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On nous prend pour des glands

Ca ne vous aura pas échappé. Les scandales alimentaires font, ces derniers temps, les gros titres des médias : lasagnes au boeuf à crinière, porc dans des plats censés ne pas en contenir. Ca doit durer depuis un bon moment et on n'est pas au bout de nos surprises, si vous voulez mon - humble - avis.

J'avais déjà eu vent du foie gras du Sud-Ouest importé de Hongrie, de la charcuterie corse qui n'a jamais vu l'île de beauté, des champignons de Paris chinois et du Beaujolais aromatisé. Autant de tromperies qui scandalisent la gourmande que je suis.  

La semaine dernière, je suis tombée par hasard sur "Le beurre et l'argent du beurre" (visible en replay pendant 1 semaine ici). Cet édifiant documentaire démontre à quel point la personnalité préférée des Français, le sympathique boulanger qui se lève à point d'heure pour cuire le croustillant croissant qui laissent les lèvres luisantes de plaisir, est en danger.

En effet, si l'appellation "boulangerie" oblige à fabriquer son pain sur place, aucune règlementation ne régit la viennoiserie-pâtisserie. Résultat : 1 croissant sur 2 vendu en boulangerie - au prix de l'artisanat - serait industriel. Et quand on sait que fabriquer un éclair au chocolat revient 1,30€ à un artisan contre 0,70€ s'il est acheté aux filières industrielles, on comprend que la tentation soit grande, pour certains, de s'engouffrer dans la brèche.

Les artisans se mobilisent. Une charte a été créée par un boulanger de Blois, excédé de ces pratiques peu scrupuleuses, et adoptée par la confédération des boulangers-pâtissiers. Elle oblige à prouver, sur facture, qu'aucune viennoiserie industrielle n'a été commandée dans l'année. Mais pour l'instant, rien ne réglemente la pâtisserie.
L'intervenant de UFC-Que Choisir nous livre quelques astuces pour repérer la pâtisserie louche :
- regarder la gamme proposée : trop importante, c'est louche !
- analyser la régularité des gâteaux qui pourrait indiquer un produit fabriqué en chaîne
- consulter les catalogues de pâtisseries industrielles disponibles sur internet (vous allez sans doute, comme moi, y reconnaître quelques produits déjà vus derrière les vitrines).
- poser la question - tout simplement - à l'artisan (en espérant qu'il soit honnête)

En consultant internet, j'ai lu les commentaires à propos de ce documentaire. Comme toujours, les artisans honnêtes et amoureux de leur métier s'insurgent et vitupèrent les journalistes, qu'ils accusent d'être à la solde des industriels. Ils remettent en question les "astuces", arguant que la régularité des produits est une des exigences de leur métier et en aucun cas la preuve d'une provenance industrielle. Alors, à qui et à quoi se fier ? Ce qui est sûr, c'est que le consommateur en a ras le pompon d'être pris pour un pigeon.

A propos de pâtisseries, j'en ai découvert une belle la semaine dernière, sur les conseils de mes très sympathiques clientes haut-savoyardes. "Cet artisan mériterait d'être mis en valeur ailleurs qu'ici, à Passy" affirmait l'une d'elles. Et en effet, la boulangerie-pâtisserie-chocolaterie Zanin (aussi connue sous le nom de La Potinière) se cache dans un renfoncement sur la route de Chamonix. A l'intérieur, de superbes oeuvres, brillantes de fierté, s'étalent et parmi elles :
- un Mont Blanc (coque chocolat-meringue-chantilly, crème de marrons)  qui ne ferait pas long feu face à moi et Oh!91 ...

- à sa gauche, tout de blanc vêtu, un majestueux 2013 (crèmeux mangue-abricots, crème vanille-cristalline framboises, sablé breton)

- habillé de jolis macarons verts, un suprême framboise (mousse framboise, crème brûlée vanille, dacquoise amande)

Pas de doute, celui-là, c'est un créateur de saveurs !

zanin, ça me scie les trompes

Zanin au Fayet, 111 avenue de Chamonix (Tél : 04 50 78 27 03) et bientôt à Cluses ...

Commentaires

  • Bon j'ai l'estomac dans l'étalon.. Oh ce mauvais jeu de mots...entre Turf et Jappeloup, il faudra choisir (c'est promis j’arrête les mauvais films) : la bonne bouffe !!
    Perso le cheval, je trouve ça excellent alors que je suis aussi une cavalière...
    Je sais bien qu on nous fait bouffer n'importe quoi mais c’est encore pire dans d'autres pays.


    Sinon pour la fin de ton billet, je me prends mon adolescence en pleine poire !!! La Potinière au Fayet!!! et ses spécialités : brindilles, tuiles et cigares... que de souvenirs... J'y faisais une descente deux fois l'an quand j'allais au chalet familial.

  • Moi aussi j'aime le cheval, je le mangeais haché et cru sur des tartines beurrées chez ma grand-mère de chnord, Marthe :))
    Je suis ravie d'avoir ravivé (oh, c'est joli ça !) de jolis souvenirs gourmands ... Si j'avais su, je t'en aurais ramené des tuiles de la Potinière. Tu ne perds rien pour attendre...

  • Comment dire ? CA M'ENERVE !!!!!!!

  • Moi je les trouve fort réguliers, ces gâteaux sur la photo...:-)

  • et hop un kilo juste en regardant les photos

  • Mamz'elle Gigi,
    Je crois que l'emploi de lettres majuscules ne laisse aucun doute sur votre agacement :)
    Zoum',
    Commence pas, toi, hein !
    Boug',
    Ça c'est pas de pot ! Ne lis pas mes billets la semaine prochaine, tu vas en prendre 10 !

  • Je pense qu'on ne fait pas que nous prendre pour des glands : on est des glands !
    Si la moitié de ce qu'on bouffe n'est pas aussi authentique / artisanal que l'on croit, c'est à la fois :
    1/ parce qu'on ne veut pas y mettre le prix
    2/ parce que nos palais ne font pas la différence

    Parce qu'au final, s'il faut regarder la forme des éclairs pour différencier ceux faits par le pâtissier des industriels, c'est que les industriels ne sont pas si mauvais que ça.
    Et accessoirement, industriel ne veut pas forcément dire dégueulasse. Dans mon supermarché préféré, au rayon glace, il y a une marque "artisanale", quand on regarde la composition du truc on repose très vite le produit dans les rayons, alors que les produits "Bonne Maman" sont fait exactement avec les mêmes ingrédients que ceux que j'utilise à la maison (et le résultat est probant).

  • CUI,
    Pour ce qui est du prix, je trouve qu'il devient déjà bien assez cher de se nourrir ... Et puis, on aura beau "y mettre le prix", il sera toujours plus économique d'arroser les plantations d'OGM ou d'élever les poulets en batterie. C'est quand même tout à fait malhonnête de la part d'un artisan de vendre des produits qu'il n'a pas confectionnés. Ils trompent la confiance de leurs clients et surtout, leur font payer le prix fort.
    Industriel ne veut pas forcément dire dégueulasse, c'est vrai et c'est d'ailleurs un peu la conclusion de ce documentaire.
    Tu fais des glaces, toi ? C'est pour rafraîchir tes conquêtes ? ;)

  • Non, elles sont à usage familial uniquement ;-)

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