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Allemagne

  • Jour 3 : sur la route d'Ulm avec Beate

    Photo125.jpgA notre retour de la visite du camp avec Reinhard, Beate propose que nous visitions la ville d'Ulm, une ville universitaire à l'ouest de Munsingen d'où nous pourrons prendre la route pour Budapest.  Beate charge un vélo dans son coffre et nous devons en récupérer 2 autres chez Anita qui vit avec son compagnon, lui aussi étudiant, dans la ville limitrophe de Neu-Ulm. Nous avons programmé le GPS au cas où nous perdrions Beate en route.

    Nous traversons le village de Magolsheim et nous arrêtons à Blaubeuren. Ce site archéologique est un des plus importants d'Europe. On y a trouvé trace de l'homme de Neandertal et surtout une flûte en os de cygne, le plus ancien instrument de musique trouvé à ce jour dans le monde. Beate nous entraîne d'un pas décidé dans les rues du village, jusqu'à une mare d'eau en lisière de forêt, d'une transparence et d'une teinte bleu-vert digne des plus beaux lagons.  Il s'agit du Blautopf - littéralement cuvette bleue- et source du Blau, un fleuve qui se jette dans le Danube à hauteur de la ville d'Ulm. Sa couleur proviendrait d'une réaction chimique de la pierre à chaux. Beate affirme que la profondeur de la cuvette serait de 70 à 80 mètres et que nombre de plongeurs s'y aventurent, l'un d'eux en étant même revenu paraplégique. Le site est charmant et très paisible, quelques promeneurs se reposent sur des bancs tandis que la Blautopf se déverse en cascade et alimente un moulin à eau.

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    A 13h33, nous voici au pied de l'immeuble d'Anita et Sascha descend avec 2 vélos et une pompe. Nous passons une demi-heure à gonfler le pneu d'un des vélos qui s'évertue à rester à plat. Nous décidons de partir quand même en roulant doucement, le centre d 'Ulm n'étant qu'à une dizaine de minutes de là.

    Vous ne serez sans doute pas surpris si je vous dis que faire du vélo en Allemagne est une expérience des plus paisibles, en comparaison de ce que les Parisiens peuvent vivre. Ici on roule aussi sur les trottoirs mais ils sont très larges et permettent une cohabitation avec les piétons parfaitement pacifique.  Nous longeons le Danube  - qui s'appelle ici le Donau - et l'enjambons au niveau de ... Pas peu fière d'avoir réussi à mettre Boug' sur un vélo, j'immortalise la scène.

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    Nous traversons le Danube et prenons la direction de la cathédrale. A notre gauche, un étonnant bâtiment, la mairie d'Ulm.

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    Nous accrochons les vélos à un poteau au pied de la cathédrale et Beate propose que nous visitions la cathédrale pendant qu'elle cherche un magasin de vélos pour réparer le pneu récalcitrant. Nous entrons dans la cathédrale et en faisons le tour. Seule la montée au clocher - souvenir d'une de mes plus belles frayeurs d'enfant -  est payante. A la sortie, Beate n'étant pas revenue, nous entrons dans un magasin de confiseries. Un rayon de soleil étant apparu, nous nous détendons quelques minutes dans des chaises en plastique blanc mises à la disposition des promeneurs, devant la cathédrale. La place de la cathédrale est sans intérêt et je suis surprise de ne pas y retrouver les maisons typiques à colombages ; Beate m'apprendra, un peu plus tard, que la place a été détruite par des bombardements alliés pendant la 2ème guerre mondiale.

    Beate est de retour avec le vélo réparé. J, nous sommes affamées et nous mettons en quête d'un endroit où nous restaurer rapidement. Je rêve d'une wurst à la moutarde et d'une bière. Dans la rue commerçante d'Ulm ,il n'y a que des magasins de vêtements. Nous entrons donc chez un boucher traiteur  où nous commandons des spatzle et wurst  que je badigeonne de moutarde légèrement sucrée, et de l'eau gazeuse, bouh ! Boug' me charrie tout en reconnaissant y avoir pris goût aussi : depuis que je suis en Allemagne, je mange des spatzle à tous les repas.

    Nous regagnons la place de la cathdrale et descendons à droite vers la rivière ... où des canards s'ébattent joyeusement dans le courant. Le soleil accompagne notre visite des rues pavées du quartier des pêcheurs, une succession de maisons massives et magnifiques. Beate nous fait remarquer le système de poulie installé au faîte des façades, qui permet d'hélitreuiller des meubles, les escaliers des maisons étant trop étroits. 

