Le corps fonctionne au ralenti, invitant à l’amour langoureux. Les mains des amants errent sans but sur la peau et dans une union tendre, leurs sexes palpitent doucement en une caresse intérieure.
Je suis dans une de ces chambres, inerte entre les draps frais aux parfums de lavande. Endormie dans ma position préférée, celle qui me réconforte et me rend vulnérable, qui tout à la fois me protège d’un autre et m’offre à lui. Une position indécente, paraît-il. Alors un drap léger me couvre jusqu’à la taille, au cas où…
Et justement, la porte s’ouvre et un ami passe la tête. « Fiso, regarde qui est là... » chuchote-t-il d’un air malicieux.
Derrière lui, je distingue, comme un mirage, ta stature imposante qui s’avance dans l’embrasure de la porte. Plus tard, tu diras que tu passais à quelques kilomètres de là quand tu t’es souvenu que j’y étais. Mais là, gêné d’interrompre ce moment d’intimité, soudain intimidé, tu hésites, comme ce jour-là.
Ce jour-là … Nous n’avions fait que parler, et c’était si rassurant après le choc de la rencontre. Les mots me permettaient d'apaiser la tornade que ta proximité déclenchait. Tu étais tellement différent de ce que j’avais imaginé. A tous points de vue.Aujourd’hui, je n’éprouve plus le besoin de parler. Mes paupières et mes lèvres sont lourdes, elles ne veulent pas s’ouvrir. Ne parle pas, mon ténébreux amant. Laisse moi émerger doucement de cette délicieuse rêverie, retiens tes mots qui briseraient le silence. Que pourrait dire un homme à une femme, nue sous les draps blancs, dans la pénombre d’une chambre à coucher, sinon des niaiseries ?
J’ai rêvé et craint ce moment. Je ne l’ai pourtant ni provoqué, ni fui. J’ai attendu, sans hâte, que la vie décide si nos regards devaient de nouveau se croiser. Et même si j’évitais d’y penser, je savais qu’en cet instant, ton regard me happerait comme la première fois et que nous serions connectés. Que plus rien alors n’existerait en dehors de nous deux. Nos retrouvailles étaient une évidence et leur attente un délice.
Nous en savons assez l’un sur l’autre pour laisser à présent nos épidermes se parler. Je te souris « comme un ange », comme dirait cet ami qui me connaît si bien, et empoigne l’oreiller dans lequel je plonge mon visage, pour tenter de dissimuler le trouble que tu y as semé en quelques secondes. J’ai très chaud soudain, comme si une main farceuse avait glissé une bouillotte entre les draps frais. Le cœur battant à tout rompre, j’entends tes pas sur le parquet clair. Je ferme les yeux et mes mains cramponnent l’édredon ouaté. Le matelas s’enfonce à côté de moi. Je retiens mon souffle. Dans mon dos, je sens le feu de ton regard allumer sur ma peau des milliers de volcans. Tes yeux me découvrent, s’attardent sur l’arrondi d’une courbe, se fondent dans la chaleur d’un pli, caressent le velouté d’un grain de beauté.Savourons l’ultime répit.
Bientôt nos peaux réunies, nos souffles emmêlés, nos fluides échangés déchireront le silence. Est-ce que tu savoures, toi aussi, cet instant magique où nous sommes tous deux comme suspendus à un fil invisible ? Cette poussière d’éternité délicieusement douloureuse, où nous ne savons encore rien l’un de l’autre, ni les cicatrices que la vie a semé sur nos peaux, ni l’odeur de nos corps, ni le goût de nos bouches ?
Où ta main d’homme se posera-t-elle ? Caressera-t-elle d’abord, avec une infinie douceur, mes cheveux fins de petite fille ? Suivra-t-elle la courbe chaude et charnue de mon épaule ? Ou frôlera-t-elle chastement le drap recouvrant ma hanche ? A moins que ce ne soit ta bouche qui, en tandem avec ton nez si fin, explore mon corps débarrassé de l’artifice des tissus et parfums ? Sera-t-elle alors caressante ou autoritaire ? Sauras-tu écouter les signes ?
J’attends avec appréhension, le ventre tendu, ta chaleur libératrice qui fera fondre mes derniers doutes. L’air est électrisé, chargé de promesses mille fois rêvées et inassouvies. Tu ne bouges pas. Je ne t’entends même pas respirer. Et soudain je tressaille, quand ton souffle chaud s’engouffre dans les volutes de mon oreille et murmure contre mes cheveux emmêlés : « Tu m’as manqué ».
Commentaires
" les corps se dénudent et les poils se hérissent de plaisir "
S'il n'y a que les poils qui se hérissent !
Bon. Je lis plus tard. J'ai école et tu ne nous as pas habitué à faire 25 billets par jour.
ah bon ?
Comment ça, t'as pensé à moi ???? Aurais-je trop parlée ce week-end ou bien serait-ce le succulent breuvage de Mère Mi qui m'aurait provoqué des "effets secondaires" ? ... ou bien ... j'ai un gros doute !!! ... t'as pas planqué une caméra dans ma chambre j'espère, coquine ???
Ton texte ressemble étrangement aux instants que j'ai passé il y a quelques heures, avec mon mari !!!
La semaine va être chaude ... c'est la dame de la météo qui l'a dit ... les enfants rentrent samedi seulement !!!
;)
Ah non, je viens de comprendre !!! c'est la photo qui est "vrai" !!! ... c'est ça, Fiso ?????
je crois que moi aussi, je suis d'humeur joyeuse !!! ;)
L'alcool ?
t'es plus à l'école, Nicolas ??? pour parler d'alcool !
Laefab,
C'est l'été, les jambes se dévoilent, la libido fait des bonds !
Et l'alcool, Nicolas, oui, ça fouette le sang ... mmm !
;)
Bon retour parmi nous ma biche.....SURTOUT EN SI BONNE FORME, si l'andalousie fait cet effet je sens que je vais en redemander!!!!!
"Le mot que tu retiens entre tes lèvres est ton esclave.
Celui que tu prononces est ton maître".
...
J'aime bien vos messages style « affolée de la touffe ». Ils ont un côté rafraîchissant...
Superbe billet , Fiso , superbe .
Esperanza,
Tu as vu les photos ? Ca fait envie hein ?
(oui, l'Andalousie fait cet effet là ...)
Pie xii,
Je vois qu'il y en a qui suivent...
;)
Vic,
;)
C'est du tout chaud?
Chaleur ...
on s'y croirait.... ;)