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Le coeur est un muscle et votre masse musculaire est en train de fondre (1)

Pourquoi l’homme et la femme ont-ils besoin de "toujours", de "jamais" ? Pourquoi les mots d’amour, conjugués au présent, sont presque immanquablement entendus comme un serment ?

C’était un de ces instants où l'on frissonne, où des soupirs involontaires s’échappent, où les peaux se parlent, où il n’est pas besoin – surtout pas- de mots.

Pourtant, il demande « Tu ne me quitteras jamais, hein ? »

Et elle, avec cette sincérité dont elle a fait une vertu, répond « On ne sait pas de quoi est fait demain ».

« Tu ne peux pas mentir, juste pour me faire plaisir ? »

Elle l’a fixé, incrédule, affligée. Quelle désolation. Les films d’amour abrutissent même les hommes, désormais.  Elle est devenue triste, distante. Elle a repensé à ces mots lus ailleurs, qui l’avaient émue.

« Il sait mes silences, il sait mes angoisses, il sait même mes mensonges. Et il les respecte. Il m’emmène sans m’emporter, il me tient sans me prendre, il m’aime sans me vouloir. »

Ces mots qu’elle aimerait prononcer un jour, était-elle condamnée à ne les conjuguer qu’au conditionnel ?  

Commentaires

  • Cela me fait penser à tellement de choses qui se bousculent dans ma tête ...
    Elle voulait que je lui mente aussi.
    J'aurais peut-être dû le faire, juste le temps de prolonger un peu plus le rêve ...
    Idiot que je suis !

  • Je ne sais pas mentir non plus... Je n'ai jamais eu peur de dire "je t'aime", je n'ai jusyte jamais su le dire sans le penser vraiment. Il est beau et troublant, ton constat.

  • Je ne sais pas mentir non plus... Je n'ai jamais eu peur de dire "je t'aime", je n'ai jusyte jamais su le dire sans le penser vraiment. Il est beau et troublant, ton constat.

  • Une alchimie complexe qui se délecte d'une lutte incessante entre la passion et la raison, l'insouciance et la sécurité, le rêve et...Non! tout cela est bien réel!

  • Bonjour Fiso,

    Il est vrai que la vérité fait peur ou angoisse la majorité des gens...
    Pourtant, cela simplifierait énormément le relationnel entre l'homme et la femme sur tellement de choses.
    A quoi bon promettre des sentiments que l’on n’est pas vraiment sur de tenir....

  • Ca me rappelle une conversation qu'on avait eu sur le sujet ...
    Un an après, j'ai toujours autant envie qu'il réponde à ce genre de questions, mais sans mentir ... je me contente du présent et de ses attentions quotidiennes.

  • les "toujours" et les "que toi" sont des plaies judéo-chrétiennes. Il est hélas difficile de s'en défaire. Déjà individuellement. Alors, j'te dis pas collectivement.

    Après de nombreuses réflexion, j'ai une analyse très bestiale du "je t'aime" : Quand ma queue est gonflée de sang, luisante d'envie et qu'elle pénètre un sexe féminin dans un état miroir, alors, je me dis que quoi qu'on dise, quoiqu'on pense, c'est bien de l'amour. ponctuel et sans calcul d'avant ni d'après. Et que doit on dire si ce n'est "Je t'aime" à ce moment là ?

    Mais comme la bête en moi se cache derrière un pudique doublé d'un qui craint de ne pas être compris en ce sens, je ne dis rien. Mais j'ouvre les yeux sur mon bonheur d'exister...

  • Merde, si même les hommes se mettent à gâcher les beaux silences...

  • Mais, avoir peur de s'engager dans la passion, est-ce que ce n'est pas avoir peur d'être passionné ?
    Ets-ce que lorsqu'on dit "je ne sais pas si je pourrai t'aimer toujours", ce n'est pas exprimer l'angoisse d'être soi-même abandonné ?

    Pour moi l'amour c'est du tout ou rien, pas de demi mesure, pas de "light". Ou alors, c'est du consommable, et je ne sais pas si on peut consommer les gens, ce serait comme les manger, c'est à dire les flinguer. Mais j'ai une vision très romantique, qui a cependant la vertu de rendre les passions intenses ; peut-être que ça ne va pas avec notre époque...

