Sky Road

L’autre jour, une commerciale de ma boîte à qui je racontais que j’allais bientôt démarrer un Master 2 en Gestion des Ressources Humaines a voulu connaître mon parcours.

Après que j’aie conté les métiers exercés et la prise en main de ma carrière depuis 10 ans, elle a exprimé son étonnement et son admiration. Et m’a forcée à une réflexion que je n’avais jamais eue : « Qu’est ce qui t’a donné ce tempérament de battante ? »

J’ai fait une pause et j’ai réfléchi.

Mes parents ? Non. Modestes, ils m’ont construite et transmis des valeurs dont je parlerai un jour mais ils ne m’ont pas donné la confiance en moi-même, bien au contraire. Pour la simple raison qu’ils ne l’avaient pas eux-mêmes.

Mes professeurs ? Sûrement pas. J’en veux beaucoup au système éducatif français que je considère comme le premier broyeur d’espoir de notre société.

Je pense avoir compris très tôt que je n’avais pas grand-chose à en attendre et je l’ai quitté dès que j’ai pu, à 18 ans à peine.

Mes premiers managers ? Pas vraiment, même si je dois à France, disparue peu après, mon départ pour l’Irlande en 1996. Elle a vu en moi un potentiel managérial que j’ignorais alors et jusqu’à il y a peu. (Mais ça, c’était avant, comme dirait l’autre).

Non, la ténacité qui me caractérise aujourd’hui, je ne la dois pas à une personne mais à la rencontre avec un pays : l’Irlande et son peuple.

« Oui, répondé-je à Céline, c’est l’Irlande qui m’a transformée. »

L’Irlande et la découverte de tous les possibles, où ma langue natale était le plus sûr sésame pour franchir la porte des entreprises les plus prestigieuses. L’Irlande et les Irlandais, mélange d’humilité et de bienveillance, de gaieté et de mélancolie, si fiers de leur culture.

Ce pays m’a donné foi en l’humain et par extension, en moi-même. J’y ai découvert la fierté d’être française et l’amour de mon pays.

Il me semble que l’Irlande, en m'offrant des opportunités que mon propre pays m’aurait refusées, m’a armée d’un optimisme et d'une confiance en moi-même qui ne m’ont plus quittée.