligne dans le monde (et ouais !)