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    La balade dans ce quartier piéton est très agréable et les touristes assez rares en ce mardi. Vers 16h, nous reprenons les vélos et passons sous la porte de la tourelle ... pour rejoindre les rives du Danube. Hélas, l'accès aux pistes pour rejoindre Neu-Ulm est fermé et nous devons remonter dans le centre-ville. Notre départ pour Budapest se fera un peu plus tard que prévu car Beate nous informe qu'Anita, qui doit rentrer de ses cours vers 16h30, a fait un gâteau.

    Nous regagnons le parking de l'immeuble d'Anita au moment même où celle-ci y gare sa voiture. Dans son appartement, un petit 2 pièces très lumineux et au décor minimaliste en blanc et prune, une bonne odeur de gâteau flotte. Nous nous attablons tous les 4 devant un bienenstitch (littéralement piqûre d'abeille) et un bon café.

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    Le gâteau est délicieux et je me régale des amandes effilées et caramélisées qui le surmontent.  Sascha, qui est lui aussi de Munsingen, confirme : Anita cuisine très bien et il est un homme heureux. Après avoir promis de venir me voir à Paris et échangé adresses mails et numéros de téléphone, Beate, Anita et Sascha nous embrassent et nous regagnons notre voiture. C'est là que nous découvrons, dépitées, que le GPS de Valérie ne connaît ni la Hongrie ni la Roumanie ; nous devrons donc, à partir de la frontière austro-hongroise, nous fier à l'itinéraire que j'ai eu la bonne idée d'imprimer avant le départ, au cas où.

    Il est presque 18h, nous avons pris un peu de retard dans notre timing. Beate a annoncé un trajet d'environ 7-8 heures jusqu'à Budapest. Y étant attendues le lendemain aux alentours de 16h, nous devrons donc dormir quelque part, ce soir,  entre Munich et Vienne. J'avais oublié que la vitesse sur les autoroutes allemandes n'est pas la même qu'en France et encouragées par les énormes berlines qui nous dépassent tout schuss, je profite de mes derniers kilomètres en territoire allemand pour m'offrir un petit 190 au compteur. Au loin, devant nous, les sommets enneigés de ... et en contrebas de l'autoroute, des villages typiques d'où émergent les clochetons d'églises ... Nous passons la frontière autrichienne peu avant 21h et sous une pluie battante, décidons de faire halte à Salzburg. Se garer dans le centre ville sembla hardu, nous stoppons donc à l'hôtel Josefa où je tire une vieille dame aux cheveux blancs, absolument charmante, de devant son poste de télévision. Elle parle un anglais parfait, porte un corsage blanc et une jupe en flanelle grise.  Après nous avoir présenté ses chats, 2 soeurettes répondant aux noms de Lilipuppie et Zvicky, et m'avoir dotée d'un câble réseau pour me connecter à internet, elle nous indique un restaurant au coin de la rue où nous pourrons dîner. Devant une bonne bière, je choisis un plat de ... spatzle aux oignons et fromage tandis que Boug' se laisse tenter par un goulasch hongrois.

    De retour à notre chambre, nous y découvrons, délicatement emballées dans des papiers dorés, des demi-plaques de chocolat au lait. Je prends connaissance des premiers commentaires de mes amis d'enfance, que j'ai informés de mon voyage, ainsi que de ceux de mes amis (es) blogueurs, émus eux aussi. Fatiguée mais consciente qu'en France, ma famille et mes amis d'enfance suivent mes récits avec intérêt, je ne peux m'empêcher de poster mes derniers billets et surtout d'écrire celui qui raconte la visite, si bouleversante, du camp de Munisngen avec Reinhard, Il est 3 heures du matin lorsque j'éteins enfin les feux sur cette journée riche d'amitié et d'émotions.

  • Münsingen (2)

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    Il y a 2 jours, je dînais chez mon amie Esperanza, momentanément célibataire et sans enfants. Après avoir évoqué la soirée de samedi dernier et le concert des Starloozes, je lui racontai mes récentes retrouvailles, sur un site internet, avec d’anciens camarades de classe.

    Après un garçon dont je ne suis même pas sûre que nous ayons partagé la même classe à Châteaudun, tranche de ma vie que j’ai raconté , ce sont mes amis d’Allemagne qui réapparaissent soudain.

    Mon enfance dans le camp militaire de Münsingen, au cœur d'une forêt du Jura souabe, est une des plus belles périodes de ma vie, surtout en raison du cadre exceptionnel dans lequel je grandissais et de mon immersion, après la Nouvelle-Calédonie, en pays étranger, ce qui allait constituer le terreau de mon goût pour la différence. Difficile aussi parce que c’est là, entre 7 et 13 ans, que ma personnalité s’est construite.

    En lisant une note de Lancelot, je me suis souvenue aussi de la cruauté des enfants entre eux. Des blessures que j'ai infligées plus que de celles que j’aurais subie, parce qu’étant gamine, j’étais assez meneuse et rarement chahutée. Sauf pendant la courte période où j’ai porté des lunettes et qu’on m’appelait «serpent à sonnettes ». Je reparlerai dans un prochain billet de ces mots et gestes qu’on regrette encore, des années après.

