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Les lourdos

Hier j'ai dîné dans mon quartier avec un homme rencontré la semaine dernière. On avait discuté politique et religion et il avait été très courtois et intéressant, plutôt réservé. Hier, quand je l'ai vu tirer nerveusement sur sa clope en m'attendant, j'ai ressenti une soudaine appréhension. Quand il s'est retourné et qu'il a poussé un soupir de soulagement, comme s'il avait frôlé la syncope, j'ai failli rebrousser chemin. J'aurais dû. Toujours écouter ton intuition, ma petite Fiso ! Mais je suis une jeune femme polie et puis, je ne risquais pas grand-chose. Quand au lieu d'un resto tout simple, il m'a proposé un pique-nique sur le pont des Arts, j'ai flairé le plan pseudo-romantique avec vue sur la Seine et roulage de pelles en dessert. Comme il était un peu buté avec son histoire de pique-nique et qu'il n'avait pas l'air de comprendre que ça ne me branchait pas, j'ai fait mon mauvais caractère (comme je sais si bien le faire, n'est ce pas Mère Mi) surtout que le pique-nique consistait en des salades bourrées de conservateurs et baignant dans la mayo de chez Monoprix. J'ai donc fait valoir un sentiment de culpabilité insurmontable à l'idée de trahir Mère Mi qui m'a toujours interdit de bouffer des plats cuisinés en barquette plastique. C'est vrai en plus, j'en mange jamais ! 

Je me suis donc attablée devant un tagine rue Daguerre. Lui n'avait pas faim, il a pourtant passé le repas à me dévorer du regard avec des yeux de merlan frit. Moi qui suis pourtant pas farouche, je savais plus où me mettre et même le simple geste de suçoter bêtement mes olives vertes me donnait l'impression de tourner un porno.

Il paraît que mes yeux trahissent mes pensées. Le garçon devait être un peu bigleux car il s'est lancé : "Il est en quoi ton collier, ça va super bien avec tes beaux yeux verts". Soupir. "En céramique", je répond sur un ton qui voulait dire "Reste loin du collier". Et ben non, faut qu'y touche mes cabochons ! Après c'est "il est en quelle matière ton tee-shirt, c'est trop mignon avec tes taches de rousseur". "En coton" que je dis en haussant les yeux au ciel. Et ben, je vous le donne en mille, l'a fallu qu'y touche le tee-shirt ! J'ai fait un bond de vierge effarouchée mais ça a pas eu l'air de le refroidir. Ca l'a peut-être même échauffé, maitenant que j'y pense ....

A un moment, un tantinet excédée, je lui demande, des éclairs dans les yeux, pourquoi il me regarde comme ça. Il bafouille. Je lui fais remarquer que c'est gênant. Surtout qu'il ne parle plus, malgré mes efforts pour rechercher des sujets de conversation autres que moi, mes yeux et mes taches de rousseur. J'ai envie de lui demander si on lui a déjà parlé du langage corporel. S'il a franchement l'impression que j'ai une quelconque attirance pour lui. Je me retiens parce que quand je commence, je peux être très désagréable. On sort de table, je paie ma note "si si j'y tiens" et je récupère mon vélo, bien décidée à faire un retour maison dans la foulée. C'est là qu'il tente sa dernière carte. Il est sur son vélo, moi sur le mien, déjà prête à partir et je sens qu'il se rapproche dangereusement. Il pose sa main sur la mienne. Horreur ! Il a osé ! Soit il est pas observateur pour un sou, soit il adore les rebelles. Ben tu vas être servi mon coco ! Je saute de mon vélo comme si j'avais vu une horrible araignée velue - le seul truc qui me fasse vraiment peur - et je lui dis "non mais ho, tu me touches pas comme ça !" . Je me ressaisis, le pauvre je me dis, il tente, c'est normal, il est un peu bourin, c'est pas de sa faute ... il a compris maintenant. Mon cul, oui ! Trente secondes après, il essaie de nouveau de me saisir la main en me disant "allez Fiso, vraiment, viens on va sur le pont des Arts, c'est génial, tu verras". Mais je connais le pont des Arts, qu'est ce qu'il croit, lui ??? Là, franchement, j'ai des pulsions violentes, je lui beugle dessus que je lui ai DEJA dit que j'avais horreur qu'on me touche comme ça et que c'était vraiment un manque de respect. Du coup, je le plante là avec son vélo hollandais et je rentre à la maison retrouver Estebandido et Fred qui sont en pleine séance d'hypnose avec leur jeu vidéo. Ils m'écoutent d'une oreille distraite fulminer contre les bigleux du langage corporel. Je sais pas s'ils ont tout compris, mais ça m'a fait du bien. 

