Budapest, hier, 22h30. Le taxi enjambe le Danube et nous dépose à l'hôtel, côté Buda. L'arrivée de nuit, les rues pavées traversées par le liséré argenté des lignes de tramway me rappellent les rues du vieil Istanbul.
On pose les valises, il faut trouver un endroit où manger avant que tout soit fermé. Ce sera un fast-food turc traversé de courants d'air, où nous finissons les plats. Sur le chemin du retour, nous stoppons dans un café pour une boisson chaude et revigorante. Le froid est sec et mordant. Je suis avec 2 fumeurs et pourtant, nous marquons tous un moment de surprise en prenant place dans la salle enfumée. Le paquet coûte deux fois moins cher ici, et les Hongrois sont de gros fumeurs.
A une table voisine, un couple passionné se roule des pelles voraces. Mon ami RLB confirme : les Hongrois sont peu pudiques et les scènes de baisers en public sont courantes.
Ce matin, il est 9h20 lorsque j'ouvre la porte de la chambre pour découvrir, en contrebas, la piscine extérieure de 50 mètres déjà fort peuplée. J'avale un café, quelques rondelles de salami et, armée de courage, suis mon pote sur les dalles de pierre. Se balader en maillot de bain par zéro degré (enfin, j'ai un peu couru quand même pour me jeter à l'eau, j'avoue) est un petit exploit. L'eau paraît bien chaude, en comparaison.
Quand je remonte dans la salle à manger après quelques longueurs, un méchant coup de barre me frappe. Je n'ai qu'une envie : me remettre sous la couette mais ce n'est pas le programme.
Après le petit-déjeuner, nous longeons le Danube pour monter dans le quartier du château. Les façades des maisons sont colorées de teintes pastels, les rues pavées, je retrouve l'architecture praguoise. RLB nous montre la plus vieille maison de Budapest. La lumière est magnifique, le soleil radieux et le ciel bleu. Il paraît que ça va durer toute la semaine.
Plus loin, nous bifurquons à gauche et découvrons une superbe église aux tuiles colorées et vernies : l'église Saint Matthias, quelque peu défigurée par une rénovation. De là, un panorama grandiose sur la ville.
En face de nous, le Parlement et en contrebas, le pont des Chaînes, le plus vieux pont de Budapest construit par le comte Széchenyi (qui a également donné son nom aux célèbres bains).
Nous empruntons ce pont pour rejoindre Pest, passons devant la fameuse pâtisserie Gerbeaud et débouchons sur la place Vorosmarty où des gens sont attablés sur des bancs en bois. Nous louchons sur des jarrets et saucisses dodus en train de griller en plein air mais RLB ne veut pas manger dehors par ce froid et nous descendons dans le métro.
Le métro de Budapest est le plus vieux métro continental et le deuxième métro européen après celui de Londres. Il est beau et spacieux avec ses poutrelles métalliques vertes et ses portes en bois.
Nous descendons à Opera et marchons sur l'avenue Andrassy où se succèdent les boutiques branchées. Nous déjeunons de soupes hongroises dans un restaurant.
Nous reprenons le métro pour rejoindre les fameux bains Széchenyi. Je suis toute excitée d'entrer dans ce lieu mythique. Les garçons m'abandonnent et je mets un peu de temps à les rejoindre à l'extérieur. A travers les épaisses volutes de vapeur, j'ai du mal à distinguer leur silhouette. Ils me font signe. Quel pied d'entrer dans l'eau chaude à souhait après une journée à crapahuter dans les rues de Budapest !
Après quelques instants de délassement, O. m'entraîne pour un parcours de santé. Nous faisons quelques pas sur le sol glacé (on s'habitue vite en fait) et pénétrons dans une salle exiguë, toute en longueur et en bois blond où des dizaines de corps se pressent : le sauna. Nous y restons quelques minutes puis nous frottons le corps de galettes de glace que distribue une étrange machine, avant de nous immerger dans un bassin d'eau glacée. Ensuite nous nous plongeons dans divers bassins, un à 28 degrés, un autre à 35, puis un petit tour très rigolo dans un bassin à courant qui nous fait tourner à toute vitesse. Après 2 heures de bonheur, nous ressortons, tous épuisés, vannés même.
