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don du sang

  • Maison du Don : j'ai testé !

    L'antenne EFS de l'hôpital Saint Vincent de Paul, où je donnait mes plaquettes depuis plusieurs années, a fermé au printemps, tout comme celle de l'Hôtel Dieu. Une petite dame blonde m'avait appris la nouvelle, visiblement angoissée à l'idée de perdre ses donneurs réguliers et peu jouasse de rallonger son temps de trajet quotidien.

    En déplacement ce jour-là, j'avais raté, en juin, le pot d'inauguration de la Maison du Don qui réunit ces deux services, dans le quartier de la gare Saint Lazare.

    Vendredi matin, à la faveur d'une RTT, j'avais rendez-vous à 11h30 pour mon tout premier don dans ce nouvel endroit. La Maison du Don se trouve quasi en face de la sortie de métro, au 55 rue de Chateaudun.
    J'y entre et à l'accueil, reconnais une jeune femme de Saint Vincent de Paul. Il y a peu de monde et j'en profite pour discuter avec elle.
    Oui, ils ont perdu beaucoup de leurs donneurs du 14ème arrondissement et pour l'instant, la Maison du Don n'attire pas foule. A Saint Vincent de Paul, ils pouvaient compter sur le personnel de l'hôpital et les jeunes des écoles alentour. Et puis, elle avait sympathisé avec des sages-femmes et le cadre hospitalier lui manque. Ici, dans ce quartier d'affaires, les travailleurs ne prennent pas le temps de s'arrêter. Pourtant, elle préfère ce quartier de Saint Lazare, bien plus vivant, où tout est à porté de main, banques, poste et ... boutiques.

    Je remplis le formulaire habituel et m'entretiens quelques minutes avec un docteur, à laquelle je raconte mes récents malheurs. Après une numération, on va me prélever plaquettes et globules rouges. Je bois un verre de jus de raisin et mange une madeleine avant d'entrer en salle de prélèvement.
    Je demande : « Il doit y avoir encore plus de choix au niveau DVD si vous avez réuni les collections de Saint Vincent de Paul et de l'Hôtel Dieu ?

    - Oui, et maintenant on a même des Ipad », répond une infirmière.

    Dans le meuble, je choisis "Itinéraire d'un enfant gâté" puis entre dans la salle où je reconnais une autre infirmière. Le décor n'a pas changé si ce n'est qu'ici, on bénéficie de la lumière du jour. Ils pourraient en profiter pour tamiser un peu l'éclairage et éteindre quelques-uns des puissants spots. Tiens, maintenant, on peut déposer ses affaires dans un vestiaire fermé à clé. Autre nouveauté, une radio en fond sonore et à niveau raisonnable. Je reconnais Mathilde la cruche de radio Nova, qui m'exaspère bien trop souvent avec sa manie de finir tous les mots par "ch" et sa façon de s'écouter parler (enfin, si vraiment elle s'écoutait parler, ça lui éviterait peut-être de dire autant de conneries) .

    Une jeune Martiniquaise, en métropole depuis 3 ans, me fait une première piqûre sur le bras droit, tout en douceur, pour vérifier mon taux de plaquettes. Visiblement, je suis éligible puisqu'on m'installe sur ZE fauteuil, à côté de la machine à trier les composants.
    « Alors, ça a donné quoi ma numération ?
    - Très bonne : 344.000. Le minimum est à 150.000 et le maximum à 400.000, vous êtes donc dans la fourchette haute. »

    Une autre infirmière me pique le bras gauche, aie, je l'ai sentie, cette fois, l'aiguille ! Ça y est, c'est parti, je regarde le serpent rouge faire son chemin dans le tube transparent, de mon bras au séparateur de cellules. Sur l'écran, un bandeau lumineux indique à quelle phase j'en suis (prélèvement ou retour), puisque lors d'un don de plaquettes, le sang est trié, les plaquettes conservées et les autres composants sanguins restitués au donneur. D'où une possible sensation de froid lorsque le sang est réinjecté.

    Un curseur effectue le compte à rebours de mon don et 3 graphiques affichent le taux de remplissage des pochettes de plaquettes, plasma et hématies. Mon don de plaquettes-globules rouges durera 84 minutes, contre 15 pour un don de sang total.

