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Costel, le taxi roumain

« Bonsoir Mademoiselle. Je suis Costel, votre taxi ».

Cool, mon taxi roumain parle français, lui aussi. Nous allons pouvoir communiquer. Costel est petit, ses tempes sont argentées sous la casquette bordeaux. Je monte dans sa voiture et nous quittons l'aéroport. Il est surpris car il devait m'attendre aux arrivées à 17h et me récupère aux départs à 16h30. J'explique que je suis déjà en Roumanie depuis 3 jours et demande où il a appris le français.

Costel travaille pour des sociétés françaises depuis plus de 10 ans. En 2001, ses patrons français lui ont proposé de les suivre en France pour travailler pour eux mais il a refusé de partir sans sa famille « Je devais venir seul ». Il connaît la ville de Dana car il a souvent fait la route jusqu'à Sibiu, où Louis Vuitton, comme beaucoup d'autres, avait installé ses usines. « Avant l'entrée de la Roumanie dans l'UE, la plus grande partie des produits Vuitton étaient fabriqués en Roumanie et terminés en Italie juste pour pouvoir apposer l'étiquette Made in Italy. Maintenant que la Roumanie fait partie de la CEE, ce n'est plus nécessaire puisqu'il est écrit Made in CEE ».   

Nous devons traverser la ville et les gigantesques embouteillages de Bucarest nous donnent l'occasion de discuter. Costel vient du sud de la Roumanie, à la frontière avec la Bulgarie. Il n'est jamais allé en France mais offre chaque année des vacances à sa famille. Il voyage à bord de sa voiture et à déjà visité Budapest, Prague, Vienne et Bratislava. Il avait été ébloui par Vienne et y est retourné cette année mais en est revenu déçu. « Prague est merveilleux, les maisons ne sont pas noires mais colorées et joyeuses ». Et Budapest ? « Budapest, j'ai beaucoup aimé, le système de mini-bus pour les touristes est parfait ». Il n'a pas eu le plaisir de se délasser dans les bains. « C'est à Budapest ? » « O que oui, mon bon monsieur ! »

Costel raconte ses déboires pour obtenir une licence de taxi, ça fait 10 ans qu'il attend, la corruption, les assurances auto qui ont presque doublé, officiellement à cause du taux d'accidents importants en Roumanie mais aussi « parce qu'elles sont beaucoup moins chères qu'en France ou en Italie. Mais les salaires ne sont pas les mêmes non plus... » Costel désigne un scooter à terre, de l'autre côté de l'avenue « Vous voyez les accidents en Roumanie... »

Je demande s'il est intéressant que je me promène ce soir dans le quartier de mon hôtel. Il propose de m'emmener au centre-ville le lendemain soir, quand ma collègue roumaine m'aura rejointe. J'espère qu'elle voudra sortir, sinon j'irai sans elle.

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