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Découverte professionnelle : pour ou contre ?

L'autre jour dans le Nouvel Obs, j'apprend qu'à la rentrée 2006 sera proposée aux élèves de 3ème une option "découverte professionnelle" de 3 heures hebdomadaires. Ce nouveau dispositif consiste à présenter des métiers. Un module de 6h, prinicpalement mis en place en lycée professionnels "a pour but d’apporter aux élèves une connaissance du monde professionnel,… de les aider à retrouver le sens d’un projet scolaire en construisant leur projet personnel par la connaissance des voies et des parcours de formation… "

Je me dis : "Enfin ! Enfin on associe l'école et le monde du travail, enfin on permet aux futurs travailleurs d'acquérir une idée de ce qui les attend, enfin on ne laisse pas de jeunes s'negager dans des années d'étude pour découvrir que le métier qui en découle ne leur convient pas".

J'avais déjà parlé de ce que je qualifie d'aberration, à savoir une orientation à choisir très tôt, dès la 4ème pour certains, sans un véritable accompagnement. Une orientation vers des CAP / BEP vécues comme un échec, un manque d'intelligence. Combien d'entre nous exercent aujourd'hui un métier en relation avec leurs études ?

Hélas, ce beau projet pédagogique ne s'adresse pas à tous mais principalement aux collégiens "en difficulté"; elle est soupconnée de n'avoir pour but que de les orienter précocement et "d'éliminer les boulets". 

Qu'en pensez-vous ?

Commentaires

  • je suis sortie du circuit scolaire en 5eme on m'a balancé dans un CAP de dactylo que j'ai eu puis un BEP compta que j'ai pas eu car j'ai arrete 1 mois avant les examens tellement j'en pouvais plus.
    J'ai trouvé ma "voie" à 36 ans !!! j'aurais eu ce genre de conseil vraiment j'aurais aimé, je serais surement infirmiere depuis plus de 10 ans !!! enfin rien n'est perdu, je dois (et je veux) le devenir d'ici 2 ans. Mais entre temps que de temps perdu...
    Ce peut etre benefique, non ,?

  • Bon, mon CV alors... Je voulais faire des études pour aller je ne sais où, je me suis retrouve en BEP d'électricite que j'ai eu en repiquant ma premiere année. Bien entendu, je n'ai jamais profite de ces diplomes vachement chouettes, m'en fous je ne suis pas manuel... Ensuite un petit detour de huit années sur des consoles radar pour les militaires de la marine nationale... C'etait drole, fun, mais je me suis cassé, ensuite j'ai fais le VRP, mais les auréoles sous les bras, fait qu'ils sont comme ça (pour les connaisseurs) et ça ne m'a pas plu... Alors j'ai fais le serveur dans quelques gastro pour au final me retrouver encore à l'école à devenir aide soignant à 35 balais... Delire...

    Parait-il que 78% des gens pratiquent un métier qu'ils ne veulaient pas faire... J'aurais 15 ans maintenant, je ferais surement un CAP de télé réalité pour être une staaaaaaaaar, ou un BAC Pro ANPE parce qu'il y a du debouché chez eux...

    En théorie, l'idée est bonne, mais ils ne comptent toujours pas virer ces abrutis de conseillers d'orientation qui jugent que tu peux faire intellectuel ou manuel à la vue de tes resultats scolaires? Le probleme n'est pas le Djeun'z, mais tout le système scolaire à revoir... De toute maniere, heureusement que je n'ai pas compté sur l'école pour m'éducationner un peu la tête...

    Ah bin tiens, j'ai pas repondu à la question de savoir si c'etait benefique ou non...

    Et puis pour une fois j'avais quelque chose à dire tiens :-)

  • vu la façon dont cela est présenté, il n'y a pas à attendre de gros progrès. S'il s'agit d'orienter précocement on n'aura pas avancé d'un poil. C'est votre mot "accompagnement" qu'il faudrait sans doute mettre en pratique, mais dans le type de société que nous vivons, ce n'est sans doute pas pour demain.
    Ma réponse : pas bénéfique...

  • Je vous rejoins Rony, peut-être qu'on est malgré tout sur la bonne voie.
    Selon moi, il est très important et dès l'adolescence, de tout mettre en oeuvre pour identifier les valeurs et les motivations des jeunes, de les mettre en contact avec les travailleurs afin qu'il puisse se dire "c'est ça que j'aimerais faire". Sans vouloir leur fourrager dans le crâne à grand renfort de tests psychologiques, je reste persuadée qu'on pourrait identifier des goûts et des capacités (voyages, langues, arts, littérature, manuel). Cela permettrait de se planter un peu moins dans l'orientation et de le faire en fonction des motivations et non des résultats.

  • je pense que ça peut être bénéfique.
    Quand on voit le système scolaire allemand, ça l'est. Chez eux, faire un apprentissage n'est pas dévalorisant , au contraire.
    C'est dommage que ça le soit chez nous.

  • Vas-y Cha explique, c'est quoi exactement le système allemand ?

  • Les stages de découvertes, je suis tout-à-fait pour.
    Mais j'ai aussi de gros doutes sur les intentions politiques de telles mesures.
    On connait tous la volonté affichée d'adapter les hommes au marché (et non l'inverse) et de développer la main d'oeuvre à bon marché dans les secteurs dits "porteurs" (qui ne le seront plus par la suite).
    On est encore bien loin d'une vraie reconnaissance des vrais travailleurs, et il y a fort à parier que mettre les enfants au travail plus tôt sera un moyen de limiter les chiifres des demandeurs d'emploi en utilisant des apprentis mal payés et corvéables à merci.

    Ce serait si simple et constructif de permettre à chacun de faire ce qu'il aime en le payant raisonnablement (ni trop ni trop peu) pour ça ... Parce que nous sommes tous différents, et en plus, nos besoins changent dans le temps !

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