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C'est SaaS qui est bon !

Préambule : Nicolas va être sur le cul : je me mets à faire des billets techniques.

Lorsque je suis partie à la recherche d'un nouvel employeur en décembre dernier, la mention "pionnier du SaaS" qui figurait sur l'annonce n'a pas particulièrement retenu mon attention. Le SaaS (Software As A Service), c'était un vague projet de mon ex-employeur, et la présentation de sa valeur ajoutée avait été tout aussi vague. En gros, il fallait s'y mettre parce que c'était à la mode, et ce service ne serait proposé qu'aux petites entreprises. Depuis j'ai compris qu'un véritable gouffre existe entre les EDL (éditeurs de logiciels) traditionnels et les EDL en offre SaaS : limiter son offre aux petites entreprises va complètement à l'encontre de l'esprit même du SaaS. C'est sans doute là que la différence entre les entreprises visionnaires, à la pointe de la technologie, et les bricoleurs qui ne voient pas plus loin que le prochain trimestre est la plus criante.

N'ayant pas compris l'intérêt du SaaS pour les clients, vous imaginez bien que j'en avais encore moins compris les avantages dans mon quotidien de formatrice. Et par extension, à quel point il faciliterait le quotidien de mes ex-chefs de projets qui devaient orchestrer des installs, annoncer les bugs et gérer les clients qui vont avec.
Clin d'oeil à mon geek préféré : quand tu seras prêt, vises le SaaS, tu vas t'éclater !

Mi-mai, mon PDG a allumé la lumière dans mon cerveau. Alors que je m'emmerdais copieusement devant mon PC, j'ai été conviée à un "induction program" de 2 jours, au cours duquel, avec les 7 autres nouveaux embauchés, j'allais rencontrer mon PDG et les principaux responsables de services. Je dois avouer, et j'ai un peu honte, que j'étais curieuse de voir ce qu'un parcours d'intégration à la française pouvait donner, vu que seules les boîtes américaines pour lesquelles j'ai bossé m'avait accordé cette attention. Pourtant, chez Leclerc, vu la complexité de l'organisation du groupe mouvement, ça n'aurait pas été du luxe.

Je ne m'étendrai pas sur le fait qu'après quelques minutes, j'étais en mode carpe et buvais littéralement les paroles de mon PDG, extraordinairement passionné et charismatique.

Il commenca sa présentation du SaaS, des débuts à aujourd'hui, par un coup de projecteur sur les valeurs de la boîte. Je dois être vieux jeu ou alors c'est mon éducation professionnelle par les Américains mais que ça fait du bien de découvrir une culture d'entreprise, ses valeurs et sa stratégie !
Je n'ai ressenti émotion et fierté de bosser pour un PDG qu'une seule autre fois dans ma vie : c'était en écoutant Michel Edouard Leclerc raconter les débuts de son père, et ensuite à chacun de ses meetings car il est un formidable communicant. Mais revenons à nos moutons.

Je vous livre un copié-collé de l'intervention de mon PDG (j'ai noirci des pages tant ce qu'il disait résonnait chez moi) car à la différence de Nicolas, je n'ai pas signé de clause de confidentialité. Entre crochets, ce sont mes réflexions personnelles (et alors silencieuses).

- Les valeurs de notre société, c'est la performance du client.
Mon PDG, en fervent défenseur du SaaS, ne mâche pas ses mots et se fend même d'un petit historique (accrochez vos ceintures, on décolle)
[Petite explication pour les non-initiés : le SaaS, c'est un logiciel web qui est hébergé chez son éditeur. Pour le client, plus besoin de gérer des serveurs, installations et mises à jour : c'est la responsabilité de l'éditeur, chez lui.]

- Ce qui fait le succès du Saas auprès des clients, outre cette particularité, c'est l'accès au logiciel qui se fait par abonnement mensuel avec résiliation  possible à tout moment. Et pour les dirigeants qui ont compris l'intérêt collaboratif de l'outil, c'est la possibilité d'y donner accès à un nombre quasi illimité d'utilisateurs.
[Je me souviens, à cet instant, des sueurs froides de mes débuts et de formations polluées par des installations à faire sur des PC datant de Mahusaleme et/ou verrouillés de partout. Et plus récemment, à partir de janvier 2012, de formations d'où je suis repartie en rasant les murs, furieuse et frustrée, parce que mon logiciel était bugué et ma prestation pitoyable, ce qui a fortement contribué à ma décision de démissionner. Pour moi, donc, formatrice, le SaaS ce sont des soucis techniques en moins : tout bug détecté est corrigé immédiatement et c'est invisible pour l'utilisateur. Les nouvelles fonctionnalités sont balancées au fil de l'eau. Pas de bugs subis jusqu'à la prochaine mise à jour (l'année dernière, j'en étais réduite à paramétrer mon logiciel pour contourner les bugs, pas mal, non, en terme d'efficacité ?)
Je réalise surtout à cet instant qu'en permettant à l'utilisateur de résilier son abonnement, on place la barre de l'excellence à un niveau supérieur. Car si les outils se ressemblent, ce sera le service client et la réactivité qui feront la différence entre les éditeurs SaaS]