Commentaires

  • " Su'l'pont des Arts... " tu connais ?
    Belle tranche de vie !!! et en plus, il faisait chaud, non ?
    L'avait peut-être "laissé tomber ses lunettes dans la Loire..." ?
    Un peu gros, je sais.
    Mais tu nous fais vivre tout cela avec talent. Bravo !
    J'aime bien ce genre de colère sincère. Respect.
    Amicalement.

  • Non je connais pas, tu me la chantes pour voir ?
    Bon, je suis contente de ne pas t'avoir choqué, Rony, je ressens toujours une forme de honte à me mettre en colère. Je pense que j'étais surtout en colère d'avoir à lui dire les choses brutalement alors que je mets un point d'honneur à rester diplomate en toutes circonstances. Avec une tendance à faire comprendre plutôt qu'à dire, ce qui m'a déjà joué des tours.
    J'ai pris l'entêtement de cet homme comme un manque de respect de ma personne et de mes sentiments. Et le contact physique en dépit de tous les signaux de défense envoyés, ça a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase !
    Je pense pas qu'il avait laissé tomber ses lunettes, il avait juste une idée en tête et pas beaucoup de psychologie ;)
    Suis contente de te voir en visite sur les blogs amis, Rony, le moral se rétablit sans doute et tu m'en vois ravie.
    Ta contribution est toujours un plaisir.
    Toute mon amitié aussi.

  • deux yeux , deux oreilles , et pas la langue dans ta poche !!
    je crois que j'aurais été aussi agacée que toi !!! mais ce genre de truc grâce à mes 54 ans , ne m'arrive plus !

  • Contrairement à moi, je constate que certains n'ont vraiment peur de rien et certainement pas, de se prendre un méchant RATO!!!

    Encore un qui a confondu esprit d'ouverture et plan CU (pardon pour le mot).

  • En te lisant je me dis que c'est pas une vie d'être un lourdos et que finalement ce pauvre type qui voulait s'essayer, je pense, à une partie de jambes en l'air, a du se retrouver bien penaud et bien triste d'avoir ramasser un tel vent. En fait, je n'aime pas trop ces situations et je pense que d'un côté comme de l'autre il y a du malaise. Lui d'avoir réussi à dégoter un rendez vous qui visiblement lui tenait à coeur, puisqu'il tirait comme un malade sur sa clope. Et, comme il devait pas en être à son coup d'essai, et même façon de draguer, il est devenu plus que maladroit en voulant à tout prix que cela marche. Limite pervers ce zigotto. Heureusement que ce n'était pas en rase campagne, il aurait peut être été plus virulent. Oublie le vite, c'est toujours regrettable d'en arriver à vraiment se fâcher pour un rendez vous qui aurait dû être somme toute charmant avec ou sans suite.
    Bon je l'ai dit, j'aime pas, c'est dérangeant cette histoire !

  • Moi non plus j'aime pas ! Quelle histoire ! En plus le bonhomme pouvait être dangereux.Tu en as eu du courage de tenir si longtemps. Brrrrrrrr!

  • LOL !
    C'est drôle de lire que certains le prennent pour un pervers, non vraiment, il ne mérite pas ça ...
    Il ne m'a pas donné l'impression d'être un dragueur, il est au contraire plutôt timide (quoique on peut être timide et pervers) et comme l'a dit Mère Mi, je pense qu'il est surtout coupable d'une énorme maladresse.
    Ce qui m'a vraiment énervée, c'est le changement entre le 1er et le 2ème RDV. Premier RDV on a discuté à bâtons rompus, et là, je me retrouve face à un crapaud mort d'amour qui ne dit plus un mot.
    > Doudou,
    On en parlait hier avec mes 2 cops ... on comprend plus rien aux hommes, sérieux !
    Ils se plaignent que les femmes sont compliquées et farouches, qu'on ne peut plus nous approcher, or chaque rencontre tourne au vinaigre.
    Pour résumer, tu couches, t'as plus de nouvelles, tu couches pas, t'as plus de nouvelles non plus !
    Conclusion : Vive l'abstinence sexuelle !
    Et après, Hervé se demande pourquoi les sex toys ont tant de succès ;)

  • Ah ! La complexité des unes et des autres ! Je ne m'en remets pas de n'y avoir rien compris....

