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La métanalyse

Mercredi soir, je suis allée suivre une conférence sur "la famille olympienne' à l'Entrepôt, le ciné-resto-concert du 14ème, ou j'ai mes habitudes. Il s'agissait d'une présentation par sa créatrice, Marielle Garel, d'une méthode de thérapie - la métanalyse - "élaborée à partir de la technique d'amplification de Jung". Ou soigner maux physiques, questions, dépression par les mythes. Marie Louise Von Franz, collaboratrice de Jung, s'est intéressé aux contes, et en particulier ceux de Grimm.

La psychogénéalogie, vous connaissez ? L'influence de l'histoire de votre famille sur votre vie, vos choix, votre psychologie, vous y croyez ? Dans mon cas, rien de particulier mais j'ai déjà lu ou entendu des anecdotes troublantes sur d'autres familles.

Dans la galerie de l'Entrepôt, entourés des oeuvres apaisantes de Philippe Desloubières et Cécylia Olszewska, j'ai d'abord été frappée par l'étrange personne qu'est Marielle. J'aime analyser la première impression que me laissent les gens que je rencontre. Certains cachent une sensibilité trop grande derrière des armures diverses, froideur, maquillage, vêtements stricts, d'autres au contraire sont à nu. J'ai observé Mme Garel, la cinquantaine passée, toute vêtue de noir, une sorte de sarouel que je n'imaginerais sur personne d'autre qu'elle et surtout pas sur moi, cheveux rougeoyants, rouge à lèvres sombre, presque noir. Le genre de personne que j'éviterais, d'instinct, dans un lieu public. Et pourtant. Elle a posé sur moi ses yeux bleus pétillants, et son regard m'a troublée (c'est drôle comme en ce moment je suis sensible aux regards), elle souriait d'un vrai sourire et au fur et à mesure qu'elle présentait son parcours, théâtre, morphopsychologie, travail avec les enfants, astrologie, je lui ai trouvé quelque chose d'une petite fille émouvante. Et puis, elle a évoqué la mort de son mari il y a 3 ans et je lui ai trouvé beaucoup de courage d"avoir continué à aller vers les autres, sans lui.

Revenons à la métanalyse. Marielle s'intéresse particulièrement aux mythes olympiens, une structure patriarcale qu'elle trouve parfaitement adaptée à nos sociétés occidentales.

Sur un tableau, elle a retracé l'origine de l'Olympe et transposé dans le monde moderne l'histoire des dieux. Le père qui refuse de voir ses enfants et les empêche d'avoir une existence propre (Ouranos), la mère universelle, Gaia, qui pousse son fils, Cronos, à castrer le père et prendre sa place. Cronos reproduit le même schéma que son père, et par peur d'être détrôné par ses enfants, les dévore tous (dans nos sociétés actuelles, c'est par exemple, un père qui met une telle pression à ses enfants qu'ils échouent tous). Marielle affirme que souvent d'ailleurs, l'aîné a du mal à reprendre la succession du père. Cronos dévore tous ses enfants, sauf le dernier, Zeus, que Rhéa sauve en le confiant aux Naiades. Le dernier, dit Marielle, est souvent le préféré d'une fratrie. Zeus pour éviter lui aussi d'être détrôné par ses enfants, tue sa femme, Métis, pour devenir la mère de ses enfants et ainsi éviter la mort du père. L'enfant qui naît est une fille, certes, mais une fille avec un cerveau d'homme : Athéna, déesse de l'intelligence et de la guerre. Marielle compare Athéna aux femmes intellos ou politiciennes d'aujourd'hui.

Cette soirée était intéressante même si je l'ai surtout perçue comme une mise en bouche trop superficielle. Elle m'a donné envie, non pas de m'intéresser à cette technique, qui me paraît un peu gadget, mais de relire l'histoire de la mythologie grecque.

Je me demande d'ailleurs pourquoi je me suis toujours si peu intéressée aux mythes et contes. C'est un fait. En tout cas, je vais profiter de mon passage à la bibli aujourd'hui pour emprunter "Ma vie"de Jung.

Commentaires

  • Toujours une bonne idée de se replonger dans les mythes qui ont façonné notre culture (et qui ont d'ailleurs une portée plus qu'européenne puisque la philosophie grecque s'est transportée de par de monde).

