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belgique

  • Liège a un centre-ville, dis donc!

    Je ne devais plus revenir à Liège. « Tu vas éteindre le feu », m’a-t-on donné comme mission. Vachement motivant, surtout quand je dois « éteindre le feu » chez 4 clients en 2 jours.

    Le premier jour, mon réveil sonne à 5h et mon train quitte la gare du Nord à 6h01. [Ah ouais, tout de suite, vous m'enviez moins, hein ?]

    A 8h20, j’avale une gaufre aux cerises et un café, dépose mon sac de voyage et récupère un plan de Liège à l’hôtel HUSA de la Couronne, où j’ai mes habitudes. « 20 minutes de marche » entre la gare des Guillemins et la place Saint-Lambert, m’avait-on indiqué. Après 20 minutes de marche sur le boulevard d’Avroy, je consulte un plan de la ville ; je suis à mi-parcours. Je saute dans le premier bus et sonne chez mon client à 9h10, juste après avoir envoyé un sms à mon chef de projet en ces termes « 20 minutes de marche, mon cul ! C’est au moins le double. J’ai marché tant que j'ai pu et j'ai fini en bus. »

    J’ai un peu plus de 3 heures pour « éteindre l’incendie ». Le plus âgé de mes clients est très stylé. Petit mais longiligne, la cinquantaine, une envahissante calvitie, chemise noire et cravate gris perle, il porte des anneaux d’argent sur plusieurs doigts et un très joli bracelet gansé de cuir. J’aime beaucoup les bijoux sur les hommes.  

    A 13h, je m’attable dans une brasserie voisine, spécialiste ès pâtes maison, où je commande des penne arrabiata. Le serveur dépose sur ma table une cocotte en fonte orange dont il me sert de belles louchées avant de me la laisser à disposition. J’ai au moins de quoi me faire trois assiettées de pâtes (je m’arrête à deux, réfrénant ma gourmandise). Est-ce que quelqu’un peut me dire, parmi mes lecteurs Belges, si « cocotte » est un mot d’une quelconque ambigüité en français belge ? Je demande ça parce que mon serveur n’a cessé de répéter ce mot en rigolant, à partir du moment où je l’ai prononcé. Et comme je suis impayable pour sortir de grosses conneries, je deviens parano …

    Au point de vue

    10 place Verte à Liège (04/223.64.82)

    Vers 14h, je monte dans un taxi. « Française ? » demande le chauffeur, à quoi il répond « Personne n’est parfait ». En route pour Embourg, dont je ne sais même pas si c’est au nord ou au sud de la ville, nous longeons un bras de la Meuse et discutons. Oscar est d’origine espagnole et m’explique qu’en Belgique, on ne hèle pas les taxis dans la rue, « comme chez vous ». Il ne travaille, pour sa part, qu’avec des habitués.

    A 18h, c’est Oscar qui m’attend devant la porte. « On nous a dit qu’il y avait une Parisienne à aller chercher et personne ne voulait y aller, je me suis dévoué », explique-t-il. C’est un taquin, Oscar. J’en profite pour lui demander où je pourrais dîner ce soir, car le quartier de la gare est un peu glauque, seule. C’est là que mes neurones se reconnectent et que je me souviens que l’hôtel HUSA de la Couronne était complet ce soir et qu’on m’en a réservé un autre. Ni vu ni connu, je récupère mon sac qu’ils ont gracieusement stocké toute la journée, et Oscar me dépose à côté du Palais des Congrès, juste au-dessus de la Meuse et à quelques enjambées du parc de la Boverie. Ca tombe bien, j’ai pris mes baskets, il fait un beau soleil et une brise idéale et malgré mon réveil à 5h, je ressens le besoin de me dégourdir les jambes.

