Je l'avais appelé il y a quelque temps, pour lui proposer de bosser ensemble sur un dossier brûlant. Ca faisait 2 ans qu'on ne s'était pas vus. Auparavant, O. avait toujours répondu présent lors des missions ponctuelles que je lui proposais. Il cherchait un CDI, mais pas dans ma branche. Ses parents lui mettaient la pression pour trouver un boulot dans le domaine correspondant à ses études. O. m'avait avoué qu'il adorait travailler avec moi et qu'il ne voyait pas le temps passer. Je m'étais vite habituée à lui, il était très réactif et comprenait exactement ce qu'il fallait faire en un clin d'oeil. Pas besoin de lui expliquer, c'était un intuitif. Il adorait les contacts, avait le sens du service et satisfaisait à toutes mes exigences avec un dévouement qui m'avait étonnée. Pourtant, à le voir, comme ça, il ne payait pas de mine.
La dernière fois qu'il m'avait appelée, il y a 2 ans, pour savoir si je recherchais quelqu'un, je venais d'embaucher un collaborateur au bon potentiel. Sérieux, impliqué, ponctuel. Mais la communication entre nous était très difficile, un vrai mur, et je n'avais pas validé sa période d'essai. Je n'avais plus sollicité O., espérant qu'il trouverait quelque chose lui convenant mieux et que moi, je dénicherais la perle rare. Quand j'ai rappelé O. il y a quelques semaines, je lui ai demandé s'il y avait du nouveau dans sa vie et il avait répondu que non, toujours la même routine. Je lui avais alors raconté mes dernières désillusions, les intérimaires blasés, qui exigeaient un salaire important mais sans montrer de volonté de si'nvestir. La difficulté à trouver quelqu'un de sérieux. Je lui avais dit que je n'avais jamais trouvé quelqu'un comme lui, qu'il restait la référence, pour moi. J'étais heureuse à l'idée de lui faire visiter nos nouveaux locaux et mon bureau lumineux et paisible, avec vue sur le ciel. Il était très enthousiaste, me répétant à quel point il avait gardé un bon souvenir de nos collaborations. Je lui avais envoyé des photos du nouveau siège et il était admiratif, tout excité à l'idée de travailler dans un endroit aussi beau. Le nouveau siège est plus près de chez toi, en plus, lui avais-je dit. "Ben non, je suis retourné vivre chez mes parents, en fait". Quelle drôle d'idée, à 38 ans, avais-je pensé. "Quand est-ce que je peux passer ?" avait-il demandé. "Quand tu veux, plutôt en fin de semaine, appelle-moi" avais-je répondu. J'en avais parlé à mes collaborateurs, vantant ses mérites. " Tu as raison, plutôt que de prendre des intérimaires qui demandent une longue formation pour un résultat décevant, tiens t'en aux valeurs sûres", m'avaient-ils dit.
Je lui avais laissé un message, lui proposant un rdv le vendredi suivant. Il m'avait rappelée, désolé, un truc à faire. Je n'avais plus eu de nouvelles pendant une semaine. Bizarre, le connaissant. Puis il m'avait laissé un message "Rappelle-moi". Je lui avais mis de côté des fournitures et un agenda classe, avec une bordure chocolat. Débordée, j'avais laissé passer quelques jours.
Et puis, vendredi, une collègue qui le connait bien me dit" Au fait, tu sais quoi, O. a un nouveau boulot, il est en CDI depuis l'été dernier". Je n'en revenais pas. Pourquoi n'avait-il rien dit ? Je l'ai appelé illico. "Pourquoi tu ne me l'as pas dit, quand je t'ai appelé ?". Sa réponse m'avait sidérée. "J'avais peur que tu le prennes mal et que tu me raccroches au nez" m'a-t-il dit. "En plus, j'ai acheté un appart', j'en ai pris pour 20 ans minimum, j'avais pas le choix".
Je lui ai di que je ne comprenais pas qu'il m'aie caché tout ça, que j'avais été vexée qu'une autre personne que lui m'apprenne une ausi bonne nouvelle. Vexée qu'il aie pu penser que je lui en voudrais, alors que c'est tout ce que je lui souhaitais. Mais surtout triste d'avoir perdu quelqu'un que je considérais comme un ami et que je ne reverrai sans doute jamais, puisqu'il est muté à l'étranger.