    La chanson de Brassens s'appelle en fait "Le vent"

    La voici :

    Si, par hasard
    Sur l'Pont des Arts
    Tu croises le vent, le vent fripon
    Prudenc', prends garde à ton jupon
    Si, par hasard
    Sur l'Pont des Arts
    Tu croises le vent, le vent maraud
    Prudent, prends garde à ton chapeau

    Les jean-foutre et les gens probes
    Médis'nt du vent furibond
    Qui rebrouss' les bois, détrouss' les toits, retrouss' les robes
    Des jean-foutre et des gens probes
    Le vent, je vous en réponds
    S'en soucie, et c'est justic', comm' de colin-tampon

    Si, par hasard
    Sur l'Pont des Arts
    Tu croises le vent, le vent fripon
    Prudenc', prends garde à ton jupon
    Si, par hasard
    Sur l'Pont des Arts
    Tu croises le vent, le vent maraud
    Prudent, prends garde à ton chapeau

    Bien sûr, si l'on ne se fonde
    Que sur ce qui saute aux yeux
    Le vent semble une brut' raffolant de nuire à tout l'monde
    Mais une attention profonde
    Prouv' que c'est chez les fâcheux
    Qu'il préfèr' choisir les victimes de ses petits jeux

    Si, par hasard
    Sur l'Pont des Arts
    Tu croises le vent, le vent fripon
    Prudenc', prends garde à ton jupon
    Si, par hasard
    Sur l'Pont des Arts
    Tu croises le vent, le vent maraud
    Prudent, prends garde à ton chapeau


    Excuse moi pour la longueur.
    Amicalement

  • Fiso, je trouve que tu résumes un peu vite. T'es juste tombé sur un mec pas net un peu dur de la feuille. J'espère que tu es allé au RV avec un gros col roulé, sinon faut pas t'étonner que l'mec se la jouait comme le loup de Tex Avery :-) Si t'étais moche tu serais moins emmerdée aussi.

    Pour les sex toys, c'est un peu la solution de facilité et c'est très égoïste. Le mâle retourne à l'état animal pur avec ces conneries, comme le fauve dans la savane. Pour perpétuer l'espèce, point barre. C'est lamentable !

    Quite à se la jouer solo, autant mettre la barre un peu plus haut, mais là faut débourser (désolé j'ai pas d'autre mot) dans les 4-5 briques. Y'en a pour tout le monde et ça doit même se laver à l'éponge. Je fais évidemment référence au film "Monique" avec Dupontel, dont l'actrice principale en latex se trouve sur http://www.realdoll.com.

    C'est bon ? J'ai droit à mon diplôme de lourdos avec mon com' ?

  • > Rony,
    Merci mille fois d'avoir pris le temps de poster cette jolie ballade.
    J'avais pas de jupon (trop casse-gueule en vélo et surtout la dernière fois que j'ai eu la bonne idée de mettre une jupe sur mon vélo, j'ai eu un peu de vent dans les voiles et failli provoquer un carambolage) ni de chapeau (mais un beau casque de cycliste sexy à mort).
    > Hervé,
    Morte de rire en te lisant comme d'habituuuuuuudeeeee.
    Un col roulé par 27 degrés ? Et pourquoi pas un bonnet pendant que t'y es ?
    T'as vraiment une dent contre les sex toys, ma biche. J'en remet une couche à chaque fois pour le plaisir, histoire de te faire sortir de tes gonds, et ça loupe pas !
    Perpétuer l'espèce ? Mais y'a l'insémination artificielle pour ça !
    Ah ça y est, là je sens que j'l'ai énervé !
    C'est bon, c'est bon, je plaiiiiiiiiiisante !
    Pour la parité y'a encore du boulot, même une nana en plastoque ça vous coûte un maximum de blé ! Autant en prendre une vraie, elle fait plein d'autres choses que sa copine en latex fait pas (je parle de la bouffe et le ménage bien sûr)
    Pour le diplôme de lourdos, demande des leçons à mon rencart de samedi ...