    A Münsingen, ma suprématie résidait dans le fait que j’avais réussi à faire gober aux gosses de la cité-cadres que je n’étais pas la fille de mes parents mais un être venu d’ailleurs aux supers pouvoirs. Comment ? Il faudrait le leur demander mais je crois me souvenir que la raison principale de cette adoration venait de mes bras. Figurez-vous que depuis toujours, j’ai un super pouvoir que je dois à ma très grande souplesse : j’arrive à passer mes bras joints au-dessus de ma tête et jusqu’aux fesses sans plier les coudes. Vous suivez ? Sinon, c’est pas grave, je fais des démo sur demande ;)

    Ma souplesse me permettait donc de m’enrouler et me contorsionner comme personne, et quand il fallait se faufiler dans une ouverture étroite ou aller explorer un bunker au fin fond de la forêt, j’étais toujours volontaire. Je me la pétais grave, quoi. Sur ce plan-là, je n’ai pas beaucoup changé.

    Téméraire, casse-cou, souvent perchée dans les arbres ou à me battre avec les garçons qui nous fouettaient les fesses à coups de branches (les salauds !), je rendais le mythe de Super Sophie plus crédible en courant au ralenti avec le bruit de fond, comme Super Jaimie. Trop marrant quand j’y repense !

    Notre occupation favorite était la construction de cabanes et les bagarres avec les petits allemands auxquels je dois une partie de mon vocabulaire. Je sais au moins dire « grosse merde » et « trou du cul » dans cette langue. Pour les cabanes, on avait de quoi faire, en pleine forêt.

    Notre cité-cadres avait la forme d’un U et se trouvait sur une petite butte. Nous étions des FFA (Forces Françaises en Allemagne) et à ce titre, les voitures de nos parents avaient des plaques bleues.

    D’un côté de la cité, en contrebas, le camp militaire, son foyer, son cinéma, l’économat, l’école primaire où allait mon petit frère, le mess des « souzoff’ », le vaguemestre, la chapelle et les baraquements dans lesquels s’entassaient les bidasses. Une ville dans la ville où langue et argent étaient français. De l’autre côté, dans un bois qui nous paraissait immense, se dressait le château du colonel, lieu hautement mystérieux que nous n’étions autorisés à investir qu’à Pâques pour y chercher des œufs. Et puis, en contrebas, la caserne de gendarmerie et l’école primaire.

    J’ai eu 2 maîtres d’école qui faisait la classe dans la même salle aux CE1, CE2, CM1 et CM2. L’un d’eux, M. Masson, un moustachu tonitruant qui fumait la pipe, était adepte du coup de pied au cul. Il en mettait de violents à sa fille, G., j’en garde un souvenir horrifié, et nous on se prenait souvent des claques.  Ensuite, il y eut M. Gonin qui fut beaucoup moins impulsif.

    L’hiver était ma saison préférée. Je descendais en luge à travers le bois et sous un mètre de neige, le toit de notre école se chargeait de stalactites. A la récré, on faisait des glissades sur la glace de la cour et on se battait à coups de boules de neige. Le soir, après l’école, on se laissait tomber en arrière dans la neige et on restait là de longues minutes à regarder le ciel blanc résonnant du coassement de nombreux corbeaux noirs. On n’avait pas froid dans nos combinaisons et bottes fourrées. Moi, j’avais une paire de bottes en poil de vache dont j’étais très fière. Les flocons de neige glacée fondaient doucement sur nos visages. Aujourd’hui, ces oiseaux que d’autres trouvent laids et lugubres m’évoquent immanquablement d’heureux souvenirs. Je me souviens aussi qu’on avait construit un igloo avec des boîtes en bois, à l’arrière de l’école. L’odeur associée à cette époque est, outre celle de la pipe, celle de l’encre qu’utilisait les maîtres pour imprimer des feuilles.

    La première à m’avoir contactée, c’est Nathalie Je ne sais pas quels souvenirs elle a de cette période. Moi je me souviens que même si on était copines, notre groupe d’enfants n’était pas gentil avec elle. Nathalie était un peu « bouboule » comme on dit et elle était la proie de moqueries cruelles. C’était une gamine réservée qui par moments entrait dans des accès de violence dont j’ai fait les frais, un soir après l’école. Elle m’a mis un coup de rondin et je suis rentrée chez moi avec un bel œuf sur le front. J’ai failli m’en reprendre une quand ma mère m’a traînée chez la sienne pour lui faire constater l’étendue des dégâts et qu’elle a appris que Nathalie m’avait castagnée parce que je me moquais d’elle, avec d’autres. C’est peut-être cet épisode qui a fait qu’aujourd’hui, je supporte mal qu’on se moque du physique de quelqu’un.

