Un train de nuit, une dame qui ronfle en-dessous de moi. Le bruit de la pluie qui bat les fenêtres et le doux ronronnement du train. Sur le qui-vive, je réussis tout de même à dormir ... 4 heures.
Carcassonne ? Un hasard.
Un accueil particulièrement sympathique à l'hôtel "Le Terminus". Dans la rue, les filles sont brunes et mates. Les viennoiseries énormes. Les abricots du marché mouchetés de taches de rousseur. Au hasard de nos flâneries, nous entrons dans un ancien couvent ou sont exposés des peintures. Une femme blonde, un ruban dans les cheveux, nous raconte avec passion chacun de ses tableaux. Ici, une scène de corrida qui me rappelle mon week-end pascal en Arles, là des portraits de femmes dont Scarlett, et puis des intérieurs, des cafés parisiens, des paysages, l'atelier de Chantal Thomass. C'est varié, coloré, imparfait. J'aime. Jany est astygmate, du coup, certaines lignes sont bancales. Elle donne bénévolement des cours de peinture. Pour les portraits, il faut laisser la place d'un 3ème oeil, conseille-t-elle.
Le lendemain, montée à "la cité". Devant un monument, il m'attend. M. ne me connaît pas encore mais moi, je reconnais la bouche, le sourire. Seule la tignasse est bien plus fournie que les cheveux ras de son frère. M. nous entraîne dans les lisses et nous conte la construction de la forteresse. Au loin, la Montagne Noire, ainsi nommée à cause de sa richesse en minerais. Une mine d'or l'a fortement polluée. J'aime visiter les villes avec des gens qui les aiment. Comme avec Boby, en Arles. Il propose de nous emmener le lendemain aux châteaux de Lastours, un des plus beaux site de châteaux cathares. Un passage dans une boutique de gâteaux, une glace à la figue et au calisson, quelques longueurs dans la piscine - froide - de l'hôtel.
9h10, notre guide nous attend. Le long de la route, des pancartes. "Assez de cancers dans la vallée, non à Lassac". M. explique qu'un centre d'enfouissement des ordures va être installé dans cette vallée qui a déjà souffert de la pollution causée par la mine d'or. Le paysage est pourtant verdoyant et bucolique à souhait. En bas, une rivière, l'Orbiel. Avec les géraniums, ça me rappelle les villages de Forêt-Noire. La grimpette jusqu'aux châteaux est ardue. La vue de là-haut magnifique. Je m'amuse de la silhouette si familière de M. Même sveltesse et même démarche que son frère. Des figuiers sur le chemin et à flanc de montagne, des gradins pour les spectacles son & lumière de l'été.
Vers 11h, nous prenons l'autoroute des deux mers. Sur la route qui mène à la plage, je reconnais un square. Le restaurant de ses parents a changé de nom, forcément. Sur le parking de la plage de Port la Nouvelle, elle m'attend, avec son petit garçon. Mêmes yeux incroyablement bleus, même sourire timide. Ma plus vieille copine, connue en Allemagne. Souvenir de dînettes à base de fourmis et de boue. De bastons aussi. D'après-midi entiers à jouer dans la neige. On déjeune de crustacés et de poissons grillés au restaurant "La Palmeraie". Un beau moment. Simple et vrai.
Sur la route qui file vers les Pyrénées, j'avise au dernier moment la sortie vers Canet. Hésitation un quart de seconde à m'engouffrer entre les camions. Je rate la sortie. Tant pis. Esperanza qui s'est endormie ne s'en est pas rendue compte.
Des boutiques d'anchois. J'adore ça ! Nous descendons vers le village de Collioure, sur les conseils de M.
Des couleurs chaudes comme j'aime. Un beau soleil. Des galeries de peinture. Je prend chaque rue en photo. Aborde une dame aux cheveux blancs avec laquelle je papote quelques instants. Je ne peux pas m'empêcher de parler aux gens. Elle fait mine de s'étonner que je trouve le village magnifique et dit "Pourtant, je ne suis pas chauvine, je ne suis pas originaire de Collioure. Je suis bretonne. C'est mon mari qui était catalan". Elle vit dans une maison étroite, en face d'un oranger. Des bougainvillés, des figuiers, encore, de jolies balustrades ciselées, des vêtements qui sèchent aux fenêtres. Sur la plage, en terrasse, je renverse un peu mon Perrier-menthe. Envie les baigneurs, dommage que je n'aie pas mon maillot, j'aurais nagé. Ecoute d'une oreille distraite des bribes de conversation saisies ça et là. Somnole. C'est beau, paisible, je suis bien.
Au péage de Carcassonne, nous appelons M. qui nous emmène dîner chez lui. Je rencontre 2 jeunes filles que je connaissais déjà, par leur oncle. Elle s'amusent que je sache tant de choses d'elles. Sous le sourire timide, les joues rosissent, flattées.
La pluie commence à tomber. Il faut croire que le soleil repart avec nous. A 23h30, le train pour Paris est là. Je dors pratiquement tout le long du trajet. Mord dans un croissant au beurre tout frais sur le chemin vers la maison.
Commentaires
j'aime beaucoup ton récit, c'est tout doux, un peu brumeux, ensoleillé et caressant...
La vacances ont l'air de s'être bien passées!
Un happy hour en début de soirée vendredi?
Des bises!!
Incompréhensions,
C'est noté !
Bien bien , penses à rester plus longtemps la prochaine fois. Tu as seulement vu les 1/10 de notre jolie région...... Attention la prochaine fois je t'en mettrais plein les yeux. Grosses bises et bonne reprise au boulot.
Visite chez Oh!11? C´est un bon premier pas vers le sud. Ta prochaine vue des Pyrénnées sera d´en haut, ¡Ojalá!
"M. ne me connaît pas encore mais moi, je reconnais la bouche, le sourire. Seule la tignasse est bien plus fournie que les cheveux ras de son frère"
"Je m'amuse de la silhouette si familière de M. Même sveltesse et même démarche.."
Soupir, soupir. SOUPIR....
Nathalie,
J'ai hâte !
Zarxas,
J'espère bien passer la frontière, la prochaine fois :)
Lancelot,
Je sais, c'est pas drôle, mais ton soupir en majuscule m'a fait sourire ! Je t'imaginais comme ... un Droopy tout dépité : "You know what? I'm happy"
Bises grand frère :)
Aah Collioure !
Très beau coin à visiter en flânant, tranquillement !
:-)
Ho oui! Collioure et ses petites rues. y accéder l'été c'est l'enfer, mais une fois la voiture garée, on a eu du mal à en repartir.