Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Foutage de gueule

Vous pensez quoi, vous, d’une boîte qui :

- fait paraître une annonce sur un site de recrutement de cadres pour un poste de consultant –formateur bilingue anglais avec déplacements à l’étranger

-  vous reçoit pour 2 entretiens au cours desquels vos prétentions de salaire leur conviennent

-   vous reçoit pour un 3ème entretien où le directeur de la boîte vous apprend qu’il seront « un peu en dessous » de vos prétentions. Le lendemain, on vous appelle pour vous dire que votre profil les intéresse énormément mais qu'ils ont quand même quelques inquiétudes. Ils vous demandent donc de leur envoyer des preuves de ce que vous savez faire, ce que vous faîtes.

(A ce stade, je n’étais déjà plus motivée mais j’ai voulu aller jusqu’au bout et voir ce qu’ils me réservaient. Le boulot, c’est comme l’amour, si ça démarre avec tiédeur, c’est pas bon signe.)

-         Vous appelle 2 mois après le premier entretien pour vous annoncer qu’ils sont prêts à « vous donner votre chance » !!! mais à 2000 € bruts annuels de moins que ce que vous vouliez (mais il y a les primes sur objectifs, conséquentes et quasi-garanties) et pour un statut d’agent de maîtrise « parce que vous êtes formateur junior ».

-         Vous envoie une proposition d’embauche où il s’avère que le fixe annuel brut est en fait inférieur de 6500 € à vos prétentions. Ben oui, ils ont inclus les primes trimestrielles sur objectifs dans le brut annuel … Juste pour vous faire rire, ils ont le culot de me proposer 25,5 K€ pour ma parfaite mobilité, mon anglais courant et mes 17 ans d’expérience …

Moi je dis que c’est du foutage de gueule. Et que je ne vais sûrement pas bosser pour des guignols pareils. Un tel manque de sérieux et d'honnêteté me fait craindre le pire pour ma formation au poste et mon travail au quotidien. 

Jean-Marc, lui, fulminait hier « qu’on porte atteinte à mon intelligence ». Mon coloc' constatait amèrement que le monde de l'entreprise et les salariés sont vraiment dans une impasse. Les patrons veulent le mouton à 5 pattes, mais pour le payer une misère. Comment peut-on demander à un salarié de s’investir quand on le prend ouvertement pour un con dès le départ ?

J'ai pas le temps de jouer à leurs jeux à 2 balles. J'ai 36 ans bientôt. On ne me chiera plus dans les bottes. On ne me "donne pas ma chance", j'ai plus 20 piges. Aujourd'hui, j'exige dans tous mes rapports, privés ou professionnels, un respect et une confiance mutuels. Ce sera ça ou rien.

Commentaires

  • Quelles belles enflures ces mecs, ils font durer le suspense pour provoquer le désir voire le besoin. Ils savaient dès le début jusqu'où ils pouvaient aller pour embaucher un nouveau formateur et au lieu de jouer carte sur table dès le début, ils jouent un coup d'arnaque.
    T'inquiète, il y aura de vraies opportunités de prouver ta valeur, ça ne manque pas les boites sérieuses qui embauchent des profils compétents et professionnels comme toi.

  • Nous venons de lire ton billet ensemble avec mon mari, nous sommes restés sans voix et songeur ... c'est partout pareil, dans tous les milieux ... Tout comme toi, nous n'arrêtons pas de nous dire "j'ai plus 20 piges" et pourtant, en y réfléchissant bien, qu'a t-on de mieux ? On finit par ouvrir sa grande gueule au lieu de se taire et le résultat est le même !!! ... respect, confiance mutuelle ... on en est loin !!! ... j'ai demandé une augmentation justifiée, il y a 3 semaines ... j'attends toujours la réponse ! ... mon mari finit toujours, au bout de 2 ans, par changer d'employeur !!! (et il est regretté par tous, sans exception !) mais qu'ont-ils fait pour le garder ?

    Que faut-il faire alors ?!!! c'est fou, à 35 ans, on aurait presque envie de dire "vivement la retraite" ... Même les plus motivés se découragent ... mais où va-t-on ?

