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Avignon

Il y a exactement une semaine, je fermais la porte de mon appartement pour entamer un court voyage vers le sud, plus précisément à Avignon, ville dans laquelle je suis passée, alors adolescente. Au plaisir de jouir d'une météo plus clémente s'ajoutait celui de découvrir la ville en compagnie d'un provençal passionné, féru de culture et de bonne bouffe.

Première surprise, la gare qui est réussie et très moderne. Dans la voiture, déjà, je découvre les remparts qui entourent la ville et le fameux pont amputé. Le temps de poser mon maigre bagage à l'hôtel, nous voilà en route vers le centre. Enfin, je peux siroter une mauresque, j'en ai rêvé, j'aime beaucoup le pastis. Le bar est empli d'accents chantants et de gens qui parlent fort, j'aime cette ambiance animée (ils ne sont pourtant que 3). C. m'entraîne dans un magnifique restaurant provençal très intimiste. Je m'y régale de canelloni à la brandade puis d'un risotto noir aux gambas. C. me fait goûter sa cassolette de tellines aux ravioles, je me lèche les doigts de gourmandise, ces coquillages minuscules ont une saveur d'une grande finesse. Quel plaisir de partager un repas avec quelqu'un qui est gourmand, je ne dirai jamais assez à quel point les chasseurs de calories me désolent.

Le lendemain matin, petit déjeuner aux halles d'Avignon. Les gens se hèlent, se retrouvent en famille, avec les enfants et les anciens pour un café convivial. J'envie ce tissu amical et chaleureux. J'adore les marchés mais à Paris, cela prend des années pour gagner une telle convivialité. Je me dis que je pourrais vraiment vivre en province. Ca fait déjà plusieurs années que j'y pense, l'âge sans doute et surtout l'envie d'élever des enfants, si j'en ai un jour, plus près de la nature. Et puis, pendant des années, j'ai pensé qu'il était difficile de se faire accepter dans une région si on n'en est pas et encore plus si on vient de Paris, mais mes surprises ont été plutôt agréables dans ce domaine. Les nombreux voyages que j'ai faits m'ont toujours confortée dans l'idée que l'attitude de l'autre dépend avant tout de notre propre bienveillance.

Dans la foule qui s'attroupe devant les étals colorés, je salive devant des miches moelleuses à la belle mie dense, des fromages odorants et ratatinés, des jattes remplies de préparations crémeuses et alléchantes : tapenade, brandade, confiture d'oignons, compote de tomates. On prend un échantillon de toutes ces bonnes choses et on s'installe dans le jardin du palais des Papes pour mordre dans des tartines à pleines dents. Il fait un soleil magnifique et je me laisse aller à la farniente, bercée par les cris des enfants. Un petit bout de femme se plante devant moi et me dit quelque chose dans son babillis enfantin, je lui colle un de mes écouteurs dans l'oreille et cela la fait rire aux éclats. Je suis tout à fait détendue, loin de la pollution et du rythme infernal de la vie parisienne. Le soir, on mange des tapas dans un bar très sympa et puis C. m'emmène boire un thé à la menthe et fumer un narguilé à la cerise. Affalée dans des coussins, je n'ai plus envie de bouger. C'est qu'il ne fait pas si chaud que ça dehors. En bonne touriste, je suis surprise par le vent mais celui-ci est mon ami, il me décoiffe, me fouette un peu les joues et j'aime ça. En fait, j'aime toutes les expressions de la nature, la pluie aussi, sauf quand je suis sur mon vélo, la neige qui me rappelle mon enfance en Allemagne et le tonnerre qui me fait chercher un refuge rassurant dans les bras de l'aimé. Enfin, revenons à Avignon. Au matin de ma dernière nuit en Provence, je me réveille le regard pétillant et le sourire aux lèvres malgré la fatigue dûe à une courte nuit; faudrait que j'évite les spécialités orientales avant de dormir, elles m'excitent mais ... je ne peux pas résister au thé à la menthe et quand je commence, je n'arrive plus à m'arrêter !

Le lendemain, je flâne dans la ville en m'arrêtant de temps à autre devant une façade ou une des nombreuses statues nichées dans un recoin. L'heure du retour approche et je suis un peu triste. Pour me consoler, je dévalise un magasin de douceurs provencales : des caramels aux noisettes, calissons, mendiants, des choupettes à la réglisse et à l'anis pour moi et ma famille. La nuit est tombée depuis longtemps lorque j'enjambe le périphérique parisien. Je lève la tête : 3°C à Paris. Gros soupir à l'idée de monter sur mon vélo dans quelques heures.

Commentaires

  • J'adore Avignon, mais surtout l'hiver quand on y voit une crèche géante pour les fêtes.
    Bien qu'ayant des origines provençales, je n'aime pas le pastis mais il y a bien d'autres choses à découvrir dans le Vaucluse. J'ai envie d'un aioli maintenant, c'est malin!

  • Je ne connais pas cette région mais j'espère bien y retourner car il y a en effet beaucoup de choses à voir et une culture provençale assez forte. Et puis, on y mange bien et il y a du soleil :)
    Désolée de t'avoir donné des envies d'aioli, surtout là oou tu es, ça va pas être facile à dégoter !

  • Tiens tu aimes le pastis, tiens tu as fumé le narguilé, tiens tiens.,....... intéressant ces expériences, j'suis pas sûre qu'AVIGNON soit une ville qui incite à la sagesse du moins pour toi. C'est beaucoup pour un petit week end !Remarque pas besoin d'aller si loin, à Paname tu peux faire les mêmes expériences voir plus si affinités. Oui oui je sais, Avignon c'est le charme de la province. Note bien qu'il y a des coins à Paris où les marchés sont aussi dépaysants que ceux de province, je te trouve un peu injuste à ce sujet. C'est vrai que c'est toujours mieux ailleurs mais encore faut il y vivre. Ce qu'il y a de sûr c'est que plus on descend vers le bas de la France plus les gens sont chaleureux paraît il. Peut être et surement que la qualité de vie y est pour quelque chose, effectivement moins de stress, de pollution et c'est évidemment très important. Tu déménages quand ?

  • Tu en parles trés bien de " ma Provence" ....
    J'adore Paris , Montmartre" mon quartier" quand je monte à la capitale . Les marchés de la rue des Abesses, les commerçants super sympas ... j'me sens chez moi là haut , mais , je s'suis la petite Povinciale avé l'assent !

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