Début juin, après 2 mois de voyages entre Espagne, Irlande et Belgique et quelques sauts de puce chez moi, c'est avec un grand soulagement que j'entame près de 3 semaines de vacances. CHEZ MOI. Des vacances sur une page blanche, avec de vagues envies mais surtout aucune obligation.
Impatience de vivre à mon rythme, sans regarder l'heure qu'il est, d'être oisive, envie de rêveries, de matins alanguis, de convivialité, de simplicité, d'authenticité.
Cette phase d'apaisement s'est enclenchée lors de mon voyage en Irlande. J'espérais m'y retrouver, en attendais beaucoup et j'ai beaucoup reçu. J'en suis revenue réconciliée avec l'humain, pleine d'espoir, confiante. Cette immersion dans la nature sauvage de ma patrie de cœur a colmaté quelque chose en moi
Pourtant, après l'Irlande, les déplacements se sont enchaînés et c'est avec une joie assumée que je me suis posée, enfin, dans le silence apaisant de mon appartement, que je considère enfin comme un refuge. J'ai alterné sport, litres de café sur ma chaise longue, lecture et moments de qualité avec mes amis.
J'ai commencé ces vacances par une journée entre filles. A midi, j'ai retrouvé les plus beaux yeux du monde pour un déjeuner gourmand dans le 18ème, me suis fait draguer et accompagner jusqu'à mon arrêt de bus par un jeune homme de 30 ans, et rincer dans le quartier des Batignolles où j'ai mangé des cupcakes avec P_o_L.
Le soir, je retrouvais Jam dans un bar lesbien du Marais - une première - où j'ai surveillé mes arrières en dansant sur la musique rythmée de Narjess et ses invités.
Le lendemain, j'ai partagé un déjeuner aux Ronchons et son vieux rêve avec mon chef de projet qui m'a emmenée visiter la Sainte Chapelle, dissimulée aux regards dans l'enceinte du Palais de Justice. Construite à l'initiative de Saint-Louis, elle abrite, outre des vitraux admirables et récemment restaurés, la plus ancienne peinture murale de Paris. Encore tout à la digestion de nos pièces de bœuf à la moelle, nous nous sommes insérés dans une visite guidée par un jeune homme plein de verve et d'humour.
Après ça, j'ai proposé un thé et pas résisté au plaisir de relire l'histoire de la tour Saint-Jacques, clocher de la disparue Notre Dame de la Boucherie et point de départ du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle. La tour Saint Jacques est sans doute le monument de Paris que je préfère de tous.
A deux pas de là, je n'ai pas résisté au plaisir de faire un crochet par le boulevard de Sébastopol pour admirer les beaux meubles de Mildécor et en suis repartie avec une très belle table basse en verre.
La semaine suivante, j'ai visité la Fondation Cartier avec le copain de copains, lui aussi en vacances. Plus que l'exposition sur le vaudou, c'est le lieu lui-même que j'avais hâte de découvrir, l'imaginant remarquable, mais ma curiosité fut déçue.
Pendant ces 15 jours, j'ai aussi reçu de la visite.
Ma tante, jolie blonde déjà aperçue sur ce blog, est venue se changer les idées à Paris. Le lundi de Pentecôte, sous un ciel couvert, nous avons marché dans les rues de Saint-Germain avant de rejoindre les étonnants Thermes de Cluny. De là, nous avons pris le métro jusqu'au Trocadéro, et plus précisément le Palais de Chaillot où j'ai fait la plus jolie découverte de ces vacances : la Cité de l'Architecture et du Patrimoine. Quelle belle surprise que cet endroit et quelle frustration de n'avoir que 2 heures à consacrer à cet endroit très riche !
Le musée des monuments français propose sur 3 niveaux un aperçu de l'architecture et du patrimoine français du Moyen-Age à nos jours. Nous avons passé plus d'une heure au rez-de-chaussée qui abrite plus de 350 moulages en plâtre, à l'échelle 1, de l'architecture civile et religieuse, du 12ème au 18ème siècle. Avec le roman languedocien et le gotrhique flamboyant, on peut admirer les détails de cathédrales, abbayes et hôtels particuliers célèbres : Nevers, Rouen, Bourges, Amiens, Strasbourg, tout ça sans voyager. Ces moulages, dont certains ont été réalisés il y a 100 ans, servent aujourd'hui de référence aux restaurateurs de ces édifices.
Le manque de temps nous a obligées à faire des choix. Nous avons donc, à regret, délaissé le premier étage et la galerie d'architecture moderne et contemporaine pour nous consacrer à celle des peintures murales et des vitraux qui expose des copies de peintures murales du 11ème au 16ème siècle.
On peut visiter virtuellement le musée et les galeries sur le site de la Cité.
Il ne nous restait que 10 minutes pour traverser, au pas de course, l'exposition "La ville fertile", bucolique et poétique à souhait.
Totalement emballée par cet endroit ludique et très accessible, je compte bien terminer la visite un jour prochain. L'endroit propose un vestiaire gratuit, une cafétéria qui surplombe les jardins du Trocadéro et offre une vue magnifique sur les jambes de la dame de fer. Seul regret : si elles existent en plusieurs exemplaires dans de nombreuses langues, les fiches explicatives en français sont bien diificiles à dénicher !
Le dîner, lui, s'est déroulé au restaurant "Vin et Marée" de la porte Saint Cloud où le service est toujours aussi plaisant. Bien à l'abri, nous avons échappé aux averses en dégustant plateau de fruits de mer et baba au rhum, sous le regard attentif du maître d'hôtel et sans projections inopinées.
Le lendemain, le temps s'étant adouci, nous avons fait une balade dans le quartier indien, bu un mojito à 4€50 dans un troquet fort sympathique et repéré un restaurant africain avant un dîner au Madras Café, où j'ai mes habitudes depuis plusieurs années déjà (et que des bonnes expériences).
Avec Cat, il y a quelques mois, j'y avais découvert une des spécialités de la maison : les aériens et croustillants dosai, sortes de crêpes à base de farines de riz et de lentilles. Le Madras dosai, fourré aux tomates, oignons, piments verts et coriandre, est devenu un de mes incontournables. Les portions étant très généreuses, on peut bien entendu demander à emporter les restes pour prolonger le festin à la maison.
Grâce au coup de main de Flo, bricoleuse et cuisinière hors pair - entre autres qualités - qui m'a fixé miroir et étagère et de mon Pôpa, pourtant souffrant, qui a lutté pour accrocher mon ventilateur de plafond, mon salon est transformé. Vous allez voir qu'avec tout ça, je vais devenir casanière, moi !
Je ne pouvais rêver meilleur point final à cette longue pause que le festival de l'Oh ! que j'ai déjà évoqué plut tôt.
Et c'est reposée et requinquée que j'ai accueilli la sonnerie du réveil, à 5h, le lundi suivant ...