Mes conversations avec les filles, lesquelles raffolent de se raconter au travers de leurs histoires sentimentales, étaient limitées quand elles me demandaient : "Alors raconte, tu sors avec qui?" "Avec personne. - Pas possible, pourquoi ? - Je ne sais pas. - Tu as été déçue ? - Même pas. - Ben alors ? - Aucun garçon ne me plaît. Et toi, tu as quelqu'un ? - Oui, je viens de rencontrer un photographe. - Et alors ? - Il est hyper mignon, on a fait l'amour dès le premier soir. - Tu l'as revu ? - Non, je lui ai laissé vingt messages, mais ... - Il ne t'a pas rappelée ? - Non. En fait je suis sûre qu'il a peur. - De quoi ? - De s'engager. Il est amoureux mais ça lui fait peur, tu vois. - Non, je ne vois pas. S'il ne te rappelle pas, c'est que tu ne lui plais pas. Un garçon qui te veut vraiment, il te harcèle pour te revoir. - Tu es méchante de me dire ça. - Non, juste lucide. C'est plutôt gentil de ma part de ne pas te laisser croire à une histoire qui n'existe pas."
[extrait de L'Amour libre, de Sylvie Bourgeois]
Commentaires
C'est une biographie non autorisée, ce bouquin ? ;-p
Cruel ! mais si vrai...
CUI,
C'est agréable de se sentir comprise ... ;)
Chriss,
Cruel comme la vie.
Je serais encline à aller dans le sens de la (méchange) copine ! Pourquoi ai-je l'impression que toute femme aurait pu écrire à son tour ce dialogue-là ?
non mais un photographe aussi mal élevé ça existe ?
Mamz'elle Gigi,
Je vous donne ma bénédiction pour être "méchante" de cette façon, envers moi, si cela vous semble nécessaire :)
(et nous pouvons être tout à tout l'une et l'autre, selon notre degré de conscience dans ces moments-là, non ?)
Philachev,
Hélas ! Ils sont légion, croyez-moi ! Et pas seulement les photographes (moi j'ai toujours rencontré des photographes droits dans leurs bottes).
Voyons voir mes stats par profession : les motos-taxis sont pas mal, dans le genre ...;)
La franchise, le respect, que tous, hommes ou femmes, brandissent comme des valeurs sacrées auxquelles ils tiennent et s'astreignent, et par extension la bienveillance me semblent être des mots galvaudés et démodés, mon cher ... Qu'en pensez-vous ?
Je ne pense pas que ce sont des mots démodés, je pense que ce sont des maux quand on doit se les appliquer, et que nous ne sommes pas tous égaux dans notre capacité à tolérer les maux...
Maintenant de votre liste il y en a un que je retirerai, c'est la bienveillance. Pour moi la bienveillance ne coûte rien, même à notre amour propre, c'est un état d'esprit plus qu'une valeur, tout comme la malveillance peut l'être...
Philachev,
C'est mon frère qui, le premier, a utilisé ce terme que j'emploie désormais souvent. Il résume tout. C'est un état d'esprit, une nature, un mode de pensée qu'on ne choisit pas, je suppose. J'ai encore un peu de mal à fermer ma porte sans hésitation aux personnes malveillantes mais je fais des progrès : je m'en débarrasse, comme récemment.
Il me semble que le sentiment qui forge la malveillance est la jalousie, non ?
Au-delà de la jalousie, je pense qu'il y a des gens qui sont naturellement malveillants, qui déploient une énergie destructrice considérable, pour ceux que je connais c'est simplement pour le plaisir de paraître supérieurs en écrasant les autres... vestige d'un syndrome des plus grosses couilles?
Philachev,
Vouloir paraître supérieur n'est-il pas le signe qu'on se sent inférieur, justement ?
Pour ceux que je connais - surtout celles, en fait -, et que j'ai observé(e)s, il me semble que c'est l'expression d'une grande souffrance et d'un besoin de reconnaissance. Ils ont en commun sentiment d'injustice, rancœurs et colère, paranoïa et extrême susceptibilité.
A fuir !