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churros

  • Un petit-déj au marché central d'El Puerto de Santa Maria

    Ce matin, nous avons mis le réveil à 8h30 car avant de prendre le bateau pour Cadiz, nous voulons petit-déjeuner, visiter la iglesia Mayor Prioral, aperçue  la veille en rentrant à notre maison d'hôtes et le Castillo de San Marcos. Là comme dans la plupart des villes, la mosquée a été remplacée, après la Reconquista, par une cathédrale.

    Un superbe soleil baigne l'imposante église Mayor Prioral qui écrase la plaza de España. Si son retable en argent ne m'impressionne pas (je le trouve même d'assez mauvais goût), les petites chapelles qui bordent la nef centrale sont assez étonnantes. Chacune d'elles met en scène un saint ou la vierge de façon assez théâtrale, impression encore renforcée par les velours chatoyants et les coiffes dorées. La patronne de la ville d'El Pueblo Santa Maria, la Virgen de los Milagros (Vierge des Miracles), verse de lourdes larmes. De vieilles femmes font leur petit tour, saluant dévotement les uns et les autres.

    La plaza de España est plutôt calme et pas de café qui nous inspire, je demande à deux petits vieux qui me reluquent où l'on peut trouver des churros. Ils m'indiquent le bout de la rue.

    Dans un angle du mercado central, une viellle femme aux paupères fardées de bleu nous accueille. Saro est très fière de ses churros, elle nous montre une photo en noir et blanc d'elle petite fille dans la boutique avec son père, et une autre où elle pose avec un acteur.

    "Ça fait 59 ans que je suis dans ma churreria" dit-elle. Elle et son fils forment un couplé gagnant : il cuit une spirale de pâte qu'elle découpe et enveloppe dans un cornet de papier. Saro est une vieille dame pleine d'humour et de vivacité :

    "J'ai 70 ans, et je n'ai pas besoin de crème hydratante pour rester jeune, l'huile des churros c'est très bien !"

    Nous entrons dans le marché. Pour une fois, il est vivant, il faut dire qu'habituellement nous nous y promenons en fin de matinée. Les étals exhibent de beaux poissons et fruits de mer, des chocos charnus et brillants, des coquinas écarlates, des tronçons de poissons à la chair nacrée.

    Nous nous installons à la terrasse du bar Vicente où, à défaut d'un chocolat bien épais dans lequel tremper les churros croustillants de Saro, nous observons les habitants qui se promènent et palabrent. Il faut dire qu'il règne une sacrée animation aux abords du marché. Les femmes à la table voisine engagent la conversation, la soeur de la plus jeune vit à Vannes.

    Nous repartons en direction du bord de mer, hélas la femme de l'office du tourisme nous apprend que la visite du Castillo de San Marcos se fait à 13h30 uniquement. Dommage, l'édifice est tentant, nous nous contentons d'en faire le tour et d'admirer une copie de la première carte des Amériques dessinée par Juan de la Cosa. Car c'est ici, dans ce château, que Christophe Colomb a attendu son départ pour les Indes.

    Le prochain départ pour Cadiz est à 12h30, il nous reste plus d'1 heure, cela nous laisse le temps de visiter la plaza de toros de la ville. Construite en 1880 par Thomas Osbourne, propriétaire de la célèbre bodega dont le symbole est un taureau de métal, elle serait la plus grande d'Espagne (elle peut contenir 12.000 personnes).
    Nous achetons nos billets pour Cadiz (2€40 l'aller) et nous installons au bar-restaurant La Dorada, où nous buvons un tinto de verano et profitons d'un réseau wifi inespéré dans un endroit si simple.
    A 12h45, nous voguons sous le soleil. Cadiz, me voilà !