    On met un casque sur mes oreilles et on dépose devant moi un lecteur DVD ainsi qu'un écran Ipad, sur lequel je peux surfer sur internet ou lire des magazines. Ça c'est une belle nouveauté, qui permet même aux travailleurs de bosser ici.
    J'accroche très vite aux première images d'Itinéraire d'un enfant gâté, entre la magnifique chanson "Qui me dira" de Nicole Croisille, Belondo, vieux loup solitaire secoué au milieu de l'Atlantique et des images de cirque. La machine bipe et me tire de mes rêveries, m'exhortant à presser la balle en mousse pour remonter une pression de prélèvement trop basse. Bon, c'est pas le top pour se plonger dans un film, un oeil sur l'écran et un oeil sur la machine, pour éviter de pomper quand c'est la phase de retour.
    « Sinon, ça claque et c'est l'hématome » rappelle l'infirmière.

    Ça y est, je suis au bout des 84 minutes et je finis tranquillement mon film. A l'espace restauration, devant un plat de pâtes au saumon, un enquêteur veut savoir comment je suis arrivée à la Maison du Don et connaître la porté des campagnes publicitaires. On se charrie, lui sur mon appétit, moi sur sa piètre dextérité au clavier.

    Vous l'avez compris, ce billet n'avait vraiment pour but que de vous encourager, si vous ne le faîtes pas déjà, à donner votre sang. Ce matin, sur Facebook, j'ai appris la mort de l'oncle, que j'ai bien connu, d'une amie d'enfance. Il est mort des suites d'une leucémie, comme son frère. D'autres comme eux survivent, accrochés à ce petit fil qui sort de votre bras, et ce fil fragile peut rompre à tout moment. Entre nous, ça vous coûte quoi ?

  • Homo ? Ah ben, non, merci ...

    Il y a peu, lors d’un dîner chez un ami proche, j’appris avec surprise qu’il ne donnait plus son sang, parce que le don du sang était interdit aux homosexuels.

    Je décidai de poser la question au docteur qui me recevrait, la prochaine fois que j’irai tendre le bras. Quelques semaines plus tard, momentanément interdite de don de plaquettes pour cause de séjour au Mexique, l’hôpital me sollicitait pour un don de plasma.

    Lors de l’entretien préalable avec le docteur, une femme très sympa au demeurant, je lui demandai si cette information était exacte. Un peu gênée, elle répondit que oui, il y avait une interdiction de principe, que bien sûr je ne trouverais écrite nulle part.

    Elle reconnut que c’était une forme de discrimination et que le corps médical était souvent mal à l’aise face à ce débat, d’autant plus que les homosexuels constituaient, avant cette consigne mise en place en 1983, une bonne partie des donneurs. Quand je lui demandai pourquoi, elle me répondit que statistiquement, les homosexuels appartenaient à une population à risque.

    A la question « Ca veut donc dire que même un homosexuel abstinent est interdit de don ? », elle répondit oui.

    On a discuté un moment ensemble. Je lui ai dit que j’avais des amis homosexuels qui ne prenaient pas le moindre risque, et qu’en revanche, j’avais croisé pas mal d’hétéros complètement irresponsables qui espéraient échapper au latex par des arguments tels que « je sais avec qui je couche » ou « c’est une question de confiance ». Sans compter les mecs qui trompent leur meuf sans précaution.

    « Les dons sont testés de toute façon, non ? »

    « Oui, mais il peut y avoir un délai où le virus passe inaperçu. »

    « Et ça n’est pas vrai pour les hétéros ? »

    Je conclus par un ironique « Bah, c’est pas grave, celui qui sait qu’il est sans risques n’a qu’à vous mentir, sa sexualité ne regarde que lui, de toute façon ».

    En faisant des recherches sur le net, j’ai appris que le seul fait de répondre « oui » à la question « avez-vous déjà eu des relations sexuelles avec un homme » exclut du don. Peu importe quand, comment.

    Je faisais remarquer que si on parlait de "populations à risque", on allait pas tarder à interdire le don du sang aux africains … et par extension, à tous les pays où les hommes sont notoirement réfractaires à la capote. Mais ça, ce serait du racisme, non ?

    Bon, la bonne nouvelle c’est qu’on parle de plus en plus de lever cette mesure discriminatoire et de la réserver aux comportements à risque, qu’ils soient homos ou hétéros.

    Pour agir, vous pouvez signer la pétition "Don du sang citoyen" ici

  • Donnez votre sang

    L'Etablissement Français du Sang de Paris Ile de France nous signale un besoin important en dons de sang, de plaquettes, etc…. Moi j'y vais samedi à 8h, et vous ?

    (Merci à vous donneurs, de prendre rendez-vous auprès du site le plus proche de chez vous et d'en parler autour de vous.)