    Quant à la métanalyse, ça m'a l'air un peu pseudo-folklorique. La psychananyse, ou plutôt les psychanalyses puiqu'il y a plusieurs écoles, sont également très discutables lorqu'elles impliquent une pensée systématique. il y a des choses assez intéressantes chez Freud, mais il me semble qu'il faut aussi développer un regard assez critique, notamment sur le plan thérapeutique qui est tout de même la base de ce courant. Chercher à y voir plus clair sur soi, son histoire, ses relations avec les autres me parait essentiel dans de nombreuses affections psychologiques mais aussi pour plus d'épanouissement, l'ennui c'est que la psychanalyse a parfois un côté totalisant (une façon vouloir tout expliquer selon sa lumière, de refuser les autres approches psychothérapeutiques, les médicaments, de sous estimer certains facteurs physiologiques, etc.).
    Un bon psychiatre ou psychologue doivent avoir une connaissance ouverte mais rationnelle, une solide formation, de l'expérience et certainement d'autres qualités individuelles comme de l'intuition, une réelle capacité d'écoute, du charisme... Mais faut se méfier des très nombreux "psytrucs" qui bidouillent avec les théories et sont prompts à vider les porte monnaie de personnes en réelle difficulté sans leur apporter les moyens d'aller mieux, voire même parfois, en agravant des pathologies existantes.

  • J'ai toujours adoré la mythologie grecque, et romaine; les contes n'en parlons pas!
    Je savais que certains les avaient interprétés, mais je ne pensais pas que c'était Jung (qui a bossé avec Freud, non?).
    Tu me donne envie de lire ça! (pour ma culture perso)

  • Alex,
    Je suis d'accord avec toi, il y a des choses intéressantes dans toutes les formes d'analyses, chacun doit être libre de choisir celle qui lui parle le plus, et surtout d'en changer.
    Pour ma part, je ne suis jamais allée voir un psy, mais je m'intéresse beaucoup à la psychologie en général.
    En allant voir un psy, j'aurais la crainte de repartir avec plus de problèmes que j'en ai...
    Un ami est allée voir récemment un docteur pour des problèmes de vue et il est ressorti avec des examens à faire pour détecter l'obésité ...
    C'est comme dans le couple, si tu ouvres des magazines féminins, tu commences très vite à te poser des questions sur sa solidité.
    Comme on dit, pour vivre heureux, vivons cachés ! Je commence à le croire ...
    Cha,
    Bon, je suis ignare en la matière, mais si tu cliques sur les mots en rouge dans mon billet, ce sont des liens vers ce qui t'intéresse.

  • Jung était un disciple et collaborateur de Freud ; ils se sont disputés à propos d'un rêve de Jung, que celui-ci interprétait comme une découverte d'archétypes dans son inconscient (il avait trouvé, dans la cave d'une maison, deux cadavres très anciens) tandis que Freud y voyait une pulsion de mort et de jalousie du disciple à son égard. Il y a plein de trucs rigolos sur Jung - j'ai découvert pas plus tard qu'hier le test de "type psychologique" de Myer-Briggs (voir wiki), assez intéressant quoique très ricain dans son esprit.
    Tout ça, non pas pour étaler ma mince culture psy, mais pour dire que, sur la psychanalyse jungienne, le roman du canadien Robertson Davis "Le Manticore" (qui fait partie d'une très belle trilogie) est fascinant, et que vous trouverez chez Eyrolles un manuel de psychogénéalogie (Juliette Allais) super intéressant (et je ne dis pas ça uniquement parce que je travaille avec eux...).
    Sinon, bin, rien. J'aurais mieux fait de me taire que de bombarder à la référence, non ?
    bises

  • Manu,
    Ah non, heureusement que ne t'es pas tu !
    Merci pour tout ça, je note moi aussi :)
    Bises

  • lire Jung est toujours une bonne idée.
    je ne connais pas la psychogénéalogie, par contre j'ai fait une analyse, tranquille, pendant quelques années (peu ce fut plutôt rapide) et cela m'a aidé à faire de ma vie autre chose qu'un champ de bataille désordonné.

    sinon d'accord avec Alex

  • Il me semble, chère Fiso, que ta crainte est un peu exagérée. Cela dit, on ne va pas consulter un psy pour le fun, mais bel est bien parce que l'on souffre, et la souffrance psychologique n'a rien d'un mythe, il y a des véritables maladies, des épisodes pathologiques qui peuvent être extrèmement graves : une dépression sévère, par exemple peut conduire à la mort, ne l'oublions pas.
    Naturellement, pourquoi entreprendrait-on une psychothérapie, et/ou un traitement médicamenteux si on n'est pas dans un état qui le nécessite ou si cela n'a pas été conseillé par un médecin ou des personnes inquiète de notre santé ?
    Il y a parfois un amalgame qui se fait entre le côté "découverte personnelle" et une situation pathologique qui pouuraient conduire à consulter. Or il convient de ne pas confondre le désir de connaissances sur soi-même et la détresse psychologique. Toutefois, la plupart des gens qui ont été soignés efficacement par la psychothérapie (entre autres, car des médicaments sont aussi bien souvent nécessaire, ainsi parfois que des compléments comme la relaxation, ou ub traitement spécifique préalable pour les personnes souffrant d'addictions) témoignent du fait que cela leur a permis de se découvrir, de changer, de voir de manières nouvelle leur vie et leurs rapports aux autres. Je peux en témoigner moi-même d'ailleurs, comme l'a fait Céleste.

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