J'ai ouvert le placard et sorti les boîtes en carton que j'y ai oubliées il y a des années. J'ai lu des lettres qu'on m'a envoyées, il y a longtemps, quand communiquer ne pouvait se faire que dans la réflexion, seul face à soi-même et une page blanche. Des lettres de ma mère, de ma soeur, de ma confidente d'alors partie vivre en Afrique, de l'homme au profil d'aigle qui a disparu et qui me manque toujours, 15 ans après. Je l'ai cherché sur ces réseaux qui flattent notre narcissisme et nos angoisses, en vain. Il me parle de solitude et de son amour pour moi, lui le garçon qui désirait des hommes, et emploie des mots qui feraient sourire ceux qui n'ont rien compris. J'aimerais savoir à quels maux de moi son émouvante missive répondait alors.
J'ai sorti de leur pochette Kodak bleue chacune des centaines de photos qui représentent mon passé. Les regarder me rendait triste, avant. En fait, c'est mon regard, là, sur le papier glacé, qui provoque de la tristesse en moi. Et ça, ça ne part pas. Pas encore. Je suis restée pensive devant ces images de moi, cheveux longs ou en brosse. Je ne me reconnais pas, c'est étrange. J'ai aussi contemplé les visages de gens et bambins sur lesquels je n'ai pas su mettre un prénom.
J'ai mis de côté les photos qui représentent d'autres personnes, ma soeur, mon frère, ma copine Claire, nos souvenirs de vacances à la Barbade et à Los Angeles, où nous posions dos à dos dans le même bikini Tommy Hilfiger, rouge pour moi, bleu pour elle, mon ami Salim et sa drôle de coupe de cheveux de l'époque, Blaithin avant qu'elle ne devienne mère de famille, les enfants de Jean-Marc, sa photo de mariage, les miennes où posent déjà ceux qui m'entourent encore aujourd'hui, Bibiche, Amel, Jean-Marc, Salim encore, Armando exilé au Danemark et les amis de mon frère, mes petits-frères, Fred, Chrif. Pour les scanner et les leur envoyer.
Et j'ai jeté les centaines de photos.
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Les 5 grandes dynamiques relationnelles
"Dis-moi ce que tu retiens, je ne te dirai pas ce que tu es, mais comment tu souffres"
L'éponge
Celui qui absorbe tout dans un amalgame confusionnel, depuis les malheurs, catastrophes, épidémies, souffrances individuelles et collectives jusqu'aux bonheurs petits et grands !
Mais, comme quand l'eau potable est mélangée avec de l'eau de vidange ... rien n'est bon à la sortie du tuyau ! A la longue, le monde des éponges devient grisâtre ou a irrémédiablement mauvais goût.
Le filtre
Celui qui retient surtout le mauvais, en laissant passer le bon sans rien en garder, sans même le voir !
Vivre avec un "filtre" est très décourageant, épuisant. Vous avez le sentiment d'être vraiment nulle dans tous les domaines. Quoique vous proposiez... le filtre ne semble garder que le négatif. Fuyez !
L'entonnoir
Simple et direct comme un entonnoir, celui-là ne garde rien. Il laisse tout passer, le bon et le mauvais. Il traverse la vie en état de manque permanent ou totalement anesthésié. Ce n'est pas vous, bien sûr... c'est l'autre.
Le tamis
Celui-ci sait garder le bon et laisser passer le mauvais. Il trouve son compte à capter les rires, les douceurs, le positif, les possibles de l'existence. Il ne s'encombre pas de déchets, laisse la pollution à l'extérieur de la relation. C'est bon de vivre avec un tamis !
S'il y ajoute de l'humour, de la fantaisie, de la capacité à dédramatiser... c'est encore meilleur !
L'alambic
Celui-là sait métamorphoser, transmuter une situation, un échange, une expression ou un simple mot et en extraire l'essentiel, pour en retenir le bon, le lumineux ou l'essence. Il suscite de mystérieuses résonances, il ouvre à des émerveillements et à des étonnements, dont la trace nous prolonge bien au-delà de nous-même.
Savez-vous avec qui vous travaillez ? Savez-vous avec qui vous vivez ? Savez-vous avec qui vous vous engagez ? Savez-vous aussi ce que vous proposez à l'autre ?[Extrait de "Pour ne plus vivre sur la planète Taire", de Jacques Salomé]
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Street art à Vitry-sur-Seine
Après un déjeuner au Café d'Enfer, qui expose de jolies femmes dénudées, j'ai enfourché mon vélo pour honorer une invitation à goûter à Vitry sur Seine, chez ma rouquine préférée. A peine partie pour mes 8 kms de route, un énergumène de 80 kilos s'est invité sur mon porte-bagages, pour se faire déposer au parc Montsouris (mes cuisses s'en souviennent encore).
Après le goûter, Roger (le surnom que je donnerai à ma copine) m'a proposé une balade dans son quartier. "Je vais te montrer quelque chose qui devrait te plaire" a-t-elle dit.
En chemin, elle en dit un peu plus : un copain à elle décore le mobilier urbain. Le copain, c'est Christian Guémy alias C215, pochoiriste désormais célèbre dans le monde du street art.
Il réalise ses oeuvres d'après des photos qu'il reproduit sur des compteurs électriques, des boîtes aux lettres, des portails ...
La ville de Vitry sur Seine est parsemée de ses portraits saisissants de réalisme ...
des habitants du quartier,des laissés-pour-compte,
des familles des détenus de Guantanamo (au passage, ça fait 10 maintenant que des hommes y sont arbitrairement enfermés)
des matous (celui de ma copine, tiens! )C215, artiste sensible à la notion d'enfermement, a aussi laissé sa trace dans de nombreuses villes comme Berlin, Londres, Rome et collaboré avec d'autres artistes ...
la Canadienne Indigo (coup de coeur pour cette fresque)
Alice
Et moi j'ai beaucoup aimé cette promenade urbaine.
Et au moins autant le trajet du retour où avant le Port à l'Anglais, j'ai bifurqué à gauche et longé la Seine pour rejoindre les boulevards des maréchaux, refaisant le trajet qui me fut quotidien, pendant 2 ans et demi, mais cette fois sans pester (les anciens se souviennent).Merci Roger ! :)