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Fiso sur les pistes

Ce matin, nous partons pour les pistes de la Sierra Nevada, à une trentaine de kilomètres de Grenade. B. m'avait écrit, peu avant mon arrivée " Nous n'avons pas les mêmes formes, certes, mais nous avons la même taille et des chaussettes épaisses devaient compenser la diiférence de pointure".

Le matin, B. dépose une tenue dans ma chambre. Je pique une crise de fou-rire en enfilant le long caleçon d'homme avec une fente pour laisser passe la zigounette. Ptain, j'ai une touche là-dedans !

Grenade fév 20124.jpg

A l'arrivée sur les pistes, il galère pour clipser mes chaussures de ski. Je marche comme un robot et j'ai la sensation que tout le monde a capté que je suis une quiche au ski. J'achète mon forfait journalier (47€) et nous grimpons dans une cabine de téléski.

"J'ai bien envie de t'emmener en haut, même si ça fait longtemps que tu n'as pas skié" dit B.

Longtemps, c'est le moins qu'on puisse dire. La dernière fois que j'ai chaussé des skis (de fond), c'était en 86, lors d'un retour à Munsingen, le village de mon enfance.

Les premiers mètres me donnent pourtant grand espoir. J'ai d'instinct retrouvé le geste pour freiner, la position dite "chasse-neige'. Mon optimisme sera de courte durée car hélas, c'est la seule figure que je serai foutue de faire.

Lorsque B. m'enjoint de négocier un virage et m'arrêter en levant les fesses, façon grand champion, je me lance, vire et bouffe la poudreuse lamentablement. Je mets quelques instants à comprendre comment désemberlificoter mes skis et une fois debout, contemple la longue pente que j'ai à descendre en me demandant dans quel état je vais arriver en bas. B. est moins optimiste aussi, désormais, il me parle doucement, d'un ton rassurant, un peu comme une mère qui a enlevé les petites roues du vélo de son gosse. Il tente encore quelques essais de "virer, pousser sur les jambes, stopper" mais c'est peine perdue. "Tu es debout, dit-il, il faut que tu baisses le cul. C'est comme la salsa, tout est dans les fesses".

Finalement, il se résigne à me faire descendre la pente en mode chasse-neige et en slalomant, quand même, histoire que l'honneur soit sauf. Ca me parait interminable et je regarde avec envie les surfeurs qui évoluent élégamment. Arrivée en bas, mes cuisses et mes mollets me brûlent comme à l'époque où je prenais des cours de callinetics à Dublin et les chaussures de ski sur mes péronés me donnent l'impression d'avoir une armure.

" Tu peux t'acheter à manger, casser une petite croûte et puis descendre la piste des débutants, là où il y a 95% d'enfants et quelques adultes " dit B.

Il croit toujours en ma ténacité. Moi pas. De toute façon, si je desserre les sangles, il me sera impossible de les remettre toute seule. J'opte pour la terrasse du restaurant et desserre mes chaussures de Goldorak avec un soulagement inexprimable.

Je choisis un croque-monsieur et une bouteille d'eau en priant de ne pas m'étaler avec mon plateau sur le sol glissant de la cafétéria. Après avoir déjeuné, je sors sur la terrasse et dégote peu après une table au soleil d'où je ne bouge plus jusqu'à ce que B. m'appelle et me donne rendez-vous au parking. Je reprends le téléski et le retrouve à sa voiture. La porte du coffre est ouverte.

" Change-toi, je vais chercher un sandwich" di-il en s'éloignant. Je claque la porte du coffre, me dirige vers le siège passager. Damned, la porte est fermée ! Pas question que B. revienne et que je sois encore dans ma tenue de Robocop. Pas le choix, pas de recoin, je baisse la salopette, le caleçon d'homme et me voilà en string dans le parking ....

Lorsque B. revient, il s'exclame "Oh, zut ! La fermeture centralisée, j'ai oublié de te laisser la clé". Je lui raconte que je me suis retrouvée les fesses à l'air au milieu des bagnoles. Il éclate de rire

" Voilà le fantasme absolu ! Une fille en string dans le parking d'une station de sports d'hiver, manquerait plus qu'elle fasse du stop !"

Arrivés à Grenade, il me laisse à un arrêt de bus et file bosser. Bon, le moins qu'on puisse dire, c'est que mon retour sur les pistes après 25 ans d'abstinence n'aura pas laissé de traces impérissables, ni de fractures, c'est déjà ça. On se console comme on peut. 

Commentaires

  • Tu aurais pu faire la photo du caleçon de dos, on t'aurait reconnu plus facilement.

  • Nicolas,
    Dis donc, tu me prends pour un mec, toi, à ne pas me mettre de E sur reconnuE ? :)
    Ptit con, va, tu ne perds rien pour attendre !

Les commentaires sont fermés.