  • Pour les dolls en latex, j'ai dû mal m'exprimer. Y'a aussi le modèle mec pour ces dames (ou certains messieurs du Marais), ça vous changerait des sex-toys... Un mec quand vous voulez, qui regarde pas le foot, qui rote pas en buvant de la bière, qui laisse pas traîner son linge sale, ça fait réfléchir non ? Par contre, il fait pas non plus de compliments, de gestes tendres et surtout, il gagne pas une thune !!!
    Personne n'est fait pour passer sa vie à faire la bouffe et le ménage, mais pour être heureux. Facile à dire, je sais ! Le confort on peut s'en passer, mais pas le réconfort...

  • Tout ce que je peux dire, c'est qu'en matière de relation homme femme, les choses sont de plus en plus compliquées.
    ya ka voir la tête des gens quand je leur dit que mon ami est "une fille".

    j'ai vraiment l'impression "qu'on" ne sait plus y faire.
    je veux dire établir une relation simple, d'humain à humain.
    le moindre signale envoyé, peut être mal interprété.

    c'est peut être facile pour moi de parler, puisque je ne suis pas célibataire et ce depuis fort longtemps.
    Mais au fil des différents sujets et discussions qui tournent autour de ce thème (les hommes et les femmes), je suis de plus en plus perplexe et je l'avoue, un peu inquiet.

  • Franchement Hervé et Doudou vosu assurez et, en tant que femme je dois reconnaître que je suis de votre avis Fiso vous la joue un peu à la provoc avec son gars. En lisant le premier commentaire on le prend presque pour un pervers ou notre fiso joue les vierges effarouchées et on apprend dans un autre commentaire que ce garçon, finalement est un timide. Ce qui explique le caressage de bras. C'est quand même loin d'être "une paluche au panier". Ca sent quand même le romantisme.
    La question est "Que devait il faire ?" Ah, on en est toujours au même point et comme d'habitude dès que cela titille hommes ou femmes, les commentaires vont aller bon train. C'est facile pour nous, nous nous contentons de lire les commentaires, sauf celui de ce pauvre garçon qui nous aurait peut être intéressé. On reste sur notre faim !

  • > Doudou,
    Alors si même toi tu es inquiet, qu'est ce que je vais devenir ????
    Je crois de plus en plus qu'une des raisons des relations difficiles entre humains en général, c'est qu'on perd de plus en plus le respect de l'autre, on agit comme s'il n'avait pas de sentiments. Je me demande comment certains peuvent se regarder en face. Moi je peux.
    Il y a eu un moment - un seul - ou j'ai eu du mal à le faire. Et je ne veux jamais le revivre.
    "Ne fais pas aux autres ce que tu n'aimerais pas qu'on te fasse", c'est un principe que je me suis toujours efforcée de suivre. Les mails et téléphones auraient dû faciliter la communication, j'ai l'impression que c'est l'inverse qui se passe, les gens n'ont plus de scrupules, comme dans le boulot, on te prend, on te jette.
    L'important, c'est l'art de s'entourer.

  • Ya pas de doute, ça calme !

    Du reste je vais me consoler dans les bras de ma Morphée car c'est vraiment quelqu'un de fidèle.

  • Tu sais de quoi je rêve ?
    Je rêve qu'on me drague à l'ancienne, voilà !
    Qu'on me fasse la cour pendant des semaines, qu'on m'appelle "juste pour entendre ma voix", qu'on apprenne à me connaître, qu'on me regarde dans les yeux.
    Je rêve de regards respectueux, de sentir mon coeur battre comme quand j'avais 18 ans, qu'on me tienne la porte de la voiture, qu'on mette un pull sur mes épaules parce que j'ai froid, qu'on me chante une chanson, qu'on me fasse rire.
    Je rêve d'un amour platonique. De tendresse. D'une main qui relève une mèche de mes cheveux, qui effleure ma joue. Prendre le temps. Voilà ce dont je rêve.