  • très jolis propos...
    la transparence ne fait pas toujours bon ménage avec l'amour.
    on se doit de préserver nos mystères, et de tout ce qui est indicible

    tout se dire, tout savoir de l'autre, trop de confiance aveugle , exigée et imposée, trop de complicité peuvent transformer le sentiment des amants en familiarité fraternelle
    on a le droit de ne pas dire, le silence peut aussi dire des choses, verbaliser à l'outrance peut tuer le désir

    on peut aimer l'autre de façon presque absolue sans avoir envie de lui dire tout de nous

    vouloir tout savoir c'est un peu mettre la police dans sa pensée


    quant au "toujours"...ce mot ne m'est pas familier, je n'arrive pas comprendre ce mot
    comment savoir ce que l'on sera 10 ans après ....nous ne sommes pas linéaires, nous changeons, évoluons, et pas forcément de la meme façon que l'autre

  • J'écoutais hier une émission sur France Culture qui traitait justement de l'état amoureux. Et de tout ce que l'homme fait sous son prétexte.
    La psychanaliste, Anne Dufourmantelle, expliquait, entre autres choses passionnantes, qu'une sorte d'idéal de l'amour serait " de reconnaître inconditionnellement la différence de l'autre mais néanmoins de faire alliance, de l'accueillir".
    Je ne sais si ces propos se rapportent réellement aux tiens, mais ils me semblent éclairants quant à la question de l'amour. Je conseille vivement cette émission, son podcast est disponible gratuitement.
    Et j'en profite pour t'embrasser bien fort, il y a longtemps que je ne l'ai fait ici.
    ;-)

  • Quelques jours plus tard, il la prenda en levrette et elle pensa dans sa Ford intérieure : " Tiens au fait, demain j'ai piscine..."

    Pareil que la bestiole du dessus, je vous embrasse très fort ;)

  • Philo,
    Si je peux me permettre, je pense que tu as fait le bon choix.
    Pas de compromis. Rester intègre.
    Oh!91,
    Ca c'est qq chose que j'aime chez toi. Cette spontanéité.
    Tu as qq chose d'un enfant.
    :)
    Chambre 419,
    J'étais pas très loin de chez toi ces 2 derniers jours. Mais un peu loin quand même ;)
    JN,
    Toi et moi savons de quoi tu parles. Ce fut le ciment de notre estime et tendresse mutuelle, non ?
    Cha,
    Pourquoi vouloir savoir ? Le doute, le mystère n'ont-ils pas plus de charme ?
    ZORG,
    J'ai bien senti la bête en toi ;)
    Pour rebondir (en douceur) sur tes propos, il y a pourtant une inégalité entre hommes et femmes à ce sujet.
    Il me semble qu'un "je t'aime" dit par un homme n'a pas du tout la même résonnance que lorsqu'il est prononcé par une femme.
    Le votre est entendu comme l'expression d'un bonheur immédiat, sans engagement, alors que les mêmes mots dans notre bouche sont entendus comme une demande en mariage.
    J'exagère à peine. La plupart des hommes se raidissent, et pas souvent dans le sens qu'on voudrait, dès qu'on exprime un quelconque bien-être.
    C'est du vécu, en l'occurence, et j'aimerais bien avoir le ressenti des femmes à ce sujet.
    Kinky,
    Ouais. C'est la merde, cousin ;)
    Alex,
    Qui parle de peur ? Ne pas s'engager dans la passion, ça peut être ne pas être passionné, tout simplement ...
    Je sais que la mode est aux superlatifs, aux "mortel", "génial", "furieusement tendance" et "extraordinaire", mais ne pas être passionné est-il un défaut, une tare ?
    Dire "je ne sais pas si je pourrai t'aimer toujours", c'est peut-être le symptôme d'une peur de l'abandon. C'est en tout cas, à mon avis, une forme de sagesse dûe à l'expérience.
    Anne,
    C'est sûr qu'une belle déclaration guimauve, ça en jette plus et ça fait briller les yeux. Mais on est pas au cinéma. On nous sert assez de soupes et de bons sentiments pour s'en imposer en plus.
    Je partage tout ce que tu écris. Je l'ai déjà dit ici, j'aime de plus en plus les silences et la pudeur. Je les trouve éminemment séduisants.
    J'ai essayé de commenter chez toi sur ton passionnant billet sur les sculptures romanes mais impossible :(
    M.,
    Je vais t'avouer un truc. Je sais à peine ce qu'est un podcast. Mais je prends le bisou.
    Blog-Trotter,
    C'est pas une bestiole, c'est une luciole ! Non mais !
    ;)

