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When doves cry

Il y a 3 semaines, le hasard me ramène dans un des quartiers de ma jeunesse, du côté de Plaisance.

Assise à la terrasse du café où, il y a plus de 20 ans, je la retrouvais parfois, tirant sur une cigarette, je fixe son immeuble grisâtre et repense à mon amie Nathalie.

Nathalie, le témoin des premières amours, la complice des soirées en boîte, Bobino, Palace, Rex où nous croisions souvent un certain Joey Starr.

Nathalie qui suscitait chez moi un mélange d’admiration et de jalousie. Brune, grande, fine, elle avait du chien alors que je me trouvais tellement fade, sans talent ni passion.

Nathalie, partie il y a 20 ans en Afrique, retrouvée il y a quelques années sur le fameux réseau social. J’avais essayé de renouer le lien à plusieurs reprises mais le temps et la distance avaient fait leur œuvre.

Ce soir-là, pourtant, comme je l’avais fait à la mort de Prince, notre idole, je lui ai adressé une pensée sur le réseau social. Et elle a répondu, proposant une soirée à se remémorer « nos bons vieux souvenirs », à la faveur de sa venue à Paris, la semaine suivante.  

Quelques jours après, je raconte l’anecdote à mon ami JM. Et je fonds en larmes à l’idée de la revoir. « Pourquoi tu pleures, ma grande ? » demande JM.

Je pleure mon innocence d’alors, les rêves que j’avais et qui ne se réaliseront jamais. Car certains ne se réaliseront jamais. Je pleure tout ce que j’ai évité, tout ce que j’ai reproduit.

Un soir, je retrouve Nathalie devant le cinéma Gaumont Alésia. Elle n'a pas changé. Je suis émue.

A la terrasse d’un restaurant du quartier, notre complicité est intacte, comme si nous nous étions quittées hier. Elle a gardé les qualités qui m'ont fait la choisir, il y a plus de 25 ans : pudeur, bienveillance et authenticité. Elle me raconte son travail, ses enfants, son couple, son Bénin. Sa vie semble simple, lucide et heureuse.

Nous n'avons pas envie de nous quitter et buvons un dernier verre à la porte d’Orléans. Et puis je rentre chez moi. Chamboulée par cette période étrange où certaines personnes sortent de ma vie tandis que d’autres y reviennent.

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