    Nathalie se souvient, comme moi, de cette anecdote. Il y en a une autre qu’elle a peut-être oubliée. Elle avait trouvé dans la poubelle familiale une BD porno appartenant à son père. Format livre de poche, c’était une Gulliver au féminin, avec tout ce qu’il faut là où il faut - comme dirait Tonnegrande -, qui se faisait attraper et ligoter au sol par une bande de lilliputiens pervers. Un de mes premiers grands émois sexuels, on devait avoir 10 ans.

    Après Nathalie, la « mafia de Münsingen » se recompose lentement.

    Catherine, dont le nom m’est bien connu mais le visage oublié, m’envoie un mail où elle reparle de nos parties de saut à l’élastique et de marelle et aussi d’un petit blond dont nous aurions toutes les 2 été amoureuses. Le petit blond, je m’en souviens très bien, il avait un nom exotique venu de l’Est, mais pas de souvenir d’avoir été amoureuse de lui. Tiens, justement, je retrouve le petit blond en question, qui habite dans mon département et confirme « Non, non, à Münsingen, c’est moi qui étais amoureux de toi ».

    Ah bon ? Faut croire que mon incapacité à voir qu’un garçon s’intéresse à moi ne date pas d’hier …

    A suivre …

  • Mon enfance en Allemagne

    L'Allemagne, ça vous évoque quoi ? Plutôt des choses négatives comme la plupart des gens que j'ai rencontrés ?

    Hitler, la fête de la bière, l'ex mur de Berlin, Angela Merkel ?

    L'Allemagne, c'est pour moi le souvenir heureux d'une enfance au milieu des bois.

    J'ai grandi en Forêt-Noire, dans une cité-cadres en bordure du camp militaire de Munsingen, à 200 kms environ de la frontière française. J'avais 7 ans quand mon père y fut muté.

    Quand je pense à l'Allemagne, je n'ai que des souvenirs heureux. 

    Un épais manteau de neige immaculée qui craque sous mes pas, ma luge en bois qui file à travers les arbres jusqu'à l'école.  Des heures à jouer dans la neige, avec pour tout bruit le croassement lugubre des corbeaux. Le camp militaire, le château du colonel, l'économat, le foyer, le vaguemestre, le mess des sous-off', les silouhettes vêtues de treilles et de rangers. La fête de la Saint-Nicolas où l'un de nous se faisait immanquablement attraper par le Père Fouettard sous nos cris affolés. Le Noël des enfants au mess et son rituel invariable : la projection d'un dessin animé du style "Goofy aux sports d'hiver" au cinéma militaire, un goûter avec chocolat chaud et brioches, la distribution des jouets. Pâques et le privilège pour tous les enfants d'aller chercher les oeufs dans le parc du colonel. Et toutes les bonnes excuses que trouvent les militaires pour faire la fiesta, naissance, baptême, promotion, mutation, un mouton qui tourne sur une broche à l'occasion d'un méchoui, les tanks qu'on a enfin le droit de visiter. 

    En dehors de notre petit bout de France, le "père Hans" qui travaillait avec mon père et chez lequel nous allions parfois manger du boudin maison, la ville de Munsingen où nous allions faire nos courses, la piscine découverte où j'allais me baigner l'été, les "Volsmarch" en famille le dimanche avec trophée à l'arrivée (précieux souvenirs que mes parents ont gardés), les heures passées à la patinoire d'Urach, à ciel ouvert, à faire des figures sur la glace et à manger des hot dogs, la grotte de l'Ours et ses personnages animés, les nombreux châteaux forts à visiter, la messe de minuit dans les églises allemandes, les courses pour la rentrée scolaire à Tubingen, le parc d'attractions "Europa Park", le lac de Constance et celui du Titisee. Mon premier grand chagrin le jour de ma communion, quand mon chat Bunny se fit dévorer par les chiens du garde-chasse. La naissance de ma petite soeur au Krankenhaus. Plus tard, mon entrée en 6ème, pensionnaire du lycée Charles de Gaulle à Baden-Baden, les mercredis chez les Bertrand à Rastatt, le retour à la maison le week-end en bus militaire, mon professeur de français M. Martin.  Des souvenirs gourmands aussi : les bretzels, le pain d'épices, les cochonailles, le saucisson de pâté à tartiner, les spatzle, les poches en alu de "Capri-Sohne", les calendriers de l'Avent dont chaque fenêtre libérait un chocolat jusqu'à Noël, les tartes meringuées au citron de ma mère. 

    Oui, vraiment, j'ai une tendresse particulière pour ce pays qui m'évoque des souvenirs heureux.