A l’occasion de la visite de M. Sarkozy au centre E. Leclerc de Bois d’Arcy, il dévoile, pour ceux qui ne la connaîtraient pas, la face cachée de l’iceberg. La grande distribution est un des secteurs d’activité où on trouve les pires conditions de travail. Plusieurs reportages télé en caméra cachée avaient révélé des pratiques inhumaines et scandaleuses dans les grandes surfaces.
Extrait :« … on lui avait appris le métier de chef de rayon, tel qu'on le concevait au sein du groupe : il s'agissait, pour le (petit) chef, de traiter aussi mal que possible tout ce qui ressemblait à un être humain, à l'exception bien sûr de la hiérarchie et des collaborateurs de même niveau qui devaient faire la même chose. »
J’ajouterai que ces « compétences » sont les plus appréciées à n’importe quel poste de management dans la grande distribution. Finalement, je vais considérer d’un autre œil mon absence d’augmentation cette année …
La totale, c’est là.
Commentaires
La jurisprudence a récemment mis en exergue la responsabilité des chefs d'entreprises quant aux souffrances psychosociales (comme on les appelle) en qualifiant d'accident du travail le suicide d'un employé.
Il y a un devoir de l'employeur : "Le chef d'établissement prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs " (Code du travail, article L230-2).
D'où la nécessité pour les salariés soumis à des conditions de travail dégradantes et conséquentes de constituer, autant que faire se peut, des dossiers sucseptibles d'engager des poursuites. Plus il y en aura et plus les dirigeants de grandes firmes réfléchiront à deux fois à ce qu'ils imposent. Cela dit, délocalisations, commerce via internet leur resteront encore des moyens de se dérober à leur devoirs moraux et légaux...
J'ai vu peu de reaction au projet de modification de la Loi Galland qui pourtant protège encore les fournisseurs de la rapacité des hypermarchés.
Ils ne connaissent qu'une chose : la rentabilité !
Le reste n'a aucun sens à leur yeux.
Je sais j'y ai bossé mais du bon côté ! :-)
Hmm, hmm...
Alex,
Tout à fait d'accord avec toi.
Il me semble que c' est une particularité bien de chez nous de râler, de subir et de partir, sans même parfois penser qu'on pourrait faire quelque chose pour ceux qui restent ou qui vont suivre.
Filaplomb,
On compte sur toi pour réagir ;)
Eric,
Un problème de gorge ?
Dure réalité! incroyable aussi dans ce siècle.
Quel est le domaine où le président ne va pas mettre son nez et donner un petit coup de patte?
ceux qui partent démolis, Fiso, je peux t'assurer qu'il leur faut une bonne dose de soutien pour s'engager dans un prud'homme... Il faut en plus pouvoir financièrement assurer des frais d'avocat, car si celui-ci n'est pas indispensable devant les Prud'hommes, crois-tu que le salarié peut gagner sans ? Admettons que oui, l'employeur ira en appel et là, l'avocat est obligatoire....Tout le monde n'a pas droit à l'aide juridictionnelle gratuite ! Et ce qui se passe dans la grande distribution, c'est pareil ailleurs !
Deux commentaires. Un sur la grande distribution : un des secteurs qui ont vu les plus grandes fortunes se faire ces deux dernières décennies. Sur le dos des petits producteurs, des salarié(e)s, des clients. Au nom de quoi ? La sempiternelle compétitivité dans un contexte de mondialisation ? Pour lutter contre les délocalisation ? Alors là, franche rigolade s'agissant de grande distribution... Enfin, ça leur a permis de partir à la conquête des marchés d'Europe centrale et orientale : et ils sont contents, les gens, là-bas, de voir arriver nos modes de développement, les centres commerciaux démesurés, la fin des petits commerces, et des plateformes logistiques qui envahissent la périphérie de leurs villes... Oui, finalement, y'a bien un rapport avec la mondialisation !
Le deuxième sur l'"hyperprésidence" de Sarko. Encore ce soir, Sarko dans un école, la lettre de Sarko aux profs, la femme de Sarko qui s'éxplique dans la presse, le chef de cabinet de Sarko qui remet la ministre du budget à sa place... On en rigolait avec mon mec. En 1986, j'en suis pas très fier, j'étais en Roumanie pour un séminaire d'étudiants. L'omnipotence de Ceaucescu dans les médias était un sujet désopilant entre nous, mais effrayant au fond, chaque matin, en feuilletant les journaux. Franchement, elle est où, la différence, entre une omnipotence libre dans des journaux libres, et une omnipotence organisée par une dictature ? J'ai presque l'impression que la première est pire, parce que la seconde, on peut toujours la renverser...
Bses. Oh!91
Je suis horrifiée du lien que je viens de lire, horrifiée car l'une de mes proches travaille dans la grande distribution de notre campagne ... tout en bas de l'échelle ... et c'est ce qu'elle subit chaque jour ... ce qui me répugne c'est que ce problème n'est pas local, comme je le supposais, mais apparemment "national" et son chef est exactement le même qui celui qui est décrit dans ton lien, Fiso ... je peste et je rage de voir ces chefs arriver à démolir moralement autant de salariés au m² et je suis stupéfaite que leurs attitudes touchent aussi leurs fournisseurs.