  • de la même trempe; il y a une question dans "je t'aime" qui demande "m'aimes-tu , toi ?" ... je suis pour la vérité, et parfois la vérité est plus belle que le plus beau des mensonges

  • Très belle note, sans savoir quoi dire, juste lire et apprécier ce regard, ta pensée.

  • oui fiso, excuse-moi, mais je n'ouvre plus les commentaires sur mon blog, je suis trop souvent absente pour les suivre, même modérés, et une furieuse me laissait 20 commentaires par jour, insultants et obscènes, parce que le texte sur la mort de mon père lui avait déplu...j'ai donc juste laissé mon e-mail de dispo

  • Mais... c'est tout simplement humain ! Parce que dès la naissance l'homme doit apprivoiser son impermanence. Il ne durera pas, il est voué à disparaitre, il n'y peut rien. Alors face à cette difficulté d'accepter un fait dont il ne peut rien changer, il contrebalance avec des fausses promesses de durée, il tente de mettre dans les plateaux de la balance qu'est sa vie de la permanence assez lourde pour tenter d'équilibrer ce qui ne peut l'être. La seule certitude de mourir n'est-elle pas trop pesante ? Alors, pourquoi ne pas tenter, même en se mentant, un court instant de niveler sa peur par un espoir infini ?

  • Mona,
    Tout à fait juste. Peu de "je t'aime" sont dits sans attente de retour.
    Je n'aime les "je t'aime" que quand je fais l'amour car je peux alors y répondre de tant de façons ! ;)
    Anne,
    OK, je comprends. Quel dommage. J'avais été bouleversée par ce texte dont tu parles. Poignant.
    Dans un autre registre, j'ai bien aimé aussi le texte sur le métro. J'aime bien le métro, il faut dire ...
    Gicerilla,
    Analyse intéressante.
    Pourtant, c'est notre mortalité qui rend la vie si savoureuse et le besoin d'aimer d'autant plus urgent.
    "Alors on vit chaque jour comme le dernier parce qu'on vient de loin"...

  • « Tu ne me quitteras jamais, hein ? »
    On a été, je crois, chacun dans sa vie, dans le "rôle" de celui qui avait envie de poser cette question, et de celui qui n'aimait pas que l'on lui pose. C'est ainsi, et quelque raisonné soit notre discours dans le dernier cas de figure, on est saisi par une peur étrange dans le premier. On tâtonne. De son corps, de son esprit.
    Bises.

  • Ce qui ne fond pas, c'est mon impatience de lire du nouveau ! :)
    Bisous Fiso.

  • Oui, j'espère que ces mots ne resteront pas au conditionnel... Ils sonttrès beaux ces mots !
    Bises de papillon

  • Dana,
    Rien à ajouter. Je t'embrasse aussi.
    Philo,
    Ne me mets pas la pression. J'écris quand je suis inspirée !
    :p
    VéroPapillon,
    Le plus beau, c'est que ce ne sont pas que des mots. C'est la réalité pour le couple dont je parle :)

  • Le seul moment où je me sentirais réellement capable de te mettre la pression, c'est en partageant une bonne mousse avec toi ! :)
    Alors rien de bien méchant ...
    Bisous.

  • On en rêve tous, d'un amour fou, inconditionnel, éternel. On en rêve...

  • Philo,
    Souhaitons nous une soirée mousse ensemble pour 2009, alors !
    ;)
    Deef,
    Tous ?

  • Personne n'est condamné à quoi que ce soit !
    Combien ça mesure, une fatalité ? C'est de quelle couleur ?
    :-))

  • Monsieur Poireau,
    Tu auras remarqué qu'il y avait un point d'interrogation ;)

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