Une jolie maison dans laquelle la veille, j'ai bu du champagne et picoré saumon et pizza blanche au coin d'un feu bienfaisant, au milieu de 4 très belles femmes.
Ce matin là, lorsqu'ayant renoncé au jogging matinal de peur de nous et les retarder, nous poussons la porte du jardinet, la propriétaire paraît à la fenêtre, décoiffée. "Nous ne sommes pas prêtes !" crie-t-elle en souriant.
En effet, le menton dans la main, elle boit du regard le jeune jardinier qui se trouve dans sa cuisine.
Nous expédions gentiment le jardinier au jardin, M., les yeux brillants, se remet de ses émotions et Mamz'elle Gigi prend les choses en main. "Je m'occupe des oeufs brouillées, toi Fiso, surveille la pizza blanche qui réchauffe dans le four".
Les 2 autres jolies pensionnaires de la maisonnée nous rejoignent bientôt et c'est un essaim de femmes qui s'affaire en pépiant dans la cuisine. M. entreprend de nous faire des blinis azéris dont Mamz'elle Gigi m'a depuis communiqué le nom : tvorozhnili.
Boucles brunes contre boucles blondes, l'une roule entre ses mains de petits pâtons blancs qu'elle dépose dans une poêle huilée tandis que l'autre touille délicatement l'épais liquide jaune soleil.
Un peu plus tard, nous nous attablons toutes les 5 autour d'un des brunches les plus étonnants qu'ils m'aient été donné de manger. L'attraction principale est un bocal de verre dans lequel macèrent des noix vertes entières avec coque et tout, dans un épais sirop. Délicieux !
De crémeux oeufs brouillés au parmesan, de la pizza blanche au romarin, des oeufs de poisson, des "blinis" azeris qu'on me conseille de déguster surmontés de crème fraîche et d'une noix verte au sirop. Une confiture anglaise au gin et une autre de cloudberries (baies polaires) complètent l'assortiment. Etonnante cuisine azeri ...
Après une bonne tasse de Lapsang Souchong pour moi et de café fort pour Mamz'elle Gigi, des échanges de numéros de téléphone et des promesses de retrouvailles en avril, nous voilà prêtes à prendre la route pour notre week-end lyonnais.
Commentaires
Sans avoir eu le privilège de goûter la cuisine du Caucase, la cuisine russe m'est cependant familière (et familiale !). Et je vois qu'il est question des fameux blini dont je note qu'ils sont judicieusement tartinés de crème. Car, en effet, le blin se consomme presque toujours avec une bonne crème fraîche épaisse, sur laquelle on rajoute les bonne choses que l'on veut et bien souvent des produits de la mer fumés (saumon, sprats, oeufs de poissons...) Notons que la tradition russe veut que l'on emploie de la crème aigre, cela dit je trouve qu'une bonne crème douce de Normandie fait parfaitement l'affaire.
Un jardinier dans la cuisine ? bah v'la autre chose : -)
Appétissant ce brunch venu d'ailleurs.
Ah quel plaisir de lire sous votre plume ces bons moments. Comme quoi il ne faut pas des choses compliquées pour éprouver beaucoup de plaisir. On remet ça quand vous voulez Mam'zelle Fiso ! Un plaisir, vraiment. Za zdarovie pour les initiés !
Alex,
C'était trop bon !
Bougrenette,
Appétissant certes, et ce fut un réel plaisir de le partager avec compagnie si joyeuse :)
Gicerilla,
Très vite ! Merci à vous de m'avoit ouvert les portes de votre qutoidien, Mamz'elle Gigi !
J'aime beaucoup ce mélange de boucles blondes et brunes qui ne manque pas de piment !
Même au petit déjeuner ...
Pardon, au brunch !
Bisous les filles.
Le Hasard de Balthazar m'a fait retrouver ce billet !! Aaaah Fiso, les années passent, les choses changent ainsi que les gens mais le plaisir est là, encore frais, quasi à portée de main comme un chat paresseux ! C'était bien, non ?
Mamz'elle Gigi,
Il m'arrive souvent de laisser Balthazar me guider sur la route réconfortante des souvenirs plein de rires. C'est bon de revivre ces moments comme si c'était hier.
Les années passent, les choses changent ainsi que les gens mais sur 4, il reste toujours 3 mousquetaires dont 2 blogueuses ;)