    Après une heure dans le parc, une douche et un saut sur Skype, j’ai la flemme d’aller dans le centre. Tiens, et si j’allais manger chez Frédéric Maquin, rue des Guillemins ? Et bien non. Car lorsque je pousse la porte du restaurant, je n’ai droit qu’à un hochement de tête par la négative du serveur (ou patron ?), toujours aussi jovial (c’est ironique, hein) qui me signifie que le restaurant est complet. Au Duc d’Anjou, ils sont vachement plus sympas. Le serveur a la gueule de Lino Ventura en plus blond et une carrure impressionnante, la patronne est mignonne comme tout dans son carré cuivré, sa robe blanche courte et ajourée et son collier de perles de couleurs. Une vraie gamine d’au moins 5 décennies. Comme quoi, la jeunesse … J’y mange une truite à la crème de persil, plus crème que persil (on est en Belgique, je vous le rappelle) avec un petit verre de blanc. Vous remarquerez qu’en ce moment, je suis plutôt raisonnable. A tous les niveaux, d’ailleurs, mais quand ça va péter …

    Le lendemain, mon client du matin passe me chercher et m’emmène à quelques kilomètres de la frontière allemande. Ici, on oublie le flamand et tout est écrit en bilingue français-allemand. En début de matinée, ses remarques ironiques me tapent sérieusement sur les nerfs et puis je lui mets 2 ou 3 tapes (je suis aussi là pour ça, fallait pas mettre le feu, monsieur !) et il se calme.  12h12, je saute dans un train de retour vers Liège. Le restaurant conseillé par Oscar, la veille, est sur la route de mon dernier client, je m’y arrête donc et découvre enfin Liège : la place de la Cathédrale, la rue de la tête de mouton, celle de l’auberge du cul tourné (j’déconnne !).

    J’ai dû passer une dizaine de nuits à Liège en 2011 mais n’en ai rien vu d’autre que la gare et son quartier. Hé oui, je fais un boulot formidable, je me tape des bonnes bouffes mais pour le tourisme, on repassera. Après une ventrèche et ses pommes de terre saupoudrées de piment d’Espelette, avalées dare-dare, Oscar passe me chercher. Si personne ne savait que je suis parisienne, Charles et sa barbe blanche m’affiche devant tous les clients : « C’est pas comme à Paris ici, vous attendez votre taxi tranquillement à l’intérieur. » J’ai comme qui dirait l’impression qu’ils ont une super image des Parisiens, dans le coin, non ? Ah oui, c’est vrai, c’est comme ça partout. N’empêche, avec une grappa, l’attente serait plus agréable, enfin, j’dis ça, j’dis rien …

    Autour du monde, (restaurant basque)

    22-24 rue du Méry (04/223.08.30)

    [NDLR : Le restaurant est décrit par les dîneurs, sur internet, comme proposant de la cuisine " belge voire française" ... Il me semble pourtant que la carte affiche clairement la couleur, non ?

    belgique,liège

    Allez Fiso, un petit tour à Longdoz et tu rentres à Paris. A 17h15, j’envoie un sms à Oscar pour qu’il vienne me chercher. Il rappelle « Moi je serais en retard, je vous ai envoyé un collègue. Vous n’avez rien contre les personnes de couleur ? » Je me retiens de rire.

    17h35, je suis sur le parvis de la gare de Liège, 17h49, youpi, le Thalys est à l’heure ! 18h47, je finis ce billet sous les coups d’œil indiscrets de mon voisin qui ferait mieux de m’offrir une Duvel au lieu de se la siffler tout seul (tiens, je te la mets en police 14 pour que tu la voies bien celle-là ! )

    20h00, mon moto-taxi me coiffe d’un casque et s’enquiert de ma vie en sillonnant les rues de Paris. 20h30, aaaaaaaaahhhhhhh, ma chaise longue !   

  • Leffe, Peket, Herve et Traou Mad

    4 jours en Belgique, dont 2 dans la ville de champions de foot, qu'on atteint après 4 heures de trajet de Paris, et 2 dans la région de Liège.
    Ils m'aiment bien, les Belges, je crois. Pourquoi ? Notamment parce que je bois de la bière.
    En début de semaine, j'ai retrouvé la directrice que j'avais formée début avril. A l'occasion d'une pause, elle m'avait confié ses soucis personnels. Son mari, malade, attendait depuis des mois une greffe du coeur. "C'est difficile, vous savez, une telle épreuve dans un couple, m'avait-elle confié. Je me suis toujours reposée sur lui et aujourd'hui, il est affaibli, je dois tout gérer". Sacrée bonne femme, me disais-je en l'observant. Elle s'amusait de mon accent lorsque je disais des mots en flamand.
    Lundi matin, je l'ai retrouvée égale à elle-même, souriante, dynamique. La seule différence, c'est qu'elle était vêtue de noir et qu'un portrait de son mari était posé sur son bureau. Il est mort il y a 3 semaines. "Heureusement que je travaille" a-t-elle dit.

