Dans la série "soiréee tranquilles qui dégénèrent", y'avait déjà eu celle-là. Je viens de vivre ma deuxième.
20h22, alors que je traverse la galerie commerciale en direction de chez moi, je visualise mon frigo où se battent en duel du jambon de Vendée, des conserves provençales et un reste de charlotte aux pommes. Il fait doux, les terrasses sont animées, pas envie de manger chez moi, et seule, surtout. Je peste contre mon seul et unique ami de la ville dont le téléphone est, comme d’habitude, sur répondeur (oui, toi, le roi du déhanché 70’s en chemise tergal rose, si tu me lis, tu m’énerves !)
J’appelle mon ami du lycée, fraîchement divorcé et vivant désormais – le veinard – à 2 pas de Toritcho. Aide-soignant le jour, videur la nuit, je ne crois pas trop à la probabilité qu’il soit libre mais j’essaie quand même. Il décroche et je ne perds pas de temps.
« T’es chez toi ? Oui ? T’as mangé ? Non ? On se fait des brochettes chez Toritcho ? Super ! Je pose mon ordi chez moi et je repars ». Il propose de me récupérer en scooter sur la route, pour gagner du temps.
4 minutes plus tard, alors que j’ouvre la porte de mon appart’, le téléphone sonne. C’est S., mon autre pote du lycée.
« Ca va Fiso, je te dérange pas ? » « Non, j’arrive à l’instant chez moi » « Ah, t’es sur Paris ? A tout hasard, tu ne serais pas en voiture ce soir ? » « Ben non, qu’est ce qu’il t’arrive ? »
« Ben écoute, j’ai commencé un nouveau boulot aujourd’hui, dans un resto, et je me suis ouvert la main avec un couteau. Je dois me faire opérer demain matin à Longjumeau mais impossible de conduire mon scooter, je ne peux pas rentrer chez moi. Faudrait que quelqu’un me dépose chez moi ». « Bon, écoute, y’a T. qui est en route pour me récupérer, il a une caisse, ça devrait pas poser de problèmes, on passe la récupérer chez lui et on arrive dès que possible »
20 minutes plus tard, T. gare son scoot’ au milieu d’un méga embouteillage et me tend un casque en s’écriant « J’ai la dalle ! ». « Heu, changement de programme, ma biche, y’a S. qui a besoin de nous ». Je lui explique la situation. « Mais je n’ai plus de caisse, je l’ai vendue ! » Merde. Je sors mon portefeuille, allo Caisse Commune, une voiture dispo à 100 mètres et moins de 45 minutes plus tard, je me gare sauvagement rue Saint-Honoré.
Le voilà notre cuistot en herbe, la main bandée, tout couillon. On convient qu’il monte avec moi et que T. enfourche son scooter pour le ramener chez lui. Je charrie S. « Tu m’avais dit que tu étais une burne en cuisine mais là, ça dépasse tout ce que j’imaginais ! Premier jour de boulot et le mec s’ouvre la main ! »
Il est plus de 22h quand nous entrons aux urgences de la clinique SOS Mains de Longjumeau. Une belle clinique toute neuve de 2 ans et demi, apprendrai-je ensuite du veilleur de nuit avec lequel je tape la discute. Dans le couloir où nous attendons S., nous tendons l’oreille. « A priori, le tendon n’est pas touché mais je crains que le nerf le soit. Une infirmière va vous emmener dans votre chambre et nous vous opérons demain matin ».
S. est déprimé de dormir là, lui qui croyait nous accompagner au resto. Nous on est déprimés parce qu’il est 23h, on meurt de faim et il n'est même plus question d’aller au resto.
Je sors de l'autoroute peu avant minuit et propose à T. de passer chez moi faire un attentat dans le frigo mais il est claqué. Il rigole « Il nous a pourri notre soirée au resto ! Il nous les fera toutes, celui-là ! » Je suis vannée moi aussi, je gobe 2 tomates et des figues fraîches du jardin de Pap’s et vais me coucher. La tête que je avoir demain !
Commentaires
Ca ne te fera pas de mal de sauter un repas...
Pourtant, ce n'est pas la meilleure chose à sauter !
Au moins ça te fait un billet qui ne te restera pas sur l'estomac ... :)
Bisous.
Je connais bien cette clinique, j'espère qu'il garde le moral ton pote ! c'est pas de bol quand même. T'es une belle amie Fiso, j'en connais pas mal qui aurait laissé tomber l'affaire.
Conclusion, ne plus avoir d'amis !
Heu...
Je --->
;-)
C'est ça, tes soirées calmes qui se terminent en aventures ? ;-)))
C'est sûr Boug, ça donnerait presque envie de se trancher la main un dévouement pareil ! ;)
Vous en avez de ces soirées, c'est mieux qu'Urgences avec vous ! Y'avait pas un bel interne de service de soir là ? En tout cas, une chose est sûre, vous êtes une véritable amie.
Nicolas,
Saleté, va ! :p
Filaplomb,
Ah ? Tu pensais à quoi ? ;)
Boug' & Gicerilla,
J'adore me balader !
Et puis, celui-là, vous savez, je ne peux rien lui refuser ... ;)
Gi : non pas de bel interne mais les plus beaux, c'était les 2 hommes qui étaient avec moi :)
Mlle Cigue,
N'empêche, tu sais quoi, ce soir-là, en rentrant, j'ai eu envie d'être fragile, tout à coup. Je t'expliquerai.
Comme Une Image,
(toussotement)
Philo,
Oui, mais vise bien la main parce que pour le reste, je ne connais pas la route ;)
Ah oui, avec plaisir explique moi. Tu as mon mail... ;-)
Dans la série des soirées qui dégénèrent, celle-ci a quand-même nettement plus dégénéré que l'autre, où tu t'étais juste retrouvée au milieu d'une scène de ménage sur ton canapé à 11 heures du soir !... Y'avait pas eu besoin des urgences de l'hôpital !