Mon PDg continue sa croisade.
- Dans le soft(ware), on a des Microsoft, Oracle etc. (NDLR : comprenez éditeurs traditionnels) qui n'ont pas envie de voir bouger les choses. C'est que l'installation et la maintenance d'un logiciel "tradi", ça rapporte. Les directions informatiques ne voient pas non plus d'un très bon oeil l'arrivée du SaaS : il y a des mecs dont la mission est de gérer le parc applicatif de la boîte. Il se souvient du CEO d'Oracle qui déclarait il y a seulement 2 ans qu'il ne croyait pas au SaaS. Pendant 30 ans, la promesse des ERP c'était productivité et fiabilité.
La révolution du SaaS et par extension du Cloud, c'est de redonner le pouvoir à l'utilisateur en offrant un produit que les utilisateurs aiment.
Jusque dans les années 80, la modernité et la technologie étaient dans l'entreprise. Avec la révolution internet, on dispose maintenant, à titre personnel,  d'applications super "user friendly" (NDLR conviviales). En parallèle, dans de nombreuses entreprises, on doit encore bosser sur des logiciels qui datent de 4 ou 5 ans quand sur votre ordinateur perso, vous disposez toujours de la toute dernière version.

Mon PDG fait un apparté sur les SSII.
- En France, on est les champions des SSII : "Je suis un cas particulier, je vais aller voir une SSII qui va me faire un développement particulier".  
Il esquisse un mouvement et change de rôle.
- Je mets ma casquette d'éditeur de logiciels : essayons d'avoir le réflexe d'imaginer des logiciels qui répondent à tous les besoins.
Il émet un constat : l'offre logicielle européenne est pauvre, et la France, plus particulièrement, en fin de cortège technologique.  

Mon PDG expose maintenant pourquoi on ne peut plus échapper au SaaS, et pourquoi les éditeurs tradis qui s'y mettent seulement ont un train de retard sur les autres.
Le SaaS permet, d'une part, de toujours disposer de la dernière version, comme à la maison. C'est une des garanties qu'on donne à l'utilisateur. L'autre garantie, c'est de pouvoir utiliser l'appli partout et à toute heure. Mon PDG l'assure : tout éditeur de logiciels qui se respecte doit travailler sur la mobilité, et vite.

Pour l'éditeur, le SaaS constitue une merveilleuse opportunité d'enrichier son métier en lui offrant une relation intimiste avec l'utilisateur de son application. Connecté en temps réel à la plateforme de son client, il dispose de rapports détaillés de l'utilisation qui en est faite : le nombre d'utilisateurs réels par rapport au nombre de comptes créés dans l'outil, la fréquence et la durée des connexions, les pages visitées, les fonctionnalités utilisées (et celles qui ne le sont pas). Le SaaS constitue, pour l'éditeur, un véritable outil de suivi de l'adhésion et des performances de son client.

Ces rapports sont également envoyés au client qui peut piloter, chiffres en main, l'utilisation qui est faite (ou pas) de l'outil par ses collaborateurs : accompagner la conduite au changement, dénouer les réticences dues à la mise en place d'un nouvel outil, identifier des besoins de formation que révèleraient la non-utilisation de certaines fonctionnalités.

La révolution du SaaS, selon mon PDG, c'est qu'on ne vend plus un logiciel mais un service. A cette fin, un éditeur en SaaS se doit d'avoir un service qui s'assure du succès de la mise en place de son produit. Il est vital dans la relation avec le client. Sinon, dit-il, on n'a rien compris au métier.
Parce que le SaaS est une plateforme internet, donc à vocation collaborative, il faut positionner le débat au niveau du dirigeant. C'est lui qui doit être le sponsor du produit et obtenir la cohésion et l'adhésion de tous les utilisateurs à l'outil. Dans cette démarche, ma société a été pionnièe dans la mobilisation pour que tout le monde travaille ensemble.