  • Mes insomnies ont commencé le jour où j'ai appris que Morphée n'était pas une gonzesse, mais un garçon... ça se soigne docteur ?

    Son nom est à l'origine notamment du mot morphine, en raison du pouvoir soporifique de cette drogue. Messager des dieux, il apparaît généralement dans le sommeil des rois comme un humain sous forme de fantasme.

    Douces nuits en perspective les filles, non ?

  • Ton rêve est à la hauteur de tes qualités, là y'a rien à dire. Par contre, faut que tu sois un peu cohérente dans tes actes. Le lourdos dont tu parles partait perdant d'avance, démonstration à l'appui :

    1. Tu veux qu'on te tienne la porte de voiture et tu viens au rencart en vélo... il a aucune chance le gars !
    2. Tu rêves de regards respectueux et il t'en donne à foison, c'est pas bon ? Faudrait savoir...
    3. Tu veux un pull sur tes épaules par 27 °C, t'es malade ou quoi ? Il va jamais prendre le risque le mec, faut pas rêver. Cacher un aussi beau décolleté, faut vraiment être lobotomisé !
    4. Tu rêves de gestes tactiles tendres et le gars arrête pas de t'en donner, c'est pas bon ?

    Là, j'ai bien dû t'énerver, donc on est quite, hi! hi!!!

    Comme dirait l'adage connu (ou Coluche je sais plus trop bien), si tu veux un mec beau, riche et intelligent, prends-en trois. Pareil pour tes desiderata ma biche, t'auras peut-être du mal à tout trouver chez UN seul mec.

    C'est pareil pour nous les mecs. On veut une femme intelligente, non-manipulatrice, belle, tolérante, compréhensive, patiente, célibataire avec des gros seins, ben mon cochon, c'est pas gagné !!!

  • trop amusante cette note et tellement bien écrite.
    (merci pour ton gentil com chez moi...) à bientôt

  • Dans le genre "mec qui ne doute de rien", y a aussi mon colloc qui, après nous avoir fait boire avant hier soir, s'est glissé innocemment dans le lit de ma colloc (qui dort nue soit dit en passant) pour bien évidemment tenter quelquechose.

    Perso, je suis comme toi Fiso, je veux du romantisme, marre des bourrins!!

  • Fiso, Cha, j'vous donne entièrement raison pour le romantisme (vu mon âge avancé, j'suis un peu d'la vieille école). Mais le problème maintenant, c'est qu'on est dans l'ère Internet. C'est tout, tout de suite !

    Avant, tu surveillais ta boîte aux lettres (la vraie, celle du facteur) en attendant une lettre pleine de promesses, voire une photo dedans. Ca pouvait durer des semaines, tu stressais pas, au contraire, t'étais encore plus ému(e) quand la missive arrivait enfin ! Maintenant, c'est SMS, photo à tout va, vidéos, et t'as une heure comme temps de réaction. Pas très naturel tout ça. Une relation stable ne peut pas se construire dans l'heure, c'est pas logique tout ça.

    On consomme l'autre comme un fruit. Pas assez mûr, on n'attend pas et on mange autre chose, trop mûr et on fout à la poubelle. On peut très bien attendre un peu qu'il mûrisse le fruit, et s'il est un peu avancé, c'est qu'il est encore meilleur. Dans ce cas, faut juste faire un peu le tri et t'es sûr(e) de te régaler. C'est vrai, tout ça demande du temps. Mais le temps, c'est le seul truc qu'on nous taxe pas. Il est à nous, sachons en faire bon usage...

    Les bourrins d'aujourd'hui n'ont que ce qu'ils méritent, ça laisse le champ libre aux les vrais gentlemen.

