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Ca me rappelle une série

2066_Dreamrides.jpgBien sûr, c’est sa silhouette virile et ses yeux verts qui m’ont attiré l’œil. Il est moto-taxi et me propose un tour en moto, j’accepte, bien sûr (hé, j’suis une fille, quand même !)

On convient de se retrouver le soir même. Je sors de l’immeuble, il est là, en face, accoudé sur sa moto. Un très bel homme sur une superbe Honda Goldwing 1800. Avec une casquette et beaucoup d’imagination, il ressemblerait à Marlon Brando.

Il me coiffe d’un casque et range mon sac, m’aide à enjamber sa monture de métal avant de remonter la jupe de sa moto sur la mienne. Je lui propose un concert de jazz manouche à Bastille. « On ne pourra pas parler » souligne-t-il judicieusement. Chacun des casques est équipé de micros, ce qui nous permet de discuter tout le long de la route. Enfin, moi, franchement, je pourrais ne pas parler tellement je savoure la balade à travers Paris, la nuit.

« Tu as déjà trouvé la position relax » dit-il en m’observant dans le rétro, les coudes posés sur les accoudoirs en cuir. Tu m’étonnes, toi, je pourrais piquer un somme tellement je suis bien sur le siège arrière. Un vrai fauteuil. « Profites-en, c’est pas toujours gratuit et pas pour tout le monde », me dit-il. Curieuse, je pose des questions sur le quotidien de son boulot.

Rue de Rennes, dans une voiture à notre droite, un jeune homme lève le pouce. « Merci monsieur » dit mon conducteur. Saint-Germain, Saint-Michel, la place de la Bastille, comme d’habitude je suis éblouie par la beauté de Paris comme si je la découvrais.

Nous entrons dans un pseudo bar cubain où tout le personnel est ridiculement grimé pour Halloween. C’est marrant cette façon qu’ont les gens de jouer la comédie de la fête en tirant la gueule. Pendant qu’il négocie une table en terrasse, j’en profite pour le détailler, l’air de rien. Il porte un tee-shirt à manches longues qui moule ses bras juste comme il faut et un jean. Franchement canon, le motard. Quand il sourit, une jolie fossette creuse sa joue gauche. Après plus d’une heure, je lui demande si ça lui pose un problème qu’on retrouve un ami à moi dans un bar d’Oberkampf. Un petit blondinet aux yeux bleus pour lequel j’ai beaucoup d’affection. Il accepte. « Quand tu en as marre, tu me dis, on se casse ».

Au Mécano Bar, mon blondinet est là, sur une banquette, avec 2 de ses amis. « Ca va cocotte ? » (il m’appelle cocotte). On s’installe et on commande des bières. Le barman a des cornes noires collées sur le front. Décidément, le métier de M. n’intrigue pas que moi et ils lui posent des questions auxquelles il répond bien volontiers. En fin de soirée, vers minuit, le trio décide de partir dans un autre bar. Nous restons seuls. Il me parle de sa vie sur la Côte, de ses amis, de son voyage en Irlande. Pendant qu’il part aux toilettes, un homme accoudé au bar m’interpelle. Tiens, justement un Irlandais de Kildare en vacances à Paris pour 10 jours, ça fait plaisir ! Lorsque mon compagnon revient, nous sommes dans une conversation animée à laquelle il participe.

Vers 1 heure du matin, M. demande « On y va ? ». Rue Oberkampf, nous enfourchons sa moto et il fait une marche arrière. 2 africains s’arrêtent et sifflent, admiratifs « Elle est belle ». J’ajoute « Et elle est très confortable ».

Devant mon enthousiasme, M. m’offre un petit cadeau. Il prend les quais, longe la BNF, slalome souplement entre les voitures avant de s’engager sur le périphérique qui est bouché suite à une panne. Là encore, les automobilistes à l’arrêt laissent errer des regards admiratifs sur sa moto. Je comprends qu’il l’aime, son engin ; moi-même je suis fière d’être sa passagère. Sur le périphérique, il accélère pour nous dégager des bouchons et m’offre un délicieux coup d’adrénaline. Je ne sais pas à combien il roule mais pas à 80, ça c’est sûr vu comment nous filons entre les voitures. J’ai envie de le prendre par la taille et de me serrer contre lui, tout à coup.  

Et ce matin, en roulant sur le périphérique, j’ai eu un sourire complice lorsqu’un moto-taxi m’a doublée et fait un signe de la main, en guise de remerciement.  

Commentaires

  • Mince, je découvre votre blog et je reste un peu sur ma faim.
    Je sais, ça ne me regarde pas mais quand même:
    - Un prince charmant sur un scooter doré
    et
    - Un Paris by night

    ça mérite un épilogue, non?
    ;-)

  • Tu sais que ça fait drôlement envie !

  • Ouais dis donc, des casques avec des micros pour faire causette, ça fait drôlement envie !
    (Euh, c'est pas de ça que parle Quine ?)

  • La GlodWind est quand même le must en matière d'engin, très équilibré, capable de se faufiler partout et même équipé d'une marche arrière !
    Paris by Night dans ces conditions, quel pied !
    :-))

    [Beau billet…].

