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La vie est un combat

Cette semaine, la télé, qui provoque le plus souvent chez moi  indignation ou découragement, m'a donné de très belles émotions.

Mardi soir, j'ai voyagé en terre inconnue, chez les Quechuas. J'ai ri des peurs bourgeoises d'Arthur, j'ai été touchée par la pudeur et l'humilité des paysans péruviens et j'ai versé ma petite larme au moment des adieux. Mais surtout, j'ai aimé la 2ème partie de soirée. Celle où Frédéric Lopez, que j'apprécie décidément, fait sortir de l'ombre deux hommes qu'on ne voit jamais, les cameramen, pour qu'ils expliquent pourquoi ils font cette émission et pourquoi ils la font comme ça. Un beau débat s'ensuit, sur l'écart entre le quotidien des voyageurs et de leurs hotes, mais aussi leurs similitudes.  Et la séquence finale, où l'on montre à une population asiatique l'émission tournée chez les Papous. C'est beau de retrouver le sens du mot fraternité.

Hier soir, j'ai suivi avec ferveur, sur L'équipe 21, le dernier combat de Jean-Marc Mormeck, qui se jouait à quelques kilomètres de chez moi. J'aurais voulu y être. D'abord, j'ai une vraie fascination pour la boxe, et les sports de combat en général. Est-ce parce que mon père l'a pratiqué ?  Rocky, Ali et Million Dollar Baby sont des films qui m'ont remuée et il y a quelques années, la curiosité m'a poussée dans le café d'un boxeur de légende, disparu.

Ensuite, j'ai une profonde admiration pour Jean-Marc Mormeck et son franc-parler. Et puisqu'il avait annoncé qu'il arrêterait la boxe s'il perdait ce combat, j'ai voulu l'encourager. Il est parti la tête haute et debout, sans KO. 42 ans quand même, le mec ! En ouverture du combat, le slam de Grand Corps Malade était percutant, tout comme l'ont été les mots de Jean-Marc, après sa défaite.

Quelle puissance, quelle sincérité, quelle humilité. Les enfants chéris du foot, gavés de fric et de suffisance, devraient en prendre de la graine. Merci Jean-Marc.

Après le départ de mon frère et d'I., qui a mangé avec nous sa première fondue savoyarde, j'ai zappé sur Arte. "Programme interdit aux moins de 18 ans, tapez votre code" disait un bandeau noir.

Intriguée, j'ai déverrouillé l'écran et découvert "Bons baisers du quartier rouge" : une plongée dans le quartier rouge d'Amsterdam et le quotidien de 2 soeurs jumelles vieillissantes, prostituées depuis plus de 40 ans. Un documentaire dérangeant, aux images et aux propos crus, ponctuée de séquences très drôles aussi. 

"Faire la pute, c'est pas de la tarte" dit l'une des deux mamies, agressée verbalement et physiquement par des hommes "qui vont aux filles". 

Moi, ce qui m'a bluffée, c'est le lien incroyable entre ces deux soeurs quasi siamoises : même destin, mêmes souffrances, mais même regard doux et lumineux quand elles sont ensemble. 

Et j'ai adoré que le film se termine sur une image pleine d'espoir et d'insouciance :  un fou-rire dans la neige, comme deux gamines insouciantes, qui m'a fait rire avec elles.

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