  • et ce soir, j'entends sur Thé Faim que 10 % des employeurs commencent à se rendre compte que le stress qu'ils génèrent entraînent des suicides et de la déprime chez ses salariés même jeunes...et à envoyer leur cadre en formation pour lutter contre ! Ben on n'a n'a pas fini s'ils ne sont que 10 % à s'en rendre compte ! Quand comprendront-ils que le manque de compétitivité vient de l'absence de reconnaissance et des trops pitis salaires ?

  • Bien dit Saperli !!!

  • Tu as bien fait,
    les chiens aboient, la caravane passe...

  • Fiso,

    Je suis d'accord avec Cat.

    Pire : tu leur envoies un courrier pour le principe pour formuler ta dernière offre... Juste pour rire "je vous remercie pour votre proposition, mais un CV tel que le mien mérite tant par mois".

    Ca ne changera rien sur les faits, mais ça fera office de pétition : "arrêtez de vous foutre de notre gueule" !

    Ca ne mange pas de pain, mais comme tu sembles remontée, ça te fera du bien.

    A part ça, Tonnegrande n'est pas là ? Comme tu fais des billets sérieux, je vais avoir du mal à faire dériver la conversation tout seul.

    On compte sur toi lundi, on devrait être une bonne quinzaine.

  • ah ouais pas cool du tout!

  • Je suis du même avis que Nicolas : ils ont fait valoir leur offre, à toi de répondre en fonction de ta demande et de bien leur mettre sous les yeux qu'ils viennent de rater leur coup tout seul !
    Résultat des courses : ils ont appauvris leur entreprise !

    Je trouve quand même formidable leur naïveté : ils espèrent que tu vas accepter de rabaisser tes prétentions juste pour leur faire plaisir ? N'importe quoi !
    :-)

  • Je compatis. Foutage de gueule comme tu dis.

  • Filaplomb, je crois pas que ce soit de la naïveté : c'est de la technique. Pour attrape-nigauds, certes, mais de la technique. Forgée dans des écoles où on apprend d'abord à optimiser le profit, où se fabrique un management prêt-à-porter, et où la génération du stress compte pas puisque c'est le règne de la courte vue. Heureusement, notre Fiso a sa dignité et elle résiste. Le pire, c'est qu'il y aura bien derrière une petite jeunette moins qualifiée, ou un cadre expérimenté mais en désherrence, qui finira par l'accepter, et qui se traînera là avec son amertume.
    Vive le monde du travail et le capitalisme triomphant ! Elle est pas belle, la vie ? Oh!91

  • bonjour,

    Tu peux leur confirmer qu'ils peuvent revoir leurs ambitions, comme ils ont revu tes prétentions !

    C'est le genre de message CLAIR que j'aurais envoyé.

    Malheureusement, j'ai moi même l'expérience inverse de personnes qui me gonfle des comprétences qu'ils n'ont pas. Je ne vais pas excuser ces techniques d'embauche à l'anglosaxonne, mais il est agaçant de voir toutes ces triches au curriculum, probablement vecteur de suspicions.

  • Spamy, on peut effectivement tricher sur le CV (et j'en connais qui l'ont déjà fait!) mais il est certain que le tricheur sera très vite démasqué et c'est à cela que servent les périodes d'essai ... rallonge les périodes d'essai et met les en situation !!! s'ils n'ont rien à se reprocher et qu'ils ne se sont pas sur-estimés alors tout roule !!!
    Rajoute quand-même une pointe de tolérance (personne n'est parfait constamment !!!)