Commentaires
Petit jeu de coach:
Je comprends ta déception. En même temps, si nous attirons les circonstances de notre vie, pour quoi aurais-tu pu attirer cet évènement? Vient-il t'apprendre quelque chose sur toi-même? S'il avait peur de te décevoir, quelle part de toi pouvait-il craindre?
Si tout est opportunité d'évolution, en quoi cette histoire te fait-elle avancer?
Bon, j'dis ça, j'dis rien....;-)
:-)bisou
ps: alors, la soirée CC?
Le con ! Vraiment, le con !!! S'il y a bien une chose que je déteste, c'est la lâcheté, et là... le con !!!!
En plus tu lui avais acheté un agenda, avec une bordure chocolat, et je suis sûre qu'il est superbe cet agenda... Il sait pas ce qu'il rate... ;-)
C'est sûr, c'est bien qu'il ait trouvé un boulot, à l'étranger et tout et tout mais...si tu veux mon avis, il n'aurait pu trouver meilleure chef que toi ! ;-)))
Oui, le con! Un prêt sur 20 ans, c'est dur!
Les gens changent, Fiso, en bien ou en mal...
Toi aussi tu changes, et vue la générosité et la bienveillance dont tu as fait preuve envers cet ami décevant, cet ami qui ne semble plus mériter ton amitié, il semble que ce soit plutôt dans un sens foncièrement positif !
P.S. Même sans guépière tu étais très mimi samedi soir ; nous les zhommes avons eu le privilège de passer une soirée entourés de deux belles femmes. Cool.
Quelle drôle de réaction, il parrait étonnant qu'on ai pu agir ainsi vis à vis de toi, au lieu d'en tirer fierté, caché les changements dans sa vie d'autant plus que c'est des évolutions positives. Jolie la bande son !
cherche pas, les gens ont parfois des réactions incompréhensibles, y compris toi et moi. c'est décevant, comme beaucoup de choses dans la vie...
C'était écrit comme ça.
Souris ^^
Pas courageux l'ami. Ne regrette rien.
je veux bien l'agenda à la bordure chocolat ! ;o)
Isabelle,
Merci pour les pistes de réflexion ;)
La soirée CC, je l'ai ratée :(
M.,
Ouais, on bossait bien ensemble ...
Eric,
Peut-être qu'il arrivera à le réduire son prêt ...
Alex,
Merci :)
Ah, après tout, les déceptions ne sont que le reflet des illusions que nous nous forgeons.
Bougre de nénette,
Ahhhh ! Nina ! Elle me prend aux tripes ...
Néa, Ah oui, pour ce qui d'avoir des réactions étranges, je me place bien, moi aussi ;)
Giao,
L'agenda à la bordure chocolat se mérite ;)
Bonjour Fiso !
Bel exemple de la complexité des relations humaines... Il y a des moments d'"in-communication", même avec des proches. Je comprends ta réaction... mais tu sais qu'il n'est pas con, tu le dis toi-même.
Pourquoi a-t-il eu peur de te blesser? Pourquoi a-t-il pensé que tu ne partagerais pas sa joie? La réponse serait intéressante mais sûrement difficile à énoncer...
Etrange en effet... Ca me laisse perplexe.
Amitiés Fiso
Ne changes rien à la prochaine communication aux gens : restes gentille comme tu es originalment... et s'ils deviennent cons comme dans ton histoire, tu mes tes bottes, tu prends ton fouet, tes menottes et tu expliques la politesse, le comportement normal et la vie dans une autre façon ... mon coté scorpion qui parle :)))
Igor,
Toi tu es au courant de l'histoire que je t'ai racontée ... tu sais qu'il a pris son coup de fouet depuis ;)
Tu as compris ?
Yesss, j'ai reconnu de suite, c'est pour ça que j'ai suggéré le fouet ! Tous les ex-colleges qui mentent doivent être enterré "6 feet under" !
Igor,
J'ai la Lune en scorpion ... ça doit expliquer nos points communs ... tu es rancunier toi aussi je crois ?
(tant pis, je sais que certains vont saisir l'occasion de faire de bons jeu de mots sur ma Lune, j'assume lol)
Mmh!! Mmh!! lol!