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La petite fille de Monsieur Linh

Conseillé par une de mes clientes, déniché dans les rayonnages de ma médiathèque municipale deux jours plus tard. Dans l'avion qui me ramène de Brest, j'écrase une larme. Ma voisine allemande demande : "Vous l'avez fini votre bouquin ? La fin est ... incroyable, j'ai dû la relire plusieurs fois pour être sûre d'avoir compris".

"La petite fille de Monsieur Linh", de Philippe Claudel, amitié pudique et bouleversante entre deux solitudes qui ne parlent pas la même langue. Témoignage de la folie des guerres et de la souffance des émigrants. Extrait choisi :

"Les deux amis s'en vont. Ils descendent le chemin qui se coule dans la forêt. L'air embaume la terre humide et la fleur de frangipanier. Les mousses ressemblent à des coussins brodés de jade et les bambous frémissent des bruissements de mille oiseaux. (...) Dans les rizières, les femmes en chantant repiquent les jeunes pousses de riz. Leurs pieds disparaissent dans la mare chaude et boueuse. Des buffles méditent, la tête basse, tandis que des pique-boeufs paradent en ébouriffant leurs plumes blanches. Des enfants tentent d'attraper des grenouilles en poussant de grands cris et en frappant l'eau avec des baguettes de saule.

"Que c'est beau ! s'exclame le gros homme. 

- C'est mon pays...", dit Monsieur Linh en faisant un geste de la main comme s'il en était le seigneur.

Lorsqu'ils arrivent en vue du village de Monsieur Linh, ils sont déjà suivis par toute une troupe d'enfants que le vieil homme apostrophe et réprimande. Mais il n'y a pas de méchanceté dans ses mots car ces enfants qui piaillent, cette troupe brune aux yeux noirs, aux cheveux d'encre qui narguent le soleil, aux ventres rebondis, aux sourires de lait et aux pieds nus, ce sont les jeunes pousses, les aubes des lendemains, les ruisseaux de sève de son pays, de sa terre qu'il aime et porte au plus profond de son être.

Commentaires

  • j'ai noté ! va falloir que je me trouve une médiathèque moi ;-)

  • Je ne connais de Philippe Claudel que Les âmes grises et ta petite larme écrasée nous donne envie de découvrir celui-ci !
    Coeur d'artichaut va ;)
    Bisous.

  • Boug',
    Ou que je te l'offre ;)
    Philo,
    Et à toi aussi ! (l'été prochain?;;)

  • On ne se moque pas d'abord ! :(

  • Je suis en train de lire "Le rapport de Brodeck", du même auteur. A part les larmes, il y a une sorte de colère qui n'arrête de monter en moi au fil de la lecture.
    Bises.

  • Dana,
    Ah ? Tu m'intrigues :)
    PS : chuis dég', y'a une mission à Bucarest mais ce n'est pas moi qui l'ai eue:(

  • : ((((

    J'aurais dû faire du lobbying pour toi, ne rate surtout pas la suivante !!! Elles sont si belles les fôrets en automne par ici ! Je reste en stand-by, à t'attendre. Bises.

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