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A 2h40 de Paris

Le quartier de la gare était déjà sinistre. L’agence de location était au bout du monde et j’ai remonté l’avenue en tirant ma valise. Au volant d’une Kangoo pourrave, je me suis perdue dans des quartiers lugubres, avant d’atterrir dans une zone industrielle déserte. On ne m’a même pas offert un café. Les problèmes techniques se sont enchaînés, le déjeuner dans un hôtel Campanile fut excitant au possible  et la journée s’est étirée à n’en plus finir dans un bureau trop sombre, entourée de 4 femmes aussi sinistres que le paysage.

Le soir, j’ai eu envie de marcher un peu. J’ai repéré sur internet une avenue qui comptait de nombreux restaurants. J’avais oublié certains paramètres : une ville ouvrière sinistrée en province, un lundi soir de février. Les restaurants montraient porte close, je n’ai croisé qu’un chat, une mobylette pétaradante et trois voitures pendant cette demi-heure. En redescendant vers mon hôtel, je chantonne « Je marche seule, dans les rues sans personne … »

J’ai rebroussé chemin et dans un restaurant décoré de stuc, j’avale un potage aux cinq légumes et une omelette à la ciboulette. Deux hommes sont entrés, l’un d’eux m’a fait un signe de tête qui pouvait vouloir dire « bon appétit ». Je me suis fait la remarque qu’il ressemblait au chanteur de l’ex-groupe de mon frère, avec 10 ans de plus mais il est espagnol.

Dans ce décor surréaliste, « Femmes » de Jean-Luc Lahaye résonne et me projette des années en arrière. J’ai onze ans, je suis en pension au lycée français de Baden-Baden et le soir venu, dès extinction des feux, le walkman sur les oreilles, j‘exécute avec mes copines, dans les toilettes où les « grandes » fument, des chorégraphies ridicules.

 J’aime bien ma nouvelle vie. C’est vrai, en plus. Je voyage, seule, dans des villes que je ne connais pas, je savoure les spécialités locales et je travaille, chaque semaine, avec des gens que je ne reverrai jamais.    

Commentaires

  • Bon ! C'était où, qu'on évite ?

  • En demi teinte cette note, tu es seule et tu vas leur montrer de quoi tu es capable ! un autre pas (de géant) dans cette nouvelle aventure. Elle a l'air bien triste cette ville et le reste aussi, dommage. Je t'embrasse fort.

  • Une ambiance de café de la gare avec la zapette de la télé posée sur la table du routier à qui on a pas envie de chercher des noises !
    C'est ça la France aussi ...
    Mais le principal est d'apprécier cette nouvelle vie !
    Tu ne serais pas un peu rousse par hasard ? :)
    Bisous.

  • Et tu aimes cette nouvelle vie ? Pas trop triste parfois ?
    Bon courage Fiso.

  • Brrrrrr, la ville sinistrée du nord de la France.....surtout avec le temps magnifique qu'il y fait en ce moment...ça donne envie...! ;o))
    Bises de papillon

  • Et oui c'est pas toujours glamour... des fois des excellentes surprises; l'inoubliable couple de petits vieux qui tenaient un petit hotel à Rabastens de Bigorre : la télé c'était avec les proprios dans leur salon, les chiottes sur le palier mais tellement sympa "Alors mon petit (j'étais jeune à l'époque) je te fais quoi à manger ce soir ?" Et toujours top bon .... des piballes j'ai mangé même un soir... et les soirees lugubre à ......? tiens j'ai oublié le nom du patelin... c'était à 45 minutes de St Quentin (pas celui en Yvelynes l'autre dans le froid et le gris) sinistre pas un rade rien.... l'horreur en plus un client moins que sympa... oui il y a du bon et du moins bon dans les déplacements. Mais comme tu voies tu retiens tout du bon et tu finies par oublier le nom du patelin lugubre... pourtant m'a hanté un moment celui là..

    Bisous.

  • c'est vrai qu'on peut tomber dans des coins qui ne donnent pas vraiment envie;
    mais tu vois du pays, et en plus, ta personne sur ton dos.
    A chaque situation, il y a toujours un petit quelque chose à en tiré.

  • Nicolas,
    C'était à Saint-Etienne.
    Mais le lendemain, je suis allée me balader en centre-ville et c'est pas si mal que ça, finalement. Et surtout, les Stéphanois(es) sont super sympas.
    Boug',
    Je pense que tu es rassurée depuis ce midi. En demi-teinte, peut-être, comme cette ville et pourtant, je t'assure, ça m'amuse beaucoup les ambiances à la U-TURN ...
    Philo,
    Je préfère la zapette sur la table des routiers, avec match de foot en arrière-plan que l'univers aseptisé des fast-food avec NRJ en fond sonore ;)
    Fauvette,
    Jamais triste ! J'adore !
    VéroPapillon,
    C'est quoi ces à priori sur les villes du nord de la France ?? Je te signale que je vais bientôt fêter le Mardi-Gras là-haut, parce que c'est encore une des dernières régions de France à fêter le carnaval ...
    ;)
    Maurice l'alsacien,
    Finalement tout s'est dégelé depuis hier : la ville, les stagiares. J'ai très bien mangé ce soir. C'était peut-être moi qui était un peu frisquette ?

  • Présenté comme ça, il en faut de la force d'auto-persuasion, merci Monsieur Coué ! Si encore il pleuvait et qu'au coin d'une rue vous étiez rentrée dans Dany... C'est bien connu, tout est dans l'idée qu'on s'en fait. Courage !

  • Souvent j'ai erré de bonheur dans ces villes de grande solitude. Bon courage miss gorge profonde. Je m'y retrouve au millimètre dans vos nouvelles aventures nomades. ;)

  • Salut fiso,

    C'est olivier un ancien "camarade" de Münsingen. Je remarque que la plupart de ceux qui sont passés par Münsingen ont tous la même maladie de la bougeotte aigüe .... Bravo pour tes billets d'humeurs qui m'ont bien fait sourire.....

    Et pour Saint Etienne je confirme lol

    olivier

  • Je crois que j'aurais bine aimé aussi, être sur les routes, faire des rencontres, aller sans l'avoir choisi dans des villes improbables.

    baci

  • Gicerilla,
    Y'en a qui dépriment dans des contrées bien plus exotiques .... ferait bien d'en prendre de la graine ! ;)
    Old Steack,
    Non mais dîtes donc, c'est qu'on se lâche ?
    J'aime bien la solitude. Elle nous rend plus "aware" comme dirait Jean-Claude ;)
    Olivier,
    Salut ô toi copain d'enfance ! :)
    Je crois que c'est un syndrome propre aux gosses de militaires ... une maladie que j'aime bien.

  • Jean-Luc Lahaye... mais qu'est-il donc devenu ?

  • Bises en passant !

  • Bon, maintenant, faudrait peut-être voir à utiliser tes longues soirées en solitaire dans toutes ces villes obscures de province pour faire vivre ce blog un poil plus intensément... Non, mais !

  • C'est vrai, ça ! Quelle fainéasse !

  • Je t'envie pour la Bretagne; je te suivrai en pensées : )

  • Deef,
    On s'en fout un peu, non ?
    ;)
    Cha,
    Heyyy ! Ca se passe bien au bord de l'eau ?
    Oh!91,
    Je sais, je sais ... je bosse tard :)
    Nicolas,
    Cruel manque de temps & d'inspiration, pour tout te dire.
    Dana,
    Alors ? Tu l'as aimé mon parfait à la cannelle de ce soir, mmm ?
    ;)

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