N'y a t-il personne, à la tête de ces groupes, pour comprendre qu'ils n'obtiendront jamais de rendement avec une telle attitude !!!!
C'est édifiant !
Fil,
La loi Galland ne protère en rien les fournisseurs. Au contraire. Maintenant, ils sont obligés de payer pour pouvoir vendre.
@Nicolas j.
La loi Galland protège surtout les petits commerçants.
Saperli,
Il y a des cas bien évidemment où la santé morale du salarié est en danger et où il n’a même plus la force de se battre. Combien y a t il de témoins de sa maltraitance qui font comme s’ils n’avaient rien vu ? Dans les témoignages, c’est l’isolement auquel participent ses collègues qui détruit le plus le salarié.
La déshumanisation dans le travail, sans doute, existe ailleurs que dans la grande distrib’, mais c’est quand même sur les métiers à faibles qualifications qu’elle s’exerce le plus. Je ne peux pas, en souvenir des nombreux managers que j’ai eus et qui m’ont fait avancer (la majorité), dire que c’est partout pareil.
Oh !91,
A mourir de dégoût quand tu entends les patrons de la grande distribution dire qu’ils défendent les producteurs … C’est surtout la 2ème partie de ton com’ qui m’interpelle.
« Les monarchies meurent du favoritisme. Les démocraties ont le leur. Il se nomme démagogie. Et elles en meurent aussi. » [Jacques de Lacretelle]
Laefab,
Ca devrait être rassurant pour cette personne de savoir qu’elle n’est pas seule à subir ça, mais ça ne l’est pas.
C'est même effrayant, surtout quand on sait qu’au lieu de diminuer le rendement, il l’accélère, comme le souligne Oh !91 … mais jusqu’à quand ?
Nicolas,
Et ça fait le bonheur des grands groupes qui peuvent racheter les petites PME exsangues
C'est marrant, mais je parlais de la grande distribution à mes collègues en blanc et des conditions de travail avec la hiérarchie... J'ai bossé un mois il y a 7 ans pour une enseigne dont je tairais le nom mais qui carre et qui fourre (
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Ok, je rentre (voir mon commentaire précédant). Promis, je ne ferai plus de sale jeu de mot...
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Donc, je disais que j'avais bossé pour une grosse enseigne en 2000 pendant un mois et ce fût mon mois de boulot le plus penible pratiquement...
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A propos de la hiérarchie :
La hiérarchie est un mal nécessaire seulement imposé un principe hiérarchique et un système d'exploitation du personnel style méthode Xerox sur des personnes qui n'en ont rien à cirer et ne comprennent pas les techniques commerciales est en soit une forme de maltraitance morale :
"Messieurs, si on a fait dix pour cent de moins qu'hier sur les crèmes solaires c'est de la faute du mec qui a rangé la tête de gondole. C'EST INADMISSIBLE, et ne me dites pas que c'est à cause de la pluie..."
Seulement le mec qui remplit et aligne sa tête de gondole se cogne total des chiffres de vente. Au mieux, il ambitionne pour être chef de rayon, au pire il continuera son chemin tranquillement.
J'ai aussi fait l' escr... Pardon, le VRP pour une société d'ameublement... Le matin au debriefing soit nous nous faisions encensé ou insulter... Sifflements et noms d'oiseau ou applaudissements... Mais lorsque l'on rentre dans ce systeme pourris de bouffage de cerveau qu'est la vente on sait à quoi s'attendre... Ca fait partie des règles... Mais manquer de respect envers des types qui se crèvent à remplir des rayons ça me tue...
A PROPOS DE LA HIERARCHIE TOUJOURS :
J'ai été militaire huit ans (heu, oui, j'ai fait tous les métiers du monde sauf le plus vieux...), c'est drôle mais lorsque l'on a un respect aussi égal pour un gros gallonné qu'un simple bleu, on obtient le meilleur des gens. En ce sens j'ai eu un Pacha sur le Foch passé ensuite Amiral qui tenait à se déplacer sur le bateau pour pouvoir parler à ses hommes, leur serrer la main, plaisanter avec eux, s'interresser à eux, sans que les coursives soient bloquées selon certaines règles qui font que certains étoilés peuvent se déplacer sur un gros bateau gris en fer sans même voir l'équipage (la Royale dans toute sa splendeur et ce qu'elle avait de pire...)... Et bien c'est marrant mais cet Amiral (Witrand) on avait envie de le suivre et de se donner avec lui...
ENCORE ET TOUJOURS LA HIERARCHIE :
Dans mon nouveau boulot de moi que j'ai aux urgences, j'ai eu du mal à m'y faire mais on tutoie les médecins. Et là je me rends compte comme cette pratique du tutoiement systématique casse le côté piédestal d'un métier. Je suis mal à l'aise avec le tutoiement même si je m'y plie. Meme si un medecin est un collègue de travail et non un membre de ma hiérarchie parce que je bosse en collaboration avec lui, je m'aperçois que je suis encore ancré dans certaines valeurs morales. Est-ce bon ou non? Je ne sais toujours pas...