  • Tu pourrais monter en amazone.

  • du coup ça me manque :-) rien de comparable à de telles sensations, enfin presque.

  • Houa... Ben si tu racontes bien !! On s'y croirait sur la moto à regarder les illuminations parisiennes et à sentir le corps chaud du motard... Et les fosettes...hum...
    Bises de papillon

    ps1 : on peut monter avec des talons sur la moto ? Il fait pas trop froid ?
    ps2 : la seule fois où j'ai pris des motos taxi c'était à Bangkok et comme disent les djeun's : "j'ai flippé ma race" !!!

  • Julie,
    Je suis une affreuse cachottière, en fait ... je garde l'épilogue pour moi ;)
    Quine,
    Hé hé hé ...
    CUI,
    Si, elle doit parler de ça ... ;)
    Monsieur Poireau,
    Tu as tout dit (et le pied aussi)
    Nicolas,
    La position est moins ... sexy ... ;)
    Boug',
    Ah .... tu sais ce qu'il te reste à faire ... faut pas y aller avec le dos de la cuillère :p
    VéroPapillon,
    Les talons : oui, sans problème, j'avais des bottes vertigineuses et un petit blouson léger mais efficace contre le froid :)

  • coquine va ! c'est vrai qu'on reste sur notre faim !

  • Deftones75,
    T'as raison, moi aussi j'ai faim :p

  • et si moi je vous disais que je connais la fin de cette belle histoire hein.... Mais "chut"...c'est un secret... ;)

  • Ane O Nyme,
    Ah Bon ? Tu viens me la raconter pour m'endormir ? ;)

  • Pas sur que tu en ai vraiment envie...

  • Ane O Nyme,
    Si tu le dis ... et puis apparemment, la fin de l'histoire n'intéresse plus grand-monde, les commentateurs ont décroché ;)

  • Tsss... les commentateurs ne décrochent pas du tout ! Il y a semble t il, et si je lis bien, deux personnes qui connaissent la fin (ou la suite ?) de l'histoire et les commentateurs que nous sommes (je parle de moi au pluriel, j'aime bien :P), aimeraient bien être au parfum ! Je suis pas une adepte de la frustration et tu le sais bien ;)

  • 3 personnes au moins connaissent la fin (ou la suite oui)....

  • Ouhla, mais il y a ici des gens qui semblent en savoir beaucoup...
    3 personnes au moins ? J'avais noté Fiso (forcément puisque c'est la patronne de ce blog), Ane O Nyme qui sous-entend des trucs, mais qui est donc le ou la 3eme (au moins) ? Quel suspens putain !! :D

  • C'est pas Ane O Nyme, c'est l'oracle de Delphes.
    Bon, Fiso, tu as pensé à sacrifier un bœuf ?

  • P_o_L et CUI,
    La suite (et fin) c'est que le motard - que je n'ai même pas embrassé avec la langue, en plus - m'a posé un lapin. Le parfait gentleman était en fait un parfait goujat.
    Tu vois, pas de quoi tuer un boeuf, CUI ... ;)

  • Droit de réponse du motard goujat tout de même:
    Pour poser un lapin encore faut il que rendez vous sois pris, avec date et heure, ce qui, me semble t'il, n'était pas le cas....

  • Le motard,
    Tu joues sur les mots, l'ami ...
    Quand on dit à quelqu'un "je t'appelle demain midi, on ira déjeuner" et qu'on n'a pas la correction de décommander, ça s'apparente à un lapin, me semble-t-il.
    (et je ne pense pas être la seule à penser ainsi)
    On a visiblement pas la même notion du respect d'autrui :)

  • Je plussoie, Fiso ! Mais c'est p'être une réaction de "fille"... Qu'en dis-tu CUI ? ;-)

  • J'en dis que ce genre de compte gagnent à se régler en dehors de la place publique, sur laquelle le motard se retrouve sur la défensive sur le territoire de Fiso confronté à un auditoire a priori acquis à la cause de cette dernière, ce qui n'est pas propice à un (peut-être) légitime mea culpa.

    J'en dis également que si j'avais été à la place dudit motard, je serai venu au rendez-vous et je l'aurais embrassée avec la langue, moi ;-)

  • Hooo, je vois que je suis en retard avec la lecture de ce blog, il y a des histoires gouteuses pour les pervers mais dégouteuses pour les normaux...

    De coup, je te corrige koupinne : "j’accepte, bien sûr (hé, j’suis une fille, quand même !)" -j'aurai pu accepter, moi aussi malgré de mes couilles...

    Si j'ai bien compris en lisant les comms, je vois que M. Le Prince = Anne Au Nîmes (je suppose ??) = Le Motard n'a pas souhaité se présenter au bal en l'évitant (et pas à lévitant) avec un prétexte minable (on peut dire blabla mais c'est moins élégant). Well, c'est triste mais il faut toujours écouter les vieux... ma mère a toujours dit : "Ne montes jamais sur un moto qui roule trop rapidement (pelle aussi), il ne va jamais être assez intelligent de fréner."


    Peace, Love, Happiness !

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