  • Quel riches apports !
    > Eric,
    Merci, à bientôt :)
    > Hervé,
    Je me doutais bien que quel'qu'un allait pointer mes incohérences. En fait c'est que je suis complexe, comme tout le monde donc j'explique. Pour tout te dire, après avoir écrit mon com' hier soir, je me suis retrouvée un peu conne devant mon PC avec la même émotion qu'à la fin des films "Le patient anglais" ou "La leçon de piano".
    Regards respectueux : quand le gars passe 2 heures à me fixer, limite la bouche ouverte, je trouve plus ça très respectueux.
    Le pull sur les épaules : par 27 degrés, il peut faire preuve d'initiative et agiter un éventail ! Non sérieux, le pull sur les épaules ou l'homme qui enlève son blouson pour me le donner, ça me fait craquer INSTANTANEMENT. Si en plus, il le reprend en me disant "Mmm, y'a ton parfum dessus maintenant" avec un grand sourire ...
    Gestes tactiles : fallait suivre l'ordre chronologique, si tu relis, les gestes tendres c'est après AU MOINS 2 mois de cour intensive !!!!
    Au premier RDV, c'est un râteau garanti !
    Quand à l'adage de Coluche, je n'ai qu'une exigence: un mec intelligent. Je n'ai pas l'impression de demander la lune, je suis juste un peu démodée peut-être.
    Mais j'ai l'impression, et Cha le confirme ainsi que d'autres copines, qu'on est quelques-unes à avoir envie d'un retour au romantisme (le vrai, sincère, pas celui dont le seul but est de nous allonger plus vite). A l'exception d' une gourmande qui m'a fait hurler de rire il y a 2 jours en me disant : "moi si un mec me chauffe et qu'il me plante là, je lui pète la gueule ! "
    Je t'assure, j'en ai marre qu'hommes et femmes ne s'abordent qu'en tant que personnes de sexe opposé. Je ne me définis pas par rapport à mon sexe et j'aime trop les hommes pour les réduire à ça. Je refuse de me mettre des barrières dans mes rapports avec les hommes. Alors je suis déçue (parfois) et eux se prennent des râteaux (parfois).
    J'aime beaucoup ta vision de la communication d'aujourd'hui. Tu as tout dit. La dernière lettre d'amour que j'ai reçue remonte au lycée. La dernière que j'ai envoyée date de 3 ans. Elle est restée sans réponse. Et depuis que j'ai rejoint le groupe des célibataires, à chaque fois que j'ai exprimé ce que je ressentais, que ce soit des doutes, des sentiments ou du chagrin, je me suis heurtée au mieux à la gêne, au pire au silence.
    Les gens sont mal à l'aise avec la sincérité. Ils ont peut-être l'impression qu'on les charge d'un poids, qu'on s'abaisse. Ce n'est pas comme ça que je vois les choses.

  • Bon je vais être plus terre à terre et te dire "Tu n'as peut être pas trouver le Bon". Car franchement je pense aussi être très romantique et je me suis aussi assise dessus. Cela n'a pas empêché de vraies belles relations, pas forcément aussi romantiques que je l'aurai voulu, mais non dépourvues d'amour, comme quoi l'un n'empêche pas l'autre.
    La réalité est différente, mais nous continuerons à pleurer à chaudes larmes devant des films tels que "Love Story", film culte (où l'on voit un homme pleurer à gros bouillons la mort de son amie) en souhaitant qu'il nous arrive la même chose. je ne parle pas de "Sur la route de Madison" où pendant tout le film je me suis demandée qu'elle serait ma réaction si cela m'arrivait et en priant que cela m'arrive. Hélas ce sont des films et évidemment les auteurs de ces films sont bien sûr des romantiques mais des romantiques rentrés qui s'expriment que de cette manière de peur dans la vie réelle de montrer leurs sentiments soit par orgueil, soit par crainte de ne pas être aimé aussi fort en retour. Le hic est là.
    Les hommes en général n'aiment pas trop le côté fleur bleue de la chose et préfère aller droit au but (je ne parle pas du sexe) ce qui n'empêche pas les sentiments bien entendu. Il faut pouvoir distinguer le côté purement sexuel, une envie irréfrénée provoquée par une attirance purement physique d'une attirance liée à la beauté, au charme, ou à des points de vue échangés qui donnent l'envie d'aller plus loin. Mais je pense qu'effectivement cela prend du temps et que le problème est là aussi. D'un côté tu voudrais que l'on te fasse la cour (tout à fait légitime) et de l'autre tu voudrais être sûre tout de suite . De plus cela marche avec le mental (beaucoup chez les femmes) et tu n'es pas très sûre de toi, ce qui donne des réactions bizarres.
    Je crois que tu te poses trop de questions et du coup tu perds ta spontéanité. Tu transmets à la personne en face ton manque de confiance pour toutes les raisons que j'ai énumérés au dessus et cela donne une relation difficile. car l'autre soit il ne comprends pas soit il est comme toi.
    Et puis, ne crois tu pas que l'on place la barre trop haut concernant les hommes. Je me demande s'ils n'ont pas quelquefois peur de nous, avec nos exigences du "parfait en tout" ?
    Et puis franchement je ne crois pas que tous ces nouveaux modes de communication aident beaucoup, car nous ne savons plus communiquer autrement. C'est bien pour échanger avec des amis, il n'y a pas d'enjeux, sinon le plaisir de correspondre mais pour des rapports amoureux où là il y a un enjeu c'est très facile de se mentir ou mentir à l'autre, tant il est vrai que les rapports les plus chaleureux sont ceux où l'on se voit (mettre un non ou une tête) sur un échange. Ce monde moderne (téléphone, ordinateur) isole dans la forme d'échange. Rien de tel que des petis mots écrits sur du beau papier à lettre dans lequel on glisse une pensée, un rendez vous dans un jardin public où ailleurs pour retrouver ce romantisme que tu recherches. Je ne sais pas si ne m'exprime bien, c'est pas facile comme sujet et quand on est une Mère mi on se doit de mesurer ses paroles.