    Aujourd'hui, le directeur que je formais, grand amateur de bières, m'a proposé, lors d'une prochaine visite, d'aller déguster de la Val Dieu, brassée à l'abbaye du même nom.

    Ce midi, on m'a demandé quel sandouiche je voulais. "Crudités" ? "Avec du jambon ?" "Heu, non, juste crudités". "On peut aussi vous donner juste deux tranches de pain, si vous voulez, hein". Visiblement, ça ne se fait pas les sandouiches crudités en Belgique. "Bon, alors mettez moi du fromage". "Vous voulez un Dagobert ?" Devant mes yeux écarquillés, le directeur a ajouté "Un Dagobert, c'est un club, chez vous". C'était mon dernier sandouiche en 4 jours. Je vous rassure, le soir, je me suis bien rattrapée.


    Mardi soir, nous avons récupéré, vers 21h30, la troisième des drôles de dames épuisée et au bord des larmes après avoir vu les portes de son train se fermer à son nez et nous nous sommes changé les idées dans un restaurant proche. Après la Chouffe et une Leffe, j'ai sifflé un Peket citron. Et j'ai super bien dormi. Le lendemain, mon doublon du jour qui passait me chercher à l'hôtel a rigolé et dit "C'est dangereux la Chouffe, Fiso ! C'est fort !". En tout cas, moi, j'ai super bien dormi. La prochaine fois j'irai faire un tour à la Maison du Peket pour une dégustation approfondie.

    Hier, après un rapide jogging le long de la Meuse (vraiment pas top, un parcours à se déglinguer les genoux), nous avons dîné  rue des Guillemins, chez Frédéric Maquin.
    En entrée, j'ai choisi une brochette de noix de St Jacques et boudin noir, poire émincée et jus crémé et elles, une salade gourmande de foie gras, saumon fumé, écrevisses et magret fumé. Ensuite, j'ai dégusté une poitrine de pigeonneau, bigarade légère à la fraise, compotée de rhubarbe, grenailles au gros sel et elles, un filet de bar Victoria à la plancha et aux zestes de citron confit. Et en dessert, alors que nous louchions sur l'étonnante pyramide de Dame Blanche de la voisine, nous avons plongé nos cuillères dans une soupe de fraises au champagne, coiffée d'un sorbet à la violette et servie dans un contenant très original. Un restaurant classieux à la cuisine savoureuse dont je ne regretterai qu'une infime chose : que le service, bien qu'irréprochable, soit un tout petit peu guindé.  

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    En fin de journée, sur le parvis de la gare de Liège, une jeune femme vêtue d'une robe très très courte, courir vers moi, hilare, les bras ouverts, la culotte au vent. Car celui-ci souffle très fort en cette fin de journée et les clients attablés devant une mousse en terrasse apprécient le spectacle. Elle tente bien de protéger ses fesses d'une main et ça nous fait beaucoup rire. Elle est vraiment givrée, celle-là, elle me fait trop marrer. On se saute dans les bras l'une de l'autre. "Dis donc, on dirait que je t'ai manqué ?"


    Il nous reste 20 minutes d'attente avant l'arrivée de notre train. Un petit tour au supermarché du coin où j'achète des bières pour l'apéro dans le Thalys car 4 collègues doivent nous y retrouver. Dans le train, c'est bonheur, ça fait 6 semaines que je ne les ai pas vus. Quand la demoiselle à la jupe courte déballe un fromage Herve, le wagon se vide tout à fait. Enfin peinards. Leffe, frometon qui pue sa mère, chocolats belges, tout va bien.
    A l'arrivée à Paris, direction Chez Casimir, rue de Belzunce, restaurant figurant dans mes favoris depuis qu'un blogueur m'y a emmenée.

    Et là, après des supions marinés à l'avocat, servis dans une conserve, une poularde de Bresse aux petits légumes et un sorbet coco-mangue, j'ai sauté dans un taxi et retrouvé ma couette. "Ce restaurant est décidément une excellent adresse", a confirmé mon chef de projet qui éclairait les plats que je prenais en photo. 

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