  • Giao,
    Merci :)
    Je sais que tu compatis.
    Laefab,
    J'ai l'impression que les salariés voient de moins en moins le travail comme une source d'épanouissement. Et les patrons ont un double langage. Il se plaignent du peu d'implication de leurs salariés, mais au final, que tu sois motivé et compétent ou pas, ça ne change rien. La reconnaissance est la même : nulle.
    Je le vois autour de moi et Mère Mi pourrait témoigner : ce sont ceux qui en foutent le moins qui sont le moins emmerdés.
    On en est arrivés à une situation où la méfiance est réciproque et tous les rapports faussés. On a oublié qu'il s'agissait d'un échange : travail contre salaire. Donc respect mutuel.
    Saperli,
    C'est le serpent qui se mord la queue. Envoyer des cadres en formation pour lutter contre le stress !
    Et si on prévenait au lieu de guérir ? Si on changeait d'approche ?
    Nicolas et Fil,
    Il m' a rappelée ce matin, étonné que je refuse leur offre. J'ai donc eu l'occasion de lui dire tout ce que je pensais de "la chance" qu'ils me donnaient. Il a justifié le salaire et le statut par le fait que j'étais quand même un formateur junior.
    Je lui ai dit de relire mon CV pour estimer ma "juniorité" et invité à consulter le marché pour voir si un formateur bilingue anglais parfaitement mobile se vendait à 25000 euros par an.
    Il a convenu qu'ils avaient peut-être eu tort de s'avancer sur le statut cadre au départ. Je leur souhaite bon courage pour trouver - et garder - quelqu'un à ce prix-là. J'aurais dû me casser au 3ème entretien et arrêter de perdre lon temps.
    Oh!91,
    Oui, c'est ça le pire.
    Si j'avais été au chômage, j'aurais sûrement accepté leurs conditions. mais pour quelle durée ?
    Quel intérêt au final pour l'employeur de former quelqu'un qui, une fois l'expertise acquise, partira vers une herbe plus verte ?

  • S'ils t'ont fait perdre ton temps, ils en ont perdu eux aussi ces nuls ! S'ils veulent perdre leur temps à former leurs cadres pour la concurrence, c'est d'une bêtise...
    Mais en même temps, toi cela t'a permis de te conforter dans tes objectifs, et tu vas pouvoir écarter les offres du même style. Tu n'as peut-être pas tout perdu dans l'affaire !
    Bon courage !

  • Oh!91 : merci de me répondre personnellement ! :-)
    Je pense que tu as raison sur le fond mais tort pour le coup. S'il s'agit d'une stratégie, elle est bien celle qu'ils appliquent pour Fiso, à savoir quelqu'un qui n'est pas "à la rue" pour le boulot et qu'il s'agit de débaucher.
    Je suis sûr que pour une chomeuse qui n'en veut, ils seraient descendus bien plus bas pour le salaire ! :-))))

    Au final, je pense quand même que pour recruter sur un poste de ce type, il faudrait au moins coller une carotte motivante. Ils agissent comme si le fait d'avoir le poste était suffisant en soi !

    Fiso, j'espère que tu leur enverra le lien vers cet article et ses commentaires ! :-)))

  • Allez voir si t'étais une femme, célibataire, domiciliée au KB, noire, sans papiers et avec un ADN douteux...
    moi, à ta place, j'aurais couché

  • Bonjour Fiso,
    J'avoue être tombée à la renverse. Me croiras tu si je te dis qu'au fur et à mesure que je lisais ton billet les yeux me sortaient des orbites et mes griffes poussaient ?
    Ca c'est de la motivation de haut vol pour les futurs collaborateurs où je ne m'y connais pas !
    Pftttt !!!
    Bises

  • Ah ouai, tout de même... Travailler plus pour gagner moins... Pas mal comme système... Le problème c'est que des personnes au chomage sont pretes à accepter ça pour avoir un travail... Du coup on a le droit à tous les abus....

    Quand j'étais VRP dans l'ameublement, on devait bosser comme des dingues de maniere parfois agressives pour pouvoir faire des ventes et manger à la fin du mois... 14/15 h par jour six jours sur sept... Exploitation totale et humiliations en public en cas d'échec.

    Pas évident non plus de donner ses prétentions de salaire... Sur quoi te bases tu pour ça? Comment sait-on si on mérite tant ou tant? Je suis un peu étranger à ce truc là et ça ne m'est jamais arrivé que l'on me demande à combien je prétendais niveau salaire...