  • Bravo, respect ! Votre démonstration est vraiment d'enfer et la fin est un pur régal. Les p'tits mots doux, c'est que du bonheur.
    Pour le romantisme grand écran, tout à fait d'accord avec la route de Madison, j'l'ai déjà vu 3 fois et je chiale un peu plus à chaque fois. Mais y'a aussi La Vie est Belle de Capra qui mérite son pesant de glandes lacrymales, dans un registre un peu différent, certes.

    Pour éviter d'en faire encore une tartine de trois pages, dites-moi si je me trompe, j'ai quand même l'impression que les rapports hommes-femmes de nos jours sont dictés par la peur. Peur de finir tout(e) seul(e), peur de se tromper, peur de ne pas plaire, peur de tout recommencer, peur d'être déçu(e), peur de s'être trompé de "cible" (pardon pour le mot, c'est pas dit dans le sens chasseur-proie, ok ?), peur de se remettre en question. Mais aussi peur de ne pas être à la hauteur.

    On vit pas chez Disney dans un monde parfait, ça se saurait. L'être humain court-il à sa perte en ayant subitement peur d'être heureux ? C'est comme les avalanches, il suffit parfois d'un tout petit rien pour que tout s'embale...

  • Tu as dit le mot de la fin, Hervé, nos vies personnelles et professionnelles sont régies par la peur.
    Celle d'être immensément et pleinement heureux avec le risque que ça s'arrête un jour.
    Ce n'est pas nouveau.
    Paulo Coelho dans l'Alchimiste écrivait
    "La peur de souffrir est pire que la souffrance elle-même".
    Qu'en pensez-vous ?

  • hervé je pense bien que tu as raison. La peur de tout ce que tu as énuméré.
    Il me semble que dans d'autres temps on se posait bien moins de question par rapport à cela et pourtant les risques étaient plus grands car pas de contraceptifs. Il fallait sauter en marche, et assumer. Les ménages n'étaient pas pire et il y en a qui durent encore....Maintenant pour un oui pour un non c'est le capotage. Bien sûr je ne parle pas des cas où il n'est pas possible de faire autrement.
    Je viens d'apprendre par le coloc de Fiso qu'elle était de sortie. J'espère qu'elle ne va pas nous faire le coup d'un 2ème lourdos ! A suivre.........

  • Aucun risque pour le 2ème lourdos, Fiso n'est pas de sortie... avec moi !!!

  • "La peur de la souffrance est pire que la souffrance elle même". Je pense que oui car la souffrance s'apprivoise, elle est palpable. On sait pourquoi car cela découle de faits avérés. Alors que la peur de souffrir fait partie de l'inconnu donc pas maitrisable, Et tout ce que l'on ne maîtrise pas est source d'angoisse et de stress.
    Alors j'affirme que oui.

  • Je ne peux être qu'admiratif devant une telle logique digne d'un prix Nobel de maths !
    C'est une vraie mine de savoir ce blog.