[Là, vous auriez vu ma tête ... J'avais du mal à contenir mon enthousiasme. Je me suis souvenue que dans mon ex-boîte, nous déplorions que les décideurs, ceux qui avaient acheté notre logiciel, n'assistent pas à la formation ni ne s'y connectent. Combien de fois suis-je tombée sur des bases au paramétrage modifié à seule fin de punir tel collaborateur ou de privilégier tel autre ? Et lorsque le directeur, qui n'avait aucune idée du fonctionnement de l'outil (et pour cause) s'étonnait, le manager répondait "C'est pas moi, c'est l'outil !". Et le directeur pestait contre cet outil qu'il avait acheté si cher pour si peu de résultats. En tant que prestatiaire de services, on ne peut pas dénoncer un management déficient. 'Combien de fois encore ai-je vu des managers corriger les données pour présenter un joli tableau à leur directeur ? J'avais beau leur dire qu'ils se tiraient une balle dans le pied en faussant des statistiques révélant un manque de personnel, ils tremblaient de trouille qu'on leur reproche de mal faire leur boulot. Et là encore, lorsque le directeur voyaient les clients excédés s'entasser, il hurlait contre le logiciel qui lui avait pourtant dit que tout irait bien.
Nul doute qu'un logiciel accessible via internet aurait favorisé leur intérêt pour l'outil.]

Mon PDG résume : logiciels traditionnels = fiabilité et automatisation / SaaS = fiabilité, automatisation + partage d'informations. Et il rappelle que les futurs salariés sont les jeunes d'aujourd'hui, ceux qui surfent sur les réseaux sociaux et désinstallent une application insatisfaisante en un clic.  

Vous l'aurez compris à la longueur de ce billet : ce qui n'était qu'un détail sur l'offre d'emploi publée par mon employeur est devenu une exigence : je ne formerai plus jamais sur autre chose que des logiciels en mode SaaS !

Commentaires

  • A ne pas confondre avec le SRAS , ni avec SAS Malko Linge .

  • J'ai lu ! Deux fois... (une fois ce matin et une fois à l'instant, je voulais être sûr de bien comprendre).

    Je vais faire un commentaire négatif pour tempérer tes ardeurs (mais le SaaS c’est très bien). J’en ferai un billet de blog si je pense.

    Tu es victime d’une présentation commerciale. Le SaaS n’est qu’une évolution naturelle de l’informatique sous trois aspects.

    Petit 1 : ce n’est qu’un progiciel. Les progiciels se développent depuis très longtemps. Quand tu prends un traitement de texte, c’est un progiciel. Il est paramétrable, tu en fais globalement ce que tu veux. Dans le monde professionnel, il est de plus en plus acquis que le même logiciel eut servir à plusieurs clients. Tu connais mon job et mon employeur : on a le même serveur (progiciel) que le Crédit Mutuel, la BNP,… De fait, il ne reste plus que deux ou trois éditeurs sur le marché alors qu’auparavant chaque banque avait sa propre solution (quand je dis chaque banque, il faut voir les Caisses Régionales de Crédit Agricole, les Centres Techniques Régionaux des Caisses d’Epargne, c'est-à-dire plusieurs centaines de banques.

    Je vais morceler ma réponse en plusieurs commentaires pour éviter les plantages. Je reviens pour le petit 2 et petit 3.

  • Petit 2 : c’est une évolution naturelle aussi des technologies. Une sorte de cycle. Il y a quarante ans, les applications étaient sur des serveurs. Après, elles sont passées sur les ordinateurs personnels puis, avec l’avènement d’IP et des protocoles qui vont avec (HTML,…), elles sont revenues sur les serveurs (nous, par exemple, on n’a plus aucune application sur nos PC à part celles de bureautique, on fait tout avec le navigateur.

    Mais regarde bien ce qui se passe sur les tablettes et les smartphones : on revient à des applications installées sur le terminal ! Parce que c’est nécessaire.

    Maintenant, regardons plus loin l’évolution technologique : le protocole HTML évolue. Le HTML v5 arrive, il permet un tas de choses, y compris en faisant arriver les « web application », ce sont des applications « intelligentes » (dans le sens plus puissantes que le HTML standard) avec plus de traitement sur le terminal à défaut d’un traitement sur un serveur.

    Petit 3 : dans l’évolution des technologies, il y a aussi l’avènement du « Cloud computing » donc le fait que les serveurs ne soient plus à l’entreprise. C’est devenu un autre métier parce que gérer ses propres serveurs est très compliqué (il faut du monde 24h/24, des sauvegardes, des secours).

    C’est d’ailleurs ce qu’on fait dans ma boite (la filiale où je bosse) : typiquement du SaaS. On gère les serveurs pour les terminaux de plusieurs banques.

    Ainsi, ça n’a rien de neuf. Ce n’est pas une histoire de petites boites innovantes.

