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Jour 2 à Tana : Jardin secret et shopping malgache

Mardi matin, je me réveille à 5h20 et tourne dans mon lit pendant 2h

S. a besoin de faire du sport. Moi aussi mais mon équipement est dans ma valise.

J'appelle le service litiges d'Air Mad' qui me dit "qu'ils sont en train de négocier" avec Air Austral pour qu'ils acheminent nos bagages sur le vol atterrissant à 12h30.  

JJ, qui se baptise FRF (Femme qui n'a Rien à Foutre), passe me chercher pour le petit déj et une séance de shopping.

Après le marais masai (« marais sale » en malgache), une énorme étendue d'eau dans laquelle des femmes lavent le linge, je découvre d'autres quartiers de Tana et les 12 collines sacrées de la ville.

Dans les hauteurs on a de jolies vues sur Antananarivo mais pas question de s'arrêter pour prendre des photos. Je baisse la vitre.

«  Fais attention quand tu prends des photos avec ton téléphone, dit JJ. Remontes un peu la vitre, tu ne les vois pas arriver et ils t'arrachent ton appareil en 2 secondes. »

JJ est une femme surprenante : arrivée depuis moins de 2 mois, elle connait bien la ville. Son aisance avec la population donne l'impression qu'elle vit ici depuis des années.

« C'est parce que je m'intéresse aux gens », répond-elle.

JJ révise son vocabulaire avec Mboula et je prends ma première leçon de malgache :

Manaona (manaouana en phonétique) : bonjour

Misaotra (misaoutch en phonétique) : merci

Tchiss voula (tchiss voul) : y'a pas d'argent (fort utile en tant que vazaha)

Mboula nous dépose au Jardin Secret, un salon de thé chic situé à 2 pas de l'école francaise. Nous y retrouvons G. et A., le couple charentais de la veille, en compagnie d'un jeune homme que JJ présente comme étant un célèbre et très engagé chanteur malgache, et son épouse française.

Le salon de thé épicerie est très joli et son jardin aussi.

G. vient discuter avec nous et nous apprend le dernier scandale malgache: au milieu de la nuit, alertés par des coups de fusil, des villageois ont surpris l'ex ministre de l'intérieur en train de braconner des flamands roses. Il en avait tué une bonne dizaine et a échappé de justesse au lynchage par une foule en colère.

Lorsque nous rejoignons le parking, la voiture est bloquée par la sortie des écoles.

Pendant que JJ fume une clope, je discute avec Mboula.

Il travaille comme chauffeur pour une société de location de voitures depuis 9 mois. Il vient du nord-ouest de Madagascar.

« Là-bas, c'est pas pauvre et sale comme Tana, dit-il. Madagascar, dans les années 90-95, c'était bien mais depuis le coup d'état en 2009, il y a beaucoup de pauvreté. »

Ensuite Mboula nous dépose devant plusieurs boutiques d'artisanat malgache. Celui-ci est de grande qualité et j'ai envie de tout acheter. On y trouve des articles en raphia coloré : des coupelles, chapeaux, sacs, tapis, chemins de tables, bijoux, des animaux miniatures, que JJ collectionne, et le baobab sous toutes ses formes et de toutes tailles. Et aussi des articles en corne et en bois sculpté, des instruments de musique, des tableaux et bijoux. Grace à JJ, redoutable négociatrice, j'en ressors en ayant dépensé. ... 30 euros !!

Dans une boutique voisine, il y a des gousses, du caviar et de la poudre de vanille, que je prends en photo pour pouvoir comparer les prix. Il est temps de repartir.

En chemin, JJ pointe du doigt les fameux poulets- bicyclette, qu'on appelle ainsi parce qu'ils ont de longues pattes et qu'on dirait qu'ils pédalent.

A un carrefour, Mboula pointe d'autres poulets, humains ceux-là, les "haricots verts"

« Pourquoi haricots verts alors qu'ils sont habillés en bleu ? » demandé-je à Mboula.

« Parce qu'avant, ils avaient un uniforme vert, alors le nom est resté » répond-il.

Je refais une tentative de retrait avec ma MasterCard à une borne Société Générale, sans succès. Ami lecteur, saches le : à Madagascar, sans Visa, point de salut !

JJ me prête 100 000 Ar (l'équivalent de 31,60€) et nous retrouvons S. à La City, un centre commercial huppé pour vazahas.

Derrière le centre commercial, des étendues d'eau piquées de tiges vertes s'étendent: ce sont des rizières. La capitale est ponctuée d'îlots de verdure, entre immeubles et habitations.

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