  • > Mère Mi,
    Oui je suis d'accord avec toi, je pense que les femmes sont très -trop- exigeante. C'est la faute à tous les contes de fées où le prince charmant arrive et sauve la pauvre princesse faible et sans défense. J'en lirai jamais à mes gosses. Je les ferai voyager pour qu'ils apprennent la vraie vie.
    Concernant ma sortie d'hier soir, figure-toi que c'était loin d'être un lourdos. L'homme avec lequel j'ai dîné hier, je l'avais déjà rencontré et il m'avait bien fait rire. Hier soir, j'ai passé une bonne soirée et il n'a pas l'air de chercher autre chose, comme quoi finalement on peut AUSSI se faire des potes sur les sites de rencontres. Ca me rassure, je commençais à penser que j'avais de mauvaises vibrations avec les hommes ces derniers temps.
    Mère Mi, bravo pour ta réponse sur la peur de souffrir.
    Et puis, quand on souffre, on VIT.
    "On ne guérit d'une souffrance qu'à condition de l'éprouver pleinement" [Marcel Proust]
    > Hervé,
    C'est vrai, Mère Mi nous fait profiter de toute son expérience de femme; la sagesse est là.
    > Hervé et Mère Mi,
    Préparez vos Kleenex on va pouvoir chialer en coeur, "Sur la route de Madison" passe sur la 3 mercredi prochain :)

  • J'en peux plus là... Désolé... Tiens ça me rappelle un pote de jeunesse qui collait les nanas en boite jusqu'à ce qu'elles craquent... Il commençait gentiement et devenait franchement pénible... Meme moi j'avais honte... C'est dire...

    Et puis quand je suis revenu dans le pays du Saint Kant, je l'ai recroisé en soiree... Il ne s'était pas arrangé... Toujours pareil en boite pour le début... Mais si la nana résistait alors il devenait vraiment violent... Depuis je l'ai chassé de mes relations... Surtout quand il m'a présenté sa femme et son fils qu'il avait pris soin de cacher pour ne pas qu'il y ait de gaffe... Depuis elle l'a quitté parce qu'elle en avait marre de sa violence quand il rentrait chez lui énervé de n'avoir pas pu sortir une fille en boite...

    Putain de lourds...

  • Vous chialerez sans moi, j'ai pas la télé.

  • La sagesse, la sagesse oui et non. ça dépend. Je peux être indifféremment une vierge sage ou une vierge folle. Et c'est bien agréable, je ne m'ennuie pas avec moi même, je suis bien dans mes baskets. Et comme je suis souvent la 2ème, cela me permets de rester jeune.
    Hervé, hélas je ne regarderais sûrement pas sur la "route de Madison" car ma moitié fera barrage. Une fois passe mais c'est tout, il a peur que je prenne exemple.

    Bon Fiso pense que le plan GARDEFORT ce sera cet été.

  • Hervé,
    Je reviens sur la parenthèse sextoys.
    Laisse tomber tes réticences, Hervé.
    D'après Philippe Brenot (l'intervenant du café de l'amour de lunid dernier), l'homme devrait se réjouir que sa compagne se titille le bouton de rose (j'aime pas le mot masturber) car c'est lui qui en récupère tous les bénéfices.
    L'un ne remplace pas l'autre, donc :)

  • Mes réticences, comme tu dis, c'est plutôt une totale inexpérience en la matière. Je l'ai dit plus haut, je suis de la vieille école, même si j'ai toujours su m'adapter à toutes les situations. Celle du sextoy ne s'est jamais présentée, tout simplement. Maintenant que tu as expliqué que ça pouvait bénéficier aux deux, je verrais ça d'un autre oeil si l'occasion se présente.
    Ca m'arrive de mettre mes principes d'un autre âge au placard pour la bonne cause, faut pas être obtu non plus !

  • Moi aussi je suis de la vieille école. J'aime mieux les jeux à 2 qu'en solitaire. Philppe Brenot n'a pas la science infuse. Les choses doivent se faire d'elles mêmes si on en a envie et quand on en a envie. Nous devons rester instinctifs.

  • Mère Mi,
    Personne n'a la science infuse.
    Tu le dis très justement, il faut écouter son instinct et ses sensations.
    Et se tromper aussi.

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