9h00 dans une des gares les plus saturées de Paris. Je zigzague entre les gens pour atteindre mon quai. Le train, proche du départ, est bondé et nous sommes tous écrasés les uns contre les autres. Le quotidien du bétail francilien, quoi.
Je saisis une barre métallique et le train s’ébranle. Je sens que la femme à ma gauche, contre le strapontin, à laquelle mon bras tendu barre le passage, est agacée (comme nous tous). Elle souffle et soupire, moi je surveille mes arrières, lestée de chaque côté de ma sacoche d'ordinateur qui pèse une tonne et de mon sac à main qui glisse de mon épaule.
Après quelques minutes, la femme dit « excusez-moi » d’un ton excédé et fait un geste me signifiant que je ne lui laisse pas d’espace. J’hausse un sourcil méprisant genre « qu’est ce qui t’arrives, ma grande, tu débarques de la planète Mars ? ». Du coup, elle boude et sortant un bouquin de son sac, nous tourne le dos pour le lire. Ah ben oui, la pauvre chérie, c’était donc ça ! Elle ne pouvait pas lire son livre ! Ça m’hallucine toujours, moi, les gens qui s’entêtent à lire dans les transports en commun bondés. Le pire étant ceux déplient leur journal sur le visage des autres voyageurs, alors qu’il n’y a pas 5 centimètres de distance entre eux, comme s’ils étaient dans leur salon.
Là, par curiosité, j’en profite pour lire le titre de son livre, par-dessus son épaule : « Méditer pour ne plus déprimer ».
Je comprends mieux.
Commentaires
:-))) évidemment me fait sourire le titre du livre dans le contexte. Ta curiosité est un vrai délice !
De toute manière, taulière, tu ne lis que des romans pornographique. Les sortir aux heures de pointe serait dangereux.
au temps lointain ou je prenais quotidiennement le métro parisien, j avais souvent des fou-rires solitaires en observant les gens ... et je profitais des lectures des autres gratis..
Parmi mes meilleures souvenirs de rire : le monsieur que j avais hameconné par un bouton de braguette avec mon petit filet à provisions (courses du soir... espoir), la dame qui transportait une tringle à rideau et qui s est retrouvée avec des dizaines de mains accrochées dessus .. on l avait prise pour la barre centrale.... et les gamines gloussantes de rire sur une banquette face à la mienne et qui, à la faveur d un virage sec, se sont retrouvées assises par terre... plus un rire, le teint pivoine ...
J avais la chance d avoir des conditions de travail suffisamment confortables pour ne pas souffrir de ces trajets là et d en rire ...
De même pour les terrasses de café ou les repas au resto ... en observant les autres, on ne s ennuie jamais et le fait d etre seule permet l observation gratifiante ..
Boug',
Si je racontais tout ... ;)
Nicolas,
Dangereux ? Pourquoi ? Au contraire, un excellent moyen de lutter contre la morosité ambiante.
Et de préférence avec des couvertures explicites, les bouquins.
L'expression "heure de pointe" prend alors tout son sens ! ;)
Hadrienne,
Tiens ! Une berrichonne ici :) Bienvenue !
Suis allée voir ton blog, beaucoup de points communs avec une berrichonne qui m'est chère, notamment les chats et les escargots à l'ail et au persil ;)
Tes anecdotes sont marrantes. Tu pêchais au ver le jour où tu as hameçonné la braguette du monsieur ? Le cul par terre, ça m'est arrivé aussi le jour où je me suis levée de mon strapontin et rassise en oubliant de l'abaisser. Le genre de truc qui ne t'arrive qu'une fois parce qu'après, tu n'oublies plus jamais les vérifications d'usage ;)
Heureusement que je n'étais alors pas habillée comme aujourd'hui !
Je prends le métro une fois tous les dix ans en moyenne, donc tout ceci me paraît terriblement exotique ! Mais je sais qu'avec mon esprit observateur, je passerais certainement de bons moments à scruter ces tranches de vie ...
Tu étais habillée comment hier ? ;)
Bisous Fiso.
On dirait moi, dans la première année estudiantine à Bucarest, je trimballais de gros bouquins et j'en étais fière ; ) Mais j'ai une excuse, j'avais dix-huit ans.
Bisous (n'oublie pas de regarder pour les billets d'avion ! )
hi hi ! Délicieuse chronique. Je ne lirai plus dans les transports promis ;-)
hi hi ! Délicieuse chronique. Je ne lirai plus dans les transports promis ;-)
Je suis capable de laisser passer un bus juste pour pouvoir être assis et lire confortablement (enfin… c'est relatif !). Cela dit ce n'est possible que parce que je pars en avance !
:-))
[Mais quand donc les gens arrêteront-ils d'accepter d'être traités comme du bétail, comme si c'était une fatalité alors qu'il s'agit d'une absence complète d'organisation des transports ? :-)) ].