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A Port Cohé, marina sauvage du Lamentin

Photo080.jpgVendredi midi : « On déjeune où ? » demande Olivier. « J’ai le choix ?» « Oui » « Alors Maimaine »

La veille, la directrice commerciale du groupe nous a emmenés déjeuner au Ti Gourmand, un snack situé juste derrière la Place d'Armes, au centre d'affaires Beterbat. L'endroit, ouvert de 6h30 à 17h, ne paie pas de mine  mais les portions sont généreuses, la carte des desserts alléchante et pour ma part, je m'y suis régalé de marlin grillé et surtout d'un succulent gratin de papayes. 

Quand nous sortons de notre salle de formation, la lumière du dehors nous aveugle. Il fait un soleil magnifique. Quel dommage de travailler, quand même … Le patron ne déjeune pas avec nous aujourd’hui, je suis donc avec mes 2 sympathiques Martiniquais. Ils ne s’étonnent plus de me voir prendre quantités de photos. Ils croient que je suis une touriste mais je suis une blogueuse en sous-marin. J’envoie un mms à mon chef de projet, à Paris « J’hésite, je prends quoi ? Nan, je déconne, on est en train de déjeuner ».

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Sur la table, il y a un flacon en verre. O. le débouche et me fait sentir la bonne odeur : « C’est du confit de piment ». Chez Maimaine, aujourd’hui, c’est fricassée de lambis pour moi, vivaneau pour O. et raie pour Olivier. En entrée, la serveuse nous amène des bols sur un plateau. « C’est du pâté en pot, m’expliquent mes compagnons, un plat qui demande une longue préparation. On le réserve aux grandes fêtes de famille et vous avez de la chance, parce qu’on n’en trouve jamais dans les restaurants et qu’il est très bon, en plus ». Voilà donc le plat cuisiné par sa maman dont me parlait mon voisin, dans l’avion. Le pâté en pot est, comme son nom ne l’indique pas, une soupe dans laquelle sont mijotés des abats de cabri et moult épices et légumes hachés très finement. Pour la recette, c'est ici, par exemple.

Pendant le repas, O. et Olivier m’apprennent qu’à Pâques, les Martiniquais préfèrent le crabe à l’agneau pascal. La tradition veut qu’on aille à la plage avec une cocotte remplie de crabes, le réchaud et qu’on le cuise et déguste sur place. « Et à Noel, vous mangez quoi ? » « Du cochon, sous toutes ses formes ».

Lorsque la serveuse vient débarrasser nos plats, elle demande si nous avons bien mangé. Olivier fait des éloges de sa raie, un poisson dont les Martiniquais ne sont pas friands. « Vous avez aimé la raie à Maimaine ? Je vais le lui dire, ça va lui faire plaisir » dit la serveuse, avec un air entendu. Et  justement, quelques minutes plus tard, une vieille dame vient débarrasser notre table. Appliquée, elle ne lève pas les yeux sur nous puis soudain, au moment de partir « Ca va ? Vous avez bien mangé ? » Et là, je n’en crois pas mes oreilles, Olivier ose un tonitruant : « La raie à Maimaine était magnifique ». La vieille dame plante son regard dans celui d’Olivier et sourit de ses yeux encore polissons. Vraiment, j’aime beaucoup la simplicité de cet endroit et la serveuse qui appelle tout le monde « Chéri ». Olivier appuie mes propos : « Beaucoup d’homme d’affaires et politiciens viennent déjeuner ici, c’est très réputé ».

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Après le repas, au lieu de reprendre la direction du Lamentin, Olivier longe les pistes et s’engage sur une route de pierre caillouteuse. Des bateaux sont échoués là, on se demande bien ce qu’ils y font. Un homme, assis sous un tamarinier, nous regarde passer.

Olivier explique : « Ici, c’est Port Cohé, une marina illégale. La mer est déjà là. Dans les années 70, une famille de békés a acheté le site. C’était un trou à cyclones, un endroit où les gens mettaient leurs bateaux à l’abri. Au fil des années, les bateaux sont restés, les gens ont commencé à arracher la mangrove pour entreposer plus de bateaux. C’est totalement interdit, la mairie du Lamentin voudrait récupérer le site, les plaintes du Parc Naturel Régional de la Martinique se multiplient, bref, c’est l’anarchie et en attendant, tout le monde fait ce qu’il veut. Récemment, un plaisancier a même creusé un trou de 100 m² dans la mangrove pour y mettre son bateau ! ».

 

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Vous voyez le gros nuage  gris, là, au-dessus ? Et bien, on se l'est pris sur la gueule quelques minutes plus tard. Donc, de retour au bureau sous un déluge d'eau (notez que nous sommes arrivés une heure plus tôt sous un grand soleil), Olivier me montre un article de presse, sur son ordinateur, que l’on peut lire là :

La mangrove de Port Cohé.pdf

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