    Tiens ! Tu as vu le number one ? Google.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Google_Apps

    Ils font du SaaS officiellement. Qui plus est, Google Docs est disponible pour le grand public (et les entreprises) depuis 2006.

  • Voilà mon troisième et, a priori, dernier commentaire.

    Tu n’as pas cité les deux inconvénients majeurs du SaaS.

    Petit 1 : le fait que les applications ne soient plus hébergées par les entreprises n’aide pas celles-ci à se rassurer quant à la pérennité de la chose et quant à la sécurité. Qui te dit que les hébergeurs font les sauvegardes nécessaires ? Qui te dit qu’ils ne vont pas vendre les données de leurs clients à des concurrents ? A l’heure où l’on parle beaucoup de la protection des données personnelles ? Qui te dit qu’ils vont avoir un niveau de sécurité suffisant pour empêcher un piratage ?

    Petit 2 : le fait qu’il faille passer par internet a deux inconvénients. D’une part, ce que je disais ci-dessus au sujet de la sécurité : le système est-il assez protégé ? D’autre part, il faut un troisième larron, dans cette histoire : un Fournisseur d’Accès à Internet.

    Les progrès technologiques permettront de garantir tout cela et je suppose que des travaux de normalisation, d’audit, … se poursuivent.

    Je comprends néanmoins ton enthousiasme ! Mais dans ton billet, tu décris des points qui n’ont rien à voir avec le SaaS, notamment tout ce qui concerne le paramétrage : n’importe quel progiciel a du paramétrage qui conditionne le fonctionnement de la machine.

    Je cite les inconvénients mais il est évident que les avantages sont bien supérieurs !

    Tu dis : « Depuis j'ai compris qu'un véritable gouffre existe entre les EDL (éditeurs de logiciels) traditionnels et les EDL en offre SaaS. » Il n’y a pas de gouffre. Microsoft propose ses suites bureautiques en mode SaaS ! Mais il est plus facile de vendre des licences de logiciels une par une qu’une utilisation sur les serveurs. Ce qu’il y a de nouveaux, c’est que de plus en plus de boites offrent l’hébergement parce que c’est une évolution naturelle des technologies. Mais que l’application soit installée sur un PC (ou une tablette, comme les « web applications » dont je parlais), sur un serveur de l’entreprise ou un serveur d’un hébergeur, ça ne change pas vraiment le boulot de l’éditeur. Ce sont les métiers autour qui changent.

    Nous, par exemple, on achète un progiciel à un éditeur et on propose de l’hébergement pour nos clients. Mais on tient à rester hébergeur car, outre que ça répond à des problématiques de sécurité, c’est notre métier depuis des dizaines d’années alors que ce n’est pas celui du fournisseur.

    Enfin (ou presque), tu fais la différence entre les grosses boites et les petites, méchamment d’ailleurs : « limiter son offre aux petites entreprises va complètement à l'encontre de l'esprit même du SaaS. C'est sans doute là que la différence entre les entreprises visionnaires, à la pointe de la technologie, et les bricoleurs qui ne voient pas plus loin que le prochain trimestre est la plus criante. »

    Il y a deux volets à traiter.

    Petit 1 (je fais des commentaires des structurés, aujourd’hui) : les grosses boites ont plus de pognon donc ont moins d’intérêt pour le SaaS. Dans ma boîte, on exploite probablement beaucoup plus de serveurs que la plus grande partie des hébergeurs officiels, dont probablement ta boite. Notons d’ailleurs que nous sommes concurrents (pas toi et moi, sauf si tu bosses dans la banque).

    Petit 2 (et je vais dans ton sens) : les grosses boites ont des directions informatiques qui n’ont pas nécessairement intérêt à sous-traiter car cela leur coûterait beaucoup moins cher, elles auraient donc beaucoup moins de budget. Et dans le CV d’un chef de service ou d’un directeur miteux, ça fait tâche. Sans compter que ça obligerait les grosses boites à changer de politique sociale (en français : virer du monde), or, dans les grosses boites, il y a des syndicats et tout ça. En outre, le métier des grosses boites (comme une banque), n’est pas l’informatique. Elle ne peut pas se permettre un problème social qui touche 5 à 10% du personnel parce que ce n’est pas le centre de coûts principal.

    Par contre, d’autres boites, comme la grande distribution, accordent trop peu d’importance à leur informatique et c’est là que des éditeurs SaaS ont peut-être de l’avenir.