Une heure plus tard, la maman de RLB dépose devant nous du riz et des tranches de carpe panée, un plat de fête et plus particulièrement de Noël. Elle nous honore. Il est tard lorsqu'après plusieurs connexions en bus, nous rentrons nous écrouler à l'hôtel.
Je vais me coucher, demain une autre journée, toute aussi remplie, nous attend !
Commentaires
Votre périple m'en rappelle un autre fait il y a quelques années. Vous reveillez des images enfouies. Je crois qu'il faut que j'y retourne. Quel jolie virée pour Noël. Fiso, vous me faites envie. Autant de gens, autant de Noël différent. Profitez !
Tonnegrande,
Ne lis pas le billet, je vais le résumer : Fiso passe son temps à se promener en petite tenue quelle que soit la température au prétexte de se plonger dans un liquide même pas potable. C'est bien la peine d'aller si loin.
Gicerilla,
Noel dans votre région doit être bien sympa aussi et proche de mes souvenirs d'enfance.
* En fait, c'est le Nouvel An que je m'apprête à passer ici.
Nicolas,
Oui, et en plus, j'ai oublié mon pyjama et je dors cul nu. Même pas froid !
Une belle journée :-) j'espère que RLB pense, au milieu de tout ça, à prendre des photos ! on a le droit d'en prendre dans les bains ? une fin d'année dépaysée, vous en avez de la chance, profitez bien de ce séjour et de vous, ensemble, car ça c'est un véritable cadeau.
Je vous embrasse fort !
(quelle idée d'oublier le pyjama ... hin hin hin)
Nicolas,
Ce qui m'énerve surtout, c'est l'hypocrisie de Fiso.
Elle n'en portait pas quand elle faisait du vélo et elle veut nous faire croire qu'elle en mettait pour dormir.
Sacrément culottée la fille !
Nico, Tonnegrande : Fiso cul nul et dans le lit juste à côté. Vous savez quoi ? Même pas peur !
Boug',
RLB n'est pas très efficace niveau photos, mais le petit blondinet et moi, on bombarde. T'aurais vu la tête de la soeur de RLB quand on a pris le repas du midi en photo sous tous les angles ... tu as déteint sur nous :)
(j'ai pris des photos dans les bains aussi, mais pour les photos d'hommes nus, ça va te coûter bonbon, ma vieille !)
Tonnegrande,
On peut me taxer de tout ce qu'on veut, mais pas d'hypocrisie :p
le froid de budapest me tue,
donc je me serre à un cul nu...
Du Fiso comme j'aime !
Même si c'est cul nu ...
Profite ma fille, profite :)
Petite veinarde ,profite bien ! La carpe est un plat de Noel en République Tchèque aussi, j'ai appris ça recemment en voyageant là bas.... j'ai adoré ce voyage , ma mère étant née là bas , j'ai eu l'impression de la comprendre mieux en visitant... bonnes vacances Fiso ,prends pas froid quand même avec ce froid rude ! bises , Bonne année !
Budapest... 2 fois pour moi, dont une où je n'ai pas vu le jour hongrois ;). Tu me ramènes loin en arrière ma chère ! Merci pour cette jolie madeleine...
Oh!91,
Méfie toi quand même.
Philo,
Je profite, tant que je n'attrape pas de rhume de fesses ;)
Vic,
Dommage que tu n'aies pas de blog pour nous raconter ce voyage ! J'y suis allée avec ma mère, en 1993, j'avais beaucoup aimé cette première immersion en Europe de l'Est (et aussi les petits culs joufflus des angelots baroques ...;))
PrincessOnLine,
J'avoue que je ne cracherai pas sur un bel hongrois ténébreux pour m'accompagner dans les bains ... y'a des beaux mecs, dans le coin ;)
Tonnegrande,
Je crois que la taulière refuse maintenant de nous adresser la parole. On fait quoi ?