A PROPOS DE LA HIERARCHIE ET DE LA SANTE MORALE ONE MORE TIME A LOT :
C'est une évidence qu'un comportement esclavagiste envers des employés (le mot est fort et pourtant...) fait que la dignité et l'intégrité de l'individu s'en trouve anihilée jour après jour. Tout le monde ne choisit pas le métier qu'il fait... Trop de "petits chefs pouilleux" confondent travaille et organisation d'équipe avec "pouvoir despotique"...
Je hais ces petits chefs rampants crapoteux et se donnant l'illusion d'avoir le pouvoir parce qu'ils font régner leur pouvoir factice sur des personnes tributaires bien souvent de leur emploi...
Je vais dire une vérité que tout le monde connait, mais "petit chef" se trouvera toujours à ramper devant sa hiérarchie et en attendra de même des gens sous "ses ordres" en essayant de les rendre aussi minables que lui dans sa médiocrité...
Enfin, je pourrai encore cracher des lignes et des lignes sur ces cloportes... Mais tu dirais que je fais des commentaires encore longs...
Ok Fiso, je n'écris pas souvent par manque de temps et poil dans la main, mais au moins je marque le coup lorsque je passe!!!! ;-)
C'est vrai que c'est chiant à lire les longs commentaires, je viens de décrocher à la fin du troisième mot de ma deuxieme ligne de mon dernier commentaire... :-S
Mais non Arno, C'est intéressant ...
Arno,
Oui tu marques le coup ;)
Sur ton expérience de militaire, c'est la discussion qu'on avait avec mon père récemment.
Lui aussi ancien militaire, qui n'a jamais eu à exercre la moindre autorité sur ses bidasses, et que ceux-ci suivaient les yeux fermés. Parce que le respect, il l'avait, quel que soit le grade du mec qui était en face.
Tu as le droit de ne pas être à l'aise avec le tutoiement. Il y a des sociétés ou c'est la règle, genre on est une grande famille, et finalement c'est un panier de crabes.
Suis d'accord avec toi aussi sur les petits chefs ... pitoyables !
Pour avoir vécu de 1000 & 1 boulots, comme Arno mais avec une différence radicale, celle d'avoir déserté l'armée - mauvais départ dans une vie de citoyen modèle - je suis entièrement d'accord quant à sa description du monde du travail dans la gde distrib. et encore en accord avec lui quant aux conditions de travail dans la représentation. C'est la règle, elle est maintenant connue de tous inutile de mettre les pieds en rêvant de se faire rapidement un pactole sur le %tage des ventes, si on n'est pas prêt à subir le cirque et son dompteur-manager.
Enfin, je pense que les petit kapo de l'industrie sont justement recrutés pour leur propension au sado-masochisme.
Et ça marche ! Il suffit de suivre les publications de bénéfices des groupes comme Carrefour ou Wal-Mart.
Bonjour
C'est pour avoir refusé ce ganre de "méthode" au travail que je me suis trouvé au chômage, il y a douze ans, déjà... ce n'est donc pas nouveau !
Bises
bonsoir,
J'ai obtenu un repère facile pour débusquer les grands maître chanteurs de la marge arrière. Celui du coca-pepsi. la quasi absence de ce dernier indique très probablement que vous évoluez dans un environnement économiquement illégal. Après, nous sommes libre de continuer à remplir leur mission destructrice et leur caisses. C'est dur à dire, mais il faut soutenir des maisons comme Pepsico, en quelque sorte, sans acheter nécessairement de cola. Etre confronté à quinze mètres de coca, pour un demi mètre de pepsi est courant. Ce qui est amusant, c'est que je tiens cela précisément d'un bon ami, responsable de rayon frais au centre Leclerc de ...
... bois d'arcy !
Nous restons responsables de nos actes d'achats. Ils ne sont pas incontournables. Refléchissons bien. M. Leclerc veut toujours me parler comme à un copain, à la radio. Il m'éxaspère et ne sera vraisemblablement jamais un ami.
Scheiro,
En tout cas, si les petits chefs ne sont pas recrutés pour leur propension au sadisme, leur évolution et leur ancienneté dans la boîte en dépend. Chez nous, tous les big boss sont taillés sur le même modèle. Les autres, ils ne restent pas. D'autres encore ne partent que parce qu'ils sont tombés sur un os et qu'un ènième procès aux prudhommes serait celui de trop pour la direction.
Rony,
Ca ne m'étonne pas de toi ;)
Moi c'est parce que je refuse ce type de management que je n'ai pas eu d'augmentation cette année.
Spamy,
Merci pour le tuyau sur Pepsi et Coca.
Les produits en tête de gondoles ne le sont que parce que les fournisseurs le paient.
C'est bien de rappeler aussi notre responsabilité dans les achats. On se plaint tous que les petits commerces disparaissent mais on court en troupeaux faire nos courses chez ceux qui les assassinent.