  • Hop ! http://www.aubistrogeek.com/2013/08/le-saas-vu-du-bistro.html

  • Nicolas,
    En me pondant des réponses aussi longues, (tu ne m'as pas habituée à ça), tu ne me facilites pas la tâche !
    "Tu es victime d'une présentation commerciale" : victime, moi, jamais. Ou alors consentante.
    Je ne vois pas trop où tu tempères mes ardeurs, chouchou. Je sais parfaitement que le produit sur lequel je forme n'est qu'un progiciel et que le SaaS est une évolution naturelle des technologies.
    Mais j'insiste : mon PDG a été visionnaire en lançant, en 2000, un progiciel en mode SaaS, à un moment où on ne parlait même pas du SaaS (on nous annonçait même le bug du passage à l'an 200O !). Ça n'a rien de neuf aujourd'hui, évidemment, mais en 2000, ça l'était.

    Les possibles faiblesses du SaaS que tu cites, sécurité et dépendance à un FAI, je les connais. Mais si tu me relis, je précise bien que j'apprécie le SaaS de mon point de vue de formatrice qui a une mission à accomplir dans un délai donné (former à l'utilisation du produit). Le SaaS me donne, en tout cas jusqu'ici, un confort qui m'a fait défaut par le passé. Ceci étant dit, le SaaS, parce qu'il est dépendant d'un FAI, peut aussi subir des ralentissements. Tout n'est donc pas rose.

    En ce qui concerne la sécurité, ma boîte stocke des données financières, je suppose donc que les clients s'assurent de la sécurité de leurs données. En tous cas, ce n'est pas vraiment mon problème. Mais pour en avoir discuté hier avec un copain informaticien, il est vrai que le fait que les données clients ne soient plus entre leurs mains peut poser question en termes de sécurité et pérennité. Et il est vrai aussi qu'on ne sait pas ce que l'éditeur pourrait faire des données obtenues. Le contrat permet de border tout cela.

    Enfin, tu me reproches de "citer des points qui n'ont rien à voir avec le SaaS : le paramétrage". En effet, tout logiciel implique du paramétrage.
    Je ne "cite pas le paramétrage" : je prétends que le SaaS (j'aurais pu élargir aux applis web mais le SaaS offre un accès plus large) permet aux décideurs de contrôler le paramétrage mis en place et l'utilisation qui est faite du produit. Encore une fois, ceci est lié à mon expérience. Les directeurs ne se connectaient jamais, à 99%, à l'appli Windows sur laquelle je formais leurs managers, d'où les dérives que je cite. Ils ne se connectaient pas beaucoup plus à l'appli Web, mais c'est surtout, je pense, parce qu'elle était peu conviviale et pauvre en reporting. Elle ne permettait pas plus le traçage des actions faites.

    Le gouffre à propos duquel, selon toi, je me fourvoierais ...
    Tu parles technique, je parle service, Nicolas. Tout mon argumentaire se place soit de mon point de vue de formatrice, soit de celui du client. Je ne me place que peu souvent dans la peau de l'éditeur, sauf pour qualifier la relation différente avec son client que le SaaS lui offre, en lui permettant de suivre quasi en direct la performance de son client et le nombre de connexions.

    Enfin, tu remets en question mon affirmation sur l'intérêt du SaaS pour les grosses boîtes.
    Tu écris "les grosses boites ont plus de pognon donc ont moins d’intérêt pour le SaaS". Si on ne voit les choses que d'un point de vue financier, certes. Mais tu occultes l'un des avantages du SaaS, que je sous-entend à plusieurs reprises : l'aspect collaboratif.
    C'est en ça que je pense que le SaaS est une aubaine pour les grosses boîtes, à supposer qu'elles aient une réelle volonté de faire travailler leurs collaborateurs ensemble.
    Le travail d'équipe, dans une démarche bienveillante et constructive (en gras et souligné), on en est encore loin, je sais.
    Je n'ai pas pu donner d'exemples plus précis pour appuyer mes propos parce que
    1) Je ne veux pas parler du cœur d'activité de ma boîte, exemple parfait de la nécessité d'une plateforme collaborative et
    2) Ce billet aurait été encore plus long.
    Mais promis, je prendrai bientôt l'exemple d'un métier où l'accès de plusieurs personnes aux données et informations facilite grandement les choses. En plus, ça intéressera sans doute mon geek préféré.

  • Bon, j'ai pas lu tout à fond, mais je suis d'accord avec Nicolas pour tempérer les ardeurs de Fiso (c'est bien la première fois) concernant le SaaS ! Ça n'est pas l'universelle panacée, ça n'est pas adapté à toutes les situations d'entreprise / types de logiciels.
    Et puis c'est un peu le truc à la mode comme le "cloud" qu'on met à toutes les sauces.

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