  • Fauvette,
    Cette "mésaventure" a mis en lumière des erreurs que j'i déjà faites (et fait encore, la preuve). J'ai tendance, d'une façon générale, à rechigner à clarirfier les choses quand elles ne sont pas claires. Tendance à me dire "on verra plus tard". C'est une erreur. J'aurais dû poser des questions claires quand le directeur m'a dit "on sera un peu en dessous de ce que vous voulez". La prochaine fois que je me trouverai devant des recruteurs qui ont un discours évasif (ce qui ne m'est jamais arrivé en fait, c'est souvent très clair), je poserai mes conditions tout de suite. Non négociables.
    Filaplomb,
    C'est exactement ce qu'il m'a dit au tél le lendemain de mon refus : "Je croyais que c'était le poste dont vous rêviez".
    Il a juste oublié que j'étais déjà en CDI et que je suis fière de mon parcours. Son "on est prêts à vous donner votre chance", ça a été la goutte d'eau !
    Arno,
    Oui, pas évident d'évaluer "son prix d'achat". Généralement, tu te bases sur la fourchette indiquée sur l'annonce, quand il y en a une. Sinon, je retourne souvent la question "vous proposez combien", puisque eux savent exactement quelle est leur marge.
    Maintenant j'ai remarqué qu'on ne te demande plus quelles sont tes prétentions, mais combien tu gagnes actuellement.
    Question piège à laquelle il ne faut bein sûr pas répondre sincèrement ;)

  • Pour réconforter notre fiso, ce serait sympa de lui envoyer une petite carte pour son birthday qui est passé depuis peu. Je n'ai pas pu vous prévenir avant j'étais partie en villégiature.

  • Et Mère Mi ...c'est fait !!! Fiso nous en avait fait part dans son "blog-it express" mais bon retour quand même !

  • Bonsoir Laefab

    Je pensais livrer un scoop. Partie loin du clocher de Gardi je n'ai pas suivi l'affaire. Ca y est j'y suis, tu vois de quoi je veux parler, un coup se prépare.

  • Mère Mi
    ah bon! quel coup ? je ne vois vraiment pas ...
    Moi, j'ai seulement dit que je voulais bien être en retraite quand on voit tous ces cons au boulot !!!

  • Brr...ça fait froid dans le dos et quelqu'un a dit vivement la retraite...suis d'accord!
    j'en conclus:Ne jamais dire "c'est le poste de mes rêves" mais "je pense pouvoir vous apporter les compétences dont vous avez besoin ...et même plus" :-)
    Encore une fois joyeux anniversaire...on fête ça bientôt?
    Merci pour la recette on va se régaler
    Arno:Des études sur les niveaux de salaires sont régulièrement faites sur les sites des cabinets, APEC, ...etc

  • Mère Mi,
    Un "bon" coup se prépare ?
    Esperanza,
    Merci de tes conseils. J'avais perdu l'habitude des entretiens d'embauche.
    On fête ça le 19, t'es là ?
    Tes coings sont encore mangeables ?

  • Ah t'es revenue, je me demandais où tu étais passée ? mes sens étaient exacerbés.
    Oui un coup (un bon, du moins j'espère) se prépare à la salle des fêtes de Gardi mais je n'ai pas encore fixé la date.

  • Honnêtement, c’est pour ce genre de raison qu’à 30 ans je me suis mis à passer des concours. Education nationale en premier, mais je me suis barré de mon plein gré. Le second, administratif en dessous de mes qualifications, mais j’étais bien content d’avoir un poste, un revenu fixe et plus l’emmerdement de devoir chercher un boulot. J’ai pu évoluer et faire un travail intéressant à présent en percevant un traitement à peu près respectable. Cela dit, je ne suis pas payé en fonction de mes activités réelles (poste de cadre pour un grade de maîtrise). Pour obtenir une meilleure rémunération, je dois en passer par la lourde machine des concours ou examens internes et partir d’une boîte dont j’apprécie les grandes compétences (l’Institut géographique national, en l’occurrence) au risque de me retrouver dans un ministère poussiéreux et participer à je ne sais quelle machine à gaz… Pas simple donc. Mon père, lui n’avait qu’à choisir lorsqu’il à quitté la Marine nationale pour trouver un job ; ancien officier, diplômé des Langues O, on lui proposait des places en or ; aujourd’hui il n’aurait pas les mêmes facilités et opportunités, j’en suis certain.

  • Alex,
    La fonction publique a ses injustices aussi, comme tu l'écris.
    Notre génération n'est pas gâtée niveau boulot, c'est le moins qu'on puisse dire.

Les commentaires sont fermés.