Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vocis via

  • On se bouge !

    La rentrée a été le théâtre de bonnes résolutions, pour moi aussi : celles de prendre soin de moi et de remettre à aujourd’hui ce que je remets depuis trop longtemps à demain.

    Une de ces résolutions concerne mon avenir professionnel. Il y a 1 an, alors en période d’essai et en transition vers un nouvel employeur, j’avais mis en suspens le projet de VAE (validation des acquis de l’expérience) initié quelques mois plus tôt. Je viens de le relancer. Ça va me demander presqu’une année de travail personnel et récompenser, je l’espère, 6 années d’expérience en tant que consultante formatrice d’un diplôme de niveau Bac +3/4.

    L’autre résolution concerne un rêve d’enfant. Ce matin, j’ai pris mon premier cours de chant individuel. Cela fait des années que j’ai ce vieux rêve, sans cesse reporté pour cause de boulots nomades et/ou en horaires décalés. Comme mes prestations ont principalement lieu en Ile de France, et que, de toute façon, ce n’est jamais le bon moment, j’ai trouvé une école de chant dans ma ville et pris rendez-vous mon un cours d’essai.

    La femme qui m’ouvre la porte est très joviale. Un court entretien lui donne mes motivations : apprendre les techniques de base, connaitre ma tessiture, travailler respiration et posture. Je lui dis que j’ai suivi 2 cours dans une chorale où l'on m’a diagnostiquée « soprano ». Elle s’étonne « A vous écouter, je n’entends pas une soprano, mais on va le vérifier ». A vrai dire, j’ai toujours eu un doute car ma voix parlée est plutôt grave.

    Elle me fait exécuter quelques inspirations-expirations, demande si je fais du sport et lesquels, et s’étonne que j’aie pu garder la souplesse de mon diaphragme en pratiquant la natation et la course, qui sont des sports où l’on se met en apnée. Le diaphragme, dans un réflexe de protection, se met alors en hauteur et ne redescend plus. « Ce doivent être mes quelques années de clarinette qui m’ont appris la respiration ventrale ». Elle confirme et m’encourage à continuer de gainer mes abdominaux mais quand même, est très surprise.

    Ensuite, elle me donne quelques exercices de chant qu’elle accompagne au piano et conclut : « Je vous le confirme, vous n’êtes absolument pas soprano mais un beau mezzo. Et vous avez une particularité assez étonnante. »

    Ma professeure m’explique alors qu’en réalité, nous avons 2 voix. Une voix aigüe, héritée de l’enfance et appelée « voix de tête » et une voix muée, notre voix actuelle, qui chez les femmes évolue au gré des grossesses et changements hormonaux, appelée « voix de poitrine ». Le point de rupture entre ces 2 voix, qui s’effectue quand on passe des graves aux aigus, est toujours audible ; le chanteur n’est plus dans le ton, déstabilisé. « D’ailleurs, dit-elle, pour la plupart des gens, si je vous fais écouter  la voix de tête et la voix de poitrine d’une même personne, vous penserez qu’il s’agit de 2 personnes différentes. Mais dans votre cas, vous effectuez ce passage sans douleur. C’est à peine audible et très mélodieux. »

    Au fur et à mesure des exercices, elle en apprend plus sur mon background. Elle perçoit un souffle quand je chante dans les tons qui me conviennent et me demande si dans mon métier, je parle beaucoup. C’est le moins que l’on puisse dire, quand je forme, je passe ma journée à parler. Elle sourit «  On retrouve ce phénomène chez les professeurs. S’ils ne modulent pas leur voix et reste dans le ton qui leur est confortable, ils l’usent. Votre voix a besoin d’être chauffée et modulée. »

    Lorsque le cours se termine, elle m’a donné plusieurs conseils : chauffer ma voix avant mes interventions, la moduler en montant dans les aigus en début de phrase avant de redescendre (pas facile !), marcher en retenant ma respiration pour augmenter mes capacités. Il est clair que ces exercices vont m’aider dans mon métier, notamment à capter l’attention des participants en évitant un ton monocorde. Je suis ravie et signe pour 2 cours mensuels. Ah oui ! Et ma prof m’a recrutée pour rejoindre le chœur